Objet d'étude : Le théâtre : texte et représentation

Texte A : Jean Giraudoux, Amphitryon 38, Acte I, scène 5, 1929
Texte B : Eugène Ionesco, Rhinocéros, Acte II, Tableau II, 1959
Texte C : Christine Montalbetti, Le Cas Jekyll, 2007

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C'est parti

Question

I - Vous répondrez d’abord à la question suivante (4 points) :

Comment l’écriture de ces trois textes de théâtre rend-elle compte du processus de
transformation des personnages ?

Les trois textes du corpus évoquent tous un phénomène de métamorphose.

Dans le texte de Giraudoux, Jupiter tâche de prendre l’apparence d’un homme, le mari  d’ Alcmène afin  d’approcher cette dernière. La pièce Rhinocéros  de Ionesco met en scène Béranger et Jean. Ce dernier cède à la barbarie et se transforme en animal grossier sous les yeux de Béranger. Le dernier document voit la transformation du Dr Jekyll en une créature mauvaise : Hyde. Il narre sa première transformation dans un sens puis dans l’autre.

Ces métamorphoses passent par des éléments d’écriture communs. C’est tout l’enjeu de la question à laquelle nous tâcherons de répondre.

Pour commencer, tous les textes usent d’un vocabulaire dont certains traits connotent la transformation : l’obsession de l’apparence physique est présente dans le texte de Giraudoux par l’évocation des yeux, de la peau ou encore des cheveux et des ongles.  Béranger constate la corne qui pousse sur le crâne de Jean dans Rhinocéros. Le docteur Jekyll évoque, quant à lui, des manifestations physiques voire physiologiques singulières ressenties au cours de sa transformation. Deux textes évoquent également des substances chimiques qui favorisent la transformation. C’est le cas de Jupiter qui nomme « le phosphore » ou encore « l’aventurine ». Dans Le cas Jekyll, il s’agit d’une « potion » qui permet la métamorphose du personnage principal en un autre.  Tous évoquent également la souffrance qu’elle soit physique ou psychique, qu’elle se manifeste sous la forme d’un enfermement ou d’une libération.

D’un point de vue purement stylistique, il faut noter dans tous les textes  des effets de style qui rendent cette idée de transformation : c’est le cas des nombreux éléments de ponctuation ; points de suspension ou encore points d’interrogation ou d’exclamation entretiennent un rythme haché dans  les textes et illustrent le caractère incertain ou progressif des différentes étapes de la transformation.

Les énumérations sont également très présentes pou rendre compte de l’état général du candidat à la métamorphose. Le rythme ternaire atteste la rapidité de la transformation mais également les nombreux effets relatifs à celle-ci : «… je sens mon cœur battre, mes artères se gonfler, mes veines s’affaisser… » observe Jupiter dans le texte de Giraudoux.

Les dialogues qu’ils soient réels ou fictifs comme dans Le cas Jekyll, entretiennent une vision spéculaire déjà présente à travers des éléments comme un miroir ou les yeux. Jekyll voit en Hyde un autre, un double : ni tout à fait le même, ni tout à fait un autre.

Enfin, les phrases nominales sont bien représentées : courtes, incisives, elles rendent compte de la dureté de la transformation, du bouleversement créé chez le personnage, comme de sa bestialité.

Tous ces éléments témoignent d’un jeu d’écriture en rapport avec le phénomène décrit.

Commentaire ou dissertation

1)    Commentaire : Giraudoux, Amphytrion 38

Problématique : Quelle vision de l’humanité est développée dans ce texte ?

Plan :

I-                    L’achèvement d’une transformation

a.       L’apparence ne suffit pas

b.      L’obsession du portrait juste : thème de l’allure

c.       Le cerveau et les idées, ultime transformation.

II-                  Misère de la condition humaine

a.       Le rapport à la mort comme sentiment d’appartenance à l’espère humaine

b.      Des connaissances minimales

c.       Une conception présomptueuse de l’existence

III-                Ironie tragique

a.       Le dialogue comme témoin et acteur de la transformation

b.      La volonté d’un dieu de s’abaisser à devenir un homme

c.       Fausse supériorité de l’homme sur les dieux

2)    Dissertation :

Enjeu : comparer les rôles respectifs des metteurs en scène et des auteurs.

Stratégie : montrer qu’a priori, l’auteur maîtrise davantage le texte en qualité de créateur et dispose d’une idée préconçue de la mise en scène  mais que dans certains cas, le metteur en scène est laissé libre de son travail d’interprétation et , le temps passant, les mises en scène peuvent bénéficier de progrès dont la pièce peut profiter.

I-                    L’auteur, un démiurge a priori indépassable

a.       L’auteur est le créateur, le concepteur de la pièce et partant dirige le travail de la mise en scène (ex : Y.Reza met elle-même en scène  son texte théâtral avec l’assistance d’un ami)

b.      Les didascalies sont des indications que le metteur en scène se doit d’appliquer, le travail de ce dernier n’est donc que secondaire.

c.       Sans texte, la mise en scène est vaine : elle n’est que la représentation de la vacuité. (Une mauvaise pièce de théâtre ne saurait être sauvée par une mise en scène extraordinaire, preuve de la primauté du texte sur la mise en scène)

II-                  Le metteur en scène, un créatif au pouvoir déterminant.

a.       Un pouvoir d’interprétation : les didascalies laissent des vides interprétatifs que le metteur en scène est sensé pouvoir combler, d’où les différentes lectures que l’on peut faire d’une même pièce (Dom Juan mis en scène par P.Torreton voyait le personnage arborer une chevelure blonde rayonnante que rien dans le texte de Molière n’interdisait mais que l’époque et le rang social du personnage accréditaient au contraire)

b.      Les pièces contemporaines ne proposent quasiment plus de didascalies, revalorisant grandement l’importance de la mise en scène et permettant une liberté d’action plus grande. (cf nos documents)

c.       A qualité de texte égale, une bonne mise en scène, de l’originalité ou des prouesses techniques permettent de faire la différence. Le spectacle passe inévitablement par une mise en scène de qualité.

3)    Invention

Forme : lettre

Emetteur : Christine Montalbetti, auteure contemporaine d’une réécriture théâtrale du Docteur Jekyll[1]

Destinataire : un comédien qui s’interroge :

-           sur la façon dont il va pouvoir interpréter la scène en question

-          sur les conditions matérielles de celles-ci

Enjeu : que l’auteure donne des conseils pratiques au comédien, qu’elle explique en détails sa vision de son texte afin de guider le comédien dans son jeu comme dans la mise en scène.

Ne pas oublier :

-          la formule d’appel adéquate

-          la formule de politesse

-          des éléments de contextualisation

-          une signature reprenant l’identité de l’émettrice

Les conseils (arguments de votre lettre) :

-          vivacité, excitation du personnage

-          air ahuri, à la limite de la folie/ air rassurant de médecin, en alternance

-          mimer la douleur physique intense sans tomber dans le grotesque

-          susciter l’empathie en même temps que l’horreur chez le spectateur

-          un intérieur XIXème, sobre et mystérieux

-          un miroir réel ou fictif pour que le personnage admire son double



[1] Il faut noter que cette pièce a été interprétée à l’automne 2010 par Denis Podalydès, de façon brillante.

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Agathe

Professeur de langues dans le secondaire, je partage avec vous mes cours de linguistique !