(reçu : annexe n°1 )

notions : subjectivité, conscience, individu, liberté, morale, inconscient, désir.

« Je forme une entreprise qui n'eût jamais d'exemples, et dont l'execution n'aura point d'imitateur(J.J. Rousseau Les confessions )

→ Fin du 18eme, c'est l'époque où l'individu devient important ; devient meme en un sens le centre de la réalité. Rousseau en est tout à fait représentatif, puisqu'il va être le 1er à raconter sa vie de cette façon.

→ S'exprime le fantasme d'une transparence complete d'un individu à lui même. Une exposition de soi, de son intimité.

Cette démarque est à l'époque originale, tout à fait novatrice. Cette œuvre est à bien des égards inogurale de la grande aventure de l'intériorité. D'une certaine maniere elle enonce également la venue de la psychanalyse.

On trouve cependant plusieurs paradoxes à ce progès :

-Peut-on se connaître soi-même avec objectivité → Rousseau essaye d'être spectateur de lui même ; Cela produit une sorte d'effet de boucle, où il est à la fois acteur et spectateur de sa propre vie. Cette dualité n'est en réalité rien d'autre que la subjectivité qui caractérise chaque individu. Cette démarche crée une distance entre deux instances du Moi – réaction proche de la schyzofrénie.

-Le dévellopement de cette démarche reflexive qui caractérise l'individualisme crée un rapport problématique avec Autrui ou avec la société.

-Rousseau se positionne en « Je » spectateur pour parler du « moi » acteur, qui serait observé. Cette exaltation de l'individu est singulière, surtout qu'il ne cesse de se comparer aux autres. Rousseau témoigne d'un certain narcissisme dans sa manière de se positionner par rapport aux autres.

Il serait pourtant difficile de caractériser la pensée de Rousseau dans son ensemble comme un individualisme pur et simple. Rousseau est aussi l'auteur du contrat social, dans lequel il dévellope l'idée que les factultées de l'Homme se dévellope dans la société et grâce à elle.

Le cas de Rousseau est très révélateur des contradictions de notre modernité : d'un côté, nous plaçons l'individu au centre de tout, et d'un autre côté, nous avons constamment et de plus en plus un besoin avide de la société, de rapport avec Autrui, etc... - ex : slogans publicitaires type « devenez vous-même », etc... qui s'adresse à l'individu dans son caractére exceptionnel, mais à des millions de personnes dans un mode conformiste. On arrive alors à un paradoxe, lorsqu'on place l'individu au fondement de la réalité.

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C'est parti

I/ Rousseau juge de Jean-Jacques

surveillance de soi, du moi-philosophe sur le moi affectif. L'individu est à la fois fasciné par lui-même et touché par une pulsion du besoin d'Autrui, de son jugement et de son acclamation. Rousseau cherche par cette méthode à prouver à l'autre qu'il se trompe en le jugeant en prenant sa place pour se juger lui-même...c'est une oscillation au sein du moi entre mon image de moi et mon image sociale, mon image publique qui est l'idée que les autres ont de moi. Rousseau est confronté au problème du narcissisme : l'individu obsédé par l'image qu'il a de lui-même et celle que les autres ont de lui a du mal à situer sa propre importance dans la société.

Le problème du règne de l'individu à l'époque contemporaine est que toute la réalité est pensée à partir de l'individu, de ses interêts, de ses pensées, de ses jugements, de ses opinions. Elle est en quelque sorte absorbée par l'individu ; Mais d'un autre côté, il faut bien reconnaître que l'individu n'est qu'une infime partie de la réalité. Cette contradiction se comprend sur plusieurs plans, et s'est sans doute amplifiée de manière spectaculaire à partir de l'époque des Lumières.

-Depuis le XVIIIème siècle, on défend une liberté de plus en plus étendue pour l'individu, aussi bien en matière politique que dans le domaine des opinions et de la pensée. La définition même des Lumière est « le pouvoir de penser et choisir par soi même en se servant de sa propre raison »

→ Cela entraine une certaine déréalisation du monde, dûe notamment au relativisme que cela crée. Si toutes les opinions se valent, alors comment penser une réalité qui soit vraiment objective ? L'individualisme mène très facilement à des conceptions dans lesquels le monde est un grand rêve, une fiction, une illusion, etc...en somme, qu'il perd de sa réalité.

L'individu-roi reste en même temps un simple individu, c'est-à-dire une partie dérisoire d'un ensemble qui le dépasse, soumis à de nombreux déterminismes, sociaux, économiques, etc...et le maître au centre du réel peut de ce point de vue être vu soit comme une illusion, soit comme un mensonge, soit comme une responsabilité absolument écrasante. Peut être notre époque attend-elle beaucoup trop des individus.

[ extrait de Playtime (1967) ]

→ L'individu bourgeois est dans la splendeur de sa vie privée : il vante la vue de son espace personnel, de son appartement, mais il est vu en même temps. Il est marchandise, objectivé par les regards qui le jugent. Il apparaît à l'observateur comme un poisson dans un bocal.

→ Renversement : l'individu qui pense que le monde lui appartient, mais qui est sans cesse objectivé.

→ Dans cet espace privée s'exprime malgré tout le besoin d'introduire une réalité sociale et du conformisme au sein de l'espace familiale, à travers la télévision.

→ Conversation artificielle, inconsciente entre les espaces privées par le biais de la télévision et du conformisme. Ceci exprime le fait paradoxal que malgré eux et sans en être conscient, les individus communiquent et sont reliés par ce conformisme ou certaines habitudes sociales.

[ extrait de Fenêtre sur cour (1954)]

→ Rencontre entre l'espace extérieur de la vision et l'espace intérieur de Jefferies – rapport entre le monde et l'individu comme centre du monde.

→ Tout est centré sur l'individu et son point de vue subjectif ; Pourtant, cette individu n'a qu'un désir, c'est d'aller dans le monde extérieur et le découvrir.

→ Le film tourne autour du thème de la réversibilité de la vision : ils vont espionner les voisins mais aussi être vus par les voisins.

→ D'un côté, Lisa ramène le héros dans son appartement, dans sa vie privée ; Mais c'est une vie privée entièrement contaminée par leurs existences sociales et publiques. Les deux amants n'arrivent pas à avoir une vraie vie privée car ils sont trop pris par leur existence sociale et leur image.

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II/ L'épreuve de la vérité

→ L'idée d'individualisme est très liée au rationnalisme qui s'est dévellopée de manière spectaculaire depuis le XVIIème siecle.

Rationnalisme : confiance dans la raison humaine comme capacité d'évaluer les opinions, les valeurs morales, les autorités religieuses, etc...

Or, le fonctionnement de la raison est structurellement égocentrique puisque le travail de la raison consiste à examiner soi meme les fondements de nos jugements, de nos croyances et de nos décisions, sans laisser trop facilement à autrui le rôle d'autorité absolue. Le rationnalisme se construit contre les « autorités » : il s'agit de penser par soi même en refusant les arguments d'autorité, par conséquent les Auteurs – Aristote...

En cours de philosophie, ce sont les exigences mêmes de la rationnalité qui placent l'égo au centre de tout. C'est la devise des Lumières, résumée par Kant sous le terme « Sapere Aude » : ait le courage de te servir de ton propre entendement.

C'est certainement chez Descartes que cette exigence a été formulée pour la première fois de manière radicale. → début du XVIIème siècle, Descartes formule ce rationnalisme avec le Discours de la méthode(1637) puis avec les Méditations métaphysiques (1641). C'est l'époque du débat Galiléen, auquel il a largement pris part. C'est une époque où la raison humaine est en train de découvrir ce dont elle est capable en observant par elle même les phénomènes et en cherchant à les expliquer. Cependant, c'est aussi une époque où beaucoup de repères traditionnelles disparaissent, ou sont remis en cause – travail de la science, guerres de religions, etc... - ce qui entraine une forte incertitude morale. C'est au moment où disparaît le géocentrisme que s'y substitue l'égocentrisme.

[extrait de discours de la méthode ]

Descartes définit la raison comme la puissance de bien juger, y compris dans les situations les plus courantes. Il y aurait dans ce texte une profession de foix rationnaliste : tout le monde a naturellement la meme raison, et les divergences d'opinion entre les hommes, leurs préjugés et leurs erreurs ne viennent pas d'une différence dans leur raison mais plutot d'une différence dans l'usage de leur raison. Pour Descartes, il faut apprendre à se servir de son intelligence, et pour cela posséder une méthode qui consiste à fonder tous nos jugements sur des evidences, ce que Descartes appelle aussi des « idées claires et distinctes ».

Cela s'oppose au premier défaut de la pensée, qui est d'accepter trop vite des jugements (devenant alors des préjugés).

N.B : Il y a un 2ème niveau de lecture : Descartes n'exclut jamais complètement que les Hommes puissent avoir une raison différente. Il sous-entend que ce problème d'intelligence est constamment contaminé par des considérations de l'amour propre. Cette question pourrait donc véhiculer malgré tout certains doutes et de la suspition : avons-nous vraiment la même raison ? Descartes ne le prouve certainement pas de manière rigoureuse.

[ extrait, citation n°2 du discours de la méthode ]

Descartes place une évidence au centre de sa méthode ; Nous devons apprendre à déduire tous nos jugements de maniere rigoureuse à partir de vérités dont on est absolument certains. Descartes parle alors d'idées claires et distinctes. Pour Descartes, il y a quantité de jugements dans notre vie que nous admettons simplement comme des vérités probables, ou parce que nous les avons entendus dans la bouche d'Autrui. Pour Descartes, il faut tout vérifier en ne retenant que des évidences directes qu'on aura vérifié soi même.

Exemple des mathématiques : « deux droites parallèles. Toute droite perpendiculaire à l'une est perpendiculaire à l'autre. » Cette propriété est un axiome. Elle est indémontrable car il s'agit d'une évidence visuelle. Descartes va alors chercher à trouver des formes de vérité qui soient immédiatement vraies. Le modèle des mathématiques apporte encore autre chose : l'idée qu'il y a des vérités qui ne sont pas directement évidentes, mais que l'on peut déduire ou démontrer par raisonnement logique, à partir des vérités évidentes. Cela permet la force des mathématiques : elles construisent un édifice de vérité démontrable en se fondant sur une base d'axiomes, donc de vérités évidentes. Cette construction s'opère par une déduction dont chaque étape logique est vérifée par la raison; C'est ce qu'on appelle un système hypothético-déductif. Ce sont ses évidences qu'il appelle les idées claires et distinctes ; Cela renvoie à la fois à une évidence intuitive ainsi qu'à une précision dans les situations qui concernent ces vérités. Le probleme est que ce critere de l'évidence se heurte tres facilement à l'existence de fausses évidences, de jugements qui peuvent nous paraître vrais avec une très grande force, mais qui ne le sont pas en réalité. C'est pourquoi évidence peut être bien souvent synonyme de préjugé.

(voir citation n°2)

→ C'est ici que va apparaître la necessité du doute pour trier les évidences, pour les éprouver ; Cela signifie que dès le départ pour Descartes, la raison est structurée, et même hantée par le doute.

III/ Première méditation métaphysique

→ Paru en 1641. Le texte s'inscrit dans une démarche subjective, individuelle, de mise à l'épreuve avec la vérité. Il y raconte que le projet lui est venue d'un rêve, qui aurait été une révélation : il fallait qu'il refonde les sciences modernes. Il s'enferme dans une piece chauffée par un poêle, où il execute une méditation par jour en 6 jours. Au dela de l'aspect dramaturgique, c'est un veritable projet de reconstruction du monde qu'il execute à partir de la structure de la genèse.

→ Le constat initial est que notre pensée est structuré très profondément par des fausses évidences ou des préjugés ; Cela pour des raisons existencielles ou affectives, sur des habitudes. Parmi ces fausses opinions, beaucoup nous servent de principe, c'est-à-dire de fondements. Cela invalide par conséquent tout ce qui est fondé dessus. Il est alors indispensable d'en revenir aux fondements, en supprimant toute forme de préjugés. Descartes dramatise le propos, en sous-entendant qu'il s'agit d'une démarche risquée voire dangereuse. Cela soutiens que les fausses idées peuvent être nécéssaires à une vie saine. L'exigeance rationnaliste pousse à tout vérifier par soi même, cependant contredite par la difficulté de l'individu à accomplir cette œuvre. Afin de séparer les vraies et fausses évidences, Descartes va élaborer une méthode de doute radical pour éliminer de son esprit tout ce qui est une simple opinion, c'est-à-dire un jugement qui n'est pas absolument fondé :

-Sera éliminé de notre esprit tout jugement dont on trouve une raison de douter. Pour être plus efficace, on va s'attaquer d'abord aux fondations de notre édifice de pensée, c'est-à-dire à nos grands principes : s'ils sont détruits par le doute, toutes les opinions qui reposent dessus vont disparaître.

-Le doute peut-être considéré comme une fiction : à partir du moment où une opinion est rejetée, il faut faire comme si elle était fausse :

A) Première étape : croyance en nos 5 sens

La tentative pour porter le doute sur ces évidences sensibles va très vite créer un voisinage très paradoxal entre l'exigeance rationnaliste de tout vérifier et la folie.

Descartes trouve pourtant une raison imparable de douter de ces vérités : l'argument du rêve. Rien ne nous permet de distinguer avec une certitude absolue les impressions sensibles que nous avons quand nous sommes révéillés de celles de nos rêves. Qu'est ce qui nous garanti de maniere absolue que la realité de notre monde sensible n'est pas un rêve particulierement bien construit ?

Cette raison de douter est evidemment folle, mais dans la démarche de doute radicale, elle est suffisante pour héradiquer toutes les vérités présentes à ce sujet. Dans la fiction du doute, non seulement on va penser qu'elles sont fausses, mais on va aussi faire comme si le monde était également un grand rêve. Cela mène à une réalité qui n'existe que dans et par ma pensée, absorbée par ma représentation, où l'on voit tres clairement que l »individu comme etre pensant peut d'une certaine maniere absorber le réel. Toutes les philosophies idéalistes qui suivront reposent sur cette idée que le monde extérieur n'existe pas réellement, en tout cas ne peut être saisi, mais que toute notre réalité se saisit à l'intérieur de notre pensée et par elle. Il y a ici une forme d'enfermement du sujet sur lui-meme, celui-ci est en même temps structuré par l'inquiétude et le doute.

B) Deuxième étape

Selon Descartes, il y aurait une catégorie de vérit& que cette argument ne suffit pas à détruire : les vérités mathématiques. « Même si tout est un rêve, je ne peux pas m'empêcher de penser que 2 et 2 font 4 » Cela montre qu'elles appartiennent à un registre d'évidence plus fort que les évidences précédemment décrites.

Cependant, Descartes va trouver une nouvelle raison d'en douter encore plus forte : il se pourrait que notre esprit ait été crée par un Dieu trompeur de tel maniere qu'il ait voulu que nous nous trompions de maniere systematique sur des choses si évidentes. Là encore, il n'est pas possible d'évacuer cette raison de douter. Donc, on va faire comme si dans notre grand rêve, même les véritées mathématiques étaient fausses. On va faire vraiment comme si un Dieu trompeur nous manipulait, et plus rien du tout de ce que nous ne pourrions croire ne peut être vrai.

→ Descartes n'a pas parlé de toutes ses opinions morales et politiques ; Il n'a pas eu besoin d'en parler, car ces opinions se sont effondrées avec les sens, y compris pour les religions. Il existe malgré tout ce probleme du renoncement à parler de Dieu trompeur. Cela seraut blasphématoire, c'est pourquoi il le remplace par l'expression « malin génie ».

A la fin de la 1ere méditation, Descartes se trouve dans une situation d'angoisse radicale, où tout les principes de sa réalité ont été détruits. Descartes envisage alors purement et simplement que rien ne resiste à cette destruction : il ne resterait qu'un grand rêve manipulé par une puissance maléfique, qui installerait le faux dans nos certitudes les plus intimes.

(reçu : Amphitryon Moliere, 1668)

La premiere méditation met en scene un sujet qui organise le réel, qui éprouve les évidences et les apparences d'évidence. Tout cela crée une étrange corélation entre le travail le plus rationnel et l'angoisse la plus radicale ; Le paradoxe est que la raison s'accomplit dans la réduction du monde à une gigantesque fiction. En outre, c'est une fiction qui est orientée par le pire, c'est-à-dire par la possibilité impossible à écarter du malin génie, qui nous manipule de l'intérieur. Il ne faut pas séparer raison et imagination ; L'imagination comme faculté d'envisager le possible est l'auxiliaire de la raison.

IV/ A la deuxième méditation

Il va faire comme si le monde n'existait pas et le malin génie existait réellement. Cela nous renvoie au scepticisme, qui permettrait de savoir que l'on ne sait rien. Descartes va alors chercher un point fixe, à l'instar d'Archimède, ici pour trouver une possibilité de certitude, de sortir du doute radical. On sent poindre l'idée du sujet face au monde, qui devient meme en un sens plus important que le monde et qui va organiser tout l'espace autour de lui.

C'est dans ce contexte que le grans basculement des méditations métaphysiques va s'opérer : si tout est faux, ou peut être considéré comme faux, j'ai néanmoins des idées, et ces idées j'affirme qu'elles sont en Moi. C'est cette instance du moi qui sera le point de certitude qui resiste au doute. Même si je doute de tout, je ne peux douter que dans la mesure où je pense ; Et si je pense, c'est que j'existe. La certitude du cogito, c'est-à-dire la conscience de ma propre pensée à chaque fois que je pense, resiste à l'élément le plus radicale du doute ; Même s'il y a un Dieu qui manipule de l'intérieur le contenu le plus évident de mes pensées, il ne peut pas me tromper, si puissant soit-il, sur le fait même que je pense. Descartes présente cela comme un véritable défi que chaque sujet pensant peut adresser au dieu trompeur en affirmant son existence. On atteint ici un niveau de vérité et d'évidence absolu, plus fort encore que les vérités mathématiques.

L'étape du cogito ne suffit par pour autant à renverser la logique du doute. A ce stade, le monde est toujours un rêve et ma pensée est toujours manipuler par un malin génie. Ce sujet est donc dans une certaine mesure seul au monde il est pris dans un état de solitude métaphysique, où seul sa pensée et ses idées sont réelles. C'est le probleme du solipsisme ; Comment alors sortir de nos idées, de notre pensée, pour atteindre des vérités sur des choses réelles en dehors de ces idées. Nos idées nous donne des apparences de choses, qui ont certaines caracteristiques. Dès lors, comment atteindre les substances, c'est-à-dire les êtres réels qui correspondent à ces idées et qui leur donne leur corrélat. Toute réalité est perçue par des qualités ou des attributs extérieurs, par exemple sa couleur, sa forme, son odeur...et plus généralement, toutes les idées qu'il va produire dans notre esprit. Ces qualités sont plus ou moins essentielles à la chose, et l'on parle d'accidents pour les définir. Toute réalité est donc une substance avec des accidents. La réalité serait alors interne à l'objet, en dessous des accidents. Si au delà de nos idées nous pouvons accéder à des réalités stables et certaines, dont ces idées seraient les émanations. En d'autres termes, comment faire correspondre nos idées à quelque chose de réel dont elle serait l'idée. C'est le fil directeur de tout le reste des méditations métaphysiques : la recherche de La substance. C'est la substance qui va donner une solidité à nos pensées.

La recherche de la substance est ce qui doit donner une stabilité au monde. Alors, là où le monde intérieur du Cogito et du doute est fondamentalement instable. Il va y avoir trois grandes directions pour la recherche de la substancialité. Descartes arrive à trois types de susbstance, les corps(choses sensibles), les esprits(chose pensante), et l'idée de Dieu. C'est dans cette tripple direction que va se jouer la reconstruction du monde.

V/ Troisième méditation 

Descartes cherche alors comment atteindre un être réel, une substance via cette réalité. Le cogito ne prouve en realité rien, si ce n'est qu'il se trouve en nous une chose qui pense ; Cette chose pensante pourrait être l'âme, mais aussi le corps(le cerveau) ou le malin génie. Au delà des apparences qui constituent intégralement le monde du doute, ce qui est toujours valable apres la decouverte du cogito, il faut donc en arriver à des êtres réels qui leur donne une permanence et une consistance ; Cela vaut pour l'esprit lui même : le Cogito ne se saisit que comme un acte, mais cela ne lui donne pas encore accès à la chose qui pense, et qui dans le monde du doute pourrait encore être le malin génie. Cette nouvelle étape va faire apparaître une grande difficulté : Descartes va mettre en place une démarche métaphysique très lourde pour sortir du solipsisme. Cette démarche montre tout ce que doit faire la raison pour espérer fonder solidement le réel : elle montre à quel point notre rapport rationnel à la réalité est lourdement chargé de questions métaphysiques.

Demonstration de l'existence de Dieu : Il s'agit de démontrer non seulement qu'il existe, mais aussi qu'il ne peut pas être trompeur (véracité divine). Cette étape est rendue necessaire par l'hypothese du malin génie. Il faut absolument que Dieu ralentisse notre rapport à l'évidence, sans quoi aucune vérité ne peut être solidement établie, et l'on est condamné a rester dans un certain degré au scepticisme : il faut assurer la validité de la lumière naturelle, qui est le principe des idées claires et distinctes (possibilité de différencier le vrai et le faux par son jugement). Je ne peux faire confiance à ce critere d'évidence que s'il est garanti par un dieu non trompeur. Cela montre que pour Descartes, le rationnalisme le plus rigoureux doit avoir un fondement théologique.

Il cherche à prouver l'existence de Dieu ontologique : J'ai en moi l'idée d'un être parfait ; Cet être ne serait pas parfait s'il n'existait pas, donc il existe. Cette preuve repose sur l'idée de perfection d'un être absolument parfait : cette preuve a par son contenu un tel sens qu'il « n'a pas pu la tirer de lui-même ». C'est ce qu'il nomme la réalité objective de l'idée. Cette idée ne peut exister en moi que parce qu'elle me vient d'ailleurs, mais elle doit venir d'un être dont l'origine a suffisamment de perfection ou de réalité pour l'avoir causée. Il en conclut donc que cette idée ne peut venir que d'un être absolument parfait, donc Dieu existe. → Tout ce qui arrive a une cause, et puisque j'existe, cette existence doit avoir une cause. Quelque soit la cause de mon existence, elle a necessairement une cause induite par une autre cause, puis par une autre cause...en suivant ce raisonnement, il faut arriver à une cause première qui est le fondement de toute réalité. Cette cause serait sa cause en elle même, donc un Créateur (causa sui). → la cause premiere doit tenir en principe au moins autant de réalité que les effets qu'elle produit, et comme j'existe comme un être pensant, la cause premiere doit déjà être une chose pensante. => Comme Dieu est saisi comme un être parfait, Descartes établit qu'il ne peut pas non plus être trompeur, puisque la tromperie serait une imperfection. L'idée de Dieu représente ainsi le levier qui permet à Descartes, à partir d'une seule idée, de reconstruire le réel en recommençant par les vérités mathématiques. Ces idées ne peuvent plus être fausses, puisque le malin génie n'existe pas. Bien entendu, cela ne signifie pas que je ne sois pas capable de me tromper ; Mais l'erreur n'est jamais qu'un mauvais usage des critères d'évidence et de la raison ; La confiance que je peux accorder à ma pauvre raison, par contre, doit à un certain niveau être innébranlable. Descartes définit ainsi l'homme comme un être intermédiaire entre la divinité et le néant : en tant que « je suis crée par dieu », je participe de sa perfection, ce qui garanti la fiabilité de ma raison dans les idées claires et distinctes, mais en meme temps je suis constitué de néant, c'est-à-dire de manque, ce qui explique que je puisse corrompre cette vérité.

=> On voit ici à quel point l'homme est partagé entre le doute et le recour à Dieu.

Rétablissement des choses matérielles : Nous pouvons croire que les idées sensibles des corps qui nous entourent correspondent bien à des choses réelles, car autrement cela voudrait dire que Dieu est trompeur. En même temps, Descartes reconnaît qu'on ne peut pas supprimer un certain arbitraire dans le rapport entre les idées sensibles et la réalité. Descartes parle d'une institution de nature qui règle le rapport entre mes idées sensibles et les réalités corporelles. Quand je ressens de la faim, quelle est le rapport entre l'idée de faim et les processus biologiques qui y amenent. Pour Descartes, ce rapport à quelque chose d'incompréhensible. Ici aussi, il y a une dimension de confiance à avoir, et cette confiance est garantie par Dieu. Il en va de meme pour le fait que le monde des corps obéisse à des lois mathématiques – par exemple, la loi de la gravitation. Rien ne garanti que les corps

« Le grand livre de la nature est écrit en livre mathématiques » → Correspondance entre choses et idées garanties par Dieu.

A la fin des méditations, Descartes établit un rapport entre l'esprit et le corps ; CEla inclut le corps propre et il va jusqu'à affirmer l'union de l'âme et du corps, c'est-à-dire le fait que ces deux realitées sont intimement liées l'une à l'autre à travers l'usage de nos 5 sens, mais aussi à travers les desirs et les emotions.

Cela renvoie à l'hypothese selon laquelle le corps serait lui-même une chose qui pense.

Descartes rejette cette hypothèse : il faut que l'âme soit indépendante du corps pour lui survivre.

En outre, le doute a laissé des traces : il y a eu un moment dans le doute où l'on pouvait eliminer l'existence des corps sans eliminer l'existence des ames, ce qui prouve qu'elle appartient à un autre ordre de realité que le corps.

=> Au delà des implications religieuses, ce probleme montre que le rapport de l'individu au monde bouleversé par l'experience du doute, à quel point cela crée un clivage en lui. Le sujet cartésien est à la fois dans un corps tout en y restant extérieur. Il n'est jamais vraiment lui-même. Cette union peut être interprétée comme une confusion identitaire.

L'union de l'âme et du corps crée un rapport étroit entre l'ame et le corps que Descartes pense séparés : ils seraient de deux ordres differents, mais par institution de nature on ne peut s'empecher de situer la pensée dans le corps. Celui-ci joue donc un rôle problématique dans la constitution de notre subjectivité : il est à la fois extérieur et intérieur.

→ Le corps propre est le lieu le plus paradoxal de la capacité du sujet à devenir spectateur de lui meme, se faisant à se rendre étranger à lui-même. Cela rend la chose qui pense totalement insituable dans le monde :

-Expérience du miroir : qui voit et qui est vu ?

-Expérience de l'auto-contact : qui touche et qui est touché ?

=> Le dédoublement de la raison et de l'individu est l'expérience sensible du corps possible à chaque instant.

VI/ Les menines

Représentation organisée autour d'un sujet qui regarde la scene. Le spectateur mis à la place du sujet royal : On occupe la place du roi : met en scene le règne de l'individu, qui par sa représentation maitrise le réel.

Or, le spectateur est aussi aspiré par la scene, comme s'il en était un personnage.

La place vide que differentes instances peuvent ainsi occupées est à bien des égards la situation de l'individu, qui prétend maitriser le réel par sa représentation, mais qui ne peut se laisser déborder par elle. Il devient alors insituable et inconnaissable.

=> L'individu moderne caractérité par cette alternance entre differentes positions incompatibles : il a quelque chose d'un fantôme placé au centre du réel.

Conclusion

Dans les méditations métaphysiques, l'ambition est d'effectuer une sorte de bouclage sur le fondement du réel.

Cette boucle est le fondement meme de la raison et de la reflexion, et l'on voit ici, tout ce qui est éxigé par la raison, lorsqu'elle veut faire ce travail de réflexion, établir solidement l'unité et la connaissance humaine. On voit aussi l'ampleur des doutes, des clivages, que cette démarche installe au cœur du travail de la raison.

L'ampleur des présupposés métaphysiques, en particulier sur l'idée de Dieu, sont induits dans leurs présupposés contemporains.

L'être humain apparaît dans ce processus comme ne pouvant jamais se contenter d'un rapport direct avec lui-même et le monde, dans la mesure où sa raison est structurée par le doute et par des détours métaphysiques inévitables.

Le monde des phénomènes.

(voir 2eme partie)

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Olivier

Professeur en lycée et classe prépa, je vous livre ici quelques conseils utiles à travers mes cours !