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C'est parti

I/ Chronologie des dialogues

Trois périodes dans les dialogues de Platon : (qui peuvent aller jusqu'à cinq)

- Ière période : période de jeunesse (-399 à -390) IL y a une sous période qui correspond à cette datation : Le cryton, le Typias, le L'ion, Le Carmide, le Protagoras, le Typhron (porte sur la piété), L'apologie de Socrate.

- IIème période : de transition : 390 à 385 : durant cette période on trouve le Gorgias qui porte sur la rhétorique, l'Alcibiade majeur, Le Ménon (porte sur la vertu), l'Euthydème (éristique : discussion de types de combats) le Lysis, Le mexène, le Cratile sur le langage, le L'Hippias majeur, le Trasimac,

- III période : de maturité ou médiane : 385 à 370 : grands dialogues bien connus comme le Banquet, le Phédon, la République (le juste), le Phèdre (sur le beau). Durant cette période Platon est parvenu à la maîtrise de sa pensée : La théorie des idées, la théorie de la réminiscence, et La théorie du philosophe roi (dans le fameux dialogue de la République).

Sous période par rapport à la période médiane: période de maturité dite critique qui recouvre la période de -368 à moins 358, dans ce groupe de dialogue on trouve le Théététe : dialogue principal sur la science. Le Parnémide (théorie des idées). Le Sophiste (sur l'être). Le Politique (porte sur la royauté). Avec le Théététe on a la fin du dialogue socratique avec un autre dialecticien.

Période de vieillesse : -358 -346: dialogues importants comme le Thymé qui porte sur la nature, le Critias qui traite de l'Atlantide, Le Philèbe: qui porte sur le plaisir. Les lois dernier dialogue qui porte sur la législation. Platon présente une nouvelle théorie de l'âme, et il laisse de côté dans les lois la théorie des idées. et met à la place l'ordre cosmique.

II/ Introduction du texte

le Théétète: Nous avons à faire à un passage de transition qui a pour objet d'introduire le long discours de Socrate concernant la maïeutique : discours important car il va occuper trois pages : 149b 151d. Le fait que ce discours apparaisse dans le Théétète soulève un grand nombre d'interrogations : c'est que cet art de la maïeutique ou 'accouchement spirituel est considéré comme typiquement socratique. Cet art typiquement socratique ou supposé comme tel se voit explicité dans le Théétète dont on vient de signaler qu'il ne s'agit pas d'un dialogue de jeunesse. Un premier dialogue de Platon, puisqu'il eut été écrit trente ans après la mort de Socrate. Ce qui est étonnant c'est que cet art supposé socratique soit décrit dans un dialogue tardif et non pas dans un premier dialogue de Platon alors qu'on s'attendait à ce que Platon décrive l'art typiquement socratique. Comment se fait-il que Platon a attendu si longtemps pour décrire un art qui est supposé socratique et appartenant en propre aux philosophes?

Cette apparition tardive implique deux possibilités :

- soit Platon qui ne fait jamais apparaître le terme socratique : maïeutique. Platon aurait caché et occulté la maïeutique et l'on se demande pourquoi : pourquoi n'en a t-il pas parlé si cet art appartient en temps même à Socrate? Dans ses premiers dialogues il était censé imité les méthodes socratiques. Platon a d'abord caché. Le fait est que le texte étudié prend l'aspect d'une révélation tardive.

La supposé théorie socratique ne serait pas socratique, mais serait une invention de Platon , un art que Platon aurait lui-même découvert et u'il aurait lui même appliqué au cas Socrate. Donc il ne faudrait pas dire maïeutique socratique mais maïeutique platonicienne.

En cours de philo, la conséquence est que jamais Socrate n'aurait jamais parlé de maïeutique. ( la raison explicative à cela est que Platon aurait été un philosophe créatif qui aurait commenté la philosophie de Socrate en tant qu'accoucheur d'âmes. Ce qui ne serait jamais venu de Socrate. Ce serait donc un commentaire.

Platon aurait trouvé un qualificatif qui collait bien au personnage de Socrate.

Toujours est-il qu'en lisant notre passage de transition, on voit que Socrate insiste sur le caractère secret de cette pratique qui est censée être inconnue du grand nombre, et il dit à Théétète ne me dénonce pas : car il est que je possède cet art de manière secrète.

Pourquoi y aurait-il eu un secret de la maïeutiquePourquoi devrait-elle être cachée dans la logique du discours de Socrate, et cette question est d'autant plus manifeste ou étonnant, qu'on ne voit rien de plus subversif de considérer un art pédagogique comme une maïeutique (un art d'enfantement). Pourquoi Théétète ne devrait pas dénoncer Socrate, qu'est-ce que cela veut dire ? Loin de clarifier la question, cette demande l'obscurci. Puisque cela n'a rien de subversif, on peut se dire que ce n'est qu'une ficelle de romanciers, un tour de passe passe, c'est à dire une pseudo explication pour justifier le fait que Platon n'ait jamais abordé la maieutique dans ses premiers dialogues (parce qu'il ne connaissait pas le thème). Il la présente comme relevant un secret, du fait qu'il n'en ait jamais parlé ( de l'explication de sa pratique). Nous serions par conséquent, dans une construction littéraire pure et simple dans le cadre même de la constitution de la légende socratique : le personnage de Socrate n'est certainement qu'un prétexte pour créer la légende, mais bien entendu il ne faudrait pas s'attendre à une description réaliste.

En conséquences, nous aurions à faire ici à une véritable mise en scène qui se veut plausible mais qui ne l'est pas vraiment, mais en tout cas une véritable construction littéraire, et nous dirons que c'est une première hypothèse de travail, toujours est-il que le texte peut nous réserver des surprises. Donc la construction littéraire est à examiner de plus près.

Examinons le détail : il faut d'abord saisir l'état d'esprit de Socrate au tout début du passage, et nous ne sommes pas au tout début du dialogue car il y a eu cinq pages de dialogues.

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A) Nous avons ici à faire à un propos de rôle exhortatif :

discours d’exhortation : admis comme étant socratique

C'est le discours protreptique est exhortatif se rencontre dans certains dialogues mais ne correspond pas aux discours types : les discours les plus habituels de Socrate: c'est l'elenchos. Dans ces discours éclectiques, Socrate réfute des spécialistes ou des notables à savoir des gens hauts placés qui sont censé détenir une compétence : ces personnages peuvent être des sophistes plus ou moins prestigieux : Protagoras, ou Gorgias.

Le but de ces discours réfutations c'est d'interroger ces savants. Apologie 21b. La manière dont Socrate s'adresse à Théétète n'est pas du domaine de la réfutation mais bien de l’exhortation, ce qui n'est pas la même chose: nous sommes d’emblée introduit dans un type de dialectique : d'échange qui prend d’emblée un caractère amical voir paternaliste : en tout cas bienveillant et pédagogique. Socrate ne s'adresse pas à un notable mais à un jeune homme qu'il a l'air de prendre sous sa coupe "Sois sans crainte" le propos montre qu'il se veut rassurant. Le projet de Socrate st de permettre au jeune homme d'aller au bout de lui même et de permettre ses propres recherches.

On voit tout de suite que l'intention maïeutique qui pour l'instant est implicite rentre dans le cadre d'une intention pédagogique. "Sois résolu pour ton propre compte" : il faut qu'il oriente vers lui-même une résolution, ce qui veut dire qu'avant elle n'était pas dans cette direction. Socrate cherche à orienter son ardeur à sa recherche.

Quand on décrit la dialectique de Socrate on pense au Protagoras et à la République, alors que dans le Théétète c'est un Socrate moins habituel, plus diplomate, et qui accompagne de manière pédagogique des jeunes gens.

Rappelons quelques éléments du contexte : Théétète a fait preuve d'ardeur qui n'est pas dans un domaine d'intériorité mais dans un domaine de connaissances objectives qui est dans l'étude des mathématiques ( passage 145c). Socrate l'amène à changer de route et il lui dit et lui proposer de se concentrer sur lui-même, et là nous voyons un thème qui apparaît dans l'apologie : c'est le soin de lui-même : heautou epimeleisthai (prendre soin de soi-même) ce qui ne veut pas pour autant dire "poursuivre ses propres intérêts" mais "prendre soin de son âme" et bien entendu on a le thème du "connais-toi toi-même".

Apparence des discussions socratiques où il ne laisse rien passer. Il ne s'agit pas d'instituer le partenaire qui apparaît comme un adversaire qui réagit : l'intention profonde n'est pas de détruire l'autre mais de l’amener à une remise en doute de sa personne.

Socrate a choisi de s'occuper de ce jeune homme : On a l'impression que Socrate a jeté son dévolu sur ce personnage et qu'il a décidé de l'encadrer et de l'accompagner philosophiquement parlant comme s'il l'avait sélectionné en tant qu'interlocuteur valable susceptible de suivre une initiation philosophique. Le personnage de Théétète va être accompagner d'un doute à l'autre. On verra que tous les jeunes gens ne sont pas forcément des candidats privilégiés pour un accompagnement maïeutique; La suite du texte nous montrera que Socrate établit une sélection; il voit que certains sont aptes à suivre un encadrement maieutique alors que d'autres ne le sont pas.

Socrate dit qu'il voit des jeunes gens qui ne sont porteurs d'aucun fruit et donc des mauvais candidats de la maïeutique. Et donc il s'entremet d'aller voir un sophiste pour que celui-ci s'occupe. Si la maïeutique socratique est sélective, Socrate a choisi ce jeune homme car il sait qu'il est porteur d'un fruit.

Il est clair que Socrate pose les jalons d'un futur accompagnement socratique. La question est de savoir pourquoi Socrate alors même qu'il est sélectif qu'il réserve la maïeutique seulement à quelques uns ? Pourquoi a-il choisi Théétète.

D'une part c'est un jeune homme qui a étudié les mathématiques et qui parait très prometteur. Il souffre des douleurs de l'accouchement. Examinons la première raison :

- il faut revenir en arrière et examiner rapidement l'épisode antérieur ou il est question d'exposé mathématique : les racines irrationnelles carrées. Théétète a fait un exposé brillant qui a ébloui Socrate était dès lors convaincu qu'il avait un personnage doté d'un certain fruit capable d'accoucher un certain savoir.

On ne peut posséder la connaissance qu'à partir de l'instant que l'on se définit comme ignorant. C'est une sorte de remise à niveau. Amener les individus à prendre conscience de leur ignorance : méthode maïeutique ?

Théétète est-il un mathématicien accompli ? Le texte montre qu'il est un élève mathématicien inaccompli qui n'est pas encore au même niveau que Théodore.. Il apparaît comme ayant des compétences mais il doute. Il fait l'expérience de sa propre ignorance. Théétète a franchi l'étape de son ignorance tout seul. IL a fait lui-même l'expérience du doute par lui-même. L'individu doit à un moment donner faire l'expérience de sa propre ignorance pour pouvoir progresser dans cela. L'ignorance serait donc ce qui favoriserait une ouverture spirituelle.

De quoi Théodore a-t-il parlé ? Théodore est le maître de géométrie de Théétète. Théodore qui est un ami de Socrate vient présenter le jeune Théétète. Le jeune homme apparaît comme la réplique de Socrate. rappelons que Socrate a 70 ans. Théodore présente Théétète comme ressemblant d'une manière frappante à Socrate (il est aussi laid que Socrate, mais il a une merveilleuse nature intellectuelle). D'après ce que dit Théodore c'est qu'il a un bon mélange, un bon tempéramment, la douceur va de pair avec la vivacité intellectuelle. Et souvent les gens. Tempérament : ce que la nature nous a donné: les prédispositions psychologiques du départ : nature impétueuse. Théétète est une exception qui mêle à la fois douceur et vivacité. Socrate demande à Théétète est de prendre confiance à ce qu'à postuler Théodore. Socrate encourage le jeune homme en lui rappelant l'éloge de Théodore, mais aussi en lui demandant d'orienter son ardeur vers autre chose. L'ardeur de Thèètète était engagé dans un domaine très particulier qui est celui des mathématiques : Il doit passer du particulier au général.

Est- ce que la théorie des idées est concernée ? Ce n'est pas une nécessité parce que Socrate : Voir les choses dans une extension générale ou universelle : qu'est-ce que la science (d'un point de vue général)?

Dirigé son ardeur des mathématiques. Cadre du Socrate habituel puisque Socrate a inauguré un type de questionnement des choses en général : qu'est-ce que ... le courage, la justice, la piété ? Qu'est-ce qu'une chose peut bien se trouver être ?

Ce n'est pas la première fois dans le dialogue que l'on pose la question de la définition de la science, cette question a été posée préalablement en 145e, car c'est à ce moment que le thème de la discussion a été posé. Chaque dialogue socratique présente un thème, une recherche (cela peut apparaître tardivement comme dans le Lakès). Et même en 146a, non seulement la question était posée mais la méthode avait été mise au point : c'est à dire la procédure di

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Olivier

Professeur en lycée et classe prépa, je vous livre ici quelques conseils utiles à travers mes cours !