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C'est parti

Sujet de la dissertation

Voici le sujet de dissertation du bac 2012, série ES, S :

« Dans quelle mesure la poésie est-elle un genre efficace pour présenter une critique de la société ? Vous répondrez à cette question en vous appuyant sur les textes du corpus, sur ceux que vous avez étudiés en classe et sur vos lectures personnelles. »

Les textes du corpus étaient :

  • Texte A : Joachim Du Bellay, « Seigneur, je ne saurais regarder d’un bon œil… », sonnet 150, Les Regrets, 1558
  • Texte B : Jean de La Fontaine, « La Génisse, la Chèvre et la Brebis, en société avec le Lion », Fables, livre I, 6.
  • Texte C : Paul Verlaine, « L’enterrement », Poèmes saturniens
  • Texte D : Arthur Rimbaud, « A la musique », Poésies.
Quelle est la vie de l'auteur Arthur Rimbaud ?
La vie de Rimbaud est celle d'un artiste en constant déplacement pour chercher l'inspiration et contrer son ennui.

Analyse du sujet

Comprendre le sujet

D'abord, il vous faut décortiquer les termes du sujet :

Termes du sujetSignification
« Dans quelle mesure »Cela sous-entend qu'on prend pour acquis la suite de la question : il faudra donc juger de la force de l'idée qui vient (est-elle exclusive ? Se conjugue-t-elle avec d'autres rôles ? etc.)
« la poésie »Vos exemples ne doivent venir que du genre poétique. Il faut que vous pensiez aux caractéristiques de ce genre.
« est-elle un genre efficace pour »Qu'est-ce qui rend la poésie efficace ? Dans sa rédaction d'abord, dans sa réception ensuite !
« présenter une critique de la société »Cela renvoie à l'expression consacrée : « poésie engagée » ou encore « poésie satirique ». Il vous faut penser au chapitre s'y rapportant de votre cours.

Reformuler le sujet

A partir de cette première analyse, vous pouvez également reformuler le sujet (souvent très utile) : Pourquoi la poésie peut-elle être un genre littéraire engagé ?

Diviser le sujet en sous-questions

Ces sous-questions peuvent notamment vous être utiles pour établir vos parties et vos sous-parties. Ainsi, ici :

  • Pourquoi le poète est-il fait pour l'engagement ?
  • En quoi la poésie est-elle efficace pour critiquer ?
  • Quels sont les atouts de la poésie ?
  • Par quels moyens la poésie peut-elle convaincre son lecteur ?
  • A quel public la poésie s'adresse-t-elle ?
  • Quelles sont les limites de la poésie ?
  • etc.

Chercher des idées

Les idées doivent s'appuyer sur des exemples, lesquels doivent vous offrir les idées. Ainsi :

  • appuyez-vous sur le corpus du sujet pour vos exemples (obligatoire)
  • trouvez, à partir de votre cours, des poètes engagés : Olympe de Gouges, Victor Hugo, Robert Desnos, ...
  • chercher, dans le genre poétique, ce qui la rend persuasive : l'apologue ou la satire, le registre de langue, les champs lexicaux, la musicalité, etc.

Le choix du plan

A partir de ces travaux préparatoires, vous devez finalement dégager un plan, généralement en trois parties et trois sous-parties, chacune étayée d'exemples tirés du corpus et de vos connaissances personnelles.

Ici, nous choisirons donc :

  • Partie 1 : la poésie a des qualités évidentes pour mener une critique efficace de la société
  • Partie 2 : mais c'est un genre qui privilégie l'image et peut donc se confronter à ses propres limites
  • Partie 3 : pourtant, dans la réception personnelle de chaque lecteur, elle est un genre propre à la révolte

La rédaction de la dissertation

Introduction

« Car la science en l’homme arrive la première.
Puis vient la liberté. Toute cette lumière,
C’est à toi, comprends donc, et c’est toi qui l’éteins !
Les buts rêvés par toi sont par le livre atteints. »

Ces vers sont extraits du poème de Victor Hugo, « A qui la faute », publié en 1872 dans L'Année Terrible. C'est que pour le poète romantique, le poème et le poète ont le potentiel pour changer l'homme et la société, à rebours d'une conception purement sentimental du genre poétique.

Il est vrai qu'au fil des siècles, les poètes se sont de plus en plus investis dans la critique de leur société contemporaine. Jean de la Fontaine n'avait pas d'autre but que celui-ci en écrivant ses Fables. S'il est indéniable que la poésie sert à l'expression des sentiments profonds du poète, elle a néanmoins servi les luttes sociales et le discours politique.

Annonce de la problématique

Dès lors, en quoi la poésie se révèle-t-elle être une arme efficace du discours engagée ?

Annonce du plan

Nous verrons dans un premier temps que la poésie recèle des qualités évidentes pour défendre un point de vue. Mais les caractéristiques de la poésie, genre qui privilégie l'image, peuvent rendre le propos plus flou et, partant, moins efficace. Pour autant, il s'agit toujours d'une relation de poète à lecteur, et elle peut agir à l'intérieur du second pour provoquer en lui la révolte.

Développement

La poésie, un genre aux qualités évidentes pour la critique

Le poète utilise un moyen de communication qu'il utilise à la perfection et, par son statut central dans la société, il est à même de véhiculer des idées fortes. Jean de la Fontaine a utilisé sa position préférentielle à la cour pour dénoncer les travers de sa société ; au XXème siècle, de nombreux poètes ont utilisé leur réseau éditorial pour faire passer des messages contre l'occupant nazi.

Le poète, un homme parmi les hommes, et un peu plus

Le poète reste un homme comme les autres. C'est-à-dire qu'il est inscrit dans la société des hommes et peut y déceler les travers qui y règnent.  L'écrivain Jean-Paul Sartre, dans Situations II, écrit :

« L’écrivain est en situation dans son époque : chaque parole a des retentissements. […] Nous écrivons pour nos contemporains, nous ne voulons pas regarder notre monde avec des yeux futurs, mais avec nos yeux de chair, avec nos vrais yeux périssables. »

C'est donc que le poète doit faire réagir. Saint-John Perse, poète du XXème siècle, affirme lui-même, dans son discours du Nobel, en 1960 : « Et c’est assez pour le poète d’être la mauvaise conscience de son temps ».

C'est parce que le poète est, plus encore que le romancier, maître des mots. Ainsi, Joachim du Bellay, dans le sonnet 150 de ses Regrets, « Seigneur, je ne saurais regarder d’un bon œil… », se plaint des attitudes des courtisans, en utilisant le genre du sonnet. Celui-ci, très classique, use au mieux des sonorités de chaque mot, avec notamment des rimes embrassées (ABBA) ; à la critique de ses contemporains, il ajoute la beauté du langage.

Qui était le poète Joachim du Bellay
Statue de Joachim du Bellay située à Liré (Maine-et-Loire)
L'Art au service des autres

Au XIXème, Jean de La Fontaine était très apprécié du roi Louis XIV, pour ses fables moralistes et rythmées. Ainsi, dans le poème « La Génisse, la Chèvre et la Brebis, en société avec le Lion », Fables, Livre I, 6 (comme dans beaucoup d'autres de ses fables), il met en scène, métaphoriquement, la société des Hommes.

Il critique le pouvoir totalitaire du roi, incarné dans la fable par le lion, qui s'arroge toutes les parts du cerf qui, pourtant, aurait dû revenir à la chèvre. La poésie de La Fontaine dénonce tout en faisant rire, et en divertissant ; sa maxime était bien « Plaire et instruire ». C'est que la poésie a l'avantage d'être un genre court et, en ceci, efficace.

Il faut également dire que La Fontaine maîtrise à la perfection le rythme et ses sonorités. Dans cette fable, il arrache un rire à son lecteur notamment grâce aux deux derniers vers (Si quelqu'une de vous touche à la quatrième,/Je l'étranglerai tout d'abord.) qui montrent une ironie méchante.

Expression de l'humanité

Car le poète est avant tout un homme comme les autres, et il se sert de sa poésie pour exprimer une sensibilité qui parlera à chacun. Il se fait la voix de la dignité humaine, en mettant à profit sa place dans la société et son génie du verbe.

Ainsi, Paul Eluard a écrit son fameux poème « Liberté » en 1942 alors que la France est occupée par les Nazis. Il y fait une ode à la liberté, tandis que les droits humains les plus élémentaires sont menacés.

En usant de l'anaphore avec « Sur » en chaque début de vers, et la phrase « J'écris ton nom » qui termine chaque quatrain, il met à profit les qualités de la poésie pour crier une vérité élémentaire et toucher son lectorat sur la base d'une humanité commune, renforcée encore par l'évocation de choses futiles (mais ô combien importantes) comme les « lampes » ou les « cloches ».

Transition

Mais ce genre, il est vrai, peut connaître certaines dérives, en lien avec l'expression d'une personnalité particulière.

La poésie, une métaphore peut-être trop radicale

La dimension d'efficacité de la poésie, dans le cadre d'une critique de la société, peut être remise en cause par certaines de ses caractéristiques. La métaphore, de même que l'implicite, s'ils ne sont pas assez évidents, peuvent perdre le lecteur. De même, le poète peut profiter de sa posture préférentielle pour mener des combats trop personnels.

Les figures de style

La poésie est le genre métaphorique par excellence. A la manière de Jean de La Fontaine qui utilise le règne animal pour dénoncer des travers parfaitement humains, le poète peut développer des métaphores ou des techniques littéraires trop obscures pour être comprises directement. C'est là amoindrir son efficacité dans le cadre d'une critique de la société.

Ainsi, dans le poème de Paul Verlaine, « L’enterrement », extrait des Poèmes saturniens, le poète use de l'ironie pour exprimer sa sensibilité. Pour autant, le lecteur inattentif ou peu préparé pourra prendre au premier degré une formule comme « Tout cela me paraît charmant, en vérité ! ». Il y a tout un système de figures de style, l'antiphrase notamment, qu'il faut pouvoir saisir pour celui qui veut comprendre le vrai propos de l'auteur.

Quelle est la biographie de Victor Hugo et Paul Verlaine ?
Paul Verlaine avait un gros complexe d'Œdipe. Il tenta de le régler en menaçant de mort sa mère... On ne sait pas si ça a marché, mais cela lui a valut 1 mois de prison !
Le règne de l'image

Mais la poésie se caractérise avant tout par ses images, qu'elle fait primer sur les idées. Son caractère bref, allusif, s'il peut permettre une certaine efficacité, peut également rendre le propos obscur et décourager le lecteur qui ne voudra pas faire l'effort d'analyse.

Gérard de Nerval, poète du XIXème siècle, affirmait ainsi : « Mes sonnets […] perdraient en charme à être expliqués, si la chose en était possible. » Or, une idée doit être comprise pour être transmise et pour faire changer les choses.

De même, Stéphane Mallarmé affirmait au peintre Edgard Degas : « Ce n’est point avec des idées qu’on fait des poèmes, c’est avec des mots ». C'est là peut-être le plus grand risque pour la diffusion poétique : un propos trop hermétique, qui fait passer les sonorités, les images avant les mots. Le « Sonnet en x » de ce même Stéphane Mallarmé en est un bel exemple.

Une expression trop personnelle

Enfin, le poète peut profiter de son exposition particulière pour exprimer des vues trop personnelles. On peut alors s'interroger sur la légitimité du poète qui abuse de son pouvoir et de son génie des mots. Plutôt que d'utiliser sa posture pour se faire la voix de l'humanité, il exprime des idées personnelles portant atteinte à des entités qui ne peuvent se défendre avec les mêmes moyens.

Il en va ainsi, par exemple, des bourgeois de Charleville, pris à partie par Arthur Rimbaud dans son poème « A la musique ». Il ridiculise sans hésitation les personnes qu'il voit circuler Place de la Gare, à Charleville. Cela semble être une méchanceté gratuite, qui est servie par son génie poétique.

Transition

Mais, généralement, le genre poétique est un genre universel qui a la capacité de parler à tous. Les exemples cités plus haut sont des cas extrêmes qui ne font voir que certaines dérives hermétiques de la poésie.

Un dialogue entre le poète et le lecteur

Car la poésie est avant tout un dialogue, entre le poète et le lecteur. Celui-ci a l'occasion d'interpréter le poème comme il le ressent. Le poète, quand il parle de lui, parle de nous aussi. La poésie a le potentiel pour dévoiler le monde et reste, fatalement, la dénonciation de quelque chose, en tant qu'elle est une expression radicale.

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Le choix du lecteur

Un poème est offert à la vue du lecteur. Dans la diversité de ses thèmes, un même poème peut toucher différemment celui qui le lit. Les sonorités et les rythmes ont vocation à toucher le lecteur directement, c'est-à-dire à fixer son attention pour l'emmener vers une analyse plus profonde.

Dans le poème « Melancholia », Victor Hugo vise d'abord la dénonciation d'une politique inégalitaire, comme les impacts mortifères de la Révolution industrielle sur les classes populaires. L'utilisation de l'image des enfants « dont pas un seul ne rit » permet au poème d'accéder à un effet universel : quand bien même le lecteur ne comprendrait pas l'ampleur du message, il ne pourra qu'être touché par cette image d'enfant qui pleure.

Qui était Victor Hugo ?
Perdu dans ses pensées, Victor Hugo a, pour sa part, toujours était un homme libre. Si libre que sa pensée lui a valu un exil : mais pour l'auteur romantique, l'esprit et la création sont plus forts que tout.
La poésie qui surprend, bouleverse

Le pouvoir de la poésie réside aussi dans l'interaction des mots entre eux. Ils réinventent les habitudes du langage et, en cela, ont la capacité de provoquer la surprise. Le poète Octavio Paz écrit ainsi, dans L'Arc et la Lyre :

« La création poétique est d’abord une violence faite au langage. Son premier acte est de déraciner les mots. Le poète les soustrait à leurs connexions et à leurs emplois habituels . »

En provoquant cette surprise, le poète interpelle son lecteur, qui finit par s'interroger sur le cours des choses. Elle montre la nudité des objets ou des sentiments, et invite le lecteur à questionner sa place dans le monde, sa vision de celui-ci.

Ainsi, le poème de Robert Desnos, « La fourmi », vient interroger de manière humoristique la diversité surprenante du monde :

Une fourmi de dix-huit mètres
Avec un chapeau sur la tête
Ça n'existe pas ça n'existe pas

Une fourmi traînant un char
Plein de pingouins et de canards
Ça n'existe pas ça n'existe pas

Une fourmi  parlant français
Parlant latin et javanais
Ça n'existe pas ça n'existe pas

Et pourquoi pas ?

Une expression critique, d'abord, surtout

Finalement, et de manière presque évidente, le poème a cette capacité d'engagement en tant qu'il reste l'outil d'une expression personnelle. Quel que soit son thème, la poésie est critique dans la mesure où elle porte un regard sur le monde qui l'entoure ; le poète demeure un être social, et son discours poétique est emprunt de son appartenance au monde.

Pour preuve, on pourrait étudier le poème d'Henri Michaux, « Clown ». Il y exprime son désir de se détacher du monde, dans l'espoir de retrouver une certaine pureté. Mais alors, c'est dire que le monde nous conditionne et nous fait perdre notre authenticité. Par là, il accuse, implicitement, la société d'être corruptrice.

Conclusion

Ainsi, la poésie est toujours une exploration du monde, une expression de la sensibilité. Elle n'est pas qu'une accumulation d'images et de mots, car ces deux-là portent toujours un sens qui les dépasse.

Si elle ne sert pas qu'à l'expression d'une critique, elle reste un mode efficace pour cela. Elle appartient à l'empire de la littérature et, en cela, a le potentiel pour provoquer, en son lecteur, la révolte nécessaire à toute avancée sociale.

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Nathan

Ancien étudiant de classe préparatoire b/l (que je recommande à tous les élèves avides de savoir, qui nous lisent ici) et passionné par la littérature, me voilà maintenant auto-entrepreneur pour mêler des activités professionnelles concrètes au sein du monde de l'entreprise, et étudiant en Master de Littératures Comparées pour garder les pieds dans le rêve des mots.