ETRE CITOYEN EN ATHENES AU Vème SIECLE AVANT J.-C.

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C'est parti

Introduction : Athènes, berceau de la démocratie

* Entre le VIIIème et le VIème siècle avant J.-C., les Grecs inventent un nouveau type d’Etat, différent des monarchies qui existent jusqu’alors : la cité. C’est un Etat de petite taille abritant un groupe d’hommes qui débat des affaires publiques. Ce nouveau type d’Etat est particulièrement poussé en Athènes qui se dote, au Vème siècle, d’institutions démocratiques.

* Au Vème siècle, Athènes est une cité prospère à la tête d’un vaste empire qui s’étend sur le pourtour de la Méditerranée. La cité atteint l’apogée de son rayonnement militaire, culturel et politique au milieu du Vème siècle, sous la magistrature de Périclès. Vers la fin du Vème siècle cependant, la guerre fragilise la puissance et la démocratie athéniennes.

* Ce régime a suscité l’admiration des uns ou le mépris des autres. Il reste aujourd’hui encore une référence constante lorsqu’il s’agit d’étudier le fonctionnement des démocraties actuelles. Pourtant, la démocratie est un régime imparfait, parfois injuste…

Problématique : Comment ce régime peut-il, à la fois, prôner l’égalité entre les citoyens et, en même temps, exclure la majorité des habitants de la citoyenneté ?

I. Athènes au Vème siècle, une cité démocratique

A. Athènes, une cité grecque

* La cité d’Athènes s’étend sur un territoire, l’Attique, délimité par des frontières : c’est un Etat indépendant de petite surface (2600 km²). Chaque cité se compose d’une ville fortifiée et d’une campagne dépendantes l’une de l’autre : la campagne nourrit la ville ; la ville défend la campagne… On appelle cet espace cité-État ou polis en grec.

* Sur cet espace vivent les Athéniens, soudés les uns aux autres : des ancêtres communs, des divinités identiques, une monnaie commune, une même langue. Les Athéniens forment une Nation : ils partagent des valeurs qui créent un fort sentiment d’appartenance à la communauté des Athéniens et une grande solidarité.

* Le dernier lien fort entre les Athéniens est d’ordre politique : le régime repose sur des valeurs partagées par tous et les institutions soudent l’ensemble de la population autour du régime. En Athènes, la démocratie suppose une participation de tous les citoyens à la vie politique et aux prises de décisions. Ils doivent s’entendre pour prendre une décision commune qui aille dans le sens de l’intérêt de la cité.

B. Des citoyens en petit nombre

* Pour être citoyen athénien, plusieurs conditions sont requises :

- des conditions de naissance : il faut être né libre, d’une union légitime et de parents athéniens qui possèdent le statut de citoyens ;

- des conditions administratives : à 18 ans, le jeune citoyen est inscrit sur les listes du dème, après avoir vérifié qu’il peut bien prétendre à la citoyenneté ;

- des conditions militaires : le jeune citoyen accomplit son service militaire pour une durée de deux ans, c’est l’éphébie. On lui apprend alors à manier les armes pour savoir défendre la cité en cas de guerre.

* Les conditions d’accès à la citoyenneté sont donc draconiennes : elles filtrent l’entrée des Athéniens dans le groupe restreint et fermé des citoyens. Au Vème siècle, seuls 30 000 Athéniens sont citoyens sur une population totale de 400 000 habitants (13%).

C. Des institutions démocratiques

* La cité d’Athènes dispose d’un ensemble complet et complexe d’institutions :

- le pouvoir législatif compte deux institutions : l’Ecclésia est une assemblée de citoyens qui débat puis vote les grandes décisions concernant l’avenir de la cité ; la Boulê est un conseil qui prépare le travail de l’Ecclésia ;

- le pouvoir judicaire compte deux tribunaux : l’Héliée est un tribunal populaire composé de 6 000 membres qui juge les conflits courants de la cité ; l’Aréopage est un tribunal de spécialistes qui juge les crimes de sang ;

- le pouvoir exécutif compte deux groupes : les Stratèges qui dirigent les affaires politiques et militaire de la cité ; les Archontes qui se chargent de la gestion des affaires religieuses de la cité.

* Les trois pouvoirs au cœur de la démocratie athénienne (législatif, exécutif, judicaire) sont tous trois séparés les uns des autres : cette disposition écarte tout risque de tyrannie où un seul homme dispose de tous les pouvoirs. Le pouvoir est aux mains des citoyens.

II. Droits et devoirs du citoyen athénien

A. Participer à la vie politique

* La citoyenneté donne des droits politiques. Le citoyen peut intervenir dans les débats à l’Ecclésia puis voter un texte de loi. Afin que tous les citoyens puissent aller à l’Ecclésia, Périclès instaure vers 450 avant J.-C. une indemnité financière appelée misthos. De plus, le citoyen peut être élu ou tiré au sort pour assurer des charges publiques. Théoriquement, toutes les postes politiques sont accessibles aux citoyens de plus de trente ans. Ils sont nommés ou tirés au sort pour une période limitée afin que le pouvoir soit partagé entre tous. Athènes est donc une démocratie directe.

* Plusieurs grands principes guident le fonctionnement de ce régime. D’abord, les citoyens sont libres de gouverner eux-mêmes leur cité et n’ont pas de chef unique à leur tête – un roi par exemple – comme on trouve à la tête des autres cités grecques. De plus, tous les citoyens disposent de droits et de devoirs identiques concernant la vie politique : on appelle ce principe l’isonomie.

B. Participer à la défense de la cité

* Le citoyen-soldat doit défendre le territoire de la cité et le régime en cas de guerre mais aussi conquérir de nouveaux territoires pour étendre la puissance d’Athènes. Pour cela, il doit suivre les chefs de l’Armée et honorer les dieux qui l’aideront à gagner.

* La guerre doit exciter le patriotisme pour faire prendre conscience aux soldats qu’ils appartiennent à la même Nation et qu’il faut la défendre ardemment. De plus, la guerre doit développer l’idéal démocratique : le combat est collectif au sein des phalanges et tous ces hoplites sont égaux (on cherche là à stimuler la solidarité). Enfin, le combat sert à favoriser l’obéissance, nécessaire au bon fonctionnement de tout régime. La guerre constitue donc un rite d’initiation à la démocratie et de passage à l’âge adulte.

C. Participer à la vie religieuse et culturelle

* Les Panathénées sont des festivités annuelles en l’honneur d’Athéna, la déesse protectrice de la cité. Les petites Panathénées ont lieu tous les ans et les grandes Panathénées tous les quatre ans. On les connaît grâce à des sources variées : la frise qui ornait le Parthénon et des décrets de l’Ecclésia relatifs à son organisation.

* Le cortège traverse la cité en passant par les lieux du pouvoir politique et religieux pour montrer que les deux domaines étroitement imbriqués. Finalement, pour les citoyens athéniens, honorer Athéna revient à honorer la démocratie.

* Tous les Athéniens participent à la procession. Cette fête montre une population soudée autour de sa divinité et de son régime politique. Les Panathénées doivent intégrer les non-citoyens à la vie de la cité. Mais, dans le cortège, les Athéniens apparaissent dans l’ordre de leur position sociale, ce qui montre qu’ils sont inégaux.

* Au nom du principe d’égalité, les plus riches qui assurent le financement et l’organisation de la fête alors que les plus pauvres reçoivent de la viande issue des sacrifices. L’élite manifeste un effort de générosité et de solidarité.

* Les Panathénées sont le reflet de l’idéal démocratique athénien parce que…

- l’organisation des festivités est débattue par l’Assemblée du peuple ;

- tous les habitants, qu’ils soient citoyens ou non, peuvent participer à la fête ;

- cette fête honore Athéna, protectrice de la cité et garante de la démocratie ;

- le parcours des Panathénées dessert les grandes institutions démocratiques.

III. Une citoyenneté pourtant imparfaite

A. Les exclus de la citoyenneté

* Les femmes sont exclues de la vie politique. Elles ne disposent pas du statut de citoyennes.

* Les femmes restent généralement cloîtrées à la maison ou au gynécée : elles font des enfants, elles tissent. Elles sont totalement soumises à l’autorité masculine (d’abord celle de leur père puis celle de leur mari).

* Les femmes ne sont cependant pas les seules exclues de la citoyenneté. Les étrangers libres, ou métèques ne disposent pas de la citoyenneté athénienne car ils n’en ont pas la nationalité. Ils ne participent pas à la vie politique, mais doivent défendre la cité et payer des impôts. Ils disposent de tous les devoirs du citoyen sans en avoir les droits. Les esclaves sont les derniers rejetés du système démocratique. Ils ont perdu leur liberté et sont négociés comme une simple marchandise. N’étant pas considérés comme des êtres humains, ils ne disposent d’aucun droit et sont totalement soumis à leur maître.

B. Des citoyens foncièrement inégaux

* De nombreux citoyens sont exclus de l’exercice de magistratures. En effet, les mesures démocratiques n’empêchent pas que la vie politique soit dominée par les plus riches, comme Périclès issu d’une grande famille aristocratique. Grâce à leur fortune et à leur niveau d’instruction, ils disposent du temps et de la force de persuasion nécessaires à la pratique des activités politiques.

* Les paysans forment la plupart des membres de l’Ecclésia mais leurs occupations quotidiennes et l’éloignement de certaines campagnes par rapport au centre d’Athènes les empêchent de se rendre régulièrement aux séances de l’Assemblée du peuple, et ce malgré le misthos. Ils ont par conséquent peu d’influence sur les décisions prises. Avec les catégories populaires urbaines, ils occupent les rangs inférieurs de l’armée, notamment les postes de rameurs dans la flotte (ceux où la mortalité est la plus élevée).

C. La citoyenneté, un équilibre fragile

* Un démagogue est une personne qui flatte les masses populaires pour en gagner la sympathie. En Athènes au Vème siècle, les démagogues représentent le principal danger envers la démocratie car ils ne cherchent pas l’intérêt général mais leur intérêt propre en s’appuyant sur le soutien que peuvent leur apporter ceux qu’ils ont flatté. En général, les démagogues cherchent à accéder ou à se maintenir au pouvoir.

* Le démagogue risque, à terme, de diviser l’opinion publique et donc de menacer la cohésion de la cité. C’est une menace sérieuse puisque la démocratie ne fonctionne réellement bien que lorsque les citoyens sont tous unis derrière elle. La défaite d’Athènes lors de la guerre du Péloponnèse en 431 avant J.-C. est en partie due au comportement de démagogues tels qu’Alcibiade.

* La limite essentielle dans le fonctionnement de la démocratie réside dans le manque d’éducation des masses populaires qui participent à la vie politique. En effet, ce texte met bien en lumière le fait que le citoyen ne peut agir de façon droite et pertinente que s’il a un minimum d’éducation donc d’esprit critique.

 Conclusion : La démocratie, un bien précieux et fragile

Le citoyen athénien est véritablement un privilégié : il fait partie du petit groupe de ceux qui gèrent et défendent sa cité. Aujourd’hui, la démocratie athénienne ne nous apparaît cependant que comme un « brouillon » de nos démocraties modernes. Athènes aurait défini les grandes règles profitant de la petite taille de son territoire pour pratiquer une démocratie directe, impensable dans nos Etats actuels, mais en excluant la majorité de ses habitants de la citoyenneté. On reproche aussi à Athènes sa volonté expansionniste consciente, son mépris pour ceux qu’elles tenaient pour inférieurs mais la situation est-elle si différente aujourd’hui ?

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Olivier

Professeur en lycée et classe prépa, je vous livre ici quelques conseils utiles à travers mes cours !