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Présentation de l’œuvre

Candide ou l’Optimisme est un conte philosophique écrit par le philosophe Voltaire, et publié en janvier 1759.

L’œuvre connu un succès sans précédent : réédité vingt fois du vivant de l’auteur, il comptait déjà six mille exemplaires vendus un mois après sa parution.

Ce conte manie l’ironie et le récit de formation pour aborder les mœurs de son époque autant que pour affronter certaines théories philosophiques contre lesquelles se posait Voltaire.

Quel est le résumé de Candide de Voltaire ?
Voltaire est l'un des plus grands écrivains et philosophes français !

Résumé par chapitre

Chapitre 1

Le récit s’ouvre dans le château du baron thunder-ten-tronckh en Allemagne.

Le lecteur découvre Candide, un jeune homme à la naissance suspecte, qui n’a aucun patrimoine. Il est néanmoins l’élève du philosophe Pangloss, lequel se trouve être d’un optimisme sans faille, étant convaincu de la perfection du monde.

Mais Candide tombe amoureux de Cunégonde, la fille du baron et on le condamne à l’exil.

Chapitre 2

Candide est donc forcé de rejoindre l’armée bulgare. Malheureux, il tente de s’échapper mais échoue. En conséquence, il est fouetté pour désertion.

Chapitre 3

Une guerre entre les Bulgares et les Arabes provoque l’effroi de Candide. Il se cache pendant la bataille et réussit finalement à s’enfuir.

Privé de nourriture et pourtant affamé, il est obligé de mendier. Vient alors Jacques, un anabaptiste (l’anabaptisme est un courant chrétien qui prône le baptême du croyant) qui le nourrit, et lui offre logement et emploi.

Chapitre 4

Candide finit par rencontrer Pangloss. Son ancien maître lui apprend qu’il est malade de la syphilis et que Cunégonde a été violée. Jacques paie la guérison du philosophe et les trois compères s’en vont pour Lisbonne.

Où prendre un cour de francais ?

Chapitre 5

Au cours du voyage en mer, Jacques tombe à l’eau. Pangloss empêche Candide de porter secours à son bienfaiteur, arguant qu’il s’agit là de la volonté de Dieu. Jacques mort noyé, ils arrivent à deux à Lisbonne, alors que la ville vient de subir un effroyable tremblement de terre.

Chapitre 6

Pangloss et Candide sont d’emblée accusés, parmi d’autres, d’être responsables du séisme : l’Inquisition les arrête et les condamne. Pangloss est pendu ; Candide est fouetté. Ces punitions doivent, selon l’Eglise, prévenir les futurs séismes.

Chapitre 7

Candide se retrouve seul sur la route. Il rencontre une vieille femme, qui l’aide à retrouver Cunégonde, laquelle a survécu à son viol.

Chapitre 8

Cunégonde raconte à Candide son histoire : elle appartient désormais à Don Issachar et au Grand Inquisiteur.

Chapitre 9

Candide, afin de venger Cunégonde, tue les deux hommes qui la possèdent. Après quoi il fuit le Portugal, en compagnie de son aimée, de son valet Cacambo et de la vieille femme.

Chapitre 10

Les trois voyageurs choisissent de rejoindre l’Amérique du sud.

Chapitre 11-12

La vieille femme raconte à Candide et à Cunégonde son histoire.

Chapitre 13

Arrivés à Buenos Aires, le gouverneur de la ville s’éprend de Cunégonde et la demande en mariage. Pour ce faire, il ordonne dans le même temps l’arrestation de Candide.

Chapitre 14-15

Candide parvient à s’échapper, et il fuit, en compagnie de Cacambo, vers le Paraguay, où il retrouve le frère de Cunégonde, qu’il tue d’un coup d’épé.

Chapitre 16

Candide et Cacambo rencontrent les jeunes filles autochtones.

Chapitre 17

Les deux voyageurs découvrent, au gré de leur pérégrination, l’Eldorado, lieu mythique où la prospérité règne.

Chapitre 18

Malgré le bonheur que leur offre l’Eldorado, Candide préfère tenter de retrouver Cunégonde. Il quitte le pays de l’or, non sans s’être vu offrir une grande quantité d’or par le roi de l’Eldorado.

Quelle est l'histoire du conte philosophie Candide ou l'optimisme ?
Candide a traversé de nombreux pays, mais le seul qui semble ne pas avoir de défaut majeur est Eldorado ! (source : Editions Nathan)

Chapitre 19

Au Surinam, Candide tombe sur un nègre mutilé, qui n’a qu’une main et qu’une jambe. Le nègre lui explique que c’est au prix de sa mutilation que les Européens mangent du sucre en Europe. Au sortir de ce récit, Candide abandonne son optimisme. Ensuite de quoi il envoie Cacambo à la recherche de Cunégonde.

Chapitre 20

Candide, dégouté, et Martin, nouveau compagnon de voyage et profond pessimiste qui pense que Dieu a abandonné le monde à un mal absolu, entreprennent de retourner en Europe. Ils arriveront à Bordeaux.

Chapitre 21

Les deux amis discutent de la corruption morale des Français.

Chapitre 22

A Bordeaux autant qu’à Paris, Candide est courtisé pour les richesses qu’il a ramenées de ses voyages.

Chapitre 23

Candide et Martin embarquent ensuite pour l’Angleterre. Mais ils ne poseront pas pied à terre : ils assistent en effet à l’exécution injuste d’un officier anglais, qui est accusé de ne pas avoir tué suffisamment d’ennemis, et cela les refroidit.

Chapitre 24-25

Ils rejoignent finalement Venise, où ils cherchent en vain Cacambo et Cunégonde. Ils y rencontrent cependant Paquette, une servante du Baron de Thunder-ten-tronckh, maîtresse de Pangloss et responsable de la syphilis de Panglos, ainsi que Giroflée, son amant, qui est un moine.

Chapitre 26

Cacambo réapparaît, mais il est devenu esclave. Il apprend également à Candide que Cunégonde se trouve à Constantinople.

Chapitre 27

Candide délivre son ancien valet, et ils partent pour Constantinople.

Chapitre 28

Ils retrouvent là Pangloss, lequel a échappé à la pendaison, et qui raconte son histoire remplie de malheur ; pourtant, l’optimisme du philosophe ne faiblit pas.

Chapitre 29

Candide retrouve Cunégonde, désormais laide, et la libère avec son argent, ainsi que la vieille femme. Pourtant, le baron ne veut toujours pas lui donner la main de sa fille.

Chapitre 30

Finalement, Candide se débarrasse du baron et épouse Cunégonde. Il s’installe dans une métairie, recueille Paquette et Giroflée, et finit en cultivant son jardin :

« Pangloss disait quelquefois à Candide : Tous les événements sont enchaînés dans le meilleur des mondes possibles ; car enfin si vous n’aviez pas été chassé d’un beau château à grands coups de pied dans le derrière pour l’amour de mademoiselle Cunégonde, si vous n’aviez pas été mis à l’Inquisition, si vous n’aviez pas couru l’Amérique à pied, si vous n’aviez pas donné un bon coup d’épée au baron, si vous n’aviez pas perdu tous vos moutons du bon pays d’Eldorado, vous ne mangeriez pas ici des cédrats confits et des pistaches.

– Cela est bien dit, répondit Candide, mais il faut cultiver notre jardin. »

Les personnages principaux

Le conte de Voltaire est riche en personnages, puisque Candide rencontre beaucoup de monde au cours de son voyage.

Voltaire a fait de ces personnages (comme de Candide) des espèces de marionnettes, qui visent à incarner une idée ou un caractère, une fonction ou un statut. Ils deviennent des sortes de clichés littéraires (comme le valet malin, avec Cacambo, ou la servante au service aveugle de sa maîtresse, comme la vieille) qui défendent des idées avant de servir la vraisemblance.

De fait, les styliser ainsi souligne l’impuissance des personnages à s’extraire d’un destin aveugle et cruel, et empêche le lecteur de s’identifier, ce qui pourrait perturber la réflexion voulue par Voltaire.

Candide

Personnage principal du livre, il est l’enfant supposé de la sœur du baron de Thunder-ten-tronckh. Le livre en dit :

« Les anciens domestiques soupçonnaient que [Candide] était fils de la sœur de Monsieur le Baron et d'un bon et honnête gentilhomme du voisinage, que cette demoiselle ne voulut jamais épouser parce qu'il n'avait pu prouver que soixante et onze quartiers, et que le reste de son arbre généalogique avait été perdu par l'injure du temps. »

Voltaire profite de cette lignée douteuse pour critiquer l’ordre social fondé sur le droit du sang de la noblesse.

L’écrivain décrit son personnage par une concordance entre le corps et l’âme :  « Sa physionomie annonçait son âme » (chap. I) et « Il avait le jugement assez droit, avec l'esprit le plus simple : c'est je crois, pour cette raison qu'on le nommait Candide » (chap. I).

Son nom, Candide, annonce ainsi sa personnalité : ce sera un héros innocent, marqué par sa naïveté. Il s’étonnera du monde piteux qu’il découvrira.

Comment faire le compte-rendu de L'Ingénu et de Memnon ?
Candide ou l'Optimisme est le conte philosophique le plus connu de Voltaire qui fut publié en 1759. Il s'agit d'un récit de voyage et de transformation d'un homme en philosophe ! (source : Opera Online)

Cunégonde

C’est la fille du baron Thunder-ten-tronckh et l’amante de Candide. Ses pérégrinations seront largement justifiées par la volonté du héros de la sauver de ceux qui veulent la posséder.

Sa destinée est dramatique : elle sera violée, vendue au grand inquisiteur, réduite à l’esclavage, etc. Victime de sa sensualité, elle semble vouée à être l’objet du désir masculin.

Sa perfection, vue par la yeux de Candide, se révélera fragile : à la fin du conte, elle est devenue laide et repoussante, autant que « acariâtre et insupportable ».

Pangloss

C’est le maître philosophique de Candide. Il est professeur de « métaphysico-théologo-cosmolo-nigologie », signifiant déjà par là toute la volonté moqueuse de Voltaire, puisque cette discipline semble absurde.

Voltaire en fait l’incarnation de son ironie relative au philosophe Wilhelm Leibniz et de sa théorie à propos du « meilleur des mondes possible ». Il est le représentant de la philosophie de l’optimisme.

Si dans la première partie du livre, Candide souscrit à toutes ses leçons, il finira par lui opposer l’image selon laquelle il faut « cultiver son jardin ». La métaphysique n’aurait ainsi que peu d’intérêt.

Martin

Ce personnage, qui n’apparaît qu’au chapitre XIX, est un esclave mutilé qui se décrit comme manichéen et s’oppose, par son pessimisme, à la figure de Panglosse.

Il affirme ainsi que l’Homme est né pour souffrir et travailler sans raisonner. Pour lui, le mal l’emporte toujours. Cette vision provoque chez Candide une remise en cause de l’optimisme radical de Pangloss, d’autant plus fortement qu’il est ouvert au débat, contrairement à l’ancien précepteur de Candide. Martin lui-même fera évoluer sa vision du monde au contact du héros naïf.

Caractéristiques du conte philosophique voltairien

Le genre du conte philosophique date du 18e siècle. Il s'agit d'un récit fictif court et plaisant qui emprunte des traits aux contes et romans traditionnels, en y joignant les problématiques sérieuses de la philosophie.

Longueur et actualité

Les contes de Voltaire sont composés de courts chapitres comme dans le conte traditionnel, autour d'une intrigue fantaisiste. Candide évoque de nombreux événements d'actualité (séisme de Lisbonne par exemple ) et quelques personnages réels (princes rencontrés à Venise) mais sans respecter la chronologie. En outre, L'Eldorado n'existe pas, les moutons rouges et les diamants relèvent du registre merveilleux.

Le message philosophique

Voltaire voulait expliquer le monde et trouver une règle de vie prenant en compte tous les aspects de la connaissance, y compris les découvertes scientifiques récentes. Or celles-ci renouvelaient les termes du débat métaphysique qui porte sur la nature de Dieu et de l'âme humaine.

Elles contredisent les conceptions issues de la Bible, qui prévalaient jusque là.

Dans Candide, la réflexion porte sur l'existence du mal et les conditions du bonheur. Les thèses optimistes et pessimistes s'affrontent par l'intermédiaire du leibnizien (philosophe qui pense que tout doit se produire quoiqu'il se passe, que tout se produit par Dieu) Pangloss et du manichéen Martin.

Emotion & Ironie

Les contes comportent l'avantage de joindre à la force d'une argumentation philosophique la puissance de l'émotion : le lecteur s'identifie aux personnages, dont les malheurs ou les sottises provoquent chez lui la sympathie ou le rire. Il se trouve ainsi dans une disposition d'esprit favorable pour condamner préjugés et injustices dont il voit l'absurdité et la cruauté par des exemples concrets. Le conte philosophique correspondait donc tout particulièrement au dessein vulgarisateur et polémique de Voltaire, ainsi qu'à son humour multiforme.

Voltaire, dans Candide, dénonce les illusions de l'Optimisme qui lui paraît à la fois ridicule et dangereux. Le philosophe Pangloss, persuadé que tout est mieux, justifie par des raisonnements artificiels les réalités les plus douloureuses. Il fait ainsi l'éloge de la vérole, fléau du 16e et 19e siècle. Il est d'autant plus fanatique que lui-même souffre, et ne survit qu'au prix de la perte d'un œil et d'une oreille.

L'ironie de Voltaire s'exerce à de multiples reprises sur Pangloss et Candide, en contredisant leurs propos providentiels par l'absurdité d'une réalité injuste. Il est vrai que Voltaire déforme les théories de Leibniz, pour lequel « le Tout est Bien » et non « toutes les choses ».

Pistes d’analyse

L’esclavagisme

Assurément, la scène du chapitre 19 qui fait se rencontrer Candide et un esclave mutilé est la plus connue du conte.

Voltaire y dénonce l’inhumanité de l’esclavage : le nègre de Surinam est montré comme un demi-homme, avec un bras et une jambe en moins.

Que raconte la scène où Candide rencontre l'esclave ?
Gravue de Moreau le Jeune, © Bibliothèque nationale de France

C’est l’exemple même de l’atteinte aux droits de l’Homme, défendus par les Lumières. Mais c’est aussi une réalité historique, avec la fameuse phrase : « C’est à ce prix que vous mangez du sucre en Europe. »

Ce moment marque le revirement philosophique de Candide : jusqu’alors optimisme à toute épreuve, il perd fois en l’humanité en découvrant les malheurs de l’esclave. Il y a une réalité du mal, et celui-ci l’incarne de la manière la plus violente.

Pour aller plus loin : Candide et l’Encyclopédie

Les nobles

Voltaire donne, à travers ses personnages, une image très caricaturale des nobles.

La famille Thunder-ten-trockh est décrite comme parfaite : le baron est puissant, car son château a une porte et des fenêtres ; la baronne est la fierté de la famille, car elle pèse 354 livres ; etc.

Le philosophe critique par-là les valeurs superficielles de la noblesse, et leurs droits supérieurs qui n’ont aucune légitimité. Cunégonde elle-même, malgré son sang noble, en subira les conséquences, puisqu’elle sera esclave d’un prince.

L’ordre religieux

Voltaire se fait le contempteur du fanatisme et de l’intolérance religieuse. La scène de l’autodafé de Lisbonne, décidé par l’Inquisition, en est le plus grand exemple, mais on trouve également le prédicateur protestant qui refuse d’accueillir Candide parce que celui-ci ne pense pas du pape qu’il soit l’Antéchrist, ou encore l’interdiction faite aux comédiens de bénéficier d’une sépulture.

Voltaire conduit sa critique sur le mode de la satire. Il y a ainsi :

  • Les débauchés : le grand inquisiteur de Lisbonne partage sexuellement Cunégonde avec don Issacar, le frère Giroflée qui couche avec des prostituées
  • Les cupides : le révérend père Cordelier qui vole les bijoux de Cunégonde, etc.
  • Les tyrans : les Jésuites du Paraguay profitent de la misère du peuple pour s’enrichir

Voltaire dénonce ainsi l’hypocrisie de l’Eglise, qui justifie ses privilèges à partir de raisons morales et religieuses, tandis qu’ils ne respectent ni l’Homme, ni Dieu.

La guerre

Dans le chapitre III, Candide est soldat et se trouve plongé dans la bataille.

Voltaire utilise alors l’ironie pour nous présenter ses différents aspects de la guerre. Il en souligne l’absurdité, disant que personne ne sait vraiment pourquoi les deux armées s’affrontent, et maniant l’hyperbole comme l’oxymore à l’envi (« boucherie héroïque » est un oxymore utilisé par Voltaire).

Au chapitre X, Candide est de nouveau confronté à la guerre, avec les Espagnols souhaitant exterminer les jésuites du Paraguay, ou encore au chapitre XX quand une bataille navale fait rage à côté de Bordeaux.

A chaque fois, Voltaire souligne la cruauté dont l’Homme est capable envers son semblable : pour lui, la guerre est le paroxysme de l’inhumanité, et prouve combien tout optimisme est une ineptie.

Le travail

Le conte se finit sur la morale bien connue : « il faut cultiver son jardin ». Au fil de ses découvertes et à la faveur des souffrances ressenties, Candide a développé sa propre vision du monde pour aboutir à cette conclusion.

C’est qu’un vieillard – peut-être à l’image de Voltaire lorsqu’il écrit son conte – lui dit : « le travail éloigne de nous trois grands maux : l’ennui, le vice et le besoin. »

Ainsi, plusieurs personnages finissent par s’accomplir dans le travail, et y trouvent une véritable dignité :

  • Cunégonde devient pâtissière
  • Paquette, la prostituée, commence la broderie

Le travail offre ainsi à l’individu une certaine maîtrise sur un destin qui lui échappe forcément. En outre, l’importance accordée au labeur est une manière de critiquer l’oisiveté de la noblesse.

L’utopie

L’utopie est un lieu imaginaire où la société serait idéale, égalitaire et où tous les sujets seraient pareillement heureux. Voltaire en présente quelques-unes :

  • L’utopie de Thunder-ten-trockh, qu’il rejette : c’est l’utopie du pouvoir absolu, autoritaire, et refermé sur lui-même
  • L’utopie des Jésuites du Paraguay : utopie d’une société gouvernée par les Jésuites qui confondent pouvoir religieux et pouvoir politique ; Voltaire la rejette aussi
  • L’Eldorado, sur laquelle Voltaire pose un regard bienveillant
  • Le jardin de la métairie : utopie où l’on oublie les grands problèmes par le travail

Mais optimisme et utopie sont la même illusion, ce qui est figurée par l’Eldorado avant tout. Candide et Cacambo décideront de quitter lieu : « les deux heureux résolurent de ne plus l’être », parce que Candide court vers l’amour, comme la puissance et la richesse en Europe. En fin de compte, le mal existe, et rend impossible l’établissement d’une utopie réelle.

Dernier chapitre, ou la conclusion philosophique

Dans le dernier chapitre du roman, Voltaire donne un sens à la quête : il condamne, par l’intermédiaire de Candide, la philosophie optimiste de Leibniz, incarné par Pangloss, pour lui préférer un bonheur plus concret : la valeur travail (« cultiver ») et le sens collectif (« notre jardin »).

C’est que tout au long de son conte, Voltaire défend l’idée d’un Homme capable d’améliorer par lui-même sa condition.

La petite métairie, troisième utopie du roman, le bonheur passe ainsi par le travail et l’amitié. Tout le monde s’emploie à réaliser ce qu’il sait faire, en fonction de ses qualités, et se trouve donc heureux. Le salaire n’est pas matériel, il découle du bonheur ressenti à l’ouvrage.

Précisément, on trouve trois philosophies différentes :

  • Celle de Pangloss, qui consiste à croire que « tout est au mieux dans le meilleur des mondes » - mais le parcours de Candide a prouvé que cette philosophie de vie est fausse
  • Celle de Martin, très pessimiste, qui affirme que seul le travail rend la vie supportable
  • Celle de Candide, considérée comme heureuse, parce que pragmatique : il s’agit de cultiver son jardin intérieur, et se trouve au milieu des deux philosophies précédentes

Les personnages de la métairie n’ont plus besoin d’un monde qui ne leur a apporté que des malheurs. Il n’y a pas de religion, et les personnages ne sont soumis à aucune entité supérieure. Ils se présentent comme ayant évolué, à la suite des apprentissages du roman :

  • Pangloss finit par se taire, même s’il reste fidèle à ses convictions
  • Candide, qui n’était qu’une page blanche au début du roman, est moins naïf
  • Cunégonde, d’abord « fraîche, grasse et appétissante », est maintenant « laide, acariâtre et insupportable », mais très bonne cuisinière

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Nathan

Ancien étudiant de classe préparatoire b/l (que je recommande à tous les élèves avides de savoir, qui nous lisent ici) et passionné par la littérature, me voilà maintenant auto-entrepreneur pour mêler des activités professionnelles concrètes au sein du monde de l'entreprise, et étudiant en Master de Littératures Comparées pour garder les pieds dans le rêve des mots.