Chapitres

  1. 01. Le texte
  2. 02. QUESTIONS (15 points)

Le sujet

2005 - Brevet Série Collège - Français - Questions

Les meilleurs professeurs de Français disponibles
Sophie
4,9
4,9 (33 avis)
Sophie
40€
/h
Gift icon
1er cours offert !
Julie
5
5 (95 avis)
Julie
75€
/h
Gift icon
1er cours offert !
Cristèle
4,9
4,9 (84 avis)
Cristèle
100€
/h
Gift icon
1er cours offert !
Adélie
5
5 (65 avis)
Adélie
50€
/h
Gift icon
1er cours offert !
Albane
4,9
4,9 (143 avis)
Albane
70€
/h
Gift icon
1er cours offert !
Koffi felicien
4,9
4,9 (66 avis)
Koffi felicien
21€
/h
Gift icon
1er cours offert !
Konan pacome
5
5 (48 avis)
Konan pacome
35€
/h
Gift icon
1er cours offert !
Julia
5
5 (46 avis)
Julia
50€
/h
Gift icon
1er cours offert !
Sophie
4,9
4,9 (33 avis)
Sophie
40€
/h
Gift icon
1er cours offert !
Julie
5
5 (95 avis)
Julie
75€
/h
Gift icon
1er cours offert !
Cristèle
4,9
4,9 (84 avis)
Cristèle
100€
/h
Gift icon
1er cours offert !
Adélie
5
5 (65 avis)
Adélie
50€
/h
Gift icon
1er cours offert !
Albane
4,9
4,9 (143 avis)
Albane
70€
/h
Gift icon
1er cours offert !
Koffi felicien
4,9
4,9 (66 avis)
Koffi felicien
21€
/h
Gift icon
1er cours offert !
Konan pacome
5
5 (48 avis)
Konan pacome
35€
/h
Gift icon
1er cours offert !
Julia
5
5 (46 avis)
Julia
50€
/h
Gift icon
1er cours offert !
C'est parti

Le texte

Eva est une enfant de dix ans. Elle vient de déménager et fréquente depuis peu son école.
Il est seize heures trente en ce jour pluvieux de novembre : c'est l'heure où les parents et les
enfants ont la joie de se retrouver devant les grilles. La mère d'Eva, elle, arrive souvent en
retard....

Ce jour-là, Eva se sent de plus en plus mal entre les imperméables humides, les parapluies
dégoulinants. Son coeur cogne douloureusement et elle plisse les yeux afin de découvrir, à
l'autre bout de la rue, la seule présence qui lui importe. Non ! Rien que des silhouettes qui
s'éloignent. Aucune dame qui pourrait être maman ne vient par ici. Le silence comme une
5    brume qui s'épaissit. La porte de l'école est close, et comme Eva n'a rien osé demander à la
dame en blouse bleue, elle ne peut que s'abriter sous le porche. Nerveusement, elle se hausse
sur la pointe des pieds et commence à remuer comme une bête affolée. Elle s'accroupit,
grenouille triste, résignée, grenouille écarlate(1). Elle soupire, se redresse, se gratte la cheville.
Elle sait qu'elle connaît très mal l'itinéraire entre l'école et l'appartement qui n'est pas très
10   proche. Un appartement où sa mère et elle n'habitent que depuis deux mois.
Les yeux noirs d'Eva scrutent de plus en plus vite toutes les directions.
Cette fois, elle a entendu sa propre voix prononcer "maman". Toute personne qui
approche se révèle insupportablement étrangère. C'est elle là-bas ! Non ce n'est pas elle !
Détresse sur ce trottoir hostile, avec cette fissure pleine d'eau dans l'asphalte et ce journal
15   trempé, froissé, au bord du caniveau. Sensation confuse de n'être plus rien, d'être invisible.
Brutalement, la petite s'arrache au mur auquel elle était adossée et part en courant. Eva, si
maigre, si peu résistante, court à travers la ville avec ce cartable bourré de livres qui lui frappe
les reins. Les trottoirs sont glissants. Les feux des voitures font de grandes étoiles rouges dans
ses yeux inondés de larmes. Tout est brouillé. Sans le vacarme de la ville, on pourrait entendre
20   la plainte qui coule de sa gorge tandis qu'elle traverse, sans ralentir, sans regarder à droite ni
à gauche, une rue puis deux, puis trois ou quatre, au hasard.
Eva court au-delà de ses forces, le souffle lui manque. Gorge brûlante, jambes
douloureuses, et ce cartable si lourd qui la ralentit, qu'elle voudrait jeter par terre mais dont la
perte l'affolerait davantage encore.
25        L'accident n'est toujours pas arrivé. Il s'en faudrait d'un rien pour qu'il ne se produise
pas. Eva pourrait suivre miraculeusement le bon itinéraire, s'effondrer de fatigue sur le seuil
d'une boutique jusqu'à ce qu'un passant lui demande : "Tu t'es perdue ?" Mais rien de tout
cela n'arrive et la pluie froide achève de dissoudre les chances.
Eva file sur sa petite trajectoire d'abandon, ignorant qu'au même instant sa mère, qui s'est
30   administré une forte dose d'oubli solitaire, une grande rasade(2) d'indifférence pure, fonce
pourtant vers elle. Mais elle est encore bien trop loin pour arriver à temps à la sortie de
l'école.

Pierre Peju, La petite Chartreuse, Gallimard, 2002

(1) : La fillette porte un anorak rouge.
(2) : rasade : quantité de boisson contenue dans un verre plein jusqu'au bord.

QUESTIONS (15 points)

I - Un monde hostile (4 points)

1.
a. Qui les expressions "imperméables humides",
"parapluies dégoulinants" (l. 1 et 2) et "silhouettes" (l. 3)
désignent-elles ? (0,5 point)
b. Quelle impression produisent ces désignations ? (0,5 point)

2. "Sans le vacarme de la ville, on pourrait entendre la plainte qui coule de sa gorge" (l. 19-20).
a. Remplacez le groupe nominal prépositionnel par une subordonnée de même sens. (0,5 point)
b. Donnez la classe et la fonction grammaticales de cette subordonnée. (1 point)

3. l. 1-21.
a. Relevez les mots ou expressions qui caractérisent la porte de l'école, l'appartement, le trottoir et les trottoirs. (1 point)
b. Quel est l'effet produit ? (0,5 point)

II - Un être en danger (6 points)

1. "Le silence comme une brume qui s'épaissit" (l. 4 et 5)
a. Quelle est la figure de style ici utilisée ? (0,5 point)
b. Quels sont, parmi les cinq sens, ceux qui sont évoqués ici ? (0,5 point)
c. Expliquez le lien établi entre eux dans la figure que vous venez de nommer. (0,5 point)

2. l.11 à 15. Relevez deux adjectifs qui montrent qu' Eva est ignorée des gens qui l'entourent. (0,5 point)

3. "Aucune dame qui pourrait être maman ne vient par ici." (l. 4).
a. De qui cette phrase retranscrit-elle les pensées ? (0,5 point)
b. Relevez un autre emploi du discours indirect libre plus loin dans le texte. (0,5 point)

4.
a. "grenouille triste", "grenouille écarlate"
(l. 8), donnez la classe et la fonction grammaticales de ces groupes de
mots. (1 point)
b. Vous expliquerez le sens de ces deux groupes de mots. (1 point)

5. "Gorge brûlante, jambes douloureuses, et ce
cartable si lourd qui la ralentit, qu'elle voudrait jeter par terre
mais dont la perte l'affolerait davantage encore." (l. 22 à 24).
a. Nommez la particularité grammaticale de cette phrase. (0,5 point)
b. Quel est l'effet produit ? (0,5 point)

III - Vers une fin annoncée ? (5 points)

1. Eva ressent physiquement la montée de l'angoisse. Citez trois expressions qui l'expriment de la l.18 à la l.24. (0,5 point)

2.
a. Dans l'avant-dernier paragraphe, l. 25 à 28, justifiez l'emploi des conditionnels simples. (1 point)
b. Quel adverbe souligne la valeur de ces conditionnels ? (0,5 point)
c. Expliquez la formation de cet adverbe. (0,5 point)

3. En tenant compte des deux questions précédentes,
d'après vous, l'accident va-t-il se produire ? Justifiez votre réponse.
(1 point)

4. Qui le dernier pronom "elle" du texte représente-t-il ? (0,5 point)

5. Comment comprenez-vous l'expression "trajectoire d'abandon" ? (1 point)

REECRITURE (3 points)

"L'accident n'est toujours pas arrivé. Il s'en faudrait d'un
rien pour qu'il ne se produise pas. Eva pourrait suivre miraculeusement
le bon itinéraire, s'effondrer de fatigue sur le seuil d'une boutique
jusqu'à ce qu'un passant lui demande : "Tu t'es perdue ?" Mais rien de
tout cela n'arrive et la pluie froide achève de dissoudre les chances".

Vous réécrirez tout ce passage au passé en respectant la concordance
des temps, et en remplaçant "se produire" par "avoir lieu" et
"demander" par "dire".

 

 

Vous avez aimé cet article ? Notez-le !

Aucune information ? Sérieusement ?Ok, nous tacherons de faire mieux pour le prochainLa moyenne, ouf ! Pas mieux ?Merci. Posez vos questions dans les commentaires.Un plaisir de vous aider ! :) 4,00 (2 note(s))
Loading...

Agathe

Professeur de langues dans le secondaire, je partage avec vous mes cours de linguistique !