En lien avec l’inconscient : Gueg : l’inconscient collectif > changement de comportement

*formation de la Conscience chez l’enfant :

Montre que l’enfant n’accèderait pas à la conscience –conscience de soi – sans la présence, l’intervention d’autrui. Le nouveau né : agencement pulsionnel « ça » pour forme.

*Le langage : enfance commence à réaliser la conscience de soi, du monde

Surprenant : autrui est décisif dans la formation de la conscience de soi.

1ère phrase : l’enjeu : désir de reconnaissance par une autre conscience

Si NON : sujet conscience de son existence resterait dans un isolement qui ne pourrait atteindre la vérité (objectivité)

 

*Au départ : chaque conscience exige la reconnaissance sans admettre la réciprocité.

> aveuglement qui entraine un conflit : forme extrême du conflit est la mort.

Seul un des deux affronte le risque de la mort.

-la conscience asservie : l’autre préfère renoncer à la vérité pour garder la vie (biologique). La conscience asservie, le « maitre le garde près de lui.

> La reconnaissance est unilatérale et ne peut être qu’une domination.

Etymologie : latin, servous, servir, conserver : celui qui a été conservé, on a épargné sa vie au prix de sa liberté. En mettant sa vie auprès de son maître, l’esclave perd tout à la fois : son individualité et sa liberté.

 

HEGEL dit : « il a un autre soi à la place du sien ». Pour HEGEL, être humain c’est vivre et être libre.

Rapport dialectique : opposition mais où l’on a besoin de l’autre pour vivre :

-un processus dialectique connait des phases successives qui peut aller jusqu’au renversement.

Le maitre rend sa liberté vide, vaine car il l’a réduite à la jouissance oisive que lui procure le travail d’un autre : la relation de domination va dialectiquement s’inverser.

(L’aboutissement du conflit des consciences) : n’étant pas reconnu librement par un égal, mais par un être asservi dont désormais il dépend, le maitre devient l’esclave de son esclave. Tandis que celui-ci en réalisant son être, ses dispositions dans les produits de son travail parviendra à affirmer sa liberté et à devenir son propre maitre.

Enjeux philosophies :

Pour HEGEL, la lutte pour la reconnaissance prend au départ la forme d’une domination (refus de considérer la réciprocité) : la situation de domination est contradictoire.

L’issu de la domination n’est pas un simple renversement mais parfois une inversion des rôles.

Conclusion :

La reconnaissance ne peut être véritable que par réciprocité et dans une situation d’égalité (démocratie) et librement. L’enfant n’accèderait pas à la conscience de soi sans la présence et l’intervention d’autrui.

Les autres se présentent à nous de façon énigmatique. Il est impossible de se mettre à la place de quelqu’un d’autre.

Nous ne ressentons la solitude uniquement parce que nous sommes conscients qu’il existe des semblables. On vit seul et on meurt seul : solitude métaphysique, ontologique.

Etre au monde = être avec autrui, en sa présence et sous son regard car on n’est pas seuls au monde.

Mais cet autrui (alter ego : autre moi) on ne le reconnait pas d’emblée. Sinon il n’y aurait jamais de violence ou de malentendu entre les hommes. Autre « moi » mais aussi « autre que moi » : différent

> celui que je ne suis pas donc à la place duquel je ne peut pas être.

L’existence d’autrui comme autrui, donc comme autre et comme semblable ne va pas de soi.

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C'est parti

I/  L’existence d’autrui en question

Le cogito de DESCARTES n’est atteint qu’en se retirant du monde. La méthode du doute repousse l’alter ego. Seule la conscience de soi n’est pas repoussée par cette méthode.

A) La solitude du sujet pensant

Découverte du sujet pensant par DESCARTES et en même temps l’expérience d’une solitude radicale. La certitude de son existence n’a été conquise qu’à un « pris exorbitant » puisque pour y accéder, il a fallut renoncer au sens, au monde et évidemment à autrui.

DESCARTES : « je suis une chose qui pense mais il se peut que les choses que je sens et imagine ne sont rien du tout hors de moi et en elles-mêmes : « je ne peux donc pas affirmer l’existence d’autres consciences ».

L’existence d’autres consciences que la mienne me parait problématique et si l’on objecte que ce sont bien des hommes que l’on perçoit autour de nous sans qu’il soit possible d’en douter. DESCARTES répond : « que vois-je sinon des chapeaux et des manteaux qui peuvent couvrir …

Ma conscience est la seule conscience dont j’ai l’expérience.

Il faut faire appel à la raison pour prouver l’existence des autres en tant que conscience de soi.

B) Le raisonnement par analogie

Si l’existence des autres consciences reste inaccessible à mes sens, c’est par un raisonnement qu’on va parvenir à démontrer l’existence d’autrui et à savoir qui il est. Il est impossible de connaître la pensée des autres. Il ne reste qu’une possibilité c’est en quelque sorte de prêter mes propres pensées et sentiments à autrui > émettre hypothèse en présumant qu’ils sont comparables.

Pour se sortir de cet état de solipsisme, DESCARTES invoque une puissance absolue et abstraite, un dieu (différent de celui des croyants).

Faute de pouvoir accéder à l’intériorité d’autrui, on est porté à présumer de ce qui se passe à l’intérieur des autres à partir de soi-même > analogie.

MALEBRANCHE : « J’aime le bien et le plaisir, je hais le mal et la douleur […] si les autres sont des hommes, ils doivent suivre comme moi les lois de l’humain nature. Je n’ai donc pas besoin de les interroger pour savoir qu’ils détestent pareillement souffrir donc qu’ils aspirent tous au bonheur ».

DESCARTES comparaissait des manteaux et des chapeaux, à la perception d’autrui : « Je juge que ce sont des vrais hommes et ainsi je comprends, par la seule puissance de juger qui réside en mon esprit, ce que je croyais voir de mes yeux ».

C) L’intersubjectivité originaire

cogito (conscience de soi) en relation les uns avec les autres. Les autres nous servent à garder la raison > vendredi ou les limbes du pacifique.

Tous les … affirment qu’un raisonnement par analogie ne conduit qu’à des … conclusions seulement probables, hors l’existence d’autrui à défaut de la connaissance de ce qu’il est, et pour moi une certitude originaire antérieure à toute connaissance.

HUSSERL l’a bien montré. De même que toute conscience est consciente de quelque chose. Mise en relation entre notre pensée et un objet.

Le monde dans lequel je vis n’est pas un monde choses mais un monde humain, c'est-à-dire un monde qui comporte dans tous ses aspects l’empreinte de ses semblables. Monde où tout est signe, sens, symboles.

Le mode d’appréhension premier d’autrui n’est donc pas celui de la connaissance qui pose ses objets à distance d’elle-même. Mais comme chez le jeune enfant, celui d’une reconnaissance ou d’une communication empathique.

ALAIN : « Ne vouloir faire société qu’avec ceux qu’on approuve en fait, c’est chimérique et c’est le fanatisme même »

FREUD : « Autrui joue toujours, dans la vie de l’individu, le rôle d’un objet, d’un associé ou d’un adversaire »

GEÜT : « Pour moi le plus grand supplice serait d’être seul au paradis » > lieu de bonheur éternel

MONTAIGNE : « Se trouve autant de différences de nous à nous mère que de nous à autrui »

RIMBAUD : « Je est un autre »

Les cogitos, sujets pensants, sont dès le départ en relation avec d’autres > intersubjectivité originaire.

Les modes de reconnaissance et de communication ne passent pas par le langage donc par la culture, mais par les gestes, l’affect, l’émotion, les attitudes, la mimique corporelle. C’est pourquoi on parle dans ce cas d’empathie. Il reste que cette communication originaire des consciences n’en reste pas moins irréductiblement équivoque. Elle expose aux malentendus, aux différents voire aux conflits avec autrui.

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II/ Conflit et regard : la reconnaissance

Pour HEGEL ce qui est constitutif du sujet de la conscience de soi chez l’individu, c’est d’une part l’expérience du conflit avec autrui qui est considéré et d’autre part que le fait premier n’est pas la solitude du cogito mais justement l’affrontement des consciences qui ne peuvent se poser qu’en s’opposant. Pour devenir objectif, moral, ma conscience de soi doit être reconnue comme conscience de soi par d’autres consciences.

[…] de connaître en intériorité qu’… va au moins tester de se faire reconnaître par… Je peux dire « je » et revendiquer ma liberté, qu’une fois qu’autrui m’a reconnu comme personne autonome mais : Cette reconnaissance ne m’est pas spontanément accordée. Il faut donc affronter autrui pour l’acquérir. EX : Tant qu’un talent qui n’est pas reconnu par les autres ne vaut rien.

Se poser en s’opposant : Qui suis-je ?

« Chaque conscience poursuit la suppression de l’autre »

HEGEL : « Mais cette suppression ne peut être que l’autrui symbolique sans quoi la reconnaissance s’annulerait »

Cependant, ce désir de reconnaissance est au départ unilatéral pour chacun des adversaires et par conséquent aveugle au désir de l’autre. Il n’y a pas de compréhension de la dimension nécessairement réciproque de toute lutte pour la reconnaissance. Une véritable reconnaissance réciproque : 1ère condition : réciprocité, 2ème condition : égalité.

De ce combat sortent donc nécessairement un vaincu (celui qui renonce à la liberté et montre par là attachement à la vie simplement à l’image) et vainqueur (celui qui préférant la liberté à la vie prouve ainsi son indépendance et son prestige).

« Celui qui craint la mort par deux tout acceptera toutes les dominations pour rester en vie »

Mais le vainqueur, le « maitre », au lieu de tuer celui dont il a soumis la volonté, l’épargne et le conserve à ses côtés. La reconnaissance est donc bien unilatérale et passe par une relation de domination.

Latin servus : esclave

> Celui qui a été conservé. On a épargné sa vie au prix de sa liberté en mettant sa vie entre les mains de son maître l’esclave perd tout à la fois son individualité et …

HEGEL : « Il a un autre soi à la place du sien »

Un processus dialectique comporte des phases qui peuvent conduire à un renversement.

Le maître de son côté, en rend sa liberté vraie, vide. Elle est désormais réduite à la jouissance oisive que lui procure le travail d’un autre de sorte que le rapport, la relation de domination vu dialectiquement s’inverse. N’étant pas reconnu par son égal mais par un être asservi dont désormais il dépend, le maître devient l’esclave de son esclave. Tandis que celui-ci en réalisant objectivement son être dans la poursuite de son travail parviendra à affirmer sa liberté et à devenir son propre maître. C’est l’aboutissement pour HEGEL du conflit des consciences.

La lutte par la reconnaissance prend inévitablement son départ à force d’une domination.

III/ Le voir et l’être vu : l’expérience du regard

SARTRE analyse l’expérience du regard en partant de HEGEL. Il montre que l’homme est fondamentalement un « être-pour-autrui ».

> L’autre est la condition et le moyen de ma propre reconnaissance. Il est « le médiateur indispensable entre moi et moi-même » (réf. L’être et le néant > analyses d’exemples concrètes et très pertinentes).

« On ne se connait jamais qu’à travers le regard que l’autre pose sur nous »

 

Une conséquence :

La conscience est impuissante à saisir l’être d’un sujet par introspection, il faut donc le regard d’un autre.

Quand on est regardé, on ne voit jamais ses yeux ou si on voit les yeux on n’est plus dans l’expérience du regard.

L’expérience du regard met en jeu ce que je suis et comme dit SARTRE, me fige, me réifie (la réification : res > la chose, je suis ravalé au niveau des choses, ex : la honte, supposé être en week-end, seul, on vacille à certaines activités, on effectue un geste obscène et en se retournant, quelqu’un nous a vu et on est figé.

L’exemple du jaloux qui épie en écoutant une porte, absorbé par son activité, il n’a pas vraiment conscience de son acte mais quelqu’un apparait et le surprend, il se sent instantanément épinglé. Il devient l’otage pétrifié de cette essence de l’être-jaloux dans laquelle l’enferme implacablement le regard d’autrui. Le sentiment de honte qui envahi est alors qu’il est bien tel qu’autrui l’a vu.

 

La reconnaissance : « l’enfer c’est les autres » (huit clos)

Le jugement vient des autres et les autres comptent pour nous. L’importance de changer nos actes par d’autres actes. L’enfer c’est de ne plus pouvoir changer le jugement des autres.

 

Analyse d’HEIDEGGER (XXème siècle, philosophe allemand) :

IV/ Nivellement et inauthenticité : la dictature du « on »

Il voit se développer une opinion majoritaire, exprimée par ce pronom « on » (tout le monde et personne) : refus d’assumer une autorité pour l’éducation

« on » : agent de nivellement de toutes les consciences.

Autrui : les autres de façon indéterminée

 

Introduction : Le regard

Cette destitution du sujet sans le regard le regard d’autrui révèle une forme plus radicale à travers le phénomène de regard qui radicalise les sociétés modernes. HEIDEGGER a montré que les sociétés diffuses « on » (la coexistence abstraite d’individu indifférents les uns les autres) dans les activités quotidiennes conduisent chacun à une sorte de dépersonnalisation capable de le délester de toute initiative et de toute …, le « on » est un puissant agent de nivellement toute des opinions que des comportements des individus. Chacun va se décharger de son être propre pour se décharger dans la masse et se conformer docilement à des normes standards de conduite ou de jugement.

(Réf. à l’opinion commune de DELEUZE : rumeur)

On retrouve l’irresponsabilité de l’opinion personne n’assume cette opinion et elle devient commune à tous.

Là où le monde est responsable, personne ne se sent plus responsable mais s’inquiète d’autant plus du « qu’en dira-t-on ? », là, l’écart de parole ou de conduite est perçu comme une menace diffuse devenue ainsi interchangeable et anonyme comme le sont les usagés d’un service public, les individus s’absente d’eux-mêmes et basculent dans un monde d’existence inauthentique (forme d’aliénation). C’est ainsi que nous tombons sous une étrange « dictature » du « on » (HEIDEGGER) qui pèse d’autant plus que c’est une dictature sans dictateur. A la fois tout le monde et personne le « on » est sans visage et sans nom, il laisse le visage moderne dans une existence conforme et résignée où il ne se sent plus tenu pour soi.

 

Explication du texte d’HEIDEGGER :

L’être-là : c’est le sujet humain qui est cet être qui est seul à pouvoir poser la question de ce que c’est que d’être.

#L’être : concept neutre de tout ce qui est.

Le « il y a » d’HEIDEGGER : le fait d’être.

(Réf. à LEIBNIZ : Pourquoi tout plutôt que rien ?

« Tout est bon dans le meilleur des mondes »).

# CIORAN : moraliste pessimiste, « la tentation de la vie », « l’inconvénient d’être né »).

 

Les rapports de conflit peuvent être des rapports de progrès, construction :

Le conflit peut être le reflet d’une liberté des sociétés. Les sociétés qui ont le moins de conflits sont des sociétés totalitaires et pacifistes. Là où il n’y a pas de conflit c’est là où il y a une sécurité presque policière. Une vraie société souhaitée : où les conflits sont surveillés et encadrés par des lois. Les conflits sont souhaitables pour la vitalité et la liberté d’une société. Le pire à éviter est le conflit brutal : la guerre civile.

 

(Réf. Tomas More, « utopia », les utopies) : les utopies ont une fonction critique et bénéfique pour la société, nous en avons besoin : « tout peut changer ».

V/ L’entente et le respect

A) Dialoguer (au sens philosophique de Platon)

SOCRATE : patron des philosophes

PLATON : grand philosophe grec échange

 

Pour les grecs invente le dialogue conflit, opposition

invente la méthode de la dialectique : c’est par le dépassement des oppositions que l’on arrive à la vérité, c’est dans l’échange d’opposition, la rivalité qu’on arrive à oublier qu’il est possible, dans la sympathie, l’amitié ou simplement le dialogue d’établir avec autrui une communication de dialogue. A travers ses nombreux dialogues, PLATON montre que l’entretien contradictoire est un moyen d’obtenir l’accord des consciences et d’accéder à la vérité.

 

Pourquoi ?(élaborer, changer)

> Tant qu’on ne se confronte pas aux autres et qu’on ne confronte pas sa pensée aux autres, on reste avec ses opinions et ses préjugés : pour penser on a besoin de penser avec les autres.

De plus, si on n’échange pas, on risque de se retrouver en face de quelqu’un aux opinions différentes et s’exposer au malentendu voire au conflit : chacun argumente sans écouter l’autre : pas d’échange.

 

*Les conditions pour un dialogue fructueux :

Pour pouvoir nous entendre (écouter et comprendre) les uns les autres et vivre en bonne intelligence, « rien de tel que le dialogue » suggère PLATON. Mais pas le dialogue des sourds qui n’est que juxtapositions d’opinions.

-Pour PLATON, le dialogue c’est l’entretien dialectique : à propos d’un thème, chacun expose à l’autre ses opinions et s’oblige à écouter l’autre, ce qui impose aucune complaisance mais permet de clarifier les enjeux de l’échange en conduisant à chacun à déplacer, approfondir, la position en intériorisant les raisons ou les objections de l’autre.

-Pour PLATON, le mérite du dialogue fructueux vient d’un effort commun et laisse des problèmes non résolus mais véritables.

A la fin de l’échange : ai-je avancé dans ma thèse ?

 

-Mais l’entretien dialectique à ces règles, la première évidente mais pas toujours suivie : les interlocuteurs doivent s’entendre sur l’enjeu et le sujet de l’entretien faute de quoi : on arrive au conflit, au malentendu. Ils ne parlent pas de la même chose tout en croyant qu’ils le font alors le dialogue ne mène à rien et tourne en rond. (Quiproquo : faute de s’entendre, on croit traiter d’un même sujet tandis qu’il n’en est rien) on perd l’enjeu et le sujet du dialogue.

-Mais on doit s’accorder par des principes sinon par des valeurs si on veut pouvoir surmonter des divergences de vue ou du moins les déterminer, les clarifier, en particulier par les sujets qui divisent les hommes (vrai/faux, bien/mal, juste/injuste, beau/laid).

-Dialogues aporétiques : qui comportent une aporie (difficulté qui fait obstacle à la pensée et qui est indépassable), dialogues qui n’aboutissent pas, ils ont une fonction pédagogique au moins à la fin, on a connaissance d’un vrai problème : SOCRATE amène à un problème totalement différent qui permettrait de répondre à la question posée au début.

B) Les liens d’amitié : amitié et bien social

*Chez les grecs : « la philia » était ce qui reliait tous les membres d’une cité et d’autres cités proches (qui s’affrontaient) c’est un lien politique. Pour les grecs, l’amitié : « la philia » appartenait à une entité politique.

« philia » = amis

 

S’il faut vouloir comprendre les autres ou s’entendre avec eux, on peut se demander si ce n’est pas notre attachement :

-la confiance, la solidarité à l’égard des autres sont aux principes de toute paix sociale.

-le principe : aucune société sans solidarité ne peut tenir.

 

*Mais dans la société moderne, l’esprit de compétition l’emporte.

On peut se demander sur quoi tient une société ?

-sans confiance, sans solidarité, la société ne tient pas.

 

Il semble que le souci du bien de l’autre soit au principe de toute fraternité humaine et en particulier dans le cadre de l’amitié.

 

*ROUSSEAU observait que celui qui est mu par l’amour propre ne considère que ses seuls intérêts et bien qu’il ne vive que par le regard d’autrui, fait nécessairement plus cas de lui que de tout autre.

ROUSSEAU oppose constamment l’amour propre (la passion sociale) à l’amour de soi (le prolongement de l’instinct de conservation) :

 

L’amour de soi : tenir à son existence et sa vie, c’est le prolongement de l’instinct de conservation chez l’animal.

L’amour propre : celui qui ne vit que par les autres, qui veut briller aux autres. Chez ROUSSEAU, la société corrompt l’homme : il a un besoin d’être envié : la vanité.

 

*En revanche, celui qui apprécie ses semblables, qui s’efforce de ne pas leur nuire mais leur prête attention et n’a en vue que leur bien propre.

C’est ainsi qu’ARISTOTE fait de l’amitié un sentiment de bienveillance active et réciproque non pas un lien privé mais le lien social par excellence : « la philia » (philanthropie), l’amitié dit-il : « ce qu’il y a de plus nécessaire pour vivre puisque pour un homme nul bonheur n’est possible s’il on est privé d’amitié ».

 

La bienveillance : veillence, on veille à : sentiment qui demande des attentes, une exigence (plus approfondie que la gentillesse).

#la gentillesse : sorte de complaisance.

 

ARISTOTE définit l’homme comme un être social : un animal politique.

Si l’homme est par nature un être social, il n’y a pas de bonheur possible qui puisse être vécu à l’écart de ses semblables.

Pourquoi aucun bonheur ? -l’homme ne peut pas vivre seul.

-seul un fauve ou un dieu peuvent vivre seuls.

-le bonheur est partagé.

 

*Encore faut-il insister sur le caractère désintéressé de l’amitié :

-Si on aime l’autre non pas pour lui-même mais pour les avantages qu’on tire : c’est toujours soi-même qu’on aime à travers lui. C’est le risque d’aimer l’autre pour soi-même (reflet, amour propre).

-les vrais amis se veulent pareillement du bien les uns aux autres sans hypocrisie ni arrière pensée.

> L’amitié est bénéfique dans le cadre de la loyauté.

 

Pour ARISTOTE, l’amitié est une vertu politique, celle qui régit une communauté d’égaux y compris à travers l’émulation que produit une relation loyale de compétitivité. C’est la vision de l’amitié par les grecs, elle ne repose pas sur l’harmonie et l’entente. La rivalité loyale : « l’AGON » : relations agonistiques.

C) Amour et respect (l’ensemble des relations de l’amour)

Comment définir l’amour ?

Beaucoup de philosophes et surtout de littéraires ont essayé de le définir à leur façon.

> L’amour engage un dévouement constant vis-à-vis d’un autre privilégié vers lequel on s’aventure sans intérêt ni calcul. Il implique différentes formes d’amour (familial, maternel, …).

Ø      Ce qui est sûr c’est que quel que soit la forme du sentiment d’amour, il n’est absolument pas exigible.

 

(Exemple : L’amour fondé sur la famille)

-il n’est pas exigible

-l’amitié est exigible : mais il y a des principes à respecter

 

En outre quand l’amour repose sur l’attrait sexuel ou même sur la parenté (fraternité), il devient difficile de faire la part entre l’amour oblatif et l’amour captatif.

 

L’amour captatif : il implique une volonté de possession, le risque est de prendre possession de l’autre, domination voire le besoin de s’approprier l’autre (captiver).

Exemple : PROUST, « à la recherche du temps perdu », un des personnages est Albertine qui est séquestrée, prisonnière par amour (sentiment exploité par la littérature).

 

L’amour oblatif : étymologie du latin oblat : offrande, se mettre à disposition, la priorité est accordée à l’autre, on s’offre à l’autre. La forme la plus pure de l’amour oblatif est l’amour maternel.

 

> L’amour est un sentiment ambigu : il a deux formes.

Il est difficile de faire la part entre l’amour oblatif et l’amour captatif puisque on peut en toute bonne foi étouffer quelqu’un par sollicitude ou le priver de toute autonomie. Par exemple, en étant pathologiquement jaloux : PROUST (premier volet « à la recherche du temps perdu ») ou en protégeant son enfant au cas extrême de l’amour maternel.

 

 

Conclusion :

Si l’amour n’est pas un sentiment exigible, on ne peut pas non plus le mettre au principe du lien social. L’amour est par définition associable : -relation exclusive (un être)

-aucune dimension sociale

Si l’amour est un sentiment exclusif, privilégié, associable, ambigu ou possessif, il faut renoncer à faire de l’amour un sentiment social.

 

*En revanche, on peut exiger, d’un point de vue moral dans la société : le respect (même vis-à-vis de celui qu’on n’aime pas). C’est la base minimale sur laquelle peuvent se développer des sentiments.

 

> Le philosophe qui a le plus valorisé le respect : KANT

Il considère que le seul sentiment moral admissible est le respect (y compris dans l’amour) pour autant que ce dernier est dit-il : « la représentation d’une valeur qui porte préjudice à mon amour propre ». Le respect c’est : « le seul et unique sentiment moral ».

 

Principes :

-Le respect, seul sentiment qui résulte de la volonté par la loi morale (de la raison – pratique – intérieure qui commande d’agir par devoir).

-Il incarne la conscience morale aujourd’hui.

-L’honnêteté répond à un calcul et un intérêt : « conformément au devoir ».

-La loi morale est intérieure : force et puissance d’où « par devoir ».

 

Autre principe :

-De ce point de vue, respecter l’autre c’est s’interdire de l’utiliser comme un moyen de parvenir à ses fins. C’est s’incliner devant celui qui est proprement humain à savoir, le fait qu’il est capable comme tout être raisonnable d’obéir à une loi universelle et de s’affirmer comme un être libre car c’est librement qu’on agit par loi morale.

-Le respect est une instance de la Raison : agir quoi qu’il m’en coûte.

-L’accomplissement de son devoir doit être désintéressé comme le respect. Pour elle-même, sa propre fin.

-L’homme est seul capable de se forcer à faire quelque chose même contre ses intérêts ou ses sentiments.

Conclusion :

La conscience est d’abord la seule dont j’ai immédiatement l’expérience tout le reste n’est qu’objet pour elle mais a-t-on besoin d’un raisonnement pour dépasser le solipsisme de la conscience et affirmer qu’autrui existe ?

*Pour HEGEL comme SARTRE, c’est essentiellement l’opposition, la lutte des consciences qui nous découvre l’existence d’autrui.

-Il est possible d’établir une communication avec autrui notamment le dialogue, l’amitié ou l’amour.

-Mais l’amour est exclusif et peut-être possessif en faisant servir l’être aimé à ses fins.

-Aussi, faut-il veiller selon KANT à toujours traiter l’autre comme une fin en soi et donc comme simple moyen, respecter sa liberté fut-il ennemi ou ami.

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Olivier

Professeur en lycée et classe prépa, je vous livre ici quelques conseils utiles à travers mes cours !