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  1. 01. Texte
  2. 02. Plan
  3. 03. Conclusion
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C'est parti

Texte

"Deux vrais amis vivaient au Monomotapa;

L'un ne possédait rien qui n'appartînt à l'autre.

Les amis de ce pays-là

Valent bien, dit-on, ceux du nôtre.

Une nuit que chacun s'occupait au sommeil,

Et mettait à profit l'absence de soleil,

Un de nos deux amis sort du lit en alarme ;

Il court chez son intime, éveille les valets :

Morphée avait touché le seuil de ce palais.

L'ami couché s'étonne; il prend sa bourse, il s'arme,

Vient trouver l'autre et dit : «Il vous arrive peu

De courir quand on dort ; vous me paraissez homme

A mieux user du temps destiné pour le somme :

N'auriez-vous point perdu tout votre argent au jeu ?

En voici. S'il vous est venu quelque querelle,

J'ai mon épée ; allons. Vous ennuyez-vous point

De coucher toujours seul? Une esclave assez belle

Était à mes côtés ; voulez-vous qu'on l'appelle ?

- Non, dit l'ami, ce n'est ni l'un ni l'autre point:

Je vous rends grâce de ce zèle.

Vous m'êtes, en dormant, un peu triste apparu ;

J'ai craint qu'il ne fut vrai; je suis vite accouru.

Ce maudit songe en est la cause.»

Qui d'eux aimait le mieux ? Que t'en semble, lecteur ?

Cette difficulté vaut bien qu'on la propose.

Qu'un ami véritable est une douce chose!

Il cherche vos besoins au fond de votre coeur;

Il vous épargne la pudeur

De les lui découvrir lui même :

Un songe, un rien, tout lui fait peur

Quand il s'agit de ce qu'il aime."

Problématique: En quoi cette fable est-elle un apologue particulier ?

Plan

I. Une morale complexe

II. Une fable qui invite le lecteur à la délibération ( peser le pour et le contre pour aboutir à une décision)

I. Une morale complexe.

1. Le récit + morale

Il s’agit d’une fable avec un récit et une morale, comme tous les apologues traditionnels, le récit suit les étages du schéma narratif: Situation initiale est courte et efficace, cela correspond à l’esthétique classique: « A Monomotapa » (v1-2) cadre spatiotemporelle > une utopie (description d’un lieu parfait). Cela est confirmé par l’adjectif « vrai » qui caractérise les personnages, d’où le chiasme (v.2) . Ce chiasme montre la générosité des amis. La situation initiale est concise (v5-7). On trouve l’élément perturbateur. L’ami a fait un cauchemar et se rend chez son ami, le lecteur se demande quel est le problème (v.7-23). Péripétie avec la réaction du 2eme ami et un dialogue entre les deux protagonistes. Ce qui est surprenant, c’est qu’il n’y a pas de situation finale. C’est morale qui remplace ces deux étapes. Cette fable est donc particulière.

2.Les procédés qui rendent le texte vivant.

Cette fable est remarquable grâce aux procédés. En effet, le récit est au passé (imparfait v1, 2 ,5,…). Puis La Fontaine introduit le présent de narration (v.7, 8, 10,11). Cela donne l’impression que l’action a lieu sous ses yeux.

En outre, La Fontaine rend son texte vivant en insérant un dialogue en discourt direct.

3. La versification

Par ailleurs, il joue sur les rimes et le champ lexical du sommeil: « absence du soleil » v.5 « au sommeil » + « Morphée » dieu du sommeil. Cette fable est versifiée avec des alexandrins et octosyllabes. C’est une fable virtuose mais la morale ne semble pas coïncider avec le récit.

II. Une fable qui invite le lecteur a la délibération.

1. Une morale incohérente avec le récit.

À première vue la morale (v.26) n’illustre pas le récit, en effet dire qu’un véritable ami est une douce chose n’est pas définir ce qui est un véritable ami. Toutefois, la morale est longue et nous fais réfléchir: il pose deux question aux lecteurs. Le lecteur doit délibérer sur lequel des deux amis est le mieux. Or, nous remarquons que le plan suivi dans le récit est la même que celui qui est dans la morale. En effet, dans le récit (v.3-4), on a une remarque du fabuliste à son lecteur. De même, la morale commence par des questions au lecteur. Ensuite dans la morale (v.27-29), on parle de l’ami couché(v.10), cet ami cherche à résoudre les problèmes de son alter-ego, avant même qu’il ne les formules (v10,16).

Cet ami fournit une aide matérielle.

Dans la morale (v30-31), on reconnaît l’ami qui a fait un cauchemar avec le champ lexical du songe. Il symbolise une amitié spirituelle. En effet, cet ami pense tjrs à son alter-ego, il ressent une vive affection, d’où le champ lexical des sentiments (v.21-30). La Fontaine nous invite à nous demander lesquelles de ses deux amis est un vrai amis.

2. La Fontaine est un classique, par conséquent, il choisit de suggérer son opinion plutôt que de l’imposer, il est sobre. Plusieurs éléments suggèrent que La Fontaine s’identifie à l’ami sentimental. Tout d’abord, nous remarquons que les octosyllabes sont choisis par LF. Pour dénoncer ces paroles (v.3-4,v.28 à 31) or l’ami sentimental est le seul à s’exprimer en octosyllabe, en outre les v. 3 et 4 vous invite à lire cette fable comme une énigme portant sur la société du XVII ème siècles. Dans ces vers, l’incise « dit-on » pose un problème, on se demande qui se cache derrière le pronom indéfini « on ». Si on pense que « on » réfère La Fontaine alors il nous invite à identifier l’ami pragmatique à son mécène Fouquet (celui qui finance La Fontaine et fut emprisonner par Louis XIV).

Conclusion

Dans ces conditions, cette fable est plus complexe qu’il ne paraît, c’est aussi un texte audacieux où La Fontaine fait un éloge de son ami Fouquet et La Fontaine suggère qu’il n’a pas oublié son ami disgracier. On peut relire les v.3 et 4 avec conviction.

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Agathe

Professeur de langues dans le secondaire, je partage avec vous mes cours de linguistique !