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Sujet de réflexion

Vous répondrez à la question suivante de manière nuancée par trois thèses s’appuyant sur des arguments et des exemples précis précédés d’une introduction et d’une conclusion : « Les études philosophiques et sociales dans les romans et les nouvelles du XIXème siècle appartiennent-elles plutôt au registre réaliste ou fantastique ? ». Vous vous appuierez sur votre connaissance des deux récits de Balzac, mais aussi sur les extraits des romanciers du XIXème siècle.

Introduction

Les romans, les contes et les nouvelles du XIXème siècle ont souvent ce but commun : montrer la vie telle qu’elle était à cette époque, avec le plus de justesse possible, tout en distrayant le lecteur.

Nous verrons dans un premier temps comment s’y sont pris les auteurs des œuvres du domaine du fantastique pour peindre la réalité sociale de leur temps, puis nous nous attacherons aux œuvres dites réalistes, sans oublier les études de mœurs présentes dans les romans naturalistes.

Développement

Le conte et la nouvelle présentent une gamme de personnages moins large que les romans, et les intrigues sont réduites par rapport à celles de ces derniers. Beaucoup d’auteurs ont essayé le conte et la nouvelle, par exemple Flaubert, Zola et Balzac. Leurs contes et leurs nouvelles véhiculent généralement la rêverie, l’étrange, le fantastique et le morbide : il s’agit en fait d’un genre refuge dans lequel la réalité du monde est oubliée.

Honoré de Balzac est l’auteur de plusieurs contes fantastiques. L’un des plus connus et des plus aboutis reste La Peau de Chagrin, publiée en 1831. Le roman raconte l’histoire de Raphaël, un jeune homme malheureux qui va de malchance en désespoir. Il rencontre un jour un apothicaire qui lui offre une peau de chagrin (c’est-à-dire une peau d’âne) sur laquelle on peut lire :

« Si tu me possèdes, tu posséderas tout. Mais ta vie m’appartiendra. Dieu l’a voulu ainsi. Désire, et tes désirs seront accomplis.Mais règle tes souhaits sur ta vie. Elle est là. A chaque vouloir je décroîtrai comme tes jours. Me veux-tu ? ».

L’aspect fantastique du roman commence alors : tout ce que Raphaël souhaite lui arrive, et à chaque fois, la peau de chagrin rétrécit, à l’image de sa vie. Malgré la composante fantastique, ce roman est inscrit dans le réalisme : Balzac utilise les descriptions pour peindre les lieux de Paris, et comme toujours dans ses romans, parle abondamment de la psychologie et de la situation sociale de ses personnages.

Mais l’œuvre fantastique de Balzac n’est pas conçue comme une finalité : Balzac ne cherche pas à effrayer ses lecteurs et ne fait pas intervenir des vampires ou des fantômes. La Peau de Chagrin est  plutôt une œuvre de réflexion, inscrite dans le cadre de La Comédie Humaine. Grâce à la puissance allégorique de ses personnages et de ses situations, Balzac écrit avant tout des contes philosophiques, que ce soit dans La Peau de Chagrin ou dans sa nouvelle Le Chef d’œuvre Inconnu.

Balzac résume bien son désir de généralisme dans son Avant-propos de La Comédie Humaine :

« Il y a des situations qui se présentent dans toutes les existences, des phrases typiques, et c’est là l’une des exactitudes que j’ai le plus cherchées ».

D’ailleurs, dans d’autres romans, par exemple Le Père Goriot, la dimension fantastique n’est jamais loin, le portrait de Vautrin le montre bien : « Comme un juge sévère, son œil semblait aller au fond de toutes les consciences ».
Cette phrase est proche de la phrase de Zola dans Thérèse Raquin, lorsque l’héroïne éponyme exprime ce qu’elle ressent en face de Laurent : « Sous ce regard droit, qui semblait pénétrer en elle, la jeune femme éprouva une sorte de malaise. Elle eut un sourire forcé (…).  Elle souffrait ».

Même s’il ne s’agit pas de « fantastique » à proprement parler, on peut remarquer que les auteurs du XIXème siècle parlent souvent du « mal » dans leurs œuvres, par exemple lorsque Balzac termine le portrait de Lucien de Rubempré, le héros des Illusions Perdues : « Ainsi était fait Lucien, il allait du mal au bien, du bien au mal avec une égale facilité ».

De même, Gustave Flaubert parle des « poètes catholiques et sataniques, aussi avancés en philosophie qu’on l’était au XIIème siècle » lorsqu’il évoque les lectures de son héros de L’Education Sentimentale, Frédéric Moreau.

Après 1848, les lecteurs de romans découvrent le réalisme, terme utilisé à l’origine utilisé par les peintres (Courbet et Millet entre autres). Le réalisme est une nouvelle attitude, en opposition avec l’ordre établi. Balzac est un des auteurs les plus réalistes, naturellement grâce aux descriptions des caractéristiques physiques et morales qu’il fait de chacun des personnages principaux de ses œuvres, mais aussi par les études très poussées de milieux différents et souvent inconnus des lecteurs. Ainsi dans Les Illusions Perdues, il parle du monde de l’édition et utilise le vocabulaire propre à ce milieu, ce qui peut même paraître compliqué à comprendre pour le lecteur qui n’y connaît rien :

« Monsieur, nous ne sommes pas libraires-éditeurs, nous sommes libraires-commissionnaires. Quand nous faisons des livres pour notre compte, ils constituent des opérations que nous entreprenons alors avec des noms faits ».

Flaubert, avec Madame Bovary, a été accusé d’excès de réalisme et de « réalisme grossier et offensant pour la pudeur » l’année même de la publication de son roman, en 1857. Si  Madame Bovary confond littérature et réalité, tel n’est pas le cas des écrivains eux-mêmes, qui mettent toutes les ressources de leur art au service de leur but : décrire la réalité aussi exactement que possible. Ainsi, Flaubert décrit le souper du bal au Château de la Vaubyessard où se rendent Emma Bovary et son mari : « … il y eut beaucoup de vins d’Espagne et de vins du Rhin, des potages à la bisque et au lait d’amandes, des puddings à la Trafalgar et toutes sortes de viandes froides avec des gelées alentour qui tremblaient dans les plats … ».

Ce réalisme s’apparente parfois à la technique de la peinture, par exemple lorsque Balzac décrit le corsage de Madame de Mortsauf dans Le Lys dans la vallée : « … une gorge chastement recouverte d’une gaze, mais dont les globes azurés et d’une rondeur parfait étaient douillettement couchés dans des flots de dentelle » ou quand Flaubert dans son roman L’Education Sentimentale décrit Madame Arnoux, presque à la manière d’un peintre impressionniste : «… Elle avait un large chapeau de paille, avec des rubans roses qui palpitaient au vent derrière elle (…)… toute sa personne se découpait sur le fond de l’azur bleu ».

Flaubert utilise aussi une technique quasiment picturale dans la description de la chienne que promène Madame Bovary dans la campagne : « … (elle) jappait après les papillons jaunes, donnait la chasse aux musaraignes, ou mordillait les coquelicots sur les bords d’une pièce de blé ».

Le réalisme consiste essentiellement à choisir et à ordonner les faits, et non à les retranscrire de façon automatique. Dans la Préface de son roman Pierre et Jean, Maupassant définit précisément ce que doit faire un écrivain réaliste : « Faire vrai consiste donc à donner l’illusion complète du vrai, suivant la logique ordinaire des faits, et non à les transcrire servilement dans le pêle-mêle de leur succession ».

Les écrivains dits réalistes font un énorme travail de préparation à l’écriture, par la prise de notes, comme Zola, ou la tenue de carnets.

De 1865 à 1885, le roman naturaliste est dominant. Le réalisme voulait allier le beau et le vrai : l’extension du réalisme est sans doute dans l’école naturaliste. Zola est le chef de file de l’école naturaliste. Pour Zola, la littérature ne doit pas se cantonner dans ce qui était autrefois considéré comme conforme à la bienséance, mais elle doit tout montrer : bourgeois et ouvriers, provinciaux, prostituées et femmes déçues par le mariage.

Tout doit être dit, comme cette phrase de la vicomtesse de Beauséant lorsqu’elle donne des conseils à son cousin Eugène de Rastignac dans Le Père Goriot : « Aussi, Madame de Nucingen laperait-elle toute la boue qu’il y a entre la rue Saint-Lazare et la rue de Grenelle pour entrer dans mon salon ».

Mais le naturalisme, c’est aussi retranscrire le langage exact utilisé par les différents personnages, qu’ils soient ouvriers ou nobles, comme l’écrit Zola dans sa Préface de L’Assommoir : « Mon crime est d’avoir eu la curiosité littéraire de ramasser et de couler dans un moule très travaillé la langue du peuple ».
Dans Bouvard et Pécuchet, lorsque les deux héros éponymes se rencontrent, Pécuchet s’adresse familièrement à Bouvard : «Tiens ! (…) nous avons eu la même idée, celle d’inscrire notre nom (…) ».

Le naturalisme décrit souvent comment l’instinct dévorant de l’homme l’amène à la déchéance. Dans L’Assomoir, la déchéance de Gervaise Macquart l’a fait sombrer dans l’alcoolisme, mais beaucoup d’autres vices apparaissent dans l’ « histoire naturelle et sociale » des Rougon-Macquart.

Maupassant s’inspire souvent de faits divers qui lui permettent ensuite de décrire ses Normands avides d’argent. Cet écrivain tente de saisir à la fois une réalité psychologique, incarnée par les personnages de ses romans, et une réalité sociale, historique, qui place l’action romanesque dans un temps historique clairement défini. Aussi, quand le héros du roman naturaliste est coupé de la nature, sa vie est étouffée, comme celle de Jeanne dans Une Vie : « Elle avait marqué de traits les dates mémorables de son histoire, et elle parvenait parfois à retrouver un mois entier, reconstituant un à un, groupant, rattachant l’un à l’autre tous les petits faits qui avaient précédé ou suivi un évènement important ».
Quand le personnage principal est dominé par la nature, le personnage devient un « rapace », avide d’argent, de pouvoir, de vice, profondément immoral, par exemple Georges Duroy, le personnage principal de Bel-Ami.

De toute façon, dans le naturalisme, la nature est toujours là, à la fois fascinante et inquiétante, profondément ambivalente puisqu’elle est à la fois destruction et désir, à l’image de cet extrait de Madame Bovary, où Flaubert qui est un précurseur du naturalisme, décrit la promenade romantique d’Emma Bovary et de son amant Rodolphe : « De longues fougères, au bord du chemin, se prenaient dans l’étrier. Rodolphe, tout en allant, se penchait et les retirait à mesure. D’autres fois, pour écarter les branches, il passait près d’elle, et Emma sentait son genou lui frôler la jambe. Le ciel était devenu bleu. Les feuilles ne remuaient pas. Il y avait de grands espaces pleins de bruyères tout en fleurs (…) ».

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Conclusion

Ainsi, quelle que soit la nature de son ouvrage, fantastique, réaliste ou naturaliste, on voit bien qu’au XIXème siècle, chaque auteur a le souci de peindre les mœurs et les spécificités de son époque avec le plus de précisions et de détails. Peu importe la forme, le fond est délibérément une étude approfondie du siècle, du point de vue philosophique comme du point de vue social, qu’il s’agisse d’un roman dramatique comme Madame Bovary ou d’un roman fantastique comme La Peau de Chagrin.

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Agathe

Professeur de langues dans le secondaire, je partage avec vous mes cours de linguistique !