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C'est parti

a) Qu’est-ce que la maison de Saint-Cyr ?

C’est en 1680 que tout commence à Montmorency puis deux ans plus tard à Rueil. Quelques jeunes filles pauvres sont recueillies par deux religieuses : Mesdames de Brinon et de Saint-Pierre. Le confort et le style de vie ne sont pas vraiment adéquats et c’est avec l’intervention de Madame de Maintenon, l’épouse de Louis XIV, que tout ce beau monde migre dans le château de Noisy. C’est ainsi que le roi en personne s’immisce dans cette affaire. Il désire créer une institution qui recueille toutes les jeunes filles issues d’une pauvre noblesse provinciale dont les pères exercent ou ont exercé une fonction d’officier. Par conséquent le roi acquière un petit château appartenant au marquis de Saint-Brisson dans le village de Saint-Cyr. Tout semble parfait et cependant la résidence se trouve dans une zone marécageuse ce qui engendre le mécontentement de Madame de Maintenon, directrice de l’institution, et le bonheur de Mansard à qui on demande de réaménager le terrain et de restaurer le château. Finalement l’inauguration s’accompagne d’un magnifique et onéreux cortège religieux. Les filles sont élevées gratuitement dans la piété pour finalement quitter l’institution à vingt ans avec 3000 livres.

b) Les dames et les demoiselles de Saint-Cyr.

L’éducation des jeunes filles se fait par des religieuses, qui prennent le titre de dames de Saint-Cyr. Elles ne doivent en aucun se faire appeler « ma mère », « ma sœur » mais tout simplement « madame ». Ces monitrices sont placées sous la tutelle du roi et de Madame de Maintenon qui leur fournissent tout dont elles ont besoin. Saint-Cyr devient ainsi un important domaine religieux, ce qui est en parti dû à son influence bienfaisante. En effet, elles font de nombreuses aumônes et elles n’hésitent pas à faire don de linges d’autel ou bien de dentelles. Les dames doivent être choisies parmi les élèves, ce qui était impossible au début étant donné que les demoiselles étaient encore trop jeunes.

c) Les classes.

Les élèves sont subdivisées en quatre classes et elles portent toutes un ruban d’une couleur spécifique à leur rang. En effet les petites filles portent des rubans rouges, celles des autres classes en portent successivement de verts, de jaunes et de bleus. En outre vingt demoiselles, parmi les meilleures de la classe bleue, ont le privilège de porter un ruban noir qui leur permet de se promener seul à travers la maison et de porter le titre de quatrième maîtresse. Finalement les dix meilleures filles parmi toutes les étudiantes sont décorées d’un ruban couleur de feu, elles portent d’ailleurs le titre de « filles de Madame de Maintenon ». Cette institution était parfaitement organisée, tout le monde y avait sa place, ses devoirs, mes aussi ses droits. C’est ainsi que les demoiselles étaient regroupées en bandes de 9 membres, où on y retrouvait à chaque fois un chef, une suppléante et une aide. De plus chaque groupe avait accès aux jeux, à une bibliothèque particulière et elles bénéficient toutes du cadres luxueux de la maison : les jets d’eau des jardins, les tabourets en moquette, les pupitres, les bibliothèques…

d) L’éducation chrétienne, raisonnable et noble.

L’école de Saint-Cyr est une institution quasi irréprochable en matière d’éducation et de culture. En effet les filles sont éduquées selon les coutumes aristocratiques tout en misant sur la religion, les lettres et les divertissements. La directrice a deux visages, d’une part elle mène la fondation avec une main de fer, d’autre part elle est dite de bonne foie, clémente et bienveillante. C’est ainsi qu’elle permet aux jeunes filles de s’adonner aux plaisirs de la coquetterie innocente. Elle est particulièrement préoccupée du bien-être de ses jeunes disciples, c’est pourquoi elle les cajole tout en veillant à ce que l’égoïsme et la vanité ne prennent pas le dessus. Afin de leur donner la meilleure éducation possible, elle alterne récréations, morales religieuses et instructions lettrées. Il faut dire que Madame de Maintenon est très docte et hormis sa piété, elle sait qu’il est indispensable de stimuler la gaieté afin de faciliter l’apprentissage des filles de Saint-Cyr. C’est ainsi qu’elle suit aussi les conceptions du roi qui pense qu’en « bornant à des lectures et à des exercices religieux trop multipliés l’éducation des femmes, on les laisse dans l’ignorance des choses les plus ordinaires de la vie » Madame de Maintenon charge donc Racine et d’autres fameux auteur de rédiger des ouvrages sérieux et bien écrits qui ne risquent pas de pervertir l’esprit des jeunes élèves. L’établissement de Saint-Cyr acquiert finalement une réputation européenne, il s’agit ici d’une institution de qualité.

e) Les premiers essais et représentations.

Le théâtre est une grande source de culture et de divertissement permettant aux élèves de s’instruire et de s’amuser parallèlement. Madame de Brinon, la première supérieure e Saint-Cyr, ne fait que se conformer à l’usage antique des collèges et des couvents en faisant réciter et apprendre des pièces de théâtres à ses jeunes filles. Elle-même décide d’en composer, mais malgré sa facilité d’écrire et son intelligence, ses pièces restent de fort mauvais goût, prenant même un caractère fort détestable. Madame de Maintenon décide alors de prendre du devant en réfléchissant à cette problématique pour finalement aboutir à la conclusion qu’il n’y a probablement « point d’inconvénient de faire jouer à ces demoiselles quelques unes des meilleures pièces de Corneille et Racine qui semblent être épurées des passions dangereuses à la jeunesse ». Il s’agit « d’un moyen de cultiver leur mémoire par de belles choses, de leur apprendre à bien prononcer et à se tenir de bonne grâce ». C’est ainsi que les jeunes filles représentent aussi bien Cinna, Andromaque, Iphigénie qu’Alexandre. Cependant au fur et à mesure qu’elles prennent goût au théâtre, leur esprit commence à prendre des airs de la cour. Par conséquent Madame de Maintenon décide de sévir, c’est à cette occasion qu’on cite souvent sa lettre adressée à Racine : « Nos petites filles on joué hier Andromaque, et l’ont jouée si bien, qu’elles ne la joueront plus, ni aucune de vos pièces. » Est-ce donc ici la fin des représentations théâtrales de Saint-Cyr ? À première vue il semble que oui jusqu’à ce que la directrice de l’institution révise son jugement et ordonne à Racine de rédiger « quelques belles pièces dont le sujet serait pieux et composé de manière que les Demoiselles y trouvent autant de plaisir que des instructions propres à leur faire goûter la religion et la vertu. » La maison de Saint-Cyr se transforme ainsi en école de théâtre, grâce au fastidieux travail de Madame de Maintenon et de Brinon. Cette dernière se voit devenir supérieure perpétuelle de l’institut de Saint-Louis, tout en bénéficiant parallèlement d’une notoriété croissante. Cela dit cette poussé fulgurante de sa célébrité finit par la perdre étant donné qu’elle participe activement à la perversion de l’esprit des jeunes disciples. C’est en automne 1688 que la directrice de Saint-Cyr lui retire le gouvernement temporel de la maison. Madame de Brinon finit par quitter l’institut en décembre ce qui serait soit disant dû à une lettre de cachet portant ordre de quitter aussitôt la fondation et de se retirer dans un couvant. C’est finalement à Madame de Loubert qu’en attribue le poste de supérieure.

f) Les répétitions d’Esther.

Afin de garantir le succès de la pièce et surtout de s’attribuer les faveurs de la cour, Racine fait connaître Esther scène par scène à Madame de Maintenon. On retrouve d’ailleurs dans le caractère d’Esther et dans quelques circonstances de ce sujet, des choses flatteuses pour la directrice et des allusions plutôt négatives faisant référence à Louvois. Ce dernier est un des ennemis principaux de Madame de Maintenon. De plus on y retrouve des passages où Racine loue le zèle de Louis XIV pour la religion et où il montre clairement sa satisfaction pour la révocation de l’édit de Nantes. De fil en fil Racine se fait une véritable réputation. Il est logé dans l’un des principaux appartements du château et il côtoie librement le roi et Madame de Maintenon. Pour que la pièce soit un véritable triomphe, on nomme Moreau, un homme de mélodie savant, maître de musique à Saint-Cyr. Esther est donc déjà célèbre avant même d’avoir été représentée.

g) Le théâtre.

Racine ne dirige pas seul le théâtre et les actrices, il est souvent aidé de Boileau. L’auteur d’Esther se comporte en véritable professionnel, on dit même que « sa conduite est si sage qu’en un besoin il aurait bien valu une maîtresse ». La pièce doit à tout prix être resplendissante, c’est pourquoi on demande à Racine de ne pas observer avec trop de rigueur l’unité de lieu. Ainsi Bérain, décorateur des spectacles de la cour, peut varier les décors et dessiner les costumes qui l’accompagnent. On n’hésite pas sur les moyens, Madame de Maintenon fait faire pour les actrices de magnifiques habits à la persane, couverts de pierreries. Louis XIV a même ordonné qu’on emploie des perles et des diamants portés autrefois dans ses ballets. C’est ainsi que plus de 14000 livres ont été dépensées.

h) Les actrices.

La première représentation d’Esther a lieu le 26 janvier 1689 vers quatre heures de l’après-midi. De nombreuses personnalités sont présentes comme : Mme de Beauvilliers, de la Rochefoucault, de Noailles, de Brionne, de la Salle, de Tilladet ainsi que le roi et d’autres personnalités. La plus grande surprise est de trouver la présence de Bossuet si connu par son opposition à la comédie. La représentation est d’une qualité exceptionnelle, la majeure partie des invités est émue et certains, comme Monsieur le Prince, Henri-Jules de Bourbon, fils du grand Condé, pleurent au vers de Racine. Il faut le dire, les actrices ont un talent quasi inégalable : - Madame de Caylus fait preuve d’un grande capacité d’actrice, d’aisance, de distinction, de simplicité et de professionnalisme. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard qu’elle devient l’élève favorite de Racine. Avant son mariage, elle s’appelait mademoiselle de Murçay, cousine de Madame de Maintenon et fille du marquis de Villette. Elle a longtemps vécu à la cour dans la grande intimité du Roi et de la directrice de Saint-Cyr, jusqu’à ce quelle se retire pendant dix années pour s’adonner à la piété. Finalement elle accepte de retourner à la cour, où elle mène une existence brillante et heureuse. - Mademoiselle de Lastic est dite « belle comme le jour ». - Mademoiselle du Pont de Veilhan possède de l’esprit et une figure convenable à son personnage. Elle jouait au début le rôle d’Esther. - Mademoiselle d’Abancourt, qui est déjà un peu plus âgée, est fort jolie, intelligente et bonne comédienne. - Mademoiselle de Marcilly est faite pour le monde, elle est particulièrement applaudie. - Mademoiselle de Glapion est une grande et belle personne. Elle n’a pas seulement beaucoup d’esprit, mais elle se fait aussi remarquer par sa bonté, sa vertu et son goût exceptionnel pour la music et l’art. Elle est même nommée dame de Saint-Louis plus tard et devient aussi l’amie de confiance intime de Madame de Maintenon. C’est en effet la seule qui ne l’a jamais déçue. En guise de conclusion on pourrait dire que le roi est tout simplement ravi et charmé par l’intelligence, la beauté, le professionnalisme, la belle voix et l’innocente assurance de ces actrices. Tout Versailles parle finalement d’Esther, pièce que tout le monde veut voir.

i) Le succès de la pièce.

Suite à cette première représentation couverte de succès, le roi en fait donner une seconde le 29 janvier 1689. On y retrouve tout le beau monde de la cour ainsi que des religieux au nombre de huit jésuites comme le Père Gaillard. « Aujourd’hui, nous jouons pour les saints ». Avec Madame de Caylus qui joue le rôle d’Esther à la place de Mademoiselle de Veilhan, la pièce se change en une journée en un vrai triomphe. Tous les princes sont enchantés et en font partout les plus beaux éloges. Une véritable jalousie se dessine à travers le royaume, tous veulent voir cette magnifique représentation. Par conséquent les représentations se succèdent sans relâche et le phénomène d’Esther s’accroît au-delà de Paris et de Versailles. Le 5 février 1689, on représente le chef d’œuvre de Racine pour la quatrième fois en l’honneur de Jacques II, roi détrôné d’Angleterre, à qui Louis XIV a offert dans le château de Saint-Germain une hospitalité souveraine. Ceci est d’ailleurs pour Racine sa plus belle consécration.

j) Madame de Sévigné à Saint-Cyr.

« Être admise, après avoir longtemps désiré, à une représentation d’Esther ; y aller en grand habit, avec Madame de Coulanges, cette gaie et ravissante compagne, dans l’équipage de la duchesse de Chaulnes ; assister à la pièce avec le petit nombre d’élus ; recevoir les compliments du Roi et de la Cour ; et s’en revenir le soir, aux flambeaux, escortée comme une reine : tel est le rêve charmant que fait et que nous raconte Madame de Sévigné ». C’est ainsi qu’on apprend dans sa lettre du 11 février 1689 que Madame Caylus ne joue plus le rôle d’Esther étant donné qu’elle est trop professionnelle et qu’on ne veut plus que la simplicité toute pure. D’après ces lettres, on remarque fort bien que ne pas admirer et ne pas applaudir cette pièce, revient à se faire une affaire. En effet c’est faire preuve d’un mauvais goût et d’un esprit ignorant. Finalement, elle assiste enfin à ce grand jour et pour couronner le tout, le roi lui adresse même la parole après la représentation. Elle croit rêver ; elle est tout simplement émerveillée. Quelques jours plus tard on apprend que Racine a décidé de publier et donc d’imprimer sa pièce. Tout le beau monde s’arrache le livre, mais la plupart sont déçus, en effet sans le talent des actrices et leur magnifique chant, la pièce manque sérieusement d’enthousiasme. Toute bonne chose a une fin et le souffle d’Esther semble s’estomper. C’est ainsi que le roi demande à Racine d’écrire une nouvelle pièce, qui se nommera : Athalie.

Barbabianca Gilles
Résumé - Présentation
Université du Luxembourg
2e année Lettres modernes

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Agathe

Professeur de langues dans le secondaire, je partage avec vous mes cours de linguistique !