« Quel roman que ma vie ! » s’écrie l’Empereur le 30 juin 1816. Il est le deuxième fils de Charles-Marie Bonaparte et de Marie-Laetizia Ramolino. Formé à l’école militaire d’Autun, de Brienne et enfin de Paris, son premier grade est celui de lieutenant en second. Sa volonté d’entrer dans la carrière politique se heurte dans un premier temps à l’influence de Paoli, qui veut l’indépendance de la Corse. Bonaparte doit se réfugier avec sa famille sur le continent, en juin 1793. Quelques mois plus tard, son action déterminante en tant que capitaine d’artillerie permet de reprendre aux Anglais Toulon et lui vaut le grade de général de brigade. Ses liens avec les Jacobins et les Montagnards lui valent d’être emprisonné après le 9 thermidor. Barras fait appel à lui pour mater l’insurrection royaliste du 13 vendémiaire an IV (5 octobre 1795). Sa détermination lui vaut d’être nommé le 2 mars 1796 général en chef de l’armée d’Italie. Une semaine plus tard, il se marie civilement avec Joséphine Tascher de La Pagerie. La campagne qu’il mène à la tête des 38 000 hommes qu’il entraîne en Italie est foudroyante. Entre la bataille de Mondovi, le 22 avril 1796, et la capitulation de Mantoue le 2 février 1797, la fougue de Bonaparte la vitesse et la pertinence de sa stratégie autant que sa virtuosité tactique, contraignent l’Autriche à signer la paix de Campoformio le 17 octobre 1797. Bonaparte, qui vient de sauver la République, inquiète le Directoire, qui le lance dans une expédition en Egypte. Le 19 mai 1798, le général quitte Paris. Lorsqu’il débarque à Fréjus, le 8 octobre 1799, il a commencé de fonder un mythe. Le Directoire discrédité ne saurait lui résister. Bonaparte semble être aux yeux de ceux qui veulent sauver les acquis de la Révolution le seul rempart possible. Le 18 brumaire (9 novembre 1799), avec la complicité de Talleyrand, de Sieyès, de Fouché, de Murat et de son frère Lucien, Bonaparte se fait nommer commandant des troupes de Paris par le Conseil des Anciens. Le lendemain à Saint-Cloud, où s’est réfugié le Conseil des Cinq-Cents, l’intervention des grenadiers achève de le porter au pouvoir. La Constitution de l’an VIII (13 décembre 1799) fait de lui un Premier consul qui concentre entre ses mains l’essentiel du pouvoir et de l’autorité. Le 2 août 1802, un sénatus-consulte que ratifie un plébiscite le nomme Consul à vie. Il lui reste à parachever la réorganisation de la France, dans tous les domaines, celui des finances, de la justice, de l’administration, de l’éducation. La création des lycées, l’institution des préfets, la mise en place de la Légion d’honneur, celle de la Banque de France, la promulgation du Code civil, la signature du Concordat avec Pie VII, tout cela n’est presque que l’ébauche de l’œuvre politique qui commence de s’accomplir. Le 18 mai 1804, le Sénat, à la quasi-unanimité, proclame Napoléon-Bonaparte empereur des Français sous le nom de Napoléon Ier. Cette proclamation, comme celle de l’Empire héréditaire, est ratifiée par plébiscite. Le 2 décembre 18O4, c’est le pape lui-même, Pie VII, qui sacre l’Empereur à Notre-Dame de Paris. Les membres de sa famille ont désormais rang de princes et d’altesses impériale. Une cour se met en place dès 1805. Napoléon ceint encore la couronne de roi d’Italie. Il est couronné à Milan, mais c’est avec ses conquêtes et ses campagnes militaires que se confond son règne. Il lui faut faire face à la troisième coalition qui réunit contre lui l’Angleterre, l’Autriche, la Russie et les deux Siciles. L’étonnante victoire du 2 décembre 1805, à Austerlitz, et la signature du traité de Presbourg, le 26 décembre 1805, redessinent la carte de l’Europe. Au Saint Empire romain germanique disloqué, Napoléon substitue la Confédération du Rhin, dont il se proclame protecteur. C’est lui qui désormais distribue les couronnes en Europe. Son frère Joseph règne sur Naples, plus tard remplacé par son beau-frère Murat. Louis est roi de Hollande. Et c’est encore la guerre contre la Prusse en 1806 puis contre l’Allemagne jusqu’à la paix de Tilsit en 1807. Le démantèlement de la Prusse permet la création du royaume de Westphalie donné à Jérôme Bonaparte. L’Angleterre semble coupée du continent. L’occupation de la Toscane, celle du Portugal et celle de Rome en 1808 marquent l’apogée de l’Empire, qui est plus que jamais un régime autoritaire. La police et la censure musellent la presse, l’imprimerie et le théâtre. L’économie continentale semble protégée par le blocus. Reste que les marines russe, hollandaise ou belge sont pénalisées comme tous les ports de l’Europe. Le blocus pour être parfaitement efficace impose de nouvelles conquêtes. Napoléon s’engage en Espagne. Au roi Charles IV et à son fils qui sera Ferdinand VII, il substitue Joseph. Pour la première fois, l’armée de l’Empereur n’a pas en face d’elle des troupes, au sens traditionnel, mais doit faire face à la guérilla d’un peuple. L’Angleterre tire parti des difficultés que l’Empire rencontre en Espagne. Une nouvelle coalition se met en place. Une fois encore, Napoléon l’emporte. Après la paix de Vienne, signée le 14 octobre 1809, il épouse la fille de l’empereur d’Autriche Marie-Louise. La naissance, le 20 mars 1811, du roi de Rome semble fonder définitivement la nouvelle monarchie. L’Empire compte cent trente départements. La paix règne. Mais le sentiment national commence à s’éveiller dans toute l’Europe et la Russie ne supporte plus les conséquences du blocus continental. En 1812, la guerre reprend. Après avoir franchi le Niémen en juin avec la Grande Armée, l’Empereur entre dans Moscou le 13 septembre. La ville brûle. Il faut faire retraite. A partir du 19 octobre, la Grande Armée doit traverser une terre qui a été brûlée. Elle doit lutter contre le froid autant que contre les détachements légers qui la harcèlent sans cesse. La retraite de Russie est aussi celle d’Espagne, que Joseph a dû quitter. La défaite de Vitoria met fin à la présence française, comme la défaite de Leipzig oblige Napoléon à abandonner l’Allemagne. C’est bientôt en France même que l’on se bat. Les 60 000 hommes dont dispose l’Empereur tiennent tête encore aux troupes des Prussiens, des Autrichiens et des Russes, mais, le 31 mars 1814, les coalisés entrent dans Paris. Le 3 avril, le Sénat proclame la déchéance de Napoléon Ier. Le 6, il doit signer son abdication. Il ne règne plus que sur l’île d’Elbe, où il met pied à terre le 4 mai. Le 1er mars 1815, il débarque secrètement à Golfe-Juan. Le 20, il est à Paris. Le 13 mars 1815, l’Europe effrayée par le retour de l’usurpateur reprend la guerre. Le 18 juin 1815, à Waterloo, tous les espoirs sont perdus. Le 22 juin, pour la seconde fois, Napoléon abdique. Il songe à fuir en Amérique, mais se rend le 15 juillet aux Anglais. Le 16 octobre 1815, il n’est plus, à Longwood, que le prisonnier du gouverneur de l’île de Sainte-Hélène, Hudson Lowe. Cinq ans plus tard, il meurt du cancer de l’estomac qui le ronge depuis des années. En 1840, ses cendres sont déposées aux Invalides à Paris.

A cette époque vivaient :

BERNADOTTE, Charles Jean-Baptiste (1763-1844)

CAMBACERES, Jean-Jacques Régis de, Duc de Parme (1753-1824)

BEAUHARNAIS, Eugène de, dit le prince Eugène (1781-1824)

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Olivier

Professeur en lycée et classe prépa, je vous livre ici quelques conseils utiles à travers mes cours !