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INTRODUCTION

Entre 1850 et 1914, la France subit comme les autres pays de l'Europe occidentale, le choc de l'industrialisation. Le pays se couvre alors d'un réseau de voies de communication de plus en plus dense et connaît une évolution démographique différente de celle des pays européens.

Comment l'espace national s'est-il progressivement unifié ? Quelles sont les spécificités de la démographie française ?

I) Une maîtrise progressive du territoire

De 1850 à 1914,la France connaît une véritable révolution des transports. Quels sont les aspects et les conséquences de cette dernière?

Tout d'abord, axes et moyens de communication se multiplient rapidement. L'ssor du réseau ferroviaire est notamment spectaculaire. De moins de 4000km en 1852, le réseau des voies ferrées passe à plus de 40 000 km en 1914. Le maillage ferroviaire s'étend progressivement à l'ensemble du territoire, un territoire ayant acquis Nice et la Savoie en 1860 (en contrepartie de l'aide apportée au Piémont-Sardaigne lors de la réalisation de l'unité italienne) mais amputé de l'Alsace-Moselle depuis 1871 (suite à la défaite contre l'Allemagne). Le réseau ferroviaire est disposé en étoile à partir de la capitale. La fin du XIXème siècle et le début du XXème siècle voient ensuite éclore une autre révolution : celle de l'automobile. Alors que dix voitures circulaient en France en 1891, 107 500 privilégiés silonnent désormais au volant de leur voiture en 1914 un réseau routier étendu et amélioré. Le territoire français est donc parcouru par un réseau de plus en plus dense de routes et de voies férrées.

Ensuite, cette révolution des transports a de multiples conséquences en France. Elle permet une maîtrise croissante du territoire national puisque les voies de communication couvrent désormais pratiquement l'ensemble du territoire et que les temps de transport ne cessent de diminuer entre deux villes à l'instar du temps de trajet entre Lille et Paris passé de 22 heures en diligence en 1834 à 3h50 en train en 1887. Cette révolution stimule aussi l'économie du pays en ouvrant aux agriculteurs un véritable marché national et en favorisant l'apparition du tourisme. Enfin, elle contribue à développer, tout comme l'enseignement primaire et le service militaire, la cohésion nationale. Les Français ayant désormais les moyens de quitter plus facilement leur région découvrent d'autres régions de France, d'autres coutumes, d'autres compatriotes... et prennent ainsi conscience de leur appartenance à la France. Le développement des transports permet ainsi de rapprocher les hommes, de développer l'économie et d'unifier le territoire.

Le développement spectaculaire des voies ferrées et du réseau routier en France entre 1850 et 1914 permet donc aux Français de prendre conscience de leur unité et de s'approprier leur territoire.

II) Spécificité de la population française

L'évolution de la population française diffère de celle des autres pays d'Europe occidentale entre 1850 et 1914. Quelles sont les spécificités de la population française à cette époque ?

Tout d'abord, alors que dans toute l'Europe occidentale la croissance démographique s'accélère, la croissance naturelle en France est en revanche de plus en plus faible. La France connaît une longue phase de quasi-stagnation, passant seulement de 36,4 millions d'habitants en 1851 à 39,6 millions en 1811, car si les pays d'Europe occidentale prolongent ou entament leur transition démographique, la France, elle, achève la sienne. En effet, le taux de natalité ne cesse de décroître (passant de 27 pour mille en 1846 à 22 pour mille en 1990 - alors que les taux de natalité du Royaume-Uni et de l'Allemagne sont respectivement en 1900 de 30 et 36 pour mille) car les catégories favorisées, puis progressivement toute la société, veulent limiter leur descendance afin d'éviter de trop diviser l'héritage. Les populationnistes s'inquiètent de cette faiblesse démographique, craignant notamment de manquer d'effectifs en cas de guerre contre l'Allemagne. Parallèlement, même s'il tend à diminuer, le taux de mortalité reste élevé (il est supèrieur à 18 pour mille en 1913) à cause de l'alcoolisme, de la tuberculose... La France connaît donc une stagnation démographique, stagnation qui représente une exception dans les pays connaissant la révolution industrielle.

Par ailleurs, l'exode rural, commun à tous les pays d'Europe occidentale, est bien plus lent en France qu'ailleurs. Le pourcentage de la population vivant en ville augmente en France, passant de 31% en 1870 à 44% en 1910, car il n'y a plus de travail pour tous dans les campagnes et car l'attrait de la ville et de ses emplois miniers ou industriels est fort. Le nombre de villes supèrieures à 100 000 habitants passe de 5 à 12. L'exode rural profite essentiellement à Paris. Néanmoins la France demeure un pays ruraux. A l'exception de Paris, les villes françaises sont de taille médiocre et 56% de la population vit toujours à la campagne. Cela constitue une exception en Europe puisqu'au Royaume-Uni et en Allemagne, en 1910, 88% et 62% de la population est urbaine. La Frane malgrè l'exode rural, demeure ainsi un monde profondément rural, se "démarquant" une fois encore des pays voisins.

Enfin, la France constitue un pays d'immigration. Si les Français émigrent peu (sauf vers l'Algérie), à la différence d'autres Européens, en revanche dès la fin du XIXème siècle, des étrangers, notamment des Belges et des Italiens, viennent chercher du travail en France. Ces étrangers représentent 3% de la population française en 1914. Ils sont parfois victimes de xénophobie. Ainsi la France connaît-elle une forte immigration.

Un long déclin de la natalité, un monde encore profondément rural et une immigration importante caractérisent donc l'évolution de la population française, une évolution originale par rapport à celle des autres pays d'Europe occidentale.

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Olivier

Professeur en lycée et classe prépa, je vous livre ici quelques conseils utiles à travers mes cours !