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C'est parti

La Ve République est un régime pour engager la France dans la modernité (1958-1965).

En 1958, la France est dans l'impasse?

Au début des années 1958, la IVe République ne peut plus fonctionner car elle est devenue impopulaire, la population ne soutient plus l'État, notamment l'armée qui n'obéit plus. Pourtant, la IVe République a réussi à relever le défi d'après guerre qui était la reconstruction. Les dirigeants d'après-guerre, majoritairement de gauche, considèrent que l'état doit intervenir dans la vie économique et sociale. l'État s'implique donc dans l'économie, en apportant de l'argent, de la nourriture grâce à des séries de nationalisations, et de planifications (influence des communistes). Subvention de la sidérurgie par exemple qui a permit un développement de l'industrie. Il y a également mise en place d'une politique agricole, et de grands travaux (notamment dans les logements), développement des bidonvilles. Il y a construction de cités, et d'HLM. La IVe République met en place également un système de sécurité social, d'allocation familiale, et en 1953 le SMIG (Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti). C'est une période de progrès sociaux et d'amélioration des conditions de vie. La population devient plus qualifiée du fait du développement des études. Une série d'innovations techniques impulse le développement industriel. La mise en place de la CEE en 1957 est aussi un facteur stimulant car elle facilite les échanges. Mais la réorganisation de la politique étrangère est encore incertaine.

La réconciliation Franco-Allemande est une réussite (organisée par Monnet et Schuman). On réorganise le commerce avec en 1951 la création de la CECA (Communauté Européenne du Charbon et de l'Acier). L'objectif du traité était de mettre en place un marché commun du charbon et de l'acier (suppression progressive des droits de douane, restrictions à la libre circulation des produits...). Puis en 1954 est crée la Communauté européenne de défense (CED), mais la France rejette le traité. Malgré cela, les liens (notamment économique) se développent en Europe avec la CEE.

Mais le gros problème, c'est la décolonisation qui empêche de faire avancer la France. Au lendemain de la guerre, la France espère se reconstruire grâce aux colonies. Mais en 1945, les colonies réclament leur indépendance, et la IVe République s'enlise (1946-1954 c'est la guerre d'Indochine). La France n'accepte pas de perdre ses colonies. De plus, sa puissance est bafouée, humiliée en 1956 à Suez. La politique étrangère connaît des problèmes qui affaiblissent la IVe République. En Algérie, il y a 1 million de pieds noirs, soit 10% de la population qui est européenne. La France se retrouve donc en guerre en 1956, lancé par Guy Mollet qui fait le contraire qui se qu'il désirait, ce qui traduit bien l'impasse dans lequel se trouve la IVe République, qui est impuissante.

Le régime est très parlementaire : le pouvoir est concentré dans l'Assemblée nationale qui est élue au scrutin proportionnel, qui est un système très démocratique et permet à tous les partis d'être représentés. Seulement, dès qu'un problème se présente, ils ne s'entendent pas, et le gouvernement n'arrive pas à créer une majorité. Le scrutin proportionnel oblige à faire des coalisions qui sont instables. L'effet du scrutin proportionnel est aggravé par les deux grands partis (communistes et gaulliste) qui sont contre le système. Les majorités éclatent au premier problème. Nommés et renvoyés par les députés, les gouvernements ne tiennent jamais très longtemps (le plus long dura moins d'un an et demi). Le seul moyen pour un gouvernement de durer et de ne pas trancher un problème, et donc on ne règle pas les problèmes graves comme l'Algérie qui est dans une crise d'autorité. À la suite d'un soulèvement de l'armée à Alger (l'armée prend des initiatives parfois graves et compte prendre Paris) qui met la démocratie en danger, le 13 mai 1958, il faut se résoudre à faire appel à De Gaulle : celui-ci fonde la Ve République, approuvée par référendum, d'une large majorité de Français. Il accepte à conditions que l'on change les institutions.

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Un régime qui se veut efficace

En cours d'histoire, De Gaulle établit une nouvelle constitution, convaincu que la réduction du rôle des partis et le renforcement de l'exécutif sont indispensables pour permettre au gouvernement de résoudre la question algérienne. Le nouveau régime renforce les pouvoirs du Président de la République qui est élu pour 7 ans au suffrage indirect par un collège électoral. Il peut dissoudre l'Assemblée et recourir au référendum pour modifier les institutions. Il est le chef des armées et est responsable de la politique étrangère. En cas de crises graves, l'article 16 lui permet d'exercer les pleins pouvoirs. Le Premier ministre et les ministres sont nommés et révoqués par le Présidant de la République et non plus investis par l'Assemblée. Deux assemblées législatives sont mises en places. L'Assemblée nationale est élue au scrutin majoritaire uninominal, qui favorise les grands partis. Le Sénat, élu au suffrage indirect, sert de chambre de réflexion. Le gouvernement peut contraindre les députés à voter un texte de loi sans discussion et sans amendement (article 49-3). Un nouvel organe politique est crée, le Conseil constitutionnel, composé de 9 membres nommés (3 par l'Assemblée nationale, 3 par le Sénat, 3 par le Président de la République). Il vérifie la régularité des élections et la constitutionnalité des lois. De Gaulle s'appuie sur un parti gaulliste puissant, l'UNR (Union de la Nouvelle République), et sur un Premier ministre fidèle, Michel Debré.

De Gaulle qui espérait sauver l'Algérie française, réalise progressivement que l'indépendance est inéluctable. Il compte sur son charisme et le pouvoir que lui donne les institutions pour à la fois ramener l'armée française à l'obéissance, et faire admettre aux pieds-noirs l'autodétermination du peuple algérien. Mais cela suscite des oppositions, et le putsch des généraux éclatent le 22 Avril 1961 (tentative manquée de coup d'État, organisée par l'armée française en Algérie, et conduite par quatre généraux). L'armée et les pieds noirs mettent en place une organisation terroriste, l'OAS (l'Organisation Armée Secrète) pour empêcher l'indépendance de l'Algérie. Malgré l'action de l'OAS, les accords d'Évian, prévoyant l'autodétermination, sont signés le 18 mars 1962. Les Français de métropole approuve massivement ce choix lors du référendum du 8 avril 1962. L'OAS tente un attentat en août 1962 contre De Gaulle qui s'en sort (Petit-Clamart). 800 000 pieds-noirs quittent alors l'Algérie pour la France. Les institutions mises en place en 1958, qui renforce l'exécutif, permettent ainsi à De Gaulle de mettre fin à la guerre d'Algérie. La France reste une grande puissance, indépendante des E.U. Elle reconnaît la Chine en 1964, et en 1966 elle se retire de l'OTAN.

Un pays à la recherche d'un projet mobilisateur (1965-1983)

Les français sont content d'avoir un pays qui se modernise, et la société change. La société française connaît le baby-boom. On assiste à une forte hausse de natalité (indice de fécondité : 2,6 enf/f), et le taux de mortalité baisse ( l'espérance de vie atteint 69 ans chez les hommes et 76 ans chez les femmes). Après 1960, le taux de natalité diminue grâce à l'évolution des mentalités, au développement du travail féminin et à la limitation des naissances ( autorisation de la pilule et de l'IVG (loi Veil)).

La forte croissance économique et l'insuffisance de la main-d'œuvre rendent nécessaire le recourt à l'immigration. Les ouvriers sont majoritaires. Le personnel d'encadrement et les ouvriers qualifiés sont de plus en plus nombreux. La syndicalisation atteint son apogée. Les classes moyennes sont en forte croissance, du fait du développement du tertiaire. La part des agriculteurs diminue, l'exode rurale et l'urbanisation de développent. La société est majoritairement urbaine et les villes s'agrandissent. Le gouvernement fait édifier de grands ensembles (HLM : habitation à loyer modéré) à la périphérie des grandes villes (ZUP : zone à urbanisée en priorité). La jeunesse grandit dans un univers de prospérité et de confort car c'est une période de croissance économique de 1945 à 75 appelée les Tentes Glorieuses (croissance du PNB de 5% par an). Le doublement des revenus entre 1950 et 1973 permet le développement des sociétés de consommation, d'abondance. Les grandes surfaces apparaissent, on a accès à ce que l'on veut. L'équipement des ménages fait des progrès spectaculaires (réfrigérateur, machine à laver...), et change la vie des familles. Le progrès des ménages permet l'émancipation de la femme qui peut avoir un vie professionnelle. Les loisirs se généralisent grâce aux congés payés et à l'usage croissant de la voiture. Les enfants du baby-boom profitent de l'abondance et de l'école de masse.

L'État français est devenu un acteur important de la promotion de la culture depuis la guerre. Les gouvernement souhaite démocratiser la culture. Deux cent MJC (Maisons des jeunes et de la culture) et de très nombreuses bibliothèques publiques sont créées. Un théâtre populaire voit le jour. Les musées sont rénovés et se développent. Le développement de l'enseignement est une mission que s'attribue l'État. Les écoles primaires sont multipliées pour faire face au baby-boom. Dans le secondaire, les CES (collèges d'enseignement secondaire) sont créés et deviennent la voie unique pour les élèves. Le nombre de bacheliers augmente, et le nombre d'étudiant explose, de nombreuses facultés voient donc le jour. Le rôle croissant des médias comme la télé et la radio est à l'origine du développement de la culture de masse. La radio est présente dans tous les foyers, et la télévision se généralise vers les années 60. La presse joue toujours un rôle majeur mais elle connait du recul à cause de la concurrence avec les autres médias. De nouveau genres apparaissent comme celui des magazines politiques (L'Express, le Nouvel Observateur...), ou la presse féminine (Elle...). La lecture se développe grâce aux collections de poche. Un cinéma français original s'impose.

Les enfants du baby-boom vont constitués une nouvelle génération qui voit les choses différemment, avec sa propre culture (influencée par les E.U) qui se voit à travers la musique par exemple. Cette culture est portée dans une émission radio, puis à la télé avec « Salut les copains ». Les adultes ne comprennent pas cette jeunesse et perdent leur repère. Si les adultes sont contents de la société de consommation, les jeunes eux, n'y trouvent pas leur compte. Ils réclament le bonheur, la liberté, la disparition de contraintes. De plus ils sont contemporains de la guerre du Vietnam et se rendent bien compte de la misère de monde. Les élections présidentielles de 1965 montrent bien que les jeunes veulent du changement. En effet, De Gaulle n'obtient pas la majorité aux premier tour car il est concurrencé par François Mittérand. Il est finalement élu au deuxième tour.

La crise de Mai 1968, tout à fait imprévue, est d'abord une crise étudiante et éclate dans les universités, contre une société trop conservatrice. C'est une dénonciation de la « société de consommation » et l'expression d'un désir d'idéal et d'utopie, et d'un ras-le-bol face au pouvoir du général de Gaulle. La répression de la police contre les étudiants déclenche la solidarité des jeunes ouvriers. Un mouvement social (grèves et occupations d'usines) prend le relais du mouvement étudiant. Mai 68 devient une crise social, et on compte 9 milliard de grévistes. Le désarroi de De Gaulle face à la crise est total. Georges Pompidou, Premier ministre depuis 1962, calme le jeu en organisant les accords de Grenelles qui prévoit une augmentation des droits sociaux et une hausse de 25% du SMIC. Malgré cela la grève continue et se durcit. On entre alors dans une crise politique. La contestation est plus floue, et plus largement, c'est une contestation d'autorité, culturel... De Gaulle reprend la situation en main en annonçant qu'il ne démissionnerait pas. Il dissout l'Assemblée et organise de nouvelles élections en juin. Effrayée par le mouvement de Mai, la province vote massivement pour le parti gaulliste qui obtient la majorité absolue.

De Gaulle, conscient de la fragilité de sa popularité malgré le succès électoral, organise un plébiscite (consultation sur le désir d'une population à propos d'une importante décision) sur la régionalisation et le Sénat. Le rejet du projet par 53% des voix le 27 avril 1969 entraîne la démission immédiate de De Gaulle. Les élections présidentielles de juin 1969 portent Georges Pompidou à la présidence. Celui-ci veut à la fois assumer l'héritage de son prédécesseur et pratiquer un gaullisme plus moderne.

Un pays à la recherche d'un nouveau modèle de développement (1983-....)

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La crise économique remet en cause le modèle français de développement.

La saturation progressive de la demande, l'épuisement du modèle fordiste et les effets des deux chocs pétroliers (1973 et 1979 qui dévoilent les faiblesses) mettent fin aux Trente Glorieuses. La croissance descend à 2% par an après 1973. La stagflation (situation économique caractérisée à la fois par la stagnation et par l'inflation (voir vidéo)) entraîne le développement du chômage qui est structurel (= permanent, fait parti du système économique). Les travailleurs peu qualifiés et les jeunes sont les plus touchés. La crise économique creuse les inégalités : c'est une société à 2 vitesses ( il y a de la croissance mais les richesses sont inégalement réparties). Les cadres deviennent le modèle de la réussite et profitent de la modernité. De l'autre côté, il y a les exclus de la consommation, de la réussite professionnelle, de la culture, etc. Une nouvelle catégorie sociale apparaît : les nouveaux pauvres. Des politiques sociales cherchent à atténuer ce fléau par la création d'emplois (emplois jeunes) ou par des aides directes (RMI : revenu minimum d'insertion). Le regroupement dans les cités de jeunes souvent issus de l'immigration, mal intégrés, en échec scolaire ou au chômage, provoque un développement de la délinquance. Le pays s'installe dans une croissance lente qui ne permet plus l'augmentation continu du pouvoir d'achat des travailleurs ni le plein emploi. En effet, les entreprises industrielles, pour affronter la concurrence internationale (mondialisation), se restructurent en fermant des sites, en développant la robotisation et en délocalisant une partie de leur production. Les gouvernements tentent en alternance une politique de relance de la consommation, et une politique d'austérité. Mais aucune de ses stratégies viennent à bout de ces difficultés.

Les années 70, entre tradition et modernité

Le paysage de la France s'est modifié avec l'unité nouvelle de la gauche (création du parti socialiste, le PS en 1969) et l'apparition d'une extrême gauche issue de Mai 68. Cependant la droite conserve le pouvoir. Valéry Giscard d'Estaing est élu de justesse grâce à l'appui de Jacques Chirac qui devient Premier Ministre. Mais en désaccord avec le président, ce dernier est remplacé en 1976 par l'économiste Raymond Barre. Une série de mesures libérales sont adoptées : la majorité à 18 ans, la réforme de l'ORTF (libéralisation de l'audiovisuel), autorisation de l'IVG. Face à la crise économique naissante et à la montée du chômage, Jacques Chirac pratique une politique keynésienne de relance par la consommation en augmentant les aides sociales (augmentation des allocations, baisse de la TVA...). Mais celle-ci ne ralentit pas la progression du chômage. C'est pourquoi Raymond Barre donne priorité, au contraire, à la lutte contre l'inflation par le blocage des prix et la réduction du pouvoir d'achat des consommateurs. De plus, il augmente les marges bénéficiaires des entreprises pour les pousser à investir. C'est une politique libérale, monétaire, d'austérité. L'idée est que l'État doit réduire ses dépenses, car si elles baissent, les impôts vont pouvoir diminuer, et les entreprises et les particuliers auront plus de libertés. Le but et de relancer l'économie en laissant aux gens plus de possibilités d'investir, d'embaucher etc. Le gros problème c'est que ce système accroît les inégalités, car cela réduit les services publiques, les biens collectifs, les infrastructures... L'inflation diminue, mais le chômage continue de croître.

Le succès du socialiste François Mitterrand aux présidentielles de mai 1981 est vécu comme un événement fondamental par la gauche française exclue du pouvoir depuis 1958. Les élections législatives de juin provoquent un raz-de-marée de la gauche. Les socialistes abolissent la peine de mort et organisent la décentralisation. Ils nationalisent un certain nombre de grands groupes industriels et de banques. Ils prennent des mesures sociales pour relancer la consommation et réduire le chômage : retraite à 60 ans, semaine de 39 heures de travail, 5e semaine de congés payés, création d'emplois publics. Mais cette politique coûte chère et les achats des consommateurs entraînent une hausse du déficit extérieur et de l'inflation. L'État dépense plus et s'endette. Pierre Mauroy, Premier Ministre, doit mettre en place une politique de rigueur et dévaluer le franc. Le chômage continue d'augmenter, les travailleurs sont mécontents. Mittérand se tourne donc vers la politique libérale, c'est « le tournant des rigueur ».

Laurent Fabius, Premier Ministre de 1984 à 1986, fait adopter par l'Assemblée le scrutin à la proportionnelle. Ce système, utilisé pour les législatives de 1986, favorise les petits partis, dont le Front national de Jean-Marie Le Pen qui devient une force politique avec 9% des voix. La déstabilisation de la droite, provoquée par l'apparition de ce nouvel acteur politique, n'empêche pas la défaite de la gauche.

Le temps de l'alternance (1986-2007)

La difficulté des différentes majorités face aux problèmes sociaux est à l'origine de l'alternance et de la cohabitation. L'échec de la gauche aux législatives de 1986 ouvre un épisode inédit : François Mitterrand, président socialiste, doit constituer un gouvernement de droite. Il nomme comme Premier ministre Jacques Chirac, représentant de la majorité RPR-UDF (RPR : rassemblement pour la république, UDF : union pour la démocratie française). La cohabitation est due au décalage entre la durée du mandat du président (7ans) et celle de l'Assemblée (5ans). Ce mode de gouvernement est contraire à l'esprit du gaullisme, car il réduit le rôle du président. Le système s'organise alors selon un partage des tâches : Mitterrand gère la politique extérieure, et laisse la politique intérieure à Chirac. Celui-ci mène une politique économique libérale, tout à fait différente de celle pratiquée en 1974-1976. Il met aussi en place une politique de contrôle et de réduction de l'immigration clandestine. La proportionnelle est abandonnée. Cette politique mécontente de nombreux Français, et entraîne la victoire de nombreux socialistes aux élections présidentielles (Mitterrand est réélu) et législatives de 1988.

La France retrouve une direction politique homogène, avec les gouvernements de gauche de Michel Rocard (1988_1991), Edith Cresson (1991-1992), puis Pierre Bérégovoy (1992-1993). La crise empire et le chômage continue de croître. Cette politique déplaît à la majorité et entraîne l'effondrement de la gauche aux législatives de 1993. Mitterrand doit de nouveau confier le gouvernement à la droite. Édouard Balladur devient Premier ministre. Il mène une politique libérale de privatisation et accroît le contrôle sur l'immigration.

Chirac est élu aux présidentielles de 1995. Il constitue un gouvernement de droite, dirigé par Alain Juppé, qui tente de réduire la dette de l'État par une politique d'austérité. Ceci entraîne une grave crise sociale en 1996. Le président de la République, craignant une chute prochaine de la popularité de la droite, prend le risque d'anticiper les élections législatives en dissolvant l'Assemblée nationale en avril 1997. Cette stratégie échoue, la droite est battue aux législatives.

Les rôles sont alors inversés : le Président représente la droite, le gouvernement, dirigé par Lionel Jospin, la gauche. Les mesures prises par celui-ci visent à la fois à répondre aux exigences de l'Union Européenne (« critères de Maastricht » qui sont des critères, basés à partir d’indicateurs économiques, que doivent respecter les pays membres de l’Union européenne candidats à l’entrée dans l’Union économique et la zone euro.) et à diminuer le chômage (les 35 heures). Le système de cohabitation, qui devait être exceptionnel, est donc devenu courant. En 2000, l'Assemblée supprime cette possibilité en votant la réduction du mandat présidentiel à 5 ans.

Les élections présidentielles de 2002 révèlent un autre dysfonctionnement de la Constitution. Les électeurs ont pris l'habitude en effet de ne voter « utile » qu'au second tour. Du fait de cette stratégie et de la multiplication des candidatures, Le Pen, candidat du Front national, obtient au premier tour plus de voix (17%) que le candidat socialiste, Lionel Jospin. Les électeurs de gauche, hostiles à l'extrême droite, reportent alors massivement leurs voix sur Chirac, candidat de la droite (82,6% des voix). À la fin de son mandat en 2007, Nicolas Sarkozy lui succède.

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Olivier

Professeur en lycée et classe prépa, je vous livre ici quelques conseils utiles à travers mes cours !