Classicisme, 2/2e partie du XVIIe siècle, cherche à instruire le lecteur tout en le distrayant.

La Fontaine, grande figure de ce mouvement, tacha de remplir cet objectif par le biais de ses Fables (1668-1694) avec notamment Les Animaux malades de la peste.

Que dénonce La Fontaine dans ce texte et par quels moyens ?

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C'est parti

Une fable habilement menée

Caractéristiques d’une fable

-Versification (rimes tripartite, puis suivies et enfin croisée, 1er strophe)

-Variation de syllabes, style particulier de Jean de La Fontaine

-Usage de différentes tonalités (récit=tragique) et (discours=ironique)

Une Fable qui rappelle les récits mythologiques

• Intronise sa fable par un récit qui a pour rôle de présenter la situation.

•  « Un mal qui répand la terreur » : allusion à la grande peste de Thèbes dont parle Sophocle dans Œdipe (mauvais comportement des Hommes qui entraîne des châtiments avec la nécessité d’une victime expiatoire) à Catharsis = purification des mœurs par l’évocation de leurs conséquences tragiques.

• Idée du destin

•Début récit mythologique puis scène de théâtre, justice et enfin morale

Des animaux qui évoquent des Hommes / La mise en scène et les acteurs

-Définition de la fable (court récit fictif qui expose un enseignement moral, donc cf ici deux derniers vers, et sous forme allégorique)

•Les personnages ont des caractères personnels identifiables (énoncer signification du Lion, Renard, Âne, Tigre et Ours) àarchétypes.

La Fontaine a recours à la fable pour critiquer le pouvoir et la justice afin d’éviter toute censure.

Une scène critique de la justice et du pouvoir

Le pouvoir : le roi et les courtisans

•Personnages : lion brutale (v.26), injuste (v.27) et hypocrite (minimise ses ignominies)

•Grosse critique du roi au vue de l’importance de son discours (18 vers) àcritique envers le Roi, toutefois La Fontaine tempère son attaque en exposant sa qualité de reconnaitre ses erreurs car on ne peut trop attaquer le Roi-Soleil.

•Courtisans : utilise la rhétorique, pouvoir de la parole, figure de style, énonciation (tournure impersonnelles). 1/déresponsabilise le roi, 2/attaque la religion à travers le berger, 3/ tournures impersonnelles pour éviter de se confesser.

La justice

•Vocabulaire de la justice (v.55, v.59, v.60)

•Scène représentant le tribunal (défilé à la barre des animaux)

•Solennité de la scène : vocabulaire hyperbolique, scène grandiose

•Rôle du loup : procureur

•Utilisation du vocabulaire religieux : « expier », « péché », « diable » àassimile la justice à la religion, sorte d’Inquisition. Car, le fait de penser que la mort d’un homme stoppera l’épidémie est une superstition et cela nous rappelle le chapitre 6 de Candide avec l’autodafé afin de calmer les tremblements de terre.

•Justice qui ne juge pas le crime mais le rang (moral)

•Injustice soulignée contrastée par accumulation crimes de sang / crime de l’âne

•Voix du conteur : « peccadille » (car le loup dirait « crime abominable ») qui souligne l’ironie permettant de dénoncer l’injustice

Conclusion

Dans la fable Les Animaux malade de la peste, La Fontaine met en place des personnages types (archétypes) qui correspondent chacun à des individus ou des groupes sociaux. Il permet d’insister sur l’hypocrisie et sur une justice contrôlée par les puissants. Malgré la date de cette fable, on retrouve encore ces attitudes de nos jours et où les médias font référence à des expressions de cette fable tels que « Haro sur le Baudet » ou encore la morale pour qualifier certaines affaires de justice.

Axe 2 : Le discours du lion :

Comme au théâtre, de ce discours pourra naître un portrait. On pourra déceler 2 facettes.

1. Ambiguïté du personnage :

" Le Lion tint conseil, et dit : " Mes chers amis " . " On décèlera une rupture à l'intérieur de l'Alexandrin, entrain enregistre initial soutenu, " tenir conseille ", des formes rythmiques valorisant, puis aussi diérèse. À la fin du vers, registre familier, affectif, en décalage avec la noblesse du personnage.

2. De là, on peut suspecter le personnage d'hypocrisie.

On peut reconnaître pour le lion une grande aisance à la parole. Il maîtrise de nombreuses formes de rhétorique : il manie l'ironie et une exagération amusée. (" appétit de glouton " , " force moutons " ).

Le dialogue interne à son discours (" Que m'avaient-ils fait ? Nulle offense. " ).

Il s'est aussi utiliser la dissimulation, par maîtrise de la longueur des vers. (" le berger " ).

Après cet aveu, il dissimule son audace par rappel de la loi générale.

 

Axe 3 : L'intervention du renard :

Elle est conforme à la tradition du personnage. Il dit un langage flatteur pour le roi. (" trop bon " , " scrupule " , " trop de délicatesse " ).

Les sonorités grinçantes entre assonances de " i " et allitérations de " s " et " r " (sifflantes et vibrantes), confèrent au propos plus d'habileté encore.

Les arguments sont simplistes. Il ne dit rien sur lui-même. Flatter lui permet de se faire oublier. Son habileté réside dans le " non-dit ".

 

Axe 4 : L'intervention de l'âne :

Les deux premières paroles se déroulent dans un climat apparemment serein, ouvert. L'âne, rassuré, parle franchement. C'est un personnage honnête : " L'âne vint à son tour, et dit : " J'ai souvenance ". On remarque qui il y a la même structure de présentation que pour le lion.

 

Cependant, le registre du vocabulaire nous introduit à la modestie : " venir à son tour ", et sur tout, on relèvera que le poète ici n'a pas recherché la rupture, mais au contraire, l'harmonie entre le personnage et sa parole. C'est un personnage : il parle comme il est, sans masque.

 

2)        La différence d'éloquence du Lion et de l'Ane :

a. La stratégie du Lion :

Persuader :

• Rappelle le côté tragique/dramatique : affirme son autorité, rappelle qu'il est le représentant de Dieu

• Ton solennel, grave : donne majesté ('Ciel, nos péchés cette infortune, se sacrifie, céleste courroux')

• Ton familier 'Mes chers amis' : se place au même niveau de ses sujets pour les amadouer (en décalage avec sa noblesse de là on peut le suspecter d'hypocrisie).

• Jeu avec les pronoms : le 'je' le remets sa place royale : justifie ses propos qu'on ne peut le contredire car c'est le roi ; le 'nous' lui donne un rôle de porte -parole : il agit pour collectivité ; le 'on' donne une vérité générale

• Modalisateurs (d'adhésion de l'énonciateur à l'énoncé) : 'je crois que, peut-être, je pense', donne sagesse, n'impose rien pour faire croire que le débat est ouvert.

• Examen de conscience : il donne une image habile, manipulatrice : 'dévoré force mouton même parfois berger' : ses péchés le rendent cruel, féroce, sans scrupules

• Exagération amusée. 'Appétit de glouton, force moutons'

• Manie ironie: 'me dévouerai donc/s'il le faut': sous-entend qu'il ne le fera pas et invite les courtisans à s'y opposer.

Convaincre :

• Discours construit logiquement : lg 15 (il expose la situation) lg 20 (il invite les autres) lg 24 (il fait propre confession) lg 29 (il invite les autres) lg 33. Marqué par des connecteurs

• Avoue lui-même, donne l'exemple pour confession des autres (avec impératifs).

• Argument d'autorité (lg 21-22) : donne appui à son discours en prenant pour référence un fait historique

• Le dialogue interne à son discours (" Que m'avaient-ils fait ? Nulle offense. " ).

 

 

b. L'intervention du Renard : Son habileté réside dans le "non-dit"

• On attend de lui un examen de conscience semblable, mais, en fin courtisan et conforme à la tradition du personnage, il s'en garde bien. Le renard se contente d'un éloge des plus flatteuses au Roi, par des expressions hyperboliques ('trop bon, scrupule, trop de délicatesse, leur fîtes beaucoup d'honneur').

• Sonorités grinçantes entre les assonances de i et les allitérations de s et r (sifflantes et vibrantes), confèrent au propos plus d'habileté encore.

• Arguments simplistes. il ne dit rien sur lui-même (absence 1ère personne), flatter lui permet de se faire oublier.

Remarque : "et flatteurs d'applaudir" : infinitif de narration, marque l'empressement des courtisans à suivre la règle du jeu : ils y ont intérêt !

c. L'échec de l'âne condamné d'avance :

• Par opposition à tous autres animaux cités, l'Âne n'est pas un prédateur. Psychologiquement naïf, il prend au sérieux le discours du Roi, ignore la règle du jeu des courtisans. Il est honnête, mais un peu ridicule dans son sérieux.

• Sa 1ère faute est de vouloir imiter les grands: "L'âne vint à son tour, et dit:" Il utilise la même structure de présentation du Lion.

• Mais absence de connecteurs : donc absence d'analyse de la situation, il se contente de raconter les faits d'un souvenir : naïveté

• Il se rend lui-même coupable (lg 54, d'avoir été tenté par le Diable)

• L'allusion au Diable et le pré de moines (les plus gros propriétaires fonciers de l'époque) ainsi que l'idée de gourmandise, intensifie sa faute du fait que ce soit le Ciel qui se venge, donc c'est lui le coupable.

• Ses paroles se déroulent dans climat apparemment serein, ouvert. L'âne, rassuré et naïf, parle franchement.

• La Fontaine ici n'a pas recherché de rupture, mais une harmonie entre le personnage et sa parole. L'âne parle comme il est, sans masque.

• Surprise : réaction commune et immédiate de la foule: "à ces mots on cria haro". Le bouc émissaire est trouvé, (même empressement et unanimité qu'au vers 43)

==>      Celui qui va gagne, c'est le plus fort : celui qui a tout calculé, analysé, 'celui qui a force d'esprit' et 'pouvoir de parole

Que dénonce La Fontaine dans ce texte et par quels moyens ?

I)            Une critique de la justice qui prend la forme d’une fable.

1)    Versification

2)   Texte narratif, un récit

3)   Simplicité de la fable (accessible à tous) «  apologue »

 

II)         Convaincre le lecteur

1)    Débat entre les personnages : discours du lion en opposition à celui de l’âne.

2)   Analyse de la morale

3)   Du particulier à l’universel (cas simple => critique de la justice)

 

 

D’où vient l’extraordinaire réussite de cette fable ?

 

I)            Apologue

II)         Critique de la justice et du pouvoir

 

Comment cette fable permet-elle la dénonciation des puissants ?

 

I)            Apologue

II)         Discours du lion en opposition à celui de l’âne

 

Comment la critique est-elle menée dans cet apologue ?

 

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Agathe

Professeur de langues dans le secondaire, je partage avec vous mes cours de linguistique !