Chapitres
L’auteur : Théophile Gautier
Théophile Gautier est né en 1811 et mort en 1872.
Initialement destiné à une carrière dans la peinture, c’est sa rencontre avec Victor Hugo lorsqu’il avait 18 ans qui va diriger sa vie professionnelle dans une autre direction : celle de la littérature.
En effet, c’est avec le genre du conte fantastique que Théophile Gautier commença à se faire connaître. Il débuta par La cafetière (1831), puis poursuivit au fil de sa carrière avec des nouvelles telles que La morte amoureuse (1836), Arria Marcella (1852), ou encore Spirite (1865). Une production littéraire que Théophile Gautier a notamment fait connaître grâce à la presse, ayant beaucoup publié sous forme de romans feuilletons, dans les journaux tels que le Moniteur Universel ou La Chronique de Paris.
Pourtant, au départ ce n’est pas un conte fantastique que Théophile Gautier avait écrit et même publié. Avant La cafetière en 1831, il publia effectivement un recueil de poèmes, à seulement 19 ans en 1830. Mais le contexte des 30 Glorieuses et, plus précisément encore celui du jour des barricades, fit que cette publication passa inaperçue.
Cependant, Théophile Gautier n’abandonna pas sa passion pour la poésie. En 1938 il publie La Comédie de la Mort, un recueil de poèmes dans lequel il dresse un portrait éminemment poétique du spectre de la mort. Ce seront ensuite ses voyages qui influenceront ses vers. Cela se ressent notamment dans son recueil España ou encore Émaux et Camées, son recueil sans doute le plus célèbre, précurseur du mouvement du Parnasse.
Car en effet, l’un des grands points de sa carrière fut justement le développement de ce nouveau mouvement littéraire : le Parnasse. Un mouvement poétique né durant la seconde moitié du XIXème siècle, et dont la célèbre formule de Théophile Gautier, « l’art pour l’art », a été retenue comme slogan. Il s’agissait, au contraire du lyrisme romantique, de ne se focaliser que sur l’art, que sur le beau, et d’exclure tout sentiment personnel. Une conception que Théophile Gautier développa notamment dans la préface de son premier grand roman épistolaire ; Mademoiselle de Maupin (1835).
Notons aussi que Théophile Gautier ne quitta jamais totalement le monde de la peinture. Au contraire, il fut un critique d’art très respecté, et fut même élu en 1862 président de la Société nationale des Beaux-Arts.
Cependant, c’est ici de son roman Le Capitaine Fracasse dont nous allons parler.
Histoire du Capitaine Fracasse
Théophile Gautier écrivit et publia ce roman en 1863, à un temps où sa renommée était donc déjà faite, et où le succès était déjà au rendez-vous. Or ce roman a consolidé cette réussite, puisqu’il fut très apprécié par ses contemporains.
Il s’agit au départ d’un pastiche du célèbre Roman comique de Scarron, lui aussi axé sur l’histoire d’une troupe de comédiens. Cela dit, si Théophile Gautier s’en inspire, il ne présente pas en soi une copie de cette œuvre. Elle s’inscrit plutôt dans sa lignée, mais s’en différencie nettement.
Son roman entre d’abord dans la catégorie dite des romans « de cape et d’épée ». Il est vrai que le jeune baron de Sigognac multiplie les aventures, quasi-chevaleresques. Il fait acte de bravoure, agit pour des causes justes et sauve la troupe à de nombreuses reprises. Emplie de retournements de situations et d’effets de suspens assez simples (inspirés de la commedia dell’arte), cette œuvre fut d’ailleurs d’abord publiée sous la forme de feuilletons dans la presse, afin d’accroître le plaisir des lecteurs.
Mais ce qui fait avant toute chose la singularité de ce roman, c’est l’écriture de Théophile Gautier. C’est un roman d’aventures certes, mais les descriptions y sont très nombreuses et savamment orchestrées. Quant aux dialogues, la beauté de la langue déployée fait presque penser au courant littéraire dit de la préciosité.
Loin d’aspirer à un témoignage strictement réaliste de son temps, c’est la fantaisie qui domine dans Le Capitaine Fracasse. Le critique Paolo Tortenese conseille ainsi de lire ce roman comme « une épopée humoristique de la fiction ».
Personnages principaux
Le baron de Sigognac Jeune baron désargenté, sa vie change complètement suite à sa rencontre avec des comédiens, dont il décide d'intégrer la troupe sous le nom de Capitaine Fracasse. Il tombe notamment amoureux d'Isabelle. Isabelle C'est l'une des comédiennes de la troupe. Elle et le baron partagent un amour réciproque. Le duc de Vallombreuse Jeune duc fortuné, il se place immédiatement comme rival du baron de Sigognac, cherchant à conquérir Isabelle par tous les moyens, ce jusqu'à l'enlever. Le prince de Vallombreuse Père du duc, celui-ci apparaît vers la fin du roman. Il dévoilera à Isabelle le secret de ses origines. La troupe Les comédiens qui la composent ont tous un caractère très marqué. Scapin en est le chef. Suivent notamment Chiquita, Zerbine, Matador, et Léandre.
Résumé du Capitaine Fracasse
L’action se situe entre 1637 et 1643, à la fin du règne de Louis XIII.
Sigognac : de baron à comédien
Le roman commence par dépeindre le quotidien du baron de Sigognac, qui s’ennuie profondément dans son grand château en ruine situé en Gascogne. Il est désargenté et a pour seule compagnie un serviteur fidèle ; Pierre, et ses animaux. Pour résumer, il est étreint par le malheur. Même sa description physique va en ce sens : « ses moustaches, au lieu de se retrousser gaillardement en crocs, portaient la pointe basse et semblaient pleurer auprès de sa bouche triste ».
Une nuit de tempête, une troupe de comédiens qui fait route pour Paris dans l’espoir d’acquérir l’aide du roi, trouve refuge dans son domaine. Ils font renaitre la joie et la vie dans son château le temps d’une nuit. Leurs conversations sont en effet très animées, car ces comédiens ont tous un caractère bien trempé. Scapin (le chef de la troupe), Zerbine, Léandre, Matamore… Cette rencontre va alors inspirer Sigognac. Il en profite en effet pour se lancer dans une nouvelle aventure en décidant de faire route avec eux dès le lendemain.
Le Capitaine Fracasse, amoureux
Une quête d’aventures contre l’ennui, mais une quête également née d’un coup de cœur pour l’une des comédiennes : la jeune et jolie Isabelle. Une femme dont les origines sont assez mystérieuses, puisque sachant seulement que sa mère, une comédienne reconnue, l’avait eue d’une liaison avec un noble, dont l’identité lui est en revanche toujours restée inconnue.
Or l’un des comédiens de la troupe – Matamore - décède, ce qui donne au baron l’occasion d’intégrer la troupe en tant que comédien. Une intégration qui prend acte lorsque Sigognac fait le choix d’un nouveau patronyme : comédien, il s’appellera Capitaine Fracasse. Une situation qu’il prend très à cœur, jouant le rôle de Capitan à chaque représentation de la troupe, qui se déplace de ville en ville. Il démontre ainsi progressivement ses talents pour le métier, comme sa facilité à enchaîner les belles répliques.
La promesse de Chiquita
Entre temps, Chiquita (l’une des comédiennes) repère le collier d’Isabelle et en parle à son ami Agostin, un brigand qui tenta de voler la troupe. Isabelle décide alors de lui donner son collier (dont les perles sont fausses) en échange d’une promesse : Chiquita lui affirme solennellement qu’elle sera toujours de son côté.
La rencontre d’un rival de taille : le duc de Vallombreuse
Plus tard, pendant leur voyage vers Paris, la troupe fait halte dans une auberge. S’y trouve malheureusement le duc de Vallombreuse ; un jeune homme fortuné, beau, et arrogant. Dès qu’il aperçoit Isabelle, il s’en éprend. Pourtant Isabelle est elle-même éprise de Sigognac, même si elle refuse de l’épouser, ne souhaitant pas que cela ait des conséquences néfastes sur son titre de baron. Commence alors une lutte sans merci entre Sigognac et Vallombreuse, qui la convoitent tous deux. Le duc envoie ses spadassins attaquer Sigognac mais il est pris à son propre piège car ses hommes perdent ce combat. Le duc apprend ensuite le véritable statut social de Sigognac. Il leur faut un combat noble. Le marquis de Bruyères, un ami de Sigognac, lui organise alors un duel avec le duc : c’est Sigognac qui le remporte, à la grande fureur de Vallombreuse.
L’enlèvement d’Isabelle
Un peu plus tard, jaloux et furieux, le duc enlève Isabelle. Scapin et le baron partent alors à sa recherche. Chiquita, qui était parmi les ravisseurs, se place en réalité du côté d’Isabelle et tente de l’aider à s'enfuir. Mais le duc emmène Isabelle dans le château de son père, le prince de Vallombreuse. Une action dont il ne profitera pas car, très vite, Sigognac le retrouve et le blesse.
La révélation
Lorsque revient son père, prévenu par Chiquita, il reconnaît la bague d'Isabelle. Une bague d’améthyste qui lui venait de sa propre mère, Cornélia. Or le prince reconnaît cette bague, car il l’avait justement donné à Cornélia, une comédienne dont il était tombé amoureux 20 ans auparavant. Isabelle apprend ainsi que le prince est son père et que, par conséquent, le duc est son frère !
Un dénouement heureux
Ce dernier cesse alors de tenter de séduire Isabelle. Elle et le baron de Sigognac peuvent célébrer leur mariage. Après cela, Isabelle fait rénover le château de Sigognac dans lequel ils partent vivre. Leur quotidien est donc bien loin de la triste vie que menait au départ le baron de Sigognac. Isabelle a fait renaître la beauté des lieux. La fin est même encore plus heureuse que cela pour les deux époux car, en enterrant son chat qui vient de mourir le baron découvre un trésor, ce qui les rend très riches.
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tres long a lire mais bien décris
Anae
. « Mais le contexte des 30 Glorieuses et, plus précisément encore celui du jour des barricades, fit que cette publication passa inaperçue ». des 3 glorieuses, les 30 glorieuses évoquent la prospérité économique d’après la seconde guerre mondiale, avant le choc pétrolier.
je trouve que c’est splenduliçasement entousiasme pour la preparation de l ete
Un roman de mes années collège. 40 ans après avoir lu cette œuvre, je n’ai toujours pas oublié les noms des personnages…
Simplement artistique…