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C'est parti

La fable

La Cour du Lion

1    Sa Majesté Lionne un jour voulut connaître De quelles nations le Ciel l'avait fait maître. Il manda donc par députés Ses vassaux de toute nature, 5    Envoyant de tous les côtés Une circulaire écriture, Avec son sceau. L'écrit portait Qu'un mois durant le Roi tiendrait Cour plénière, dont l'ouverture 10  Devait être un fort grand festin, Suivi des tours de Fagotin. Par ce trait de magnificence Le Prince à ses sujets étalait sa puissance. En son Louvre il les invita. 15  Quel Louvre ! Un vrai charnier, dont l'odeur se porta D'abord au nez des gens. L'Ours boucha sa narine : Il se fût bien passé de faire cette mine, Sa grimace déplut. Le Monarque irrité L'envoya chez Pluton faire le dégoûté. 20  Le Singe approuva fort cette sévérité, Et flatteur excessif il loua la colère Et la griffe du Prince, et l'antre, et cette odeur : Il n'était ambre, il n'était fleur, Qui ne fût ail au prix. Sa sotte flatterie 25 Eut un mauvais succès, et fut encore punie. Ce Monseigneur du Lion-là Fut parent de Caligula. Le Renard étant proche : Or çà, lui dit le Sire, Que sens-tu ? Dis-le-moi : parle sans déguiser. 30  L'autre aussitôt de s'excuser, Alléguant un grand rhume : il ne pouvait que dire Sans odorat ; bref, il s'en tire. Ceci vous sert d'enseignement : Ne soyez à la cour, si vous voulez y plaire, 35 Ni fade adulateur, ni parleur trop sincère, Et tâchez quelquefois de répondre en Normand.

Jean de La Fontaine, Livre VII

Qui est l'auteur de la fable des Deux Coqs ?
Jean de la Fontaine, auteur des Fables

Méthode du commentaire composé en poésie

Avant la lecture

Étude du paratexte

Il faut étudier le paratexte, c'est-à-dire le titre, de l'auteur, de la date, etc. Ces informations doivent être recoupées avec vos connaissances émanant du cours (courant littéraire, poète, recueil, etc.). Le titre engage également vers des attentes. Il donne des indices sur la nature du poème que le lecteur s'apprête à lire. En poésie, la forme est décisive : regarder le texte « de loin » permet d'avoir déjà une idée de la démarche du poète :

  • Vers, strophes ?
  • Si vers : vers réguliers, vers libres ?
  • Si vers réguliers : quel type de rimes ?
  • Le nombre de strophes

Pour la lecture

Nous vous conseillons de lire le poème plusieurs fois, avec un stylo à la main qui vous permettra de noter ou souligner une découverte, une idée. 1ère lecture :

  • Identifier le thème général du poème
  • Identifier le registre : comique ? pathétique ? lyrique ? etc.
  • Identifier les procédés d'écriture pour diffuser le sentiment du registre choisi : l'exclamation ? La diérèse ? etc.

2ème lecture :

  • Dégager le champ lexical
  • Place des mots : un mot au début du vers n'a pas la même valeur qu'un mot placé en fin de vers
  • Déceler les figures de style (généralement très nombreuses dans un poème)
  • Travail sur les rimes : lien entre des mots qui riment, rimes riches ou faibles, etc.
  • Analyse du rythme avec les règles de métriques

En filigrane, vous devez garder cette question en tête pour l'analyse des procédés d'écriture : comme le poète diffuse-t-il son thème général et comment fait-il ressentir au lecteur ses émotions ?

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Rédaction du commentaire

Partie du commentaireViséeInformations indispensablesÉcueils à éviter
Introduction- Présenter et situer le poète dans l'histoire de la littérature
- Présenter et situer le poème dans le recueil
- Présenter le projet de lecture (= annonce de la problématique)
- Présenter le plan (généralement, deux axes)
- Renseignements brefs sur l'auteur
- Localisation poème dans le recueil (début ? Milieu ? Fin ? Quelle partie du recueil ?)
- Problématique (En quoi… ? Dans quelle mesure… ?)
- Les axes de réflexions
- Ne pas problématiser
- Utiliser des formules trop lourdes pour la présentation de l'auteur
Développement- Expliquer le poème le plus exhaustivement possible
- Argumenter pour justifier ses interprétations (le commentaire composé est un texte argumentatif)
- Etude de la forme (champs lexicaux, figures de styles, rimes, métrique, etc.)
- Etude du fond (ne jamais perdre de vue le fond)
- Les transitions entre chaque idée/partie
- Construire le plan sur l'opposition fond/forme : chacune des parties doit contenir des deux
- Suivre le déroulement du poème, raconter l'histoire, paraphraser
- Ne pas commenter les citations utilisées
Conclusion- Dresser le bilan
- Exprimer clairement ses conclusions
- Elargir ses réflexions par une ouverture (lien avec un autre poème, un autre poète ? etc.)
- Les conclusions de l'argumentation- Répéter simplement ce qui a précédé

Ici, nous détaillerons par l'italique ou par titre les différents moments du développement, mais ils ne sont normalement pas à signaler. De même, il ne doit pas figurer de tableaux dans votre commentaire composé. Les listes à puces sont également à éviter, tout spécialement pour l'annonce du plan.

En outre, nous visons ici à une exhaustivité de l'analyse. Vos commentaires composés ne doivent pas être aussi longs que celui ici donné en exemple ; vous manquerez dans tous les cas de temps pour écrire autant !

Commentaire composé

Introduction

Les Fables sont écrites par La Fontaine en 1678. Il publiera deux recueils de fables qui seront divisés en livres, dédié au dauphin, fils de Louis XIV. Dans son œuvre, La Fontaine fait une critique sociale et universelle de l’homme à travers les animaux, ce qui lui permet d’éviter la censure.
La fable qui nous occupe ici s'intitule La cour du lion, extraite du livre VII du deuxième recueil. Il y peint la cour et ses courtisans et donne des conseils sur le comportement à avoir auprès de Louis XIV.
A qui La fontaine destinait-il ses fables ?
Louis XIV and His Family, Nicolas de Largillierre, 1710
Problématique
Comment La Fontaine use-t-il de procédés stylistiques propres à la fable pour critiquer la cour et ses coutumes ?
Annonce des axes
Nous verrons dans un premier temps comment La Fontaine utilise la métaphore pour représenter la cour du Roi ; dans un second temps, il s'agira de comprendre comment l'ironie et le comique servent sa critique.
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Développement

Une métaphore de la cour...

La figure de style souveraine de la fable est la métaphoreLa Cour du Lion n'y déroge pas : d'emblée, La Fontaine nous présente « Sa Majesté Lionne ». Il s'agit bien de la métaphore éprouvée du lion comme roi des animaux et, ainsi, le Roi des Hommes. On notera l'utilisation de l'alexandrin pour ajouter à la grandeur. Pour s'en assurer un peu plus, dès le deuxième vers, il y a une référence au droit divin, principe fidèle d'élection dans le régime de royauté : c'est bien « le Ciel » qui l'a fait « maître » des « nations ». De fait, si l'on parle ici d'animaux, les références aux lois et aux faits humains sont nombreuses. Il y a ainsi un vocabulaire, que l'on peut classer par nature, qui invite à la transposition :

  • les lieux : « nations » vers 2, « Cour » vers 9, « Louvre » vers 14 et 15
  • les personnages : « députés » vers 3, « vassaux » vers 4, « Prince » et « sujets » vers 13, « gens » vers 16, « Monarque » vers 18, « Sire » vers 28
  • les objets : « circulaire écriture » vers 6, « sceau » vers 7

On remarque d'ailleurs, en relevant ces occurrences, la partition de la fable :

  • vers 1 à 14 : l'invitation du Lion au festin, où apparaissent la majorité des champs lexicaux relevés
  • vers 15 à 32 : les faces-à-faces du lion avec trois animaux
  • vers 33 à 36 : la morale, où le mot « cour » fait référence à la vraie cour du roi et où la métaphore se dévoile explicitement

La première partie a donc vocation à faire du lion l'égal du Roi dans le domaine des animaux. La Fontaine montre d'ailleurs la toute-puissance du vouloir du roi, à qui l'on obéit, en utilisant des champs lexicaux spécifiques :

  • celui du désir : « voulu savoir » au vers 1, « invita » au vers 14, « déplu » et « irrité » au vers 18
  • celui du pouvoir : « fait maître » vers 2, « manda » au vers 3, les possessifs « ses » et « son », l'adverbe « tout » dans « toute nature » au vers 4, « puissance » vers 13, « punie » au vers 25, les impératifs du vers 29
A quoi correspond la métaphore du lion ?
A Lion Attacking a Horse, George Stubbs, 1762

Une fois cela acquis, il s'agit pour La Fontaine de montrer comment fonctionne la relation Roi/Courtisans, à la cour. D'abord, le roi et l'ours : pour un seul geste, sa « grimace », l'ours est envoyé aux Enfers (dont Pluton est le dieu, dans la mythologie romaine). Le lion le tue parce qu'il n'a pas agi conformément à la bienséance : on ne montre pas son déplaisir devant le Roi ! Mais l'attitude inverse est tout aussi dangereuse, comme le découvre à ses dépens le singe. L'expression « Qui ne fut ail au prix » signifie une inversion des valeurs, où l'ambre et la fleur couteraient le même prix que l'ail (la mauvaise odeur vaudrait la bonne). Il est puni pour son zèle trop visible : on ne se moque pas impunément du roi, flatterie ou non ! Seul le renard s'en tire sans dommage, parce qu'il est rusé. On remarque d'abord l'impératif qu'utilise le roi, signe de sa majesté : « Que sens-tu ? Dis-le-moi : parle sans déguiser. » Et il s'en tire sans dommage en « déguisant » justement. Enrhumé, il ne peut rien « dire », et s'en « tire ». On pourra noter que les animaux mis en scène ici répondent à des archétypes courants dans la fable. Ainsi :

  • l'ours est maladroit et lourd
  • le singe flatte et ment 
  • le renard est rusé
  • le lion représente l’autorité, la puissance, la tyrannie, la violence

Car si les courtisans sont critiqués, le lion (et donc, le Roi) n'est pas en reste. La Fontaine le dépeint comme vaniteux (« de quelles nations le Ciel l’avait fait maître », il est le seul à parler librement (il est le seul à parler à partir du discours direct) ; il est aussi violent et colérique, comme le montre les châtiments infligés à ceux qui ne lui ont pas plu. La morale, comme nous l'avons rapidement évoqué, explicite la métaphore filée de la fable. La Fontaine prend à parti ses lecteurs en s'adressant directement à eux, par l'utilisation du pronom personnel « vous » et les impératifs à la seconde personne du pluriel comme « soyez » et « tâchez ». Au vers 35, le « fade adulateur » fait ainsi référence à l'ours et à son sort, tandis que « le parleur trop sincère » connaîtra la même issue que le singe. Toute la fable a ainsi vocation à être un « enseignement » pour les courtisans. Aussi la morale est-elle une leçon de prudence et de mesure (comme le montre l'utilisation du « ni... ni... »). Transition Mais outre la simple métaphore, La Fontaine use de l'ironie et, plus largement, d'humour pour adoucir la critique contenue dans son message. C'est là mettre en jeu d'autres figures de style pour servir son argumentation.

...Nimbée d'ironie

Formellement, l'utilisation des vers rend une impression vivace et légère :

  • La première partie, hormis le vers 1, est en octosyllabes, ce qui correspond mieux au récit
  • l'irrégularité de rimes sert leur fantaisie
  • les enjambements (« dont l’ouverture / Devait être un fort grand festin ») et les rejets (« Alléguant un grand rhume ; il ne pouvait que dire / Sans odorat ») rendent la lecture rythmée

Voilà comment le rythme rend la fable plaisante. Mais La Fontaine regorge de procédés pour ajouter à la légéreté apparente de son propos. La première des figures de style que l'on peut relever – sans considérer la métaphore dont nous avons déjà largement parlé – est l'amplification, aidée des termes typiques : « un mois durant » au vers 8, « fort grand festin » au vers 10. On notera aussi que la réception prévoit « des tours de Fagotin ». Le Fagotin est, selon la définition du CNRTL, au sens propre, un « singe accoutré que l'on montrait dans les foires » et, au sens figuré, un « bouffon, mauvais plaisant ». Ce vers annonce de fait l'artifice de la cour qui va suivre en même temps que l'aspect comique qui s'y trouve. L'amplification du début est tournée en dérision au vers 12 par l'utilisation du mot « magnificence » dont les définitions selon Le Larousse sont : « 1/ Qualité de ce qui est magnifique. 2/ Disposition à dépenser sans compter » et ce qui va suivre. En effet, malgré la puissance financière du lion, son « Louvre » n'a rien de magnifique. La répétition du mot « Louvre » au vers 15 est également un procédé comique, puisque contenue dans une interjection : « Quel Louvre ! », comme on dirait « Et quel cadeau ! ». En outre, de manière burlesque, La Fontaine use de l'alexandrin, le vers noble par excellence, pour parler de la puanteur de la cour du lion. C'est en effet un « vrai charnier », où l'on imagine cadavres et squelettes, restes des repas de sa Majesté. L'auteur fait porter le signe de ce désordre sur l'odeur. On peut s'interroger sur le sens métaphorique de cette puanteur. La Cour serait ainsi un lieu où l'odeur des festins passés serait insupportable ; festins où sont rassemblés tous les courtisans qui flattent artificiellement le Roi.

Bal à la cour d’Henri III, Anonyme, 1580

L'ironie est également présente dans les vers 23 et 24 où La Fontaine fait de l'ail l'égal de l'ambre ou de la fleur. Mais il intervient pour qualifier cette comparaison de « sotte » (vers 25) et utilise un oxymore pour décrire l'issue : « mauvais succès ». Il meurt alors. Quand vient le tour du renard, c'est la ruse qui sauve. Il argue d'un rhume pour éviter de répondre ; et c'est le paraître qui le sauve, en désobéissant au lion qui n'y voit que du feu, malgré son injonction à ne « pas déguiser ». Ainsi, si comme nous l'avons dit tout à l'heure, la morale engage à être mesuré, il faut dire aussi que le récit prône le mensonge et la dissimulation : dans une cour de roi tout-puissant, les courtisans sont enfermés par les bonnes volontés du souverain... Cette morale elle-même se termine sur une note comique, lorsque La Fontaine utilise l'expression « répondre en Normand » qui signifie répondre évasivement ou avec ambiguïté. User d'un cliché, sur la base d'une expression, profite toujours de l'effet comique de la moquerie dans l'imaginaire collectif. L'adverbe « quelquefois » lui-même sert la plaisanterie : on peut se demander si ce n'est pas là un euphémisme, et qu'il ne faille pas toujours répondre en Normand...

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Conclusion

La Fontaine, à travers ses fables, a marqué le 17ème siècle. Il critique la cour et surtout Louis XIV, qui est représenté par le lion qui symbolise la brutalité. Il tire de ses fables une morale qui est valable aussi bien au 17ème siècle qu’à notre époque. Cette dénonciation n’est pas violente. En revanche au 18ème siècle, les philosophes vont blâmer le système plus violemment. L’utilisation des animaux dans ses œuvres permet à La Fontaine de ne pas être censuré. La leçon que l’on peut tirer de cette fable est valable même à notre époque. C’est une leçon de sagesse et de prudence. Il faut savoir mesurer ses paroles et ses actes. Il vaut mieux dire des choses que les gens veulent entendre. La Fontaine veut dire que certaines qualités peuvent devenir des défauts, comme la sincérité. Il faut donc savoir s’adapter à la situation. Ouverture Comme dans de nombreuses autres fables, les animaux anthropomorphes, tout en permettant à La Fontaine d’éviter la censure, sont d’utiles outils pour « instruire et plaire », comme il l’écrit dans la morale de la fable « Le pâtre et le lion » (livre VI).

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Nathan

Ancien étudiant de classe préparatoire b/l (que je recommande à tous les élèves avides de savoir, qui nous lisent ici) et passionné par la littérature, me voilà maintenant auto-entrepreneur pour mêler des activités professionnelles concrètes au sein du monde de l'entreprise, et étudiant en Master de Littératures Comparées pour garder les pieds dans le rêve des mots.