Chapitres
- 01. Contexte
- 02. Les personnages
- 03. Résumé
- 04. Réception et critique
Contexte
1668, année charnière pour la France. Après avoir pris possession de la Franche-Comté et signé le traité d'Aix-la-Chapelle, la France connaît ses heures de gloire. Louis XIV, de retour au pays, souhaite célébrer cela avec sa cour en organisant une grande fête à Versailles, le « Grand Divertissement royal ». Pour honorer comme il se doit le roi, Molière a conçu une pièce comique et musicale, dans laquelle il jouerait le rôle principal : celui de George Dandin. Accompagnée par la musique de Jean-Baptiste Lully, la pièce fut jouée pour la première fois devant Louis XIV le 18 Juillet 1668 à Versailles et présentée au public le 9 novembre 1668 sur la scène du Théâtre du Palais Royal.
1666 | Le Misanthrope ou l'Altrabilaire amoureux |
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1669 | Tartuffe ou l'Imposteur |
1671 | Les Fourberies de Scapin |
1672 | Les Femmes savantes |
1673 | Le Malade imaginaire |
Les personnages
- George Dandin : riche paysan, mari d'Angélique
- Angélique : femme de Dandin et fille des Sotenville
- Clitandre : amoureux d’Angélique et seigneur d’un pays voisin
- Claudine : suivante d’Angélique
- Monsieur et Madame de Sotenville : nobles campagnards parents d’Angélique
- Lubin : paysan servant Clitandre
- Colin : valet de George Dandin
Résumé
Cette comédie-ballet en trois actes n'est pas la plus connue de Molière. Il faut dire que la comédie-ballet est un genre encore peu connu : Molière présente une pièce de théâtre qui est accompagnée par la musique de Lully. Plusieurs intermèdes musicaux (chants et danses) animent la pièce. Mais à cette comédie-ballet s'ajoute le genre de la farce avec une attention particulière portée au comique à outrance et aux blagues égrillardes.
Acte I
Hé bien, George Dandin, vous voyez de quel air votre femme vous traite. Voilà ce que c'est d'avoir voulu épouser une demoiselle : l'on vous accommode de toutes pièces, sans que vous puissiez vous venger, et la gentilhommerie vous tient les bras liés. L'égalité de condition laisse du moins à l'honneur d'un mari liberté de ressentiment, et si c'était une paysanne, vous auriez maintenant toutes vos coudées franches à vous en faire la justice à bons coups de bâton. Mais vous avez voulu tâter de la noblesse, et il vous ennuyait d'être maître chez vous. Ah ! J'enrage de tout mon coeur, et je me donnerais volontiers des soufflets. (...). Il me faut de ce pas aller faire mes plaintes au père et à la mère, et les rendre témoins, à telle fin que de raison, des sujets de chagrin et de ressentiment que leur fille me donne.
Monologue de George Dandin, Acte I, scène III
George Dandin est un paysan qui a fait fortune et s'est marié avec Angélique, une jeune fille issue de la petite noblesse. Malheureux de cette union, George Dandin n'est pas au bout de ses peines lorsqu'il apprend par Lubin, un paysan servant Clitandre, que le seigneur de la région, Clintandre, a fait livrer un message de sa part à la belle Angélique. Agacé par cette nouvelle, George décide d'aller signaler ce malheureux événement aux parents d'Angélique, les Sotenville. Or ces derniers ne conçoivent pas que leur fille Angélique puisse nuire à leur honneur et croient dur comme fer aux explications d'Angélique et de Clintandre qui avouent n'avoir commis aucun écart. Les Sotenville réclament des excuses à George qui se voit contraint de demander pardon à Clintandre pour l'avoir pensé coupable.
Acte II
Oh ! Les Dandins s’y accoutumeront s’ils veulent. Car pour moi, je vous déclare que mon dessein n’est pas de renoncer au monde, et de m’enterrer toute vive dans un mari. Comment ? Parce qu’un homme s’avise de nous épouser, il faut d’abord que toutes choses soient finies pour nous, et que nous rompions tout commerce avec les vivants ? C’est une chose merveilleuse que cette tyrannie de Messieurs les maris, et je les trouve bons de vouloir qu’on soit morte à tous les divertissements, et qu’on ne vive que pour eux. Je me moque de cela, et ne veux point mourir si jeune.
Angélique à Georges Dandin, Acte II, scène 2
Cet acte s'ouvre sur l'aveu des sentiments de Lubin pour Claudine, qui souhaite que cette dernière le prenne pour mari. Mais la raison principale de la présence de Lubin est qu'il vient apporter à Angélique un nouveau message de la part de Clitandre. Celle-ci est prise à partie par son mari, George, qui ne cesse de lui rappeler le comportement qu'elle devrait avoir en tant qu'épouse. Mais la jeune femme, qui avoue avoir été marié contre sa volonté, n'entend pas se laisser sermonner par son époux et lui répond avec la plus grande franchise qu'elle n'a jamais voulu être avec lui et qu'il ne lui plaît pas. Angélique accepte le rendez-vous avec Clitandre et le fait entrer avec la complicité de sa servante, Claudine. Lubin confesse à George ce qu'il vient de se passer et George ne tarde pas à vouloir se venger. Il espère que, cette fois, les parents d'Angélique seront témoins de l'indélicatesse de leur fille. C'était sans compter sur Claudine qui, ayant vu les parents se méfier, avertit Angélique et Clitandre. La jeune femme feint d'être ennuyée par Clitandre, un malheureux venu l'importuner. Les parents se résolvent à croire en la bonne foi de leur fille et accusent une nouvelle fois George d'avoir voulu les tromper.
Acte III
Ah ! Je le quitte maintenant, et je n'y vois plus de remède, lorsqu'on a, comme moi épousé une méchante femme, le meilleur parti qu'on puisse prendre, c'est de s'aller jeter dans l'eau la tête la première.
Monologue de Georges Dandin, Acte III, scène VIII
La nuit est tombée : Clitandre et Lubin attendent patiemment qu'Angélique et Claudine sortent les retrouver. George, ayant entendu son épouse sortir du domicile, décide de la suivre. Dans l'obscurité, Lubin ne parvient pas à repérer les visages et confond George avec Claudine. Il lui avoue qu'Angélique a rendez-vous avec Clitandre... George se dépêche d'envoyer Colin avertir les Sotenville pour qu'ils assistent à cette scène. Alors qu'Angélique souhaite rentrer dans le domicile, George refuse de lui ouvrir la porte. Face à ce refus, Angélique lui fait comprendre que si elle est retrouvée morte, il sera le premier soupçonné ! Elle simule alors sa mort et fait mine de se poignarder. Inquiet, George décide d'aller voir ce qu'il en est vraiment. Mais Angélique et Claudine profite de ce moment d'inattention pour retourner dans la maison et enfermer George dehors. Quand les Sotenville arrivent enfin, leur fille accuse à tort George d'être ivre et de l'avoir laissé seule à la maison. George se rend bel et bien compte de l'erreur qu'il a fait en épousant Angélique et songe sérieusement à mettre un terme à sa vie...
Réception et critique
La pièce de Molière a suscité bien des réactions, notamment du côté des intellectuels :
- Rousseau : fervent contestataire des pièces de Molière, Rousseau s'indigne une nouvelle fois après la représentation de George Dandin. Il s'exprime au sujet de Molière et sa comédie-ballet en ces termes :
Voyez comment, pour multiplier ses plaisanteries, cet homme trouble tout l’ordre de la société ; avec quel scandale il renverse tous les rapports les plus sacrés sur lesquels elle est fondée ; comment il tourne en dérision les respectables droits des pères sur leurs enfants, des maris sur leurs femmes, des maîtres sur leurs serviteurs ! Il fait rire, il est vrai, et n’en devient que plus coupable, en forçant par un charme invincible les sages mêmes de se prêter à des railleries qui devraient attirer leur indignation. J’entends dire qu’il attaque les vices : mais je voudrais bien que l’on comparât ceux qu’il attaque avec ceux qu’il favorise... Quel est le plus criminel d’un paysan assez fou pour épouser une demoiselle, ou d’une femme qui cherche à déshonorer son époux ? Que penser d’une pièce où le parterre applaudit à l’infidélité, au mensonge, à l’impudence de celle-ci, et rit de la bêtise du manant puni ?
Rousseau, À Monsieur d'Alembert.
- La Harpe : s'il ne rejoint pas la radicalité des propos de Rousseau, La Harpe s'indigne également du mauvais comportement d'Angélique qui n'est pas digne, selon lui, de celui d'une jeune épouse.
- Voltaire : l'auteur de Candide est plus mesuré dans ses propos. Il pense simplement que si Angélique agit d'une telle manière, c'est de la faute de son époux. Il n'aurait jamais du épouser cette jeune femme avant de la connaître... Le blâme lui revient !
Mais le public a également était assez retissant envers cette pièce qui n'aura été jouée qu'une dizaine de fois avant de tomber peu à peu dans l'oubli. Aujourd'hui, lorsque la pièce est reprise, elle est généralement mise en scène sous forme de tragédie et moins de comédie. On accentue le malheur de George, qui se trouve être condamné à revivre le même châtiment encore et encore, à l'image du malheureux Sisyphe...
La pièce a l'avantage de se lire rapidement et facilement, on vous invite donc à prendre une petite heure de votre temps pour rentrer pleinement dans l'univers comico-tragique de George Dandin !
Si vous désirez une aide personnalisée, contactez dès maintenant l’un de nos professeurs !
bonjour j’ai un abécédaire a faire en français mais il le manque 4 mots important de la scène
Bonjour, j’ai ce livre à lire et il faut que je fasse le portrait physique et moral de George Dandin. Est-ce que quelqu’un pourrait m’aider à trouver dans le livre quelques passages ou George Dandin est présenté aussi bien physiquement que moralement s’il vous plait ?
Merci d’avance
Bonjour, nous ne faisons pas les devoirs des élèves mais n’hésitez pas à prendre un cours avec un de nos professeurs si vous désirez de l’aide personnalisée 🙂
Bonjour, pourriez-vous m’aider à trouver des figures de style dans l’acte 1 scène 2 en vue d’un commentaire littéraire sur le stratagème. Merci 😉
Bonjour je n’arrive pas à trouver la scène 4 partout
Bonjour ! La scène 4 de l’acte 1 ? Que souhaitez-vous savoir à son sujet exactement ?
Bonne journée !
Pouvez vous me faire mon controle