Roman écrit par Emile Zola, publié en 1885, treizième tome des Rougon-Macquart.

Roman de la lutte des classes, Germinal, en ayant soulevé
des thèmes sensibles, comme la "question sociale", est devenu le
symbole du roman politique dans la littérature française. Puissant, poignant,
émouvant... Germinal a marqué des générations de lecteurs et de militants. De
plus, grâce à sa véracité (Emile Zola s'est documenté dans les mines), il se
veut également être un document important sur les rebellions et l'arrivée du
marxisme en France.

Autre résumé et analyse

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C'est parti

Première partie

Étienne Lantier, fils de
Gervaise Macquart (voir l'Assommoir), arrive une nuit de mars à la fosse du
Voreux, où l'accueille le vieux Bonnemort. Il prend pension chez une famille de
mineurs, les Maheu. Les parents et les sept enfants, dont Catherine, Jeanlin et
Zacharie, vivent entassés dans la promiscuité. Étienne trouve du travail à la
mine, qu'il découvre. Intégré à l'équipe de Chaval, il comprend enfin que
Catherine, qu'il avait d'abord prise pour un garçon, est une fille. Catherine
initie Étienne au métier. Ce dernier lui raconte qu'il a giflé un chef après
avoir bu et qu'il redoute son hérédité alcoolique. Au moment où il va embrasser
Catherine, arrive Chaval qui impose un baiser à la jeune fille, en signe de
possession. Catherine nie être l'amie de Chaval. L'ingénieur Négrel inflige une
amende à l'équipe pour défaut de boisage. Les mineurs sont révoltés. Après
avoir voulu quitter la mine, Étienne va au cabaret de Rasseneur, ancien mineur
devenu chef des mécontents. Celui-ci loge le nouveau venu, qui désire partager
la souffrance et la lutte des mineurs, et qui songe aussi aux yeux de
Catherine.

Deuxième partie

Chez M. Grégoire, actionnaire de
la Compagnie, on vit dans le confort et l'adoration de Cécile, la fille de la
maison. Le cousin Deneulin, qui a tout investi dans la modernisation de la
fosse Jean-Bart, vient pour emprunter, mais Grégoire lui conseille de vendre sa
mine à la Compagnie. Il refuse. La Maheude tente en vain d'apitoyer les
Grégoire, car l'épicier Maigrat, ancien surveillant protégé par la Compagnie,
lui refuse tout crédit. Elle retourne chez Maigrat, qui exige que Catherine
vienne chercher elle-même les provisions. Au coron, les commérages évoquent les
mœurs et les liaisons des voisins. Mme Hennebeau, femme du directeur de la
mine, qu'elle trompe avec Négrel, fait visiter le logement des Maheu à des
Parisiens. Les mineurs commencent à rentrer de la mine. Il faut faire la soupe.
Commence alors chez les Maheu une soirée comme les autres.

Troisième partie

Étienne devient un bon
herscheur. Chez Rasseneur, il fait la connaissance de Souvarine, un réfugié
russe anarchiste. En accord avec Pluchart, son ancien contremaître devenu
responsable départemental, Étienne envisage de créer une section de
l'Internationale et une caisse de prévoyance en prévision d'un prochain
conflit. Nous sommes en juillet. Maheu propose à Étienne de le prendre dans son
équipe comme haveur. Ayant dû accepter de mauvaises conditions de travail, les
mineurs sont de plus en plus mécontents. Maheu propose à Étienne de le loger
chez eux après le mariage de Zacharie. Étienne parvient à convaincre Chaval
d'adhérer à son association. Étienne apprécie la vie familiale et désire
Catherine. Malgré leur attirance réciproque, rien ne se passe. Étienne se
cultive, et alimente ses rêves de révolution sociale pacifique. Chaque soir, il
fait une causerie, éveillant chez les Maheu des rêves utopiques. Fin octobre,
le mécontentement des mineurs s'aggrave, car la Compagnie baisse leur salaire.
Des discussions sur l'opportunité d'une grève se déroulent chez Rasseneur.
Jeanlin est victime d'un accident à la mine et reste infirme. Catherine doit
accepter de vivre avec Chaval. Étienne est déterminé à agir.

Quatrième partie

En décembre, la grève
éclate, le jour où les Hennebeau reçoivent les Grégoire pour préparer le
mariage de Cécile et de Négrel. Hennebeau songe à profiter de la grève pour
absorber la mine de Deneulin. Arrive une délégation de mineurs. Maheu, qui a
accepté de la conduire, expose les revendications de ses camarades. Étienne
exprime sa volonté de changement social. Deux semaines plus tard, la grève est
générale, sauf au puits Jean-Bart. Le silence règne sur le coron. Les mineurs
tiennent, bien que la caisse de prévoyance soit épuisée. Une scène violente se
déroule chez les Maheu. Chaval accuse Étienne de coucher avec Catherine et la
Maheude. Fous de rage, les deux hommes se défient. Étienne décide de demander
l'aide de l'Internationale auprès de son délégué, Pluchart. Rasseneur, partisan
de la négociation, s'oppose à Étienne et à l'Internationale. À l'issue d'une
réunion clandestine, les dix mille mineurs de Montsou adhèrent à
l'Internationale. En janvier, le froid et la famine accablent les mineurs. On
tente de survivre grâce à des expédients. Maheu et Étienne convoquent une
assemblée dans la forêt pour remobiliser l'énergie des mineurs. Au cours de la
réunion, Étienne parvient à galvaniser l'enthousiasme des mineurs, malgré
Rasseneur. Jaloux, Chaval annonce la grève à Jean-Bart.

Cinquième partie

Deneulin se précipite à
Jean-Bart, et parvient à circonvenir Chaval en lui promettant une place de
chef. Le travail reprend. L'équipe de Chaval travaille au fond, mais l'on
apprend que les grévistes de Montsou ont coupé les câbles. Il faut remonter par
les échelles. Les grévistes ont envahi la fosse Jean-Bart, et, malgré Étienne,
qui tente de les calmer, ils sabotent le matériel. Étienne contraint Chaval à
se joindre à la manifestation qui marche sur les autres fosses. La foule
traverse la plaine et va d'une fosse à l'autre. Fuyant les gendarmes, la foule
revient à Montsou pour réclamer du pain à la Direction. Hennebeau fait appel à
l'armée alors qu'au cours d'une promenade, Mme Hennebeau et Négrel ont cru voir
l'image de la révolution dans la foule des manifestants. On se barricade. Les
mineurs hurlent leur faim. Pour faire diversion, Étienne lance la foule sur
l'épicerie Maigrat. Les femmes tuent l'épicier et le châtrent.

Sixième partie

L'armée occupe les fosses.
Maheu est renvoyé, Étienne se cache, et Jeanlin le nourrit. Étienne, dégoûté
par la violence et la misère, ambitionne une carrière politique. Chez
Rasseneur, Étienne et Souvarine échangent des nouvelles démoralisantes. Arrive
Chaval qui annonce qu'il va diriger une équipe de mineurs belges recrutés pour
briser la grève. Il se bat avec Étienne, qui l'emporte. Catherine désarme son
amant, qui sort, au comble de la fureur. Catherine refuse de vivre avec Étienne.
La foule des grévistes affronte les soldats, qui tirent et tuent. Maheu tombe.

Septième partie

La Compagnie veut mettre
fin au conflit. Étienne est en butte à l'hostilité des mineurs qui le rendent
responsable des morts. Chez les Grégoire, on célèbre les fiançailles de Cécile
et de Négrel. Deneulin s'est résigné à vendre sa mine à la Compagnie. Étienne
et Souvarine confrontent leurs opinions. Étienne tient pour le socialisme,
Souvarine ne croit qu'à la violence anarchiste et nihiliste. Il fait ses adieux
à Étienne, avant de descendre dans le puits du Voreux pour le saboter. C'est la
reprise du travail. Par suite du sabotage, les galeries sont inondées. On
évacue, mais l'équipe d'Étienne est restée au fond. La mine s'effondre dans un
gigantesque cataclysme. Indifférent, Souvarine s'en va. Hennebeau reçoit la
Légion d'honneur. Les mineurs tentent de sauver les survivants, mais Zacharie
meurt dans les opérations de sauvetage. Les bourgeois organisent une excursion
au Voreux. Cécile est étranglée par le vieux Bonnemort. Prisonniers au fond,
Étienne et Catherine doivent cohabiter avec Chaval. Étienne tue son rival. Les
deux survivants deviennent enfin amants, malgré la présence du cadavre de
Chaval. L'obscurité, la faim, l'angoisse, le grisou ont raison de Catherine,
Étienne est sauvé, et réapparaît au jour sous l'aspect d'un vieillard aux
cheveux blancs, alors que la Maheude hurle devant le corps de sa fille. En
avril, Étienne s'apprête à partir pour Paris où l'appelle Pluchart. Il vient
saluer ses compagnons de lutte, qui lui ont pardonné et ont dû reprendre le
travail sans avoir rien obtenu. La Maheude doit travailler pour nourrir sa
famille avec la seule aide de Jeanlin. Elle garde l'espoir d'une revanche et se
réconcilie avec Étienne. Ce dernier croit en l'organisation, en l'efficacité
des syndicats et en une révolution prochaine. En s'éloignant, il croit
pressentir une germination irrésistible.

Historique de la pièce

Germinal est un
roman d'Émile Zola (1840-1902), publié à Paris en feuilleton dans le Gil Blas
du 26 novembre 1884 au 25 février 1885, et en volume chez Charpentier en 1885.
Une adaptation théâtrale - drame en cinq actes et douze tableaux, en prose - de
W. Busmach sera créée aux États-Unis en 1886 avant d'échouer à Paris au
Châtelet en 1888. Consacré mythe fondateur de la mémoire collective par une
délégation de mineurs qui scanda le titre aux obsèques de Zola, à l'occasion
desquelles Clémenceau salua la mémoire de celui qui fut "un moment de la
conscience humaine", Germinal, treizième roman du cycle des
Rougon-Macquart, reste à ce jour le roman le plus lu de Zola, jouissant d'un
prestige égal à celui des Misérables. Ce roman épique, symbolique,
fantasmatique, offrant une foisonnante complexité, dont le titre est riche de
significations multiples, est aussi un extraordinaire roman-feuilleton et une
enquête, où brille l'éclat d'un style. Plus profondément encore, la réussite de
Germinal tient à l'art d'un Zola maître architecte. Tout passe par Étienne,
substitut du romancier. Les sept parties amènent lentement mais sûrement
l'accélération du dénouement, soigneusement annoncé par toute une série
d'indices.

Étude psychologique des personnages

Etienne Lantier
C'est avec lui que s'ouvre et se ferme le roman. Né en 1846,
il est le fils de Gervaise Macquart et de son amant, Auguste Lantier. Mais
Gervaise, abandonnée par Lantier, épouse Coupeau, un ouvrier zingueur qui
maltraite souvent l'enfant. Etienne dès l'âge de 12 ans, travaille comme
apprenti dans une fabrique de boulons. Par le suite, il est envoyé à Lille et
devient mécanicien. Au début de Germinal, Etienne a 20 ans. Il erre depuis 8
jours sur les routes du Nord, à la recherche d'un travail. Il venait d'être
renvoyé de son poste de mécanicien à Lille pour avoir giflé son patron.
Sur le plan physique, il est brun, poli, l'air fort malgré ses membres menus.
Son type méridional le distingue de ses camarades. D'ailleurs Catherine
apprécie particulièrement ses moustaches noirs et son visage fin.
Malheureusement, Etienne est possédé d'un mal héréditaire : il souffre dans sa
chair de toute ascendence traquée et détrempée d'alcool. Il devient méchant, a
même envie de tuer… D'ailleurs, c'est après avoir bu qu'il a giflé son patron
de Lille. Pourtant Etienne parvient à se maîtriser et lorsqu'il tue son rival
Chaval, il est en état de légitime défense.
Lorsqu'il arrive à Montsou, il est naïf, timide, n'a guère l'expérience des
femmes, et confond Catherine avec un garçon. Par la suite, bien que
profondémment attiré par elle, il se montre hésitant et se laisse devancer par
Chaval. Leur amour se nourrit de jeux de regards, de malentendus, de désirs
refoulés : jamais il ne la rejoindra dans son lit chez les Maheu alors qu'il
sait qu'elle l'attend. Il la possedera enfin après avoir tué Chaval, au fond de
la mine innondée, juste avant qu'elle n'expire. Le parcours amoureux a une
issue tragique.

- Les Maheu : Ils travaillent dans la mine
depuis 5 générations et représentent la famille type des mineurs.

Guillaume Maheu : dit Bonnemort, il
travaille au Voreux depuis l'âge de 8 ans. Il y a tout fait mais depuis 5 ans
on l'a retiré du fond car ses jambes le trahissent parfois. Devenu charretier,
il travaille de nuit. Son aspect physique est inquiétant : une grosse tête aux
cheveux clairsemé blanc, un faciès plat d'une pâleur livide maculée ci et la de
taches bleuâtres. Il est atteint d'une maladie grave, la silecese, qui touche
les ouvriers des mines. Bonnemort ne cesse de tousser et de cracher. Il
illustre tout à fait les ravages de la mine sur l'homme. L'échec de la grève,
la mort des siens, précipitent sa fin. Il passe ses journées hébété, paralysé,
et par on ne sait quel instinct destructeur il étranglera de ses mains noires
Cécile Grégoire venue lui apporter des chaussures.

Toussaint Maheu : âgé de 42 ans, c'est un
bon ouvrier, consciencieux, qui travaille dur dans les difficiles conditions de
la mine… sous une température de 35°, couché sur le flanc dans un espace étroit
et sans air, il détache avec nerf des blocs de houille. Brisé par la fatigue,
il se laisse progressivement gagner par la colère et suit Etienne dans sa
lutte.

La Maheude : épouse de Toussain d'une
beauté lourde, déjà déformé à 39 ans par sa vie de misère et les 7 enfants
qu'elle a eut. Foncièrement bonne, raisonnable et prudente, elle incarne la
prise de conscience progressive des mineurs. D'abord hostile à la grève, elle
se laisse aller à rêver d'un monde meilleur. Elle prend la tête du cortège des
grévistes et pousse son mari à jeter des briques aux soldats qui gardent la
fosse. Elle se résigne, alors que tout est détruit autour d'elle, à reprendre
un travail harassant.

Zacharie : 21 ans, maigre, la figure longue
souillé de quelques poils de barbes, avec des cheveux jaune et la pâleur
anémique familiale. Il épousera Philomène Levaque dont il aura 2 enfants. Il
n'aime guère le travail et se montre peu motivé par la grève. Il périt lors
d'une explosion de grisou.

Catherine : 15 ans, jeune fille fluette aux
cheveux roux. Le teint blême de son visage était déjà gâté par les continuelles
lavages au savon noir. Elle est très courageuse, se levant à 4h du matin pour
préparer le maigre déjeuner de la famille. Arrivée à la mine, elle pose se
berline dont le poids peut approcher les 700 kg. Elle est la maîtresse de Chaval
qui la brutalise, mais à qui elle reste fidèle. Attirée par Etienne, elle
refoule son amour pour lui.

Jeanlin : petits, aux membres grêle, yeux
verts et larges oreilles, il exerce le métier de galibot. Malicieux, rusé,
brutal, il est toujours à la recherche de ce qu'il pourrait faire de mal. Il
sera victime d'un éboulement dans la mine, conservera ses jambes mais restera
boiteux. Jeanlin représente l'enfance dégénérée produit de la misère.

Alzire : la petite infirme bossue, chétive,
intelligente pour ses 9 ans. Elle aide sa mère activement. Elle mourra de faim
et de froid. Léonore : 6 ans

Henri : 4ans

Estelle : 3 mois

 - Les Levaque :

Jérôme Levaque : Il est haveur, coureur,
buveur… Il bat son épouse.

La Levaque : sa femme de 41 ans. Sale,
affreuse, usée, la gorge sur le ventre et le ventre sur les cuisses, elle st la
maîtresse de leur logeur Bouteloup. Philomène : leur fille
aînée, mince et pâle, crachant le sang. C'est la maîtresse de Zacharie dont
elle a 2 enfants.

Bébert : leur fils, gros garçon naïf de 12
ans. Il est galibet. Il s'est pris d'affection pour Lydie Pierron, mais celle
ci est sous la coupe de Jeanlin qui joue au chef de la bande. Soumis Bébert
n'ose lui résister.
Bouteloup : gros garçon brun de 35 ans, loge chez les Levaque et est l'amant de
La Levaque.

- Les Pierron :

François Pierron : le père de Lydie, veuf,
chargeur de l'accrochage. Marié à la Pierronne, il ferme les yeux par intérêt
sur les infidélités de sa femme.

La Pierronne : âgée de 28 ans, c'est la
fille de La Brûlée. Elle passait pour la plus jolie femme du Coron.De grands
yeux sous un front lisse, une bouche étroite et coquette avec ça ! Elle est la
maîtresse de Dansaert et en tires des avantages.

Lydie Pierron : chétive fillette de Pierron,
elle en sait déjà long sur la vie. Elle pousse sa berline éreintée, boueuse,
désolé. Elle est soumise à Jeanlin pour qui elle éprouve une peur et une
tendresse de petite femme battue.

La Brûlée : surnom donnée à la mère de la
Pierronne, vieille femme à l'allure de sorcière. Elle est la veuve d'un haveur
mort dans la mine. Elle se montrera particulièrement active lors de la grève
mais s'écroulera sous le feux des soldats. Chaval : Arrivé
depuis 6 mois du Pas de Calais, il est haveur. Il s'approprie Catherine par un
baiser brutal qui le fâchera avec Etienne. Ambitieux, il voit son intérêt avant
tout et dénoncera ses camarades grévistes aux gendarmes. Sa fin viendra lors
d'une dernière altercation au fond de la mine avec Etienne.

- Les Mouque :

Le père Mouque : âgé de 50 ans, gros,
chauve, il est palefrenier et vit avec ses enfants dans une fosse désaffectée.

La Mouquette : une hercheuse de 18 ans qui
aime les hommes.

Sauvarine : machineur à Voreux, mince,
blond, légèrement barbue. Né en Russie, il se laissera facilement emporté par
le courant révolutionnaire et deviendra Anarchiste. Son seul mot d'ordre est la
destruction. Il n'attend rien de la grève et méprisent ses ouvrier utopistes.
Il est responsable de l'innondation de la mine qui fera de nombreux morts. Il
ne meurt pas en sa qualité de messager de l'extermination.

Pluchart : A 40 ans, il poussera Etienne à
rallier les ouvriers à l'Internationale. Il tenten d'endoctriner les
manifestants répandant des idées révolutionnaires. Après l'échec de la grève,
il se rendra à Paris.
Rasseneur : un gros homme de 38 ans, rasé, la figure ronde, avait été congédié
par la Compagnie il y a 3 ans à la suite d'une grève. Il défend des idées
modérés et proscrit toute violence.

Dansaert : maître porion, il est Belge et a
la Pieronne pour maîtresse. Richomme : un vieux mineur qui
tentera de calmer les mineurs alors qu'ils allaient affronter les soldats. Il
mourra sous le feu de l'armée, atteint d'une balle dans le dos.

Maigrat : son nom est formé de l'alliance des
mots maigre et gras (car les gras se nourrissent au dépend des maigres). Il a
ouvert à Montsou un commerce prospère situé à côté de la maison du directeur où
il vend un peu de tout. Il accorde même des crédits, surtout si le mineur lui
envoie pour gage sa fille ou sa femme. C'est sur son cadavre que se focalisera
la colère des mineurs affamés.

- Les Hennebeau :

Philippe Hennebeau : 48 ans, directeur
général des mines. Il n'est qu'un salarié de la compagnie et est issu d'une
famille pauvre. Il a épousé la fille d'un riche filateur d'Aras mais celle ci
le trompe avec son neveu Négrel. Il lui arrive d'envier les mineurs lors de ses
promenades, de les envier de leur joie, de leur insouciance populaire. Face à
la grève, il ne prend aucune décision laissant se gâter les choses. Il
rejettera la responsabilité du conflit et sera décoré de la légion d'honneur.

Mme Hennebeau : sa femme, blonde,
sensuelle, s'ennuie à mourir avec ce mari qu'elle estime pas assez riche. Elle
se console avec des amants dont Négrel, le neveu du directeur fiancé à Cécile
Grégoire. Cynique, elle ne montre aucune compassion à l'égard des mineurs.

Paul Negrel : un garçon de 26 ans ayant
fait l'école Polytechnique, il n'hésitera pas à mettre toute son énergie dans
la recherche des ouvriers lors de l'éboulement de la mine.

- Les Grégoire :

Léon Grégoire : âgé de 60 ans, rentier,
actionnaire de la Compagnie, il tire les bénéfices des placements de son
arrière grand père. La grève ne l'inquiète pas et fait quelques aumônes pour se
donner bonne conscience.

Mme Grégoire : sa femme, âgée de 58 ans est
petite et grasse. Elle ne vit avec son mari que pour la seule joie de leur
fille et sa mort tragique les plongera dans un profond chagrin.

Cécile Grégoire : fiancée de Paul Négrel
âgée de 18 ans. Gâtée par ses parents, elle ne peut comprendre la détresse des
mineurs et leur fureur meurtrière. Elle meurt étranglée par Bonnemort, les
vêtements arrachés par une horde de femmes en furie.

Les Deneulin :

Victor Deneulin : veuf, père de 2 filles,
cousin de Grégoire. Il est âgé de 50 ans, le geste vif, des cheveux ras et une
grosse moustache. Propriétaire de nombreuses mines, il entreprend leur
exploitation mais est stoppée par la crise économique. La Compagnie lui propose
de lui racheter les mines mais il refuse. La grève des mineurs le mènera à la
ruine.

Lucie Deneulin : 22 ans, cultive sa voix,
joue du piano et veut faire du théâtre. Jeanne Deneulin : 19
ans, elle s'adonne à la peinture.

Choix d'un thème
La satire sociale.
La satire sociale touche les bourgeois dans leur prétendue charité. Les
Grégoire refuse une aumône à la Maheude au nom de principes qui revelent ce
qu'ils pensent des mineurs : ils boivent, font des dettes, ont trop
d'enfant…etc. Seule Cécile offre spontanément 2 parts de broche à partager
entre les 7 enfants… ce qui donne à ce don un aspect cruel.
Le narrateur présente le cynisme de Mme Hennebeau venue en toilette de soie
bronze drapée d'une mante de velours noir, vanter à un couple de bourgeois
parisien les charmes du coron. Les props tenus sonnent comme des antiphrases
hyper boliques et ironiques et met en évidence l'hypocrisie des bourgeois.
Les bourgeois sont discrédités par leur comportement et leurs propos. La satire
s'exerce surtout à l'encontre de Mme Hennebeau qui fait preuve d'un violent
cynisme. Le narrateur joue sur les décalages entre les propos des personnages
et les mets raffinés dont ils se repaissent. Le mépris pour les mineurs est à
ce point intense que Mme Hennebeau demande au domestique d'aérer après le
passage de la déléguation de mineurs.
Le repas chez les Hennebeau constitue une satire de la Bourgeoisie. La
description de la salle à manger a des fins plémiques :le narrateur joue du
contraste entre un intérieur symbolisant l'opulence des bourgeois et la vie
misérable des mineurs.

Choix d'un passage

Première partie,

chapitre 4 de " C'était Maheu qui souffrait le plus… " à "
aurait ramassé une nuit profonde " Etienne Lantoi, embauché par Maheu,
descend dans la mine pour la première fois. C'est l'occasion pour le narrateur
d'évoquer les conditions de travail des ouvriers. A travers le personnage de
Maheu, le narrateur évoque la souffrance du mineur au travail. Aussi, dans la
2nde phrase, on trouve une accumulation de brèves propositions juxtaposées.
Cette phrase présente un rythme mimétique de a respiration difficile du mineur.
En outre, l'adjectif " mortel " renforce lexicalement cette
impression d'asphyxie, et le groupe nominal " à la longue " allié à
l'imparfait suggère que ces conditions de travail loin d'être exceptionnelles
et passagères, constituent le lot quotidien du personnage. La comparaison qui
clôt le 1er paragraphe assimile Maheu à un minuscule insecte et met en valeur l'extrême
faiblesse du mineur. Puis, le texte est composé de 2 mouvements successifs, et
le passage de l'un à l'autre est marqué par un élargissement du champ de la
description. Dans le 1er paragraphe, le narrateur se focalise sur Maheu puis
passe, dans le 2nd paragraphe à un plan plus large, englobant l'ensemble de la
taille.
Le 1er élément est le feu. C'est d'abord la température qui règne dans la
partie supérieure de la taille qu'occupe Maheu. Dans cette chaleur, Maheu est
" trempé, couvert de sueur… ". Le thème du feu est d'ailleurs repris
2 lignes plus loin, à propos de lampe du mineur qui chauffe et brûle, en
devenant dans l'air des points rougeâtre.
Le 2ème élément est la terre. La taille où travaillaient les haveurs est située
à plus de 700 mètres de la surface. Maheu se retrouve au centre de la terre, et
le narrateur décrit l'existence de 'homme dans ce milieu étrange et hostile.
Le 3ème élément est l'air. Le narrateur nous indique que " l'air ne
circule pas ". Au manque d'air s'ajoute le manque de lumière. Les lampes
des mineurs sont présentées comme de piètres compensations face à l'obscurité
absolue. L'air est vicié : le narrateur évoque " les poussières de charbon
" et la présence du gaz.
Enfin, le 4ème élément est l'eau. Le narrateur développe le thème à travers
tout un réseau lexical : " humidité… ruisselait d'eau… une goutte… de
grosses gouttes… trempée… buée…"

Opinion personnelle

Sans prétendre
être le premier roman à évoquer le monde ouvrier, Germinal en donne l'une des
images les plus puissantes. Peinture précise et épique à la fois de la vie
quotidienne, du labeur et des souffrances des mineurs, il organise savamment
une progression vers le point culminant de la grève et de la catastrophe finale,
ouvrant sur la perspective utopique de la cité future. Zola avait déjà traité
de la condition ouvrière dans l'Assommoir. Ces deux textes, liés
"biologiquement", puisque Étienne est le fils de Gervaise Macquart et
de son amant Auguste Lantier, fonctionnent aussi en parallèle. Aux malheurs et
à la déchéance de la blanchisseuse, répondent les affres de son fils, menacé
par le déterminisme héréditaire. La mine transforme hommes et femmes, par
l'influence du milieu sur les individus, mais aussi par l'empreinte indélébile
de l'aliénation sur les corps et les âmes. Celle-ci est montrée, mise en texte.
Germinal parle de ce qui n'a pas encore de nom ailleurs que dans la philosophie
politique et celle de l'Histoire: la lutte des classes. D'où la prise en compte
romanesque du collectif. Dans cette lutte, le prolétariat des mines reçoit
évidemment la meilleure part. Son premier représentant dans le roman annonce en
quelque sorte son essence: Bonnemort. Ayant vécu par avance le destin de tous
les autres, il symbolise l'exploitation séculaire, la déchéance, la maladie
professionnelle. La famille Maheu élargit la perspective en incluant les sexes
et les générations. Le travail repose sur l'équipe, où, suprême raffinement,
les mineurs sont contraints de participer eux-mêmes à leur propre exploitation,
dans les enchères du marchandage. Catégories, spécialisations, division d'un
travail globalement exténuant et débilitant: la mine gâche les existences en
autant de gestes répétitifs, en heures de sueur et de souffrance. Salaires de
misère, système qui oblige à négliger la sécurité, amendes, dépendance totale à
l'égard de la Compagnie (logement, santé, chauffage...): la mine a ses nouveaux
esclaves. L'espace social est celui des trajets: du coron à la fosse, du
carreau au coron. À la lecture, le roman donne l'illusion de se passer le plus
souvent au fond. Il n'en est rien. Le coron, c'est encore la mine. Le poids de
la fatigue, celui de la pauvreté, de l'environnement: tout y redouble l'effet
du travail. Mécanisation des comportements, dépossession du temps et de la
force vitale, obsession de la routine: voilà l'illustration la plus
convaincante de l'aliénation de la classe ouvrière. Seule la ducasse, avec ses
tendances orgiaques, introduit une rupture dans cette réitération. Germinal dit
magnifiquement cette privation de liberté: le mineur et sa famille sont
prisonniers de la mine. D'où la force de l'opposition avec l'espace bourgeois,
tout de confort, de chaleur, de jouissance égoïste. Plus importante encore est
l'absence d'intimité dans le coron. Tout se sait, tout s'entend: on scrute les
lits et les couverts. Promiscuité qui fait que le mineur est toujours à
l'étroit comme dans sa taille. L'espace de la mine proprement dite est celui
des taupes. Galeries, couloirs, puits, l'enfermement, la chaleur oppressante,
l'obscurité, la poussière: tout indispose, tout métamorphose le mineur en un
corps enchaîné et menacé d'écrasement. Violence contenue, qui explose parfois;
langage sec, rapports humains durs. Lieu de l'énergie à la fois par son produit
et son travail, la mine est aussi celui du rut. Seul plaisir qui ne coûte rien,
le sexe renvoie aussi à l'angoisse existentielle. Germinal insiste, parfois
lourdement, sur cette obsession de la reproduction. On y plante souvent des
enfants, destinés à reproduire le destin des parents. Comme si les mineurs
ensemençaient en permanence leur propre malheur. Cette énergie s'investit aussi
dans la conquête du jour. La grève, c'est cette libération des êtres de la
nuit, qui envahissent la surface, qui courent, crient. Les mineurs forment une
meute. Poussés par la faim, la colère et la fureur meurtrière, ils donnent
libre cours à leur ivresse. Comme le torrent furieux qui envahit la mine, la
foule barbare dévaste tout sur son passage. Meurtre, viol, destruction: le
fantasme du grand soir acquiert chez Zola une ampleur extraordinaire. Cette
humanité asservie prend une revanche éphémère, avant de retomber dans sa
servitude. Car en définitive, la grève n'aura été qu'un rêve, un moment où
l'ont peut croire tout possible. La vie des mineurs, hommes, femmes et enfants,
s'épuise en une terrible frustration. Les rêves de la jeunesse, la quête
d'amour, tout bute sur la réalité sinistre. Dans l'environnement noir, gris et
rouge, dans la végétation pauvre, dans ce monde de brique et de charbon, il n'y
a pas place pour l'Art, sauf celui du romancier. Quand il n'y a pas de pain, le
rêve tourne vite au cauchemar. D'où l'importance d'un avenir de germination,
sans lequel Germinal se définirait comme un voyage au bout de la nuit. La
vérité historique (Zola amalgame des événements qui ne se produisent pas
ensemble dans l'Histoire et les débats au sein du mouvement ouvrier présentés
dans le roman sont anachroniques) importe moins que la thèse à défendre. Aux
conditions "réelles" de la lutte ou de la vie ouvrière se substitue
une conception syncrétique, informée par une vision mythique. La composition
travaille l'antithèse: celle du monde du Travail et du monde du Capital.
Opposition irréductible qui dégénère en violence dont l'assassinat de Cécile
par Bonnemort, atroce meurtre de l'innocence par l'aliénation au sens quasi
clinique, dit en quelque sorte la force fantasmatique - plus encore que la
fusillade. À cette opposition manichéenne et efficace, s'ajoute celle entre les
différentes formes du capital. Le rentier (Grégoire) contre l'investisseur
(Deneulin); le petit capital (Deneulin encore) contre le grand (la
Compagnie)... La classe ouvrière, quant à elle, est divisée par la jalousie. La
société est travaillée à tous ses niveaux par la loi d'airain de l'intérêt.
Pour dynamiser cette lutte du capital et du travail, Zola utilise 52
personnages. Il faut leur ajouter des êtres ou des entités animées par
l'imaginaire: les chevaux Bataille et Trompette, la fosse du Voreux, le "Capital-Minotaure"
(belle expression de Colette Becker), l'eau... La construction romanesque obéit
en partie aux préceptes du naturalisme: les personnages représentent des
forces, des lois, mais là s'arrête la théorie. S'il est vrai qu'aucun d'entre eux
ne domine vraiment, même pas Étienne, s'il est vrai qu'ils prennent une valeur
symbolique, ils gardent une présence individuelle. Zola obéit à des
contraintes: la série, qu'il a définie en 1868, avec la loi d'hérédité, et
l'influence du milieu sur les individus. Personne n'y échappe. De plus, l'arbre
généalogique des Rougon-Macquart impose un Étienne marqué par l'irrépressible
désir de tuer. Mais le personnage subit une mutation. Ce n'est pas seulement
une force qui va, inconsciente d'elle-même, déterminée par la fatalité
scientiste, mais surtout un héros qui s'attaque au Capital-Minotaure. Il vient
d'ailleurs, et il repart ailleurs. Déjà en lutte avec le patronat, il apparaît
comme un homme d'action, même si Zola le montre saisi par des sortes
d'illuminations confuses. Contre Rasseneur, le réaliste tranquille, il incarne
la force de la revendication immédiate, la colère des exploités. Étienne prend
alors sinon l'allure d'un héros positif, du moins celle d'un initié et d'un
initiateur. Germinal ressemble ainsi à un roman d'éducation. Chez les Maheu, il
s'installe, devient un membre de la famille, à laquelle il va insuffler le
désir de justice et de revanche. Il y a du mysticisme dans l'évolution
d'Étienne. Il connaît d'ailleurs l'humiliation christique de l'abandon des
hommes et la passion de la souffrance dans la mine, véritable descente aux
Enfers. Contrairement à Souvarine, condamné à l'individualisme de l'action
violente et désespérée, torturé par le souvenir d'une exécution, Étienne est un
meneur et un éclaireur. Il annonce la libération de la classe ouvrière. Cette
évolution est aussi liée à une pédagogie: il faut peindre un milieu, des
catégories, des différences spécifiques, des types (voir les Maheu). Le roman
zolien est un système, ce qui garantit sa grande lisibilité mais accentue son
côté un peu artificiel et didactique; à ces contraintes choisies et assumées,
il convient d'en ajouter de plus subtiles, qui ressortissent à l'idéologie de
Zola. Liée dans son esprit au sang, à la violence, la grève rejoue la tragédie
de la Commune. L'ouvrier zolien est aussi un barbare dans une histoire de feu
et de sang. La tradition la plus contraignante reste celle du romanesque. Si le
roman est social, il est aussi tributaire des situations, des schémas narratifs
conventionnels comme ceux du mélodrame et du roman noir. D'où les stéréotypes,
certes remotivés, et les oppositions de type dramatique, comme celle entre
Étienne et Chaval, rivalité amoureuse qui se modalise en querelle
politico-syndicale. Ce roman de lutte s'inscrit dans un espace surdéterminant.
Le Voreux tire évidemment son nom des résonances qu'il autorise: le champ
sémantique de la dévoration s'y épanouit. Le pays minier, tout d'obscurité et
de platitude, prend en hiver sa vérité oppressante et désespérante. La vie
semble condamnée dans ce monde à la fois minéralisé et esthétisé. Tout est
houille, tout est charbonné. Il faudra attendre la fin du roman pour voir
triompher la vie: la germination impose sa vitalité contre la mort et contre la
fatalité. À la coloration sombre, aux tons de l'obscurité, s'ajoutent
l'humidité et la boue. Pays froid, pays trempé: l'eau, on le pressent, jouera
un rôle décisif. On ne cherchera pas là une vérité du Nord: c'est l'imaginaire
de Zola qui transfigure le paysage, le crée en accord avec la tragédie glauque
qui va s'y jouer. Germinal organise le récit d'une catastrophe, comme nombre de
romans des Rougon-Macquart. Une apocalypse est mise en scène. Elle synthétise
la répression de la grève, la quasi-liquidation de la famille Maheu, la
disparition du Voreux et le bouleversement de la société, qui, annoncé,
prophétise l'imminence d'une fin du monde. Ce qui explique la place de
Souvarine, incarnation des forces de destruction. Dans cette symphonie
apocalyptique, les modalités traduisent les fantasmes et réincarnent les
mythes. Combinaison de l'air et du feu, le grisou menace toujours, même s'il ne
sera pas la cause du cataclysme final. Au feu, la terre ajoute sa puissance
écrasante. De surcroît, c'est l'eau qui tue dans Germinal. L'inondation,
sourde, constante, pernicieuse, prend soudain une allure irrésistible et
effrayante. Les monstres (le Voreux, la Compagnie), les hommes (le meurtre)
jouent en majeur cette partition de mort et de cataclysme, où seuls le sexe,
cet exutoire, et le sommeil, ce luxe, offrent leur dérivatif. Roman épique,
Germinal se définit aussi comme roman lyrique. Roman de la pitié, il sait faire
appel aux sentiments du lecteur. Art de la description, du tableau, du
contraste: le style de Zola est à la fois artiste et parfaitement adapté à un
langage "populaire". Sans recourir au patois du Nord, Zola utilise un
relâchement syntaxique, une certaine monotonie du vocabulaire qui combine une
langue familière et une langue littéraire. Il s'agit d'une tentative de
restitution d'un univers mental, d'une expérience, de moyens d'expression
proches de ce que vivent les ouvriers. Enfin, le style de Zola évoque l'art du
peintre. On mesure sa réussite à cette indéniable capacité à transmuer un
paysage morne en objet esthétique. Germinal s'impose aussi, et peut-être
surtout, comme roman poétique.

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Mathieu

Professeur d'histoire, de français et d'anglais dans le secondaire et le supérieur. J'aime la littérature, les jeux vidéo et la tartiflette. La dalle angevine me donne soif de savoirs !