Roman écrit par Denis Diderot, paru en 1773.

Objet de nombreuses éditions posthumes, il sera d'abord connu en Allemagne grâce à Schiller (1785) et à Mylius (1792), avant d'être pour la première fois édité en France en 1796.

Ce roman complexe et déconcertant puise pour partie son inspiration dans l'ouvrage de Laurence Sterne, Vie et opinions de Tristram Shandy, paru quelques années auparavant (1759-1763).

Multipliant les rebondissements invraisemblables, tout comme les interruptions oiseuses d'un narrateur exaspérant et omniprésent, le roman raille ouvertement les poncifs du genre, quitte à irriter son lecteur dont les attentes semblent sans cesse déçues. L'incipit du roman, demeuré célèbre, donne le ton :

Comment s'étaient-ils rencontrés ? Par hasard, comme tout le monde. Comment s'appelaient-ils ? Que vous importe? D'où venaient-ils ? Du lieu le plus prochain. Où allaient-ils ? Est-ce que l'on sait où l'on va? Que disaient-ils ? Le maître ne disait rien ; et Jacques disait que son capitaine disait que tout ce qui nous arrive de bien et de mal ici-bas était écrit là-haut.

Jacques, valet de comédie, cynique et bavard mais quelque peu philosophe, voyage en compagnie de son maître. C'est par ailleurs son fatalisme qui va donner son surnom à Jacques. Pour combler l'ennui, il promet à son maître de lui raconter la suite de ses aventures amoureuses.

Mais le récit est sans cesse interrompu soit par son maître, soit par des interventions ou incidents extérieurs, soit par des « histoires » autonomes venant se substituer au récit initial.

Le voyage de Jacques et de son maître va durer 8 jours.

Premier jour : Jacques veut illustrer la devise de son capitaine qui pense que tout est écrit d'avance. Il raconte alors ses propres mésaventures qui l'ont conduit par un enchaînement de cause à effet d'une querelle paternelle à l'amour. En effet, s'il ne s'était pas disputé avec son père, il ne se serait pas engagé dans l'armée, il ne serait pas devenu boiteux et finalement ne serait pas tombé amoureux.

Son maître l'engage à poursuivre son récit lorsque, égarés, la nuit les surprend les obligeant à dormir à la belle étoile.

Deuxième jour : Jacques et son maître poursuivent leur voyage. Le lecteur n'est toujours pas mis au courant de leur destination. C'est alors que le narrateur intervient alors en apostrophant le lecteur : S'il "entame le sujet de leur voyage, adieu les amours de Jacques".

Jacques poursuit l'histoire de ses amours. Toutefois, il est perturbé par la douleur que provoque sa blessure au genou. Le maître doute cependant de la souffrance de Jacques. Ce dernier proteste. Leur débat est alors interrompu par l'arrivée d'un cavalier portant une femme en croupe. L'homme n'est autre qu'un chirurgien qui confirme que la blessure au genou est l'une des plus douloureuses. Celui-ci s'apprête à le démontrer quand ,dans un geste maladroit, il provoque la chute de la femme qui se retrouve à terre "les cotillons renversés sur sa tête",
etc.
C'est lorsque enfin il peut reprendre le fil de son histoire personnelle que le roman s'achève.
On s'aperçoit également que Jacques a quelques traits de parenté avec Le neveu de Rameau.

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Agathe

Professeur de langues dans le secondaire, je partage avec vous mes cours de linguistique !