"Les sanglots longs des violons"...
(Paul Verlaine)
L'assonance consiste en la répétition, dans une même phrase ou dans un même ensemble de vers, d'un même son vocalique, c'est-à-dire produit par une ou plusieurs voyelles (a, e, é, è, i, o, u, oi, ou...). Les sonorités an, un, on et in sont également dites vocaliques.
La première strophe de la Chanson d'automne, de Paul Verlaine est un superbe exemplr d'assonance en o et en on :
Les sanglots longs
Des violons
De l'automne
Blessent mon cœur
D'une langueur
Monotone
Ici, l'assonance illustre la langueur, la mélancolie du poète, et la répétition des sons "o" et "on" évoque une longue plainte.De même, dans Phèdre, tragédie de Racine, on trouve cette fameuse assonance en i : Tout m'afflige et me nuit et conspire à me nuir.
L'assonance a été, historiquement, une forme élémentaire et rudimentaire de rime. En effet, les plus anciens poèmes français du Moyen Age n'avaient pas de rimes, mais des assonances en fin de vers : par exemple, lorsqu'un vers se terminait par le mot visage, on pouvait achever le vers suivant par le mot face, car seul l'accent tonique, portant ici sur le "a", était important pour les sonorités finales. Exemple d'assonance en fin de vers avec la sonorité en, dans la célèbre chanson de Roland (XIème s.) :
Si fiert Tierri sur l'elme de Provence
Salt en li fous, que l'erbe en fait esprendre
Del brant d'acer la mure li presentet
Desur le frunt li ad faite descendre
Et traduction en français moderne :
Sur le haume de Provende, il frappe Thierry ;
le feu jaillit, l'herbe s'enflamme.
Il lui présente la pointe de sa lame d'acier.
Elle descend sur son front.
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