Publié en 1678, le roman se déroule au XVIe siècle sous le règne d'Henri II. Autant dire que l’intrigue se déroule dans un contexte politique compliqué, car la France est à cette époque extrêmement troublée par les guerres de religions entre catholiques et protestants. Mais le roman n’est pas un documentaire historique ; son sujet, c’est l’amour. Ce sont ainsi les sentiments de jeunes nobles qui seront au cœur de l’intrigue. Or le genre du roman étant assez mal perçu à cette époque, la publication de cette œuvre fut d’abord anonyme, mais elle fut ensuite très rapidement attribuée à son auteur : Madame de La Fayette.

Qu'a écrit Madame de La Fayette ?
Portrait de Madame de La Fayette, source @addict-culture
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C'est parti

Madame de La Fayette

Madame de La Fayette est née en 1634 à Paris sous le nom de Marie-Madeleine Pioche de La Vergne. Elle est issue d’une famille de petite noblesse, côtoyant l'entourage de Richelieu (son père est écuyer du roi et sa mère est au service de Mme de Combalet, nièce du cardinal de Richelieu). À la mort de son père, sa mère se remarie avec le chevalier Renaud de Sévigné, ce qui entraîna le départ de la famille en Anjou vers 1652. Ce chevalier était notamment l’oncle de la marquise de Sévigné, une femme avec qui elle deviendra très vite liée, et avec qui elle restera amie toute sa vie. Jeune, riche et cultivée, Marie-Madeleine fréquente beaucoup de salons littéraires comme celui de Mlle de Scudéry, et l'hôtel de Rambouillet. À ses débuts, elle est notamment dame d'honneur de la reine Anne d'Autriche, ce qui lui permet d’observer de très près toutes les intrigues qui se jouent à la cour. À 21 ans, elle se marie à Paris avec le comte de La Fayette, un ancien officier de 38 ans, qui est veuf. Il s’agit d’un mariage arrangé, mais dont tirent profit les deux époux, s’accordant des compromis. Mme de La Fayette continue à fréquenter les salons littéraires, et le comte reste sur ses terres auvergnates. De ce mariage, ils ont deux enfants. De plus en plus connue dans les milieux mondains, elle devient notamment amie avec La Rochefoucauld, avec qui elle écrira en collaboration le roman Zaïde, et Henriette d’Angleterre, l’épouse de Monsieur le frère du roi. Tous les personnages qu’elle côtoie lui donneront l’inspiration qu’elle cherchait pour écrire. Madame de La Fayette est en effet connue pour différentes œuvres, prenant toutes comme contexte la cour du roi :

  • La princesse de Montpensier, 1662
  • La princesse de Clèves, 1678
  • La comtesse de Tende, 1718
  • Histoire de Madame Henriette d’Angleterre, 1720
  • Mémoires de la cour de France pour les années 1688 et 1689, 1828

Beaucoup de ces publications sont donc posthumes, Madame de La Fayette étant décédée en 1693. Or son livre le plus connu reste sans doute La princesse de Clèves, qu’elle publia d’abord anonymement en 1678.

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Résumé détaillé

La Princesse de Clèves est un roman qui se divise en 4 parties et facilite l'analyse en cours francais.

Comment résumer la princesse de Clèves ?
Adaptation du roman par les réalisateurs Jean Delannoy, Jean Cocteau et Jean Marais, en 1961. Source : @bdff (base de données des films français)

Première partie

En 1558, Mademoiselle de Chartres vient tout juste, à seize ans, d'arriver à la cour d'Henri II. Elle est très vite remarquée par ses contemporains pour sa beauté sans égale, notamment par le Prince de Clèves et le duc de Guise.  En effet, le prince de Clèves, un honnête homme d'une grande noblesse et réputé pour sa droiture morale, tombe amoureux d'elle dès qu'il l'aperçoit lors de son entrée à la cour.

« Il demeura si touché de sa beauté et de l’air modeste qu’il avait remarqué dans ses actions qu’on peut dire qu’il conçut pour elle dès ce moment une passion et une estime extraordinaires. »

Il la demande donc en mariage. Mademoiselle de Chartres accepte sa demande, sur les conseils de sa mère qui l’a élevée et qu'elle admire énormément. Elle devient ainsi Princesse de Clèves. Malheureusement, elle s’aperçoit très rapidement qu’elle n’éprouve que de l’amitié pour son mari. À l’inverse, elle connaît un vrai coup de foudre lorsqu’elle rencontre le duc de Nemours. Des sentiments d’autant plus dangereux qu’ils sont réciproques. Mais sa mère s’en rend compte, ce qui culpabilise la jeune princesse. Une culpabilité encore plus dure à maîtriser lorsqu’avant de mourir, Madame de Chartres la supplie de ne pas céder à l’amour qu’elle ressent pour le duc de Nemours. Pour le fuir, la princesse de Clèves décide alors de se retirer à la campagne. M. de Clèves lui reste à Paris car il doit soutenir l'un de ses amis : M. de Sancerre.

Deuxième partie

Mme de Clèves apprend la mort de Mme de Tournon et est attristée de la disparition de cette jeune femme qu'elle trouvait vertueuse. De retour de Paris, son mari lui apprend la triste vérité : Mme de Tournon avait secrètement promis à M. de Sancerre de l’épouser, mais avait fait la même promesse à M. d’Estouville. Une trahison que M. de Sancerre n’a apprise douloureusement que le jour de sa mort. Mais ce qui va troubler le plus la princesse de Clèves, ce sont les propos que son mari a tenu à son ami Sancerre, et qu'il lui rapporte :

« La sincérité me touche d'une telle sorte que je crois que si ma maîtresse et même ma femme, m'avouait que quelqu'un lui plût, j'en serais affligé sans en être aigri. »

À la demande de son mari, Mme de Clèves revient sur Paris, toujours amoureuse du duc de Nemours. Ce dernier dérobe sous ses yeux son portrait. La princesse de Clèves ne le dénonce pas, craignant que ses sentiments ne soient ainsi devinés et dévoilés publiquement. Nemours, qui s'est aperçu qu’elle avait assisté à ce vol et n'en avait rien dit, jubile de se savoir aimé. Plus tard, Mme de Clèves apporte une nouvelle preuve de ses sentiments au duc de Nemours, lorsqu’il est blessé au cours d’un tournoi. Mais ensuite, une lettre qu’elle intercepte lui laisse supposer que Nemours a une liaison. Elle découvre la jalousie.

Que se passe-t-il dans La princesse de Clèves ?
Image tirée du film de Jean Delannoy. À droite : Jean-François Poron dans le rôle du duc de Nemours.

Troisième partie

Un autre personnage entre en action : le Vidame de Chartres, oncle de la princesse et ami intime de M. de Nemours. Il est lui aussi très contrarié par la fameuse lettre, car elle lui était destinée, et est maintenant aux mains de toute la Cour. Il convainc alors le duc de Nemours de réclamer cette lettre à la Reine, en se faisant passer pour le destinataire. Mais pour que le duc puisse se justifier auprès de sa bien-aimée, le Vidame lui donne un billet sur lequel figure son nom. M. de Nemours explique alors tout cela à Mme de Clèves, qui le croit et oublie sa jalousie. Elle partage même avec lui un moment d’intimité, devant réécrire de mémoire une copie de cette fameuse lettre. Elle décide alors de fuir à nouveau cette passion dangereuse, malgré les reproches de son mari qui ne comprend pas son comportement. Elle finit alors par lui avouer qu'elle est éprise d'un autre homme et que pour cette raison, elle doit quitter la cour.

« Il la pressa longtemps de les lui apprendre sans pouvoir l'y obliger, et, après qu'elle se fut défendue d'une manière qui augmentait toujours la curiosité de son mari, elle demeura dans un profond silence, les yeux baissés, puis tout d'un coup prenant la parole et le regardant :

— Ne me contraignez point, lui dit-elle, à vous avouer une chose que je n'ai pas la force de vous avouer, quoique j'en aie eu plusieurs fois le dessein. Songez seulement que la prudence ne veut pas qu'une femme de mon âge, et maîtresse de sa conduite, demeure exposée au milieu de la cour. »

Le duc de Nemours assiste, caché, à toute la scène. Le prince de Clèves est d’abord rassuré par la franchise de son épouse, mais très rapidement il devient jaloux et la harcèle de questions sur l’identité de son rival. Mais il doit ensuite rentrer sur Paris, sur ordre du roi.

Le duc de Nemours se rend compte que cet aveu de la princesse à son époux lui enlève tout espoir de concrétiser cette passion. Il est néanmoins fier d'aimer et d'être aimé d'une femme si noble. Il commet alors l'imprudence de partager son histoire au Vidame de Chartres, qui devine que cette histoire est la sienne. M. de Clèves apprend de son côté que M. de Nemours est celui pour qui sa femme a des sentiments. Puis en raison de l'imprudence de Nemours, l'information devient publique. Ne sachant que ce dernier a été témoin de cet aveu, M. et Mme de Clèves se déchirent en se soupçonnant l'un l'autre d'avoir trahi le secret de leur discussion. Le roi, lui, meurt, lors d'un tournoi.

Quatrième partie

Alors que la Cour se rend à Reims pour le sacre du nouveau roi, Mme de Clèves se retire à nouveau à la campagne. Nemours la suit, épié lui-même par un espion de M. de Clèves. Le duc observe la princesse alors qu'elle contemple un tableau le représentant. Fou de joie, il se décide à la rejoindre. Mais en entendant du bruit, la princesse se réfugie dans un autre endroit du château. Nemours décide d’attendre, jusqu’à la nuit suivante. L’espion de M. de Clèves lui a rapporté la présence du duc de Nemours auprès de la princesse. Le prince est persuadé qu'il a été trahi et meurt de chagrin, en accablant sa femme de reproches. La culpabilité que ressent la princesse est trop forte. Elle refuse de voir M. de Nemours. Le Vidame de Chartres réussit tout de même à organiser une entrevue secrète entre les deux amants. Elle le regarde avec douceur, mais lui conseille de rechercher ailleurs une destinée plus heureuse. Puis elle sort sans que Nemours puisse la retenir. La princesse tentera d'apaiser sa douleur en s'exilant dans les Pyrénées, dans un couvent. Elle mourra quelques années plus tard en succombant à une maladie de langueur.

Comment faire le portrait de la princesse de Clèves ?
Marina Valdy dans le rôle de la princesse de Clèves. Source : @bdff

Portrait de la Princesse de Clèves

C’est le personnage principal du roman, qui est éponyme. Au départ, elle est connue sous le nom de « Mademoiselle de Chartres ». L’histoire commence avec son entrée à la cour, qui fit forte impression en raison de sa beauté. Tout le monde était admiratif :

« Il parut alors une beauté à la cour, qui attira les yeux de tout le monde, et l'on doit croire que c'était une beauté parfaite, puisqu'elle donna de l'admiration dans un lieu où l'on était si accoutumé à voir de belles personnes. »

« La blancheur de son teint et ses cheveux blonds lui donnaient un éclat que l'on n'a jamais vu qu'à elle ; tous ses traits étaient réguliers, et son visage et sa personne étaient pleins de grâce et de charmes. »

En plus de cela, Mademoiselle de Chartres est très fortunée, ce qui ajoute au fait qu’elle est très convoitée. Mais si ce personnage a tellement marqué la littérature, c’est que la Princesse de Clèves est avant tout le parfait symbole de la sincérité et de la vertu. Sa mère, Mme de Chartres, l'a élevée selon de rigoureuses règles morales. La Princesse en est très proche, elle admire et la redoute à la fois. Elle s’applique effectivement à suivre les conseils de sa mère à la lettre, conformes à la morale et aux bienséances. Or la princesse de Clèves prouvera sa sincérité à de nombreuses reprises, en avouant d’abord à son mari la passion qu'elle éprouve pour le duc de Nemours. Une passion destructrice puisqu'elle causera indirectement la mort de sa mère puis celle du Prince, souffrant trop de savoir que sa femme ne lui porte pas les sentiments tant espérés. Malgré cela, la princesse de Clèves prouvera une nouvelle fois sa vertu lorsqu'après la mort de son mari, elle refusera les avances du duc de Nemours et s'éloignera de la vie de cour afin de ne plus souffrir de sa passion ni être tentée. On peut également interpréter cela comme une forme d’émancipation : elle se refuse à être constamment sous l’emprise de ses sentiments.

Un roman novateur, et précieux

Pourquoi novateur ? Parce que ce roman est considéré comme le premier roman d'analyse psychologique. En effet, il se consacre essentiellement à l'exploration des sentiments des personnages (ceux de la Princesse de Clèves, de son mari et du duc de Nemours). Des sentiments d'amour, de vertu, de désir, de jalousie, et de renoncement. Le sentiment principal étant bien sûr l’amour, omniprésent dans le roman. En effet, tous les personnages sont amoureux ou du moins courtisés. Or cet amour qui traverse le roman est particulier au sens où il reprend les codes de l’amour courtois ; l’amour d’un homme pour une femme généralement mariée et ainsi inaccessible, un amour respectueux et platonique. Le duc de Nemours fait en ce sens figure de l’amant idéal. Cela dit, La princesse de Clèves est aussi – littéralement – un roman que l’on peut qualifier de classique. En effet l’on ressent toute l’influence du courant à la mode à l’époque où Mme de La Fayette écrit son œuvre : la préciosité. Une influence tout à fait logique, sachant que Madame de La Fayette a fréquenté toute sa vie les salons précieux, antres de la vie littéraire de l’époque. La préciosité est un courant esthétique d’abord aristocratique, marqué par un désir de distinction, d’élégance et de raffinement. Or l’amour en est un thème central. Toutes ses problématiques sont développées. Faut-il céder ou résister à la passion ? Une femme doit-elle épouser l’homme qu’elle aime ou se plier à un mariage arrangé, conforme aux bienséances ? Ces questions se retrouvent toutes dans La princesse de Clèves. La princesse ploie sous ses propres questionnements, ne sachant comment gérer au mieux la passion qu’elle éprouve pour le duc de Nemours. Le cas de Madame de Tournon est aussi symbolique de ce mouvement, posant le cas compliqué d’une femme démontrant des sentiments pour deux hommes. Or si l’amour précieux est aussi présent dans le roman, c’est qu’il est le plus souvent malheureux, son idéal étant inaccessible. Ainsi la princesse de Clèves finira-t-elle par se retirer de la cour, dévorée par le chagrin et la culpabilité, sans même avoir cédé à ses désirs.

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Alexandra

Ex professeure de français reconvertie en rédactrice web, je crois fondamentalement aux pouvoirs du chocolat, aux vertus de la lecture, et à la magie des envolées d’Edouard Baer !