Chapitres
- 01. Présentation
- 02. Résumé
- 03. Personnages
- 04. Thèmes du roman
Présentation
Le Père Goriot est un roman écrit par Honoré de Balzac, commencé en 1834 et dont la publication démarre dans la Revue de Paris, avant d'être publié en 1842 en oeuvre complète.
Il intègre les Scènes de la vie privée de La Comédie humaine, l'oeuvre-monde de Balzac. De fait, Le Père Goriot pose les bases de cet édifice littéraire monumental, qui crée un système cohérent entre tous les volumes, sur la bases de références, de passerelles et de personnages communs.
Résumé
Première partie - Une pension bourgeoise
En 1819, alors que nous sommes en plein coeur de l'automne, le lecteur découvre, dans le Quartier latin de Paris, la piteuse pension de Mme Vauquer et ses locataires, tout aussi piteux : la vieille Mademoiselle Michonneau ; Monsieur Poiret ; la jeune Victorine Taillefer, qui s'est vue dépossédée par son père, qui lui a préféré son frère ; Eugène de Rastignac, personnage central et jeune étudiant en droit rempli d'ambition, issu d'une noblesse sans argent ; Monsieur Vautrin, un étrange quadragénaire qui se dit ancien commerçant et, enfin, le père Goriot, vieux et misérable rentier, qui a mystérieusement perdu sa fortune au fil des années. Tout ce monde soupçonne ce dernier de dépenser son argent pour entretenir des jeunes femmes. Rastignac se trouve surtout intrigué par ces deux derniers locataires, qui paraissent renfermer des secrets inavouables.
Etant recommandé par sa tante, le jeune homme se retrouve dans le bal organisé par sa cousine, la vicomtesse de Beauséant. D'abord fasciné par les fastes de la soirée, il l'est ensuite encore plus par le charme de la comtesse Anastasie de Restaud. Le lendemain, il se rend jusque chez elle et y voit son amant jaloux. Et lorsque Rastignac fait une remarque malheureuse, M. et Mme Restaud lui ferment définitivement leur porte.
Chez sa cousine, il découvre finalement qui est le père Goriot, grâce à la révélation de la duchesse de Langeais. Cet ancien vermicellier (fabricant de pâtes alimentaires), ayant fait fortune durant la Révolution, se trouve être le père d'Anastasie de Restaud et de Delphine de Nucingen, pour qui il a dépensé tout son argent et toute son attention, sans obtenir aucune gratitude. Payant pour leur éducation, fournissant d'énormes dots pour leur mariage, il s'est retrouvé pratiquement ruiné, et continue pourtant, tant bien que mal, de pourvoir à leurs caprices. Les deux femmes ont prit des amants et ses gendres, qui d'abord le respectaient à la faveur de ses largesses financières, le dédaignent maintenant qu'il est misérable.
Le vieil homme est rempli de désespoir devant le mépris de ses filles qu'il a pourtant choyées. A l'écoute de cette histoire, Eugène ne peut retenir ses larmes. Ensuite de quoi sa cousine lui procure quelques conseils pour conquérir la société parisienne avec, pour premier objectif, de séduire Delphine de Nucingen.
De retour à la pension, Eugène se rapproche, compatissant, du père Goriot. Dans le même temps, il sollicite par lettres sa famille pour obtenir de leur argent.
Deuxième partie - L'entrée dans le monde
Vautrin essaie de convaincre Eugène d'épouser Victorine Taillefer : il suffirait de supprimer son frère pour qu'elle devienne seule héritière de son père banquier. Il connaît quelqu'un qui pourrait se charger du méfait tandis que lui prendrait un pourcentage sur la dot obtenue par les époux. Mais Eugène se trouve horrifié par une telle proposition. Confiant, Vautrin lui offre deux semaines de réflexion.
Lui préfère entreprendre la séduction de Delphine de Nucingen, et a même pour cela la bénédiction du Père Goriot, dont il devient de plus en plus proche. Il parvient finalement à devenir son amant et lui rend visite dans ses appartements de la Chaussée d'Antin. Bientôt, il devient conscient de ses problèmes d'argent : selon elle, son mari, qui la trompe allègrement, accapare sa fortune et l'empêche de voir son père. Il met tout de suite au courant le père Goriot, lequel s'émeut des difficultés matérielles de sa progéniture.
Eugène et la baronne fréquentent tous les deux la haute société et, de fait, ils ont rapidement besoin d'argent. A la faveur de ces nécessités, Vautrin revient à la charge pour qu'Eugène accepte sa proposition.
Troisième partie - Trompe-la-mort
Bibi-Lupin, le chef de la Sûreté, s'aide de Mademoiselle Michonneau et de Monsieur Poiret, en leur promettant une belle récompense, pour démasquer Monsieur Vautrin. Il s'agissait d'un prisonnier du bagne de Toulon qui s'était échappé, et qui est connu sous le surnom de Trompe-la-mort. Mais avant son arrestation, il mène son plan à bien : le frère de Victorine a été tué.
Les pensionnaires sont encore sous le choc des derniers événements lorsque le père Goriot annonce à Eugène qu'il a fait aménager, grâce à ses derniers sous, un appartement rue d'Artois pour y accueillir sa fille et lui. Lui logera dans une chambre de bonne située au-dessus. Madame Vauquer est effrayée par la nouvelle : elle redoute que sa pension se vide.
En quête de cours de français ?
Quatrième partie - La mort du père
Eugène et le père Goriot sont sur le point de quitter la pension pour le nouveau logement lorsque les filles de ce dernier viennent lui annoncer leur débâcle financière. C'est trop à supporter pour le vieillard, qui tombe lourdement malade. Bianchon, un ami d'Eugène, étudiant en médecine annonce que sa fin est proche.
Eugène vient en aide aux deux filles du mourant. Ces dernières, malgré tout, ne viennent pas à son chevet. A l'article de la mort, le vieillard comprend qu'elles ne viendront plus. D'abord en colère, maudissant sa progéniture, il est bien vite à nouveau repris par sa nature miséricordieuse : il les bénit et il leur pardonne. Lorsqu'Anastasie arrive, pour implorer son pardon, il est trop tard : le vieux a rendu l'âme.
Ce sera Eugène qui paiera pour l'enterrement et il sera seul, avec Bianchon, pour les obsèques au Père-Lachaise.
Voilà l'histoire du Père Goriot terminée pour Eugène. Resté seul, voyant Paris de haut depuis la colline du cimetière, Eugène s'écrit :
« A nous deux, maintenant ! »
Que Balzac complète ironiquement, en continuant :
« Et pour premier acte de défi que Rastignac portait à la société, il alla dîner chez la baronne de Nucingen. »
Personnages
Eugène de Rastignac
Arrivé d'Angoulême pour étudier le droit dans les facultés parisiennes, c'est un ambitieux, c'est un arriviste - dans le langage populaire, c'est le sens de l'expression « Rastignac ».
La rencontre avec Jacques Collin, à la pension Vauquer, est bien l'occasion pour Balzac d'explorer tout ce qu'il a comme mauvais penchants. Mais il reste aussi humain, puisqu'il ne cède pas aux sollicitations du criminel.
Jean-Joachim Goriot - Le Père Goriot
Il a fait fortune durant la Révolution. Au moment où tient place le roman, il est vieux et il ne lui reste plus que l'amour qu'il a pour ses deux filles. Sa fortune s'est réduite à mesure que celles-ci lui réclamaient :
« Riche de plus de soixante mille livres de rentes, et ne dépensant pas douze cents francs pour lui, le bonheur de Goriot était de satisfaire les fantaisies de ses filles [… ] il ne demandait qu'une caresse en retour de ses offrandes. »
Mais ses filles n'ont aucune reconnaissance et l'abandonne à sa solitude. Même sur son lit de mort, Anastasie et Delphine ne viendront pas avant son dernier souffle.
Delphine de Nucingen
Elle est la fille du Père Goriot et, d'une certaine manière, l'équivalent d'Eugène, qui deviendra son amant. Elle n'est ni aristocrate, ni épouse innocente ; elle ne peut tracer sa voie, dans cet univers misogyne, qu'en utilisant ses propres armes. Dès lors, l'adultère se présente comme la solution à son inertie.
A bien des égards, les personnages féminins du Père Goriot incarnent la condition féminine dans la société : Delphine est la victime de sa triple condition de fille, de femme et d'amante.
Jacques Collin, alias Vautrin ou Trompe-la-Mort
C'est un personnage que Balzac désignait comme une « colonne » vertébrale de La Comédie humaine et c'est dans ce roman qu'il apparaît pour la première fois. Il s'évade du bagne de Toulon, dans lequel il a été emprisonné pour un crime qu'il n'a pas lui-même commis. Caché à Paris sous le nom de Vautrin, il porte une perruque de cheveux roux. Il sera finalement trahi et découvert, identifié grâce à sa marque sur l'épaule « T. F. ». On l'enverra alors au bagne de Rochefort.
Thèmes du roman
La double tentation de Rastignac
Rastignac est le sujet d'une double tentation :
- celle du touchant père Goriot empli d'amour qui lui offre sa fille
- celle du fascinant Vautrin, qui lui offre un crime pour se faire une place dans ce monde où l'intérêt personnel prime
C'est au milieu de ce tiraillement que Rastignac va faire son éducation, tout entier investi dans la découverte de la société et des femmes.
Roman initiatique, Le Père Goriot est également, de prime abord, énigmatique. Eugène doit en effet déceler la vérité sur chacune des personnes peuplant cette mortifère pension Vauquer. Les règles relationnelles y sont le faux-semblant, le mensonge et la dissimulation ; mais ce microcosme est aussi un excellent point de départ pour explorer Paris.
Ainsi, il peut vérifier les dires de Vautrin, en visitant le faubourg Saint-Germain, qui accueille l'aristocratie, et la chaussée d'Antin, où logent les nouveaux riches. Et Madame de Beauséant a tôt fait de lui faire comprendre les mêmes conclusions que le prisonnier évadé : mieux vaut bannir les bons sentiments et les principes éthiques, dans ce Paris sauvage. Il s'agit de posséder les bons savoir-faire.
Mais il est une condition fatale à la réussite parisienne : celle de l'argent.
« Il vit le monde comme il est : les lois et la morale impuissantes chez les riches, et vit dans la fortune l’ultima ratio mundi. »
Ultime ratio mundi : moyen ultime de faire
Ainsi, « monnaie fait tout » et le père Goriot est condamné par son incapacité à maîtriser ses passions : amoureux de l'argent et de ses filles, ces dernières tarissent le premier. Et manquant d'argent, il perd ses filles.
Roman de la mutation
Ce roman fait assister à la naissance d'un monde nouveau, incarné au mieux par Paris et ses habitants guindés, à la noblesse factice. La Comédie humaine se chargera de le décrire et de l'analyser ; avec pour commencement ce Père Goriot qui fait se rencontrer en un même endroit des êtres en fin de parcours (Le Père Goriot lui-même), des jeunes gens pour qui tout commence dans ce nouveau monde (Rastignac) ou bien des marginaux, qui agissent finalement de la même manière que la norme (Vautrin).
Ils témoignent tous, d'une manière différente et avec des succès divers, de la dégradation générale résultant d'une société individualiste où l'entraide n'est plus envisageable. Pour preuve stylistique de cette diffraction, le roman multiplie les intrigues.
Un narrateur omniscient
Ce roman fait place à un narrateur omniscient, tandis que le lecteur voit les autres à travers le point de vue de Rastignac. Le lecteur est donc plus puissant, par son savoir, que le personnage.
De même, on peut relever la proximité entre l'auteur et Vautrin : ce dernier témoigne du monde balzacien, et propose effectivement à Rastignac l'écriture de son destin. En refusant celle-ci, la relation écrivain-personnage ne perd pas en force : Rastignac, dans son refus, s'affirme comme héros, dont les yeux seront définitivement ouvert par la mort du père.
Roman de la paternité
Le Père Goriot, héros éponyme du roman, doit mourir, épuisé d'avoir aimé sans retour. L'indifférence de ses filles n'est que le résultat de l'éloignement social qu'a provoqué leurs mariages respectifs - et, peut-être, un peu de ce désir de s'échapper d'une présence paternelle débordante (pour preuve : Goriot aurait voulu vivre dans les appartements aménagés pour les adultères de ses filles).
Sa mort, en plus d'être un modèle de narration où se mêlent intelligemment pathétique et tragique, termine l'initiation de Rastignac, en lui dévoilant l'ultime horreur du monde. Les passions et les idées fixes ne sont sources que de souffrances et de déceptions dans cette vie affreuse ; il faut donc, pour l'envisager, ravaler ses larmes et dominer sans scrupule.
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Hallucinant 🥰🥰
Selon vous quel genre de souffrance évoque l’auteur
Bonjour,
Pardon pour cette erreur d’inattention. Vous avez raison, et le texte a été modifié en conséquence !
Bonne journée,
Vautrin ne porte pas une perruque de cheveux roux! Bien au contraire! Il dissimule ses cheveux roux sous une perruque de cheveux noirs, le roux étant assoicé chez Balzac à l’animalité , au mauvais
Vraiment je suis assez développé ça y était bien je vous aime fort fort fort
Cela m’aide vraiment, mais que peut-on dire de mademoiselle Michonneau lors de sa description dans le chap.1??
Ce site est vraiment très intéressant. car il nous dévoile beaucoup de choses qu’on ignoraient. Je vous très fort.