Coriolan : d'après les
textes de Plutarque (traduction de Ricard, 1862) et de Tite-Live (traduction de
M. Nisard, 1864), avec quelques extraits de Dion Cassius dans la traduction de
E. Gros -Firmin Didot- 1845.

De son vrai nom : Caius Marcius, son
surnom de Coriolanus lui sera donné lors de la prise de la ville de Corioles
(ville du Latium appartenant aux Volsques). Sa vie se serait déroulée au 5ème
siècle avant J.C. Certains historiens pensent que son existence serait
légendaire. Déjà Mommsen se posait la question : " Cette histoire est-elle
vraie ? Je ne saurais l'affirmer : mais quoiqu'il en soit, au milieu même des
détails naïfs où se complait la gloriole patriotique des annalistes de Rome,
notre regard pénètre jusque dans le vif des plais et des hontes de ces temps. "

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Coriolan par Francesco Barbieri dit Le Guerchin, XV ème siècle, détail repris
dans un volume des œuvres de Plutarque publiées aux éditions Garnier-Flammarion.

Sa famille était patricienne et toute
sa vie ne fut que le reflet de son appartenance à une caste possédante. Il eut
dans ses ancêtres un roi : Ancus Marcius, successeur de Tullus Hostilius et un
censeur : Censorinus.

Son caractère était violent, il était
très coléreux et opiniâtre, il ne revenait jamais sur ce qu'il avait décidé ;
hautain et dur avec les autres, il était néanmoins très droit. On dit qu'il
avait un goût plus prononcé que les autres Romains pour les armes. Il combattit
et se fit remarquer par son courage contre Tarquin le Superbe, dernier roi de
Rome, qui avait été chassé du trône et avait trouvé aide et protection chez les
Etrusques. Il fut de toutes les guerres que Rome mena contre ses voisins.

Il prit très tôt le parti des nobles
contre le peuple, ce dernier était la proie des usuriers et pour rembourser
leurs dettes certains durent même se vendre comme esclaves pour s'acquitter de
leur du, les plébéiens n'avaient plus rien à eux. Ils se révoltèrent et
refusèrent de marcher contre les ennemis de la nouvelle République, Marcius qui
commençait d'être très connu, demande aux magistrats d'écraser cette révolte
dans l'œuf. C'est alors que les gens pauvres sortirent de la Ville et allèrent
se réfugier sur le Mont Sacré. Le sénat leur envoya pour les calmer et les faire
revenir un vieux sénateur : Ménérius Agrippa. Il leur raconta alors la fable qui
devint fameuse par la suite de l'estomac contre le reste du corps. " Un jour,
leur dit-il, tous les membres du corps humain se révoltèrent contre l'estomac ;
ils se plaignaient qu'il demeurât seul oisif au milieu d'eux sans contribuer au
service du corps, tandis qu'ils supportaient toute la peine et toute la fatigue
pour fournir à ses appétits. L'estomac rit de leur folie, qui les empêchait de
sentir que, s'il recevait seul toute la nourriture, c'était pour la renvoyer et
la distribuer ensuite à chacun d'eux. Romains, ajouta-t-il, il en est de même du
sénat par rapport à vous. Les affaires qu'il prépare, qu'il digère, pour ainsi
dire, dans ses délibérations, afin de régler l'économie politique, vous
apportent et vous distribuent à tous ce qui vous est utile et nécessaire. " Ce
discours fit impression sur eux "
Plutarque, Coriolan, 6. Il réconcilia le
peuple avec les nobles, les plébéiens regagnèrent la Ville et recommencèrent à
servir leur pays les armes à la main. Les pauvres demandèrent seulement à avoir
une représentation, c'est de là que naquirent les tribuns de la plèbe. Marcius
continua d'exprimer son mécontentement contre ce qu'il considérait comme une
augmentation du pouvoir du peuple au détriment des patriciens.

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La guerre reprit contre les Volsques.
Devant leur capitale, Corioles, le commandant de l'armée romaine, le consul
Cominius, partagea ses troupes en deux. Une partie devait, sous son
commandement, aller affronter l'armée ennemie, l'autre partie, dont faisait
partie Marcius, devait mettre le siège devant la ville. Il ranima le courage des
Romains qui faiblissait devant une sortie des assiégés. " Pendant la retraite
du peuple, les consuls Spurius Cassius et Postumus Cominius entrèrent en charge.
Sous leur consulat, un traité fut fait avec les peuples Latins; pour le
conclure, l'un d'eux resta à Rome; l'autre, envoyé contre les Volsques, bat et
met en fuite les Volsques d'Antium, les chasse, les poursuit jusque dans la
ville de Longula et s'empare de leurs murs. Il prend ensuite Polusca, autre
ville des Volsques; puis il attaque Corioles avec une grande vigueur. Il y avait
alors à l'armée un jeune patricien, Gnaeus Marcius, homme de conseil et
d'action, qui depuis fut nommé Coriolan. Tandis que l'armée romaine assiégeait
Corioles et portait toute son attention sur les habitants qu'elle tenait
renfermés dans la ville, sans craindre aucune attaque extérieure, les légions
Volsques, parties d'Antium, vinrent tout à coup fondre sur elle, et dans le même
temps les ennemis firent une sortie de la place. Par hasard, Marcius était de
garde. À la tête d'une troupe d'élite, il repousse l'attaque de l'ennemi sorti
de ses murs, et, par la porte, qui est restée ouverte, s'élance impétueusement
dans la ville. Là il fait un affreux carnage dans le quartier le plus voisin de
la porte, et trouvant du feu sous sa main, il incendie les maisons qui dominent
le rempart. Les cris que la frayeur arrache aussitôt aux assiégés, se mêlant aux
lamentations des femmes et des enfants, augmentent le courage des Romains et
jettent le trouble dans l'armée des Volsques, qui voient au pouvoir de l'ennemi
la ville qu'ils étaient venus secourir. C'est ainsi que les Volsques d'Antium
furent battus et que la ville de Corioles fut prise. La gloire de Marcius
éclipsa tellement celle du consul… "
Tite-Live, II, 33.

La ville une fois prise, il partit
avec quelques autres guerriers rejoindre le consul qui était en rase campagne
prêt à affronter l'armée des Volsques.

" Un certain Marcius s'était
couvert de gloire en combattant contre les Volsques : le consul lui offrit pour
récompense beaucoup d'argent et un grand nombre de prisonniers. Marcius refusa
tout à l'exception d'une couronne et d'un cheval de guerre : quant aux
prisonniers, il n'en demanda qu'un seul qui était son ami et lui rendit la
liberté "
Dion Cassius, I, I, XXXVI.

Elle fut vaincue et encore une fois
Marcius s'illustra de belle manière. Ses nombreux combats et sa vaillance lui
valurent le respect de tous. Il était très connu et voulut être élu consul, tout
le monde s'accordait pour prédire sa réussite. Mais il se présenta devant les
électeurs, entouré des membres du Sénat et des patriciens dès lors le peuple lui
refusa ses suffrages et élit d'autres consuls.

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" Coriolan brigua le consulat ;
mais il ne put l'obtenir et fut vivement courroucé contre le peuple : cet échec
et sa haine pour les tribuns dont la puissance était redoutable le poussaient à
parler contre les plébéiens, plus hardiment que tous ceux qui pouvaient lui être
comparés par leur mérite. Une violente famine survint… "
Dion Cassius, I, I,
XXXVII.

Coriolan rentra chez lui la rage au
cœur. (Mommsen met cet épisode au crédit de la future trahison de Coriolan).

A cette époque, Rome souffrait d'une
importante disette, le tyran de Syracuse, Gélon, envoya du blé pour soulager la
Ville. Le peuple s'attendait à ce qu'il lui soit distribué gratuitement.
Coriolan s'éleva vivement contre cette mesure que certains sénateurs
soutenaient. " Cette année, alors qu'on était entièrement rassuré contre la
guerre du dehors, que les dissensions intérieures étaient apaisées, un autre
fléau bien plus redoutable fondit sur Rome : les terres étant demeurées incultes
pendant la retraite du peuple sur le mont Sacré, les grains renchérirent et il
s'ensuivit une famine, telle qu'en éprouvent des assiégés…L'année suivante, sous
le consulat de Marcus Minucius et d'Aulus Sempronius, une grande quantité de blé
arriva de Sicile, et on délibéra dans le sénat sur le prix auquel on le
livrerait au peuple. Plusieurs sénateurs pensaient que l'occasion était venue
d'abaisser le peuple et de ressaisir les droits qu'il avait arrachés aux
patriciens par sa retraite et par la violence. À leur tête était Marcius
Coriolan, ennemi déclaré de la puissance tribunitienne : "S'ils veulent les
grains à l'ancien prix, dit-il, qu'ils rendent au sénat ses anciens droits;
pourquoi vois-je ici des magistrats plébéiens ?... J'ose vous répondre que,
domptés par l'excès du mal, ils iront d'eux-mêmes labourer nos terres, bien loin
d'en empêcher la culture par une scission à main armée." …Le sénat trouva l'avis
trop violent, et la multitude, dans sa colère, fut au moment de courir aux
armes…: "On les attaquait maintenant par la famine, comme des ennemis; on leur
enlevait la subsistance et la nourriture. Le blé étranger, seule ressource
qu'ils devaient à une faveur inespérée de la fortune, on le leur arrachait de la
bouche, s'ils ne consentaient à livrer leurs tribuns pieds et mains liés à
Gnaeus Marcius, si le peuple romain ne présentait lui-même son dos aux verges du
licteur. Marcius était pour eux un bourreau qui ne leur laissait le choix que de
la mort ou de l'esclavage." Ils se seraient jetés sur lui à la sortie du sénat,
si les tribuns ne l'eussent, fort à propos, cité à comparaître devant le peuple.
"
Tite-Live, II, 34.

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" Coriolan, déjà plein de mépris
pour le peuple, ne permit pas que le blé, transporté à Rome de plusieurs pays et
en grande partie envoyé gratuitement par les rois de Sicile, fût distribué comme
on le demandait. Le
s tribuns, dont il désirait la ruine avant tout, l'accusèrent
de tyrannie auprès de la multitude et le firent condamner à l'exil, malgré les
unanimes réclamations des patriciens, indignés de ce que le peuple osait rendre
un pareil jugement contre leur ordre. "
Dion Cassius, I, I, XXXVII.

Devant l'agitation extrême du peuple,
les consuls décidèrent de vendre le blé à bas prix. Les tribuns de la plèbe
demandèrent la mise en accusation de Coriolan pour avoir voulu ruiner l'autorité
du peuple et fait en sorte que les seuls les patriciens aient droit à la parole.
Ce dernier, au lieu de se défendre humblement répliqua avec le plus profond
mépris et la plus grande hauteur à tel point qu'ils, après s'être concertés, le
condamnèrent à mort. Leur sentence provoqua un risque d'affrontement, risque de
voir le sang répandu entre partisans des uns et partisans des patriciens, en
présence de ces risques, ils la reportèrent, un nouveau jugement devant les
comices tributes fut décidé, il en résulta une peine de bannissement perpétuel.
Face à cette condamnation, Coriolan resta de marbre, hautain et impassible.
Après avoir fait ses adieux à sa femme et à sa mère, il quitta la ville
accompagnée par des patriciens de ses amis. Il passa quelques temps dans des
terres qu'il possédait près de Rome et il partit chez les Volsques. Il alla
trouver un grand ennemi des Romains à Antium : Tullus Amphidius. Tous deux
cogitèrent pour créer des causes à une nouvelle guerre entre leurs deux peuples.
Le prétexte en fut l'obligation pour tous les Volsques de sortir de Rome, ils
étaient venus spécialement pour la célébration des Grands Jeux. Poussés par
Tullus et Coriolan, ils se décidèrent à faire la guerre malgré une trêve qui
avait été proclamé pour deux ans. Elle fut mené conjointement par Tullus Et
Coriolan qui, pour ce dernier, avait gagné toute la confiance des Volsques. Il
fit épargner les terres des patriciens dans le but d'accroître la dissension
entre les plébéiens et ces derniers. Ayant décidé d'un commun accord que Marcius
envahirait les terre ce de Rome pendant que Tullus garderait des troupes pour
protéger le territoire volsque, Coriolan marcha contre la cité de Circé, colonie
romaine, puis il alla attaquer les latins pensant que Rome viendrait au secours
de ses alliés, ce qu'elle ne fit pas. Il mit le siège devant Lavinium, la ville
fondée par Enée, et dont étaient issus les Romains puis il marcha sur Rome.
Cette dernière lui envoya une députation, constituée de ses amis et de ses
proches pour lui demander d'épargner la Ville. Leur ayant dicté des conditions
draconiennes à satisfaire dans les trente jours, il s'éloigna. Passé ce délai,
il revint devant Rome. Le sénat lui envoya une seconde ambassade pour lui
demander de guider les Volsques hors des frontières romaines. Il refusa tout
comme les Romains refusaient d'accéder à ses demandes qui favorisaient trop un
peuple ennemi. Devant une telle obstination, Rome envoya une troisième
députation composée de prêtres revêtus de leurs habits sacerdotaux, elle se
heurta aux mêmes réponses. La Ville terrorisée s'apprêta à se défendre. C'est à
ce moment que les femmes romaines, agissant de leur propre chef, sous la
conduite d'une certaine Valérie, sœur de Publicola à qui les Romains devaient
beaucoup, allèrent trouver la mère et la femme de Coriolan pour leur demander
leur intercession. Ces dernières, accompagnées d'autres femmes, se rendirent
immédiatement au camp des Volsques où Coriolan fut vaincue par la tendresse et
l'émotion.

" Alors, les dames romaines se
rendent en foule auprès de Véturie, mère de Coriolan, et de Volumnie sa femme.
Cette démarche fut-elle le résultat d'une délibération publique, ou l'effet
d'une crainte naturelle à ce sexe ? Je ne saurais le décider. Ce qu'il y a de
certain, c'est qu'elles obtinrent que Véturie, malgré son grand âge, et Volumnie,
portant dans ses bras deux fils qu'elle avait eus de Marcius, viendraient avec
elles dans le camp des ennemis, et que, femmes, elles défendissent, par les
larmes et les prières, cette ville que les hommes ne pouvaient défendre par les
armes. Dès qu'elles furent arrivées devant le camp, et qu'on eut annoncé à
Coriolan qu'une troupe nombreuse de femmes se présente; lui que, ni la majesté
de la république, dans la personne de ses ambassadeurs, ni l'appareil touchant
et sacré de la religion, dans la personne de ses prêtres, n'avait pu émouvoir,
se promettait d'être plus insensible encore à des larmes féminines. Mais,
quelqu'un de sa suite ayant reconnu, dans la foule, Véturie, remarquable par
l'excès de sa douleur, debout au milieu de sa bru et de ses petits-enfants, vint
lui dire : "Si mes yeux ne me trompent, ta mère, ta femme et tes enfants sont
ici." Coriolan, éperdu et comme hors de lui-même, s'élance de son siège, et
court au-devant de sa mère pour l'embrasser; mais elle, passant tout à coup des
prières à l'indignation : "Arrête, lui dit-elle, avant de recevoir tes
embrassements, que je sache si je viens auprès d'un ennemi ou d'un fils; et si
dans ton camp je suis ta captive ou ta mère ? N'ai-je donc tant vécu, ne suis-je
parvenue à cette déplorable vieillesse, que pour te voir exilé, puis armé contre
ta patrie ? As-tu bien pu ravager cette terre qui t'a donné le jour, et qui t'a
nourri ? Malgré ton ressentiment et tes menaces, ton courroux, en franchissant
nos frontières, ne s'est pas apaisé à la vue de Rome; tu ne t'es pas dit :
derrière ces murailles sont ma maison, mes pénates, ma mère, ma femme et mes
enfants ? Ainsi donc, si je n'avais point été mère, Rome ne serait point
assiégée; si je n'avais point de fils, je mourrais libre dans une patrie libre.
Pour moi, désormais, je n'ai plus rien à craindre qui ne soit plus honteux pour
toi, que malheureux pour ta mère, et quelque malheureuse que je sois, je ne le
serai pas longtemps. Mais, ces enfants, songe à eux : si tu persistes, une mort
prématurée les attend ou une longue servitude." À ces mots, l'épouse et les
enfants de Coriolan l'embrassent; les larmes que versent toutes ces femmes,
leurs gémissements sur leur sort et sur celui de la patrie, brisent enfin ce
cœur inflexible; après avoir serré sa famille dans ses bras, il la congédie, et
va camper à une plus grande distance de Rome; ensuite, il fit sortir les légions
du territoire romain, et périt, dit-on, victime de la haine qu'il venait
d'encourir. "
Tite-Live, II, 40.

Version de Dion Cassius : "
Les femmes, je veux dire Volumnie, épouse de Coriolan, Véturie sa mère et les
dames romaines les plus illustres se rendirent dans son camp avec ses propres
enfants ; mais loin de l'amener à transiger au sujet du pays conquis sur les
Volsques, elles ne purent même le faire consentir à son retour. A peine instruit
de leur arrivée, il les admit en sa présence et leur permit de parler. Voici
comment l'entrevue se passa : toutes les femmes gardaient le silence et
tombaient en larmes. Véturie s'écria : "Que signifient, mon fils, ton étonnement
et ta surprise ? Nous ne sommes pas venues en transfuges : c'est la patrie qui
nous envoie : nous serons toujours ta mère, ta femme, tes enfants, si tu te
laisses fléchir ; sinon, nous ne serons plus que ton butin. Si ta colère tient
ferme encore, massacre-nous dans les premières. Pourquoi détourner ton front à
ces paroles ? Ignores-tu que naguère livrées, dans Rome, à la douleur et aux
larmes, nous les avons interrompues pour venir te voir ? Réconcilie-toi avec
nous, et ne poursuis plus de ta haine tes concitoyens, tes amis, nos temples,
nos tombeaux. Ne marche plus contre ta patrie avec un coeur ennemi ; ne va pas
assiéger une ville où tu es né, où tu as été élevé, où tu as reçu le glorieux
surnom de Coriolan. Cède à mes paroles, mon fils : ne me congédie point sans
avoir exaucé ma prière ; si tu ne veux me voir tomber à tes pieds.

Ainsi parla Véturie, et des larmes
coulent de ses yeux. Elle déchire ensuite ses vêtements, découvre son sein et
portant ses mains sur son flanc : "Voilà, s'écrie-t-elle, mon fils, le flanc qui
t'a mis au jour et le sein qui t'a nourri." A ces mots, la femme de Coriolan,
ses enfants, toutes les dames romaines pleurent ensemble. Il partage leur
douleur : à peine peut-il résister encore, et, prenant sa mère dans ses bras et
la couvrant de baisers : "Oui, ma mère, dit-il, je t'obéis : tu triomphes de ton
fils ; c'est toi que les Romains devront remercier. Pour moi, je ne saurai
supporter les regards de ceux qui ont payé de l'exil les plus grands services ;
jamais je ne rentrerai dans Rome. Que la patrie te tienne lieu de fils ; tu l'as
voulu : moi, je vivrai loin de vous." En prononçant ces mots, il se leva ; soit
qu'il craignît la foule qui l'entourait, soit qu'il eût honte d'avoir pris les
armes contre ses concitoyens. Il refusa de retourner dans sa patrie. "
I, I,
XXXIX.

Il évacua les abords de Rome et ramena
les Volsques chez eux ce qui ne se fit pas sans murmures de leur part. Les
Romains furent ivres de joie et remercièrent les femmes qui s'étaient ainsi
entremises, ils firent construire, en souvenir de cet événement un temple dédié
à La Fortune Féminine. " Pour perpétuer le souvenir de cet événement, un
temple fut élevé, et on le consacra à la fortune des femmes. Ensuite les
Volsques, secondés par les Èques, reparurent sur le territoire romain; mais les
Èques ne voulurent pas obéir plus longtemps à Attius Tullius. "
Tite-Live,
II, 40. Les Volsques, divisés entre ceux qui donnaient raison à Coriolan et les
autres, menés par Tullus qui parlaient hautement de trahison, l'assassinèrent.

" …et périt, dit-on, victime de la
haine qu'il venait d'encourir. D'autres historiens rapportent sa mort d'une
manière différente. Je lis dans Fabius, le plus ancien de tous, qu'il vécut
jusqu'à un âge avancé… "
Tite-Live, II, 40.

Version de Dion Cassius : "
Il refusa de retourner dans sa patrie ; comme on lui proposait, et se retira
dans le pays des Vosques où il finit ses jours, victime d'un piège ou accablé
par les ans. "
I, I, XL.

Les Romains, une fois apprise la
nouvelle, restèrent impassibles, seules les femmes portèrent le deuil.

Il est toutefois à
noter que ces réçits ne sont aux yeux de quelqu'un comme Mommsen qu'un
roman forgé de toutes pièces et que son historicité est fortement mise
en doute par la grande majeure partie des historiens.

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Olivier

Professeur en lycée et classe prépa, je vous livre ici quelques conseils utiles à travers mes cours !