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C'est parti

Les questions et réponses

S'il faut une
direction à l'usine, est-il indispensable que ce directeur en
absorbe à lui seul tous les bénéfices ?

- Ça c'est autre
chose ! Pensez-vous qu'il ne faut pas de l'argent pour faire marcher
une "boite" comme celle-ci ? A côté du directeur, de la
tête, il y a le capitaliste !...qui aboule la forte somme... Le
capital qui alimente tous les jours les usines des outillages
perfectionnés, le capital sans lequel rien n'est possible, qui
nourrit l'ouvrier lui-même ! Ne représente-t-il donc pas une force
qui doit avoir sa part de bénéfices, n'est-il pas une collaboration
indispensable qu'il faut intéresser ?... Si vous supprimez au
capital son intérêt, vous n'en trouverez plus quand vous en aurez.
besoin ! Ceux qui 1'auront le conserveront, c'est tout simple...

L'échange
perpétuel, c'est la vie du capital, et c'est là en même temps son
utilité. Comment empêcher le capital de se former ?...Il y avait un
ouvrier, parmi les mille que j'ai employés, qui gagnait cent sous
par jour ; il s'est dit : "Tiens ! Bibi n'a besoin que de quatre
francs pour vivre, Bibi va mettre vingt sous de côté tous les jours
!'' Il dit, et au bout de l'année il a 365 francs : il recommence
l'année suivante, dix ans, vingt ans de suite, et voilà un
capitaliste ! presque un petit patron ! Son fils pourra agrandir le
capital paternel, et c'est peut-être une grande fortune qui
commence. La trouverez-vous mal gagne ?


Au contraire!
répondis-je, Mais si l'ouvrier qui a des instincts d'économie et
qui gagne cent sous par jour a cinq enfants et une femme à nourrir,
comment mettra-t-il de l'argent de côté ? Bibi n'aura-t-il pas
plutôt faim ?

M. Schneider leva
les bras et les épaules d'un air qui signifiait : qu'y faire ? et il
dit en effet :


- Ça, c'est
une loi fatale.., On tâche, ici, de corriger, le plus qu'on peut,
cette inégalité...  mais comment la supprimer ? Oh ! à cet
égard le Pape a dit tout ce qu'il y avait à dire ; je trouve que sa
dernière Encyclique est une merveille de sagesse et de bon sens. Il
y explique que le patron a des devoirs étroits à remplir vis-à-vis
des salariés, et c'est vrai... Je vous le répète, ici nous faisons
tout que nous pouvons : mais sous ce rapport nous sommes un peu comme
la douce violette... nous n'aimons pas beaucoup en parler... Mes
ouvriers me montrent bien qu'ils sont contents de moi, puisqu'à
chaque occasion qui s'offre à eux, ils témoignent de leur
confiance...


Oui, je sais,
ils vous ont nommé député, conseiller général et maire..,
Croyez-vous, dis-je enfin, que les crises de surproduction sont
fatales et que, pour empêcher le chômage qui en résulte une
entente soit possible entre les patrons ?

- Pas du tout ;
c'est un mal nécessaire, on n'y peut absolument rien ! La production
dépend de la mode, ou d'un courant dont on ne peut prévoir ni la
durée ni le développement. Un exemple : sous 1'Empire, on portait
des crinolines. Eh bien : les usines qui s'installèrent pour
fabriquer des cercles d'acier se sont vues, le jour où la mode a
changé, surchargées de produits et avec un outillage devenu tout à
fait inutile, De même, il y a quelques années, lorsque M, de
Freycinet, étant ministre des Travaux Publics, voulait créer
partout des chemins de fer, une foule de métallurgistes se sont mis
à produire et à surproduire des rails et tout ce qui est du
matériel de traction. M. de Freycinet a disparu et tous les travaux
faits à l'avance sont restés pour compte aux producteurs !
Aujourd'hui, tout est au "militaire'', on ne fait que des canons
en acier et des plaques de blindage ; demain, ce mouvement peut
s'arrêter pour une cause ou une autre, qu'aujourd'hui nous ne
pouvons pas prévoir. Donc : pléthore sur le marché, arrêt dans le
travail, chômage, chômage forcé, fatal !


Oui, dis-je,
saisissant la balle au bond, avez-vous pensé à l'éventualité du
désarmement au point de vue de votre industrie ?

M. Schneider
répondit :

- Oh ? ce
serait un grand malheur... Je ne sais ce qu'on ferait... Après tout,
il y aurait peut-être équilibre ? Les cinq cent mille hommes que
nous nourrissons, vous et moi, à rien faire, se trouveraient sans
emploi du jour au lendemain ; ils viendraient faire la queue à la
porte des usines, offrir leurs bras au rabais ; ça ferait baisser
les salaires et nous n'aurions plus à payer les vingt sous par jour
qu'ils nous coûtent à chacun !...

Je voudrais
bien savoir ce que dit votre psychologie devant cet immenses
fabrications d'instruments de mort ?


- Oh ! je ne suis
pas psychologue, moi ! je suis maître de forges ; je fais des
factures... c'est tout ! 


Mais, comme
j'insistais
:


- Voyons, dit-il,
ce ne sont pas des instruments de mort, au contraire, puisque ça
fait vivre , cinq cent mille hommes qui les astiquent du matin au
soir et qui sont payés pour ça ! Ce sont des instruments de vie
!...


Pensez- vous,
dis-je pour continuer, que l'agglomération des moyens de production
dans des usines comme le Creusot ne faciliterait pas la révolution
sociale annoncée par les marxistes?


- Sans patron,
sans quelqu'un d'intéressé à faire marcher tout ça, le Creusot
serait absolument fichu au bout de huit jours !


Croyez-vous
que la concentration des capitaux et des moyens de production a
atteint son maximum ou doit encore se développer ? 


- II n'y a pas de
maximum ! s'écria rudement M. Schneider.
Et ses mains firent un
grand geste autour de lui :

- Ca marche
toujours, ça n'a pas de bornes, ça !...

L'intervention
de l'Etat ?

- Très mauvaise
! très mauvaise ! Je n'admets pas un préfet dans les grèves ;
c'est comme la réglementation du travail des femmes et des enfants;
on met des entraves inutiles, trop étroites, nuisibles surtout aux
intéressés qu'on veut défendre, on décourage les patrons de les
employer et ça porte presque toujours à côté.

La journée de
huit heures ?


- Oh ! je veux
bien ! dit M. Schneider, affectant un grand désintéressement, si
tout le monde est d'accord ; je serai le premier à en profiter, car
je travaille souvent moi-même plus de dix heures par jour...
seulement les salaires diminueront ou le prix des produits
augmentera, c'est tout comme ! Au fond, voyez-vous, la journée de
huit heures, c'est encore un dada, un boulangisme. Dans cinq ou six
ans, on n'y pensera plus, on aura inventé autre chose. Pour moi, la
vérité, c'est qu'un ouvrier bien portant peut très bien faire ses
dix heures par jour et qu'on doit le laisser libre de travailler
davantage si cela lui fait plaisir.

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Olivier

Professeur en lycée et classe prépa, je vous livre ici quelques conseils utiles à travers mes cours !