Un monument romain lié à la justice

Dans la Rome antique, les basiliques n’avaient pas de fonction religieuse. Ainsi la basilique de Maxence et de Constantin, située à proximité de la Praefectura urbis, abritait les activités judiciaires de la ville à l’époque tardive.

Commencée par l’empereur Maxence (306-312 ap. J.-C.) et achevée par Constantin, elle fut construite dans le but de réaffirmer la puissance et la beauté de Rome.

La basilique de Maxence et de Constantin fut la dernière des basiliques construites à Rome.

C’est pour cette raison qu’elle fut tout d’abord appelée Basilica Noua. Elle remplaça les Horrea Piperataria, magasins du poivre et des épices, construits par Domitien et incendiés sous Commode en 191 ap. J.-C. Elle se situe en fait sur la Velia, petite éminence qui sépare le forum proprement dit de la vallée du Colisée.

Ce bâtiment de 110 m de long (côté parallèle au Forum), 65 de large et 35 de hauteur, est fort impressionnant.

Véritable apogée de l’architecture romaine, elle était formée de trois nefs voûtées, avec une abside au fond de la nef centrale, qui n’existait probablement pas à l’origine sur le plan de Maxence. La nef centrale (80 m sur 25 m et d’une hauteur de 35 m) était flanquée de huit colonnes de marbre de Proconnèse, hautes de 14,50 m. De ces colonnes, la dernière existante fut déplacée par Paul V en 1613 sur la place de Sainte Marie Majeure (Piazza di S. Maria Maggiore) où elle se trouve encore aujourd’hui. Il faut noter que ces colonnes étaient un simple élément décoratif. En effet, seuls les quatre piliers en blocage, qui ornaient la façade, supportaient le poids de l’énorme voûte. La façade la plus longue comprenait trois énormes ouvertures. Ces arcades étaient hautes de 25 m, larges de 20 et avaient une profondeur de 17 m. Le sol était recouvert de marbre coloré. Les murs, percés de niches, étaient en blocage à revêtement de marbre et de stuc.

A l’origine, la façade était orientée côté est, vers le Colisée. Constantin, qui acheva la construction de ce monument somptueux après sa victoire sur Maxence au pont Milvius (en 312 ap. J.-C.), en modifia le plan primitif, construisit une seconde entrée sur le côté Sud, créant ainsi un nouvel axe perspectif, perpendiculaire au premier.

Dans l’abside de la nef centrale (face à l’entrée de Constantin) se trouvait une statue assise de Maxence que l’on retailla ensuite avec les traits de Constantin. Il s’agit en fait d’un acrolithe (statue dont seules les parties visibles : tête, mains, pieds sont en marbre) colossal : la tête (retrouvée en 1487, aujourd’hui dans la cour du Palais des Conservateurs) mesure avec le cou 2,60 m.

Malgré le tremblement de terre de 1349 qui fit crouler les voûtes de l’édifice, une grande partie de ce monument grandiose existe encore.