63 après J.C., vers 113 après
J.C.


Tableau de Angélica Kaufmann, 1785.

Il naquit à Côme où d'ailleurs, plus tard, lorsqu'il sera
connu, il créera une bibliothèque. Il perdit son père très jeune (L.
Caecilius Silo) et fut confié à la garde de Vergilius Rufus, celui
qui vainquit Vindex, gouverneur de la Gaule Lyonnaise, qui se révolta
contre Néron. Un peu plus tard encore, il sera adopté par son oncle : Pline
l'Ancien chez qui il alla se réfugier avec sa mère qui était la sœur du
naturaliste après la mort de son père. Au décès de l'auteur de l' « histoire
naturelle », il avait 17 ans. Il eut comme précepteur le philosophe stoïcien
Musonius, puis il suivit des études de rhétorique avec Quintilien. Il
fut un avocat très connu et commença de plaider fors jeune puisque sa première
affaire lui fut confiée alors qu'il n'avait que 19 ans.

Le plus connu des procès qu'il plaida fut celui où il eut
Tacite comme collaborateur pour attaquer en justice l'ex-gouverneur d'Afrique
Marcus Priscus accusé de malversation par ses anciens administrés. Il était
sénateur à l'époque.

Il s'était lancé dans un cursus honorum sénatorial.
En 93 après J.C., il devint préteur avec l'appui de Domitien. Puis, il eut une
période de relative incertitude sur son devenir surtout après qu'il fut
l'avocat  des habitants de la Bétique qui attaquèrent en justice leur ancien
gouverneur Baebius Massa, une créature de l'empereur, il fut aussi l'ami
de ses dernières victimes, tout un tas de raisons pour craindre pour son avenir.
Avec l'arrivée de Trajan au pouvoir, son futur redevint plus clair.
Lorsqu'il arriva au sommet de l'Etat, l'empereur lui promit d'en faire un consul
ce qui sera fait. En 98 après J.C., il fut nommé préfet du trésor de Saturne, il
eut donc la responsabilité de gérer les fonds réservés au Sénat (aerium
populi) conservés dans le temple du dieu du même nom au Forum là où sous la
République était entreposé dans ses caves l'argent de l'Etat. Avant cette
nomination, il avait été chargé d'administrer le « trésor militaire ». Et en 100
après J.C., suivant la promesse de Trajan, on le retrouve comme consul suffect
(consul pour quelques mois) et comme il fallait deux consuls, il le fut avec son
ami Caius Julius Cornatus. Il prononça à cette circonstance son
« Panégyrique de Trajan », devant l'empereur et le Sénat assemblés pour
l'occasion. En 103 après J.C., l'empereur fit de lui un « augure »,

« Vous me félicitez de mon élévation à l'augurat, et
vous me félicitez avec raison, d'abord parce qu'il est beau d'obtenir, même dans
de petites choses, l'estime d'un prince si sage, ensuite parce que le sacerdoce
lui-même est antique et auguste et qu'en outre entre tous il jouit d'un
caractère sacré et privilégié, puisqu'il dure autant que la vie. » Pline le
Jeune, livre IV, lettre 8.

 et de 105 à 107 après J.C., il se retrouva curateur du
Tibre, c'est-à-dire qu'il avait en charge les égouts de Rome et les berges du
fleuve ; c'est un consulaire qui devait avoir cette responsabilité. Et enfin, sa
carrière se termina par un proconsulat en Bithynie (Turquie asiatique). Il y fut
gouverneur en 111 après J.C. et y resta à peu près deux ans. C'est à cette
occasion qu'il écrivit le livre X de ses lettres, il échangea une importante
correspondance avec son souverain (ce qui put le faire passer pour un être
timoré qui ne pouvait prendre un décision sans en référer à l'empereur) et il
publia les réponses de Trajan à ses demandes.

Il eut trois épouses. La première mourut  très tôt, il se
remaria et à 35 ans se retrouva veuf une nouvelle fois ; Calpurnia qu'il cite
plusieurs fois est donc sa troisième épouse. Durant toute sa vie, il désira des
enfants, malheureusement le destin lui fut contraire.

                           Tout au fil du temps, il écrivit des lettres à ses
proches. C'est ainsi que Tacite, qui fut un de ses grands amis en reçut onze.

 Il voulait être reconnu pour un grand écrivain, à deux
reprises, il en parle dans ses lettres.

« Je ne puis vous exprimer combien je suis touché que
les belles-lettres rappellent le souvenir de son nom (Tacite) et du mien,
comme si ce n'étaient pas des noms d'hommes, mais les noms des belles-lettres
mêmes… J'étais à table auprès de Fabius Rufinus, très distingué par son mérite.
Au-dessus de lui était un de ses compatriotes, qui venait d'arriver à Rome pour
la première fois. Rufinus, me montrant du doigt, lui dit : Voyez-vous cet homme?
Et ensuite il l'entretint de mon attachement aux belles-lettres. A quoi l'autre
répondit : Serait-ce Pline? J'avoue que je trouve en cela une grande récompense
de mes travaux. » Pline le Jeune, IX, 23.

D'ailleurs toute sa vie, il s'inquiéta de la façon dont on
recevait ses écrits ; il voulait qu'on l'apprécie. Il amenait de ses amis à des
lectures publiques de ses œuvres pour voir leurs réactions.

« Ou bien, si parfois je fais une lecture publique, elle
(sa femme Calpurnia) se tient à proximité, dissimulée derrière une
tenture, et recueille d'une oreille avide les louanges que je reçois. »
Pline le Jeune, livre IV, 19.

--->
Page de l'édition de Aldus, 1508.

Ces lettres furent écrites dans leur majorité pour des gens
qui étaient partis de Rome, elles le furent avec un tel soin que l'on sent bien
qu'elles furent composées dans l'intention d'être publiées. Elles ont un charme
certain et un intérêt historique tout aussi certain. Elles nous renseignent sur
la vie privée du Haut Empire ainsi que sur sa civilisation et aussi sur
l'administration telle qu'elle était pratiquée dans les provinces impériales. Et
grâce à la lettre 97, on sait quelque chose sur le christianisme à ses débuts et
sur les réactions qu'il produisit sur le pouvoir, en l'occurrence Trajan, bien
que de nos jours, elle soit contestée par certains historiens.

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Olivier

Professeur en lycée et classe prépa, je vous livre ici quelques conseils utiles à travers mes cours !