Chapitres
Etude de texte Les fleurs du mal - les petites vieilles
de Baudelaire
Baudelaire publie en 1857 en pleine période romantique un recueil en vers : Les Fleurs du mal. Mais l’auteur condamné pour immoralité est sommé d’en supprimer six poèmes ce qui le conduit en 1861 à publier une seconde édition enrichie de 35 nouveaux poèmes. Dans ce livre atroce, déclarait Baudelaire « j’ai mis toute ma pensée, tout mon coeur, toute ma religion, toute ma haine ».
Composé de 6 sections ( dont « Spleen et idéal » et « tableaux parisiens »), cette oeuvre nous propose le portrait d’un homme hanté par l’ennui et la fatalité de la mort, qui se propose d’ «extraire la beauté du Mal ».
Pour sortir de sa condition vouée au vice et à l’ennui, il y a l’art et l’amour. Mais ceux-ci conduisent au spleen. Donc les autres solutions sont la solidarité envers les pauvres, les «paradis artificiels», la luxure. Mais il y aura toujours l’ennui. Donc le seul remède est la mort pour nous donner « du nouveau ». L’oeuvre pleine de contradictions (spleen et idéal, salut et damnation, ici et ailleurs) est entourée d’un sentiment tragique de l’auteur.
Les Fleurs du mal est composée de six sections et d'un poème préliminaire ou prologue, " Au Lecteur ".
A travers une vision ordinaire et une vision personnelle, le poète dresse ici le portrait des vieilles.
I ) 3 premiers quatrains : vision ordinaire
A) des femmes en marge
- un rythme lent par « e » opposé « au chaos » et « vivantes » ==> les vieilles sont en dehors du rythme du monde
- anaphore « nul ne vous reconnaît », « nul ne vous salue » et place en COD des « vieilles » ==> les vieilles sont en dehors de la population
- « autrefois » « fûtes »
- le passé (v 3/4/5) est étouffé par le présent (v 1/2 et 6/7/8)
- vers 5/6/7/8 « vous » sujet au passé et COD au présent
==> temps révolu donc en dehors du temps
- « étrange destinée » périphrase abstraite pour « femmes » ==> elles sont incomprises, elles ne sont plus qu’une abstraction
- « vous » enfermez par la syntaxe vers 70 + « dos bas » ==> excluses de l’espace
- « ombres ratatinées » ==> excluses de la lumière
B) Des femmes seulement vues par les gens en marge
- enfant
- clochard
- poète
C) un cas universel
- rythme ternaire « mères, courtisanes ou saintes » ==> englobe toutes catégories
- opposition « grâce » et « gloire » ==> englobe toutes les vies
- « débris d’humanité pour l’éternité mûrs » échos des sons donc insistance sur le mot « éternité » ==> englobe le temps
II) 3 derniers quatrains : vision du poète
A) un point de vue interne
- énonciation à la première personne
- v.73 « Mais moi, moi qui » ==> allitération en « m » pour s’opposer complètement à la vision des autres
- exclamations, apostrophes et questions ==> émotions du poète
B) un poète protecteur
Protecteur dans l’espace :
- « de loin » ==> la vision du poète englobe tout l’espace
- « fixé sur vos pas incertains » ==> une vision qui suit tout l’espace
- vers 79/80 « Mon coeur multiplié » et « Mon âme resplendit » ==> prise de l’espace par les sentiments ou les lumières de l’âme
Protecteur dans le temps : «Je vois s’épanouir vos passions novices » v 77
- allitérations en « s » et « v »
- « vois » = présent, « s’épanouir » = futur proche, « novices »= passé
==> englobe avec fluidité tous les temps
Protecteur paternel :
- « Mon » s’oppose à « vos » ==> protecteur
- « surveille », « l’oeil inquiet », « tendrement », « père » ==> lexique paternel
- « Ô cerveaux congénères », « ma famille » ==> termes subjectifs opposés à termes objectifs
- « vices » et « vertus » à la fin du vers, se répondent, place tonique ==> pas de jugement de valeur
- « sombre ou lumineux », anaphore « de tous vos » ou « de toutes vos » = rythme binaire ==> englobe tout le vécu de ses enfants
- « je goûte », « je vois », « [je] jouis », « [je] resplendis » + assonances sucrées en « i » ( diérèse « passions », « novices », « lumineux », « vis », « multiplié », « jouit », « vices », « resplendit ») ==> L’auteur est heureux dans cette situation
C) Des contrastes qui posent la dure condition humaine
- « Eves octogénaires » paradoxe car « Eve » symbole de la jeunesse ==> une vieillesse qui atteindra tout le monde puisqu’on vient tous de Eve.
- « les pas incertains », « à votre insu », « sur qui pèsent » ==> les vieilles ne contrôlent pas leur situation.
- « Ou serez-vous demain ? » ==> cette question du poète révèle l’avenir incertain
- allitération en [f] « la griffe effroyable de Dieu » ==> violence de la menace de la mort
Conclusion :
- Les vieilles femmes sont en marge du temps, de la société et de l’espace.
- Mais elles sont vues par les personnes en marge : l’aveugle, les enfants
et surtout le poète qui est « un voyant »
- et qui donc comprend ces femmes : leur espace, leur temps et leur vécu
- Par cette vision du poète, les vieilles deviennent un intermédiaire entre le lecteur et la question de la mort.
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Bon travail mais dommage qu’il n’y ait pas d’avantages d’informations sur la forme.
merci quand même !