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C'est parti

Éléments biographiques sur Rousseau

 

  • Né en 1712 à Genève / mort en 1778 à Ermenonville, au nord de Paris
  • Orphelin de mère très jeune, il reportera son affection sur Mme de Warens, qui passera pour lui d’un statut symbolique de mère, à celui de maîtresse. C’est le plus grand amour de sa vie.
  • Rousseau est notamment connu pour la mise en avant du thème de la nature dans beaucoup de ses œuvres comme « Les rêveries du promeneur solitaire » (1782)
  • Comme Voltaire, c’est un écrivain mais aussi un Selon lui, l’homme est bon par nature, mais la société altère ses qualités naturelles.
  • Il participera notamment au grand projet de son siècle : l’Encyclopédie. Il s’occupera notamment des articles consacrés à la musique.
  • Les Confessions sont sans doute son œuvre la plus connue, avec Du contrat social. Il s’agit d’une autobiographie sur les 53 premières années de sa vie, divisée en deux parties et constituée de 12 livres.

 

Qu'a écrit Jean-Jacques Rousseau ?
Portrait de Rousseau en 1953, pastel de Quentin de La Tour.

Présentation de l’œuvre

Le contexte d’écriture

A partir de 1761, Rousseau est de plus en plus obsédé par la hantise d'un complot qui se trame contre lui, malgré le succès de certaines de ses œuvres comme La nouvelle Héloïse, publiée pourtant la même année. Victime d'une sorte de paranoïa, l'écrivain est persuadé que tout le monde lui en veut. Et il est vrai qu'il peut avoir quelques raisons de le penser. Beaucoup de ses ouvrages sont aussi contestés, comme son traité sur l’éducation ; L’Émile, publié en 1762. Il est même interdit, avec un autre ouvrage ; La profession de foi du Vicaire Savoyard. Rousseau doit alors s’exiler en Suisse pour fuir les menaces d’arrestation qui se jouent contre lui. En 1764, sa réputation est écorchée encore plus vivement suite à la parution d’un pamphlet anonyme : Le Sentiment des citoyens. Dans cet écrit, il lui est notamment reproché l’abandon de ses cinq enfants à l’assistance publique, décribilisant ainsi très ironiquement la légitimité de son traité sur l’éducation. Ce pamphlet sera par la suite attribué à Voltaire. C’est donc à cette période néfaste qu’il décide d’écrire l’histoire de sa vie, vers 1765. Ses Confessions sont donc pensées dans le but de se justifier et de répondre aux nombreuses accusations dont il est victime et auxquelles il ne sait répondre qu'après coup. Rousseau aurait été, de plus, victime de paranoïa à ce moment de sa vie, pensant être gravement malade si ce n’est mourant.  

Pourquoi ce titre ?

Le titre - Les Confessions – est un titre que Rousseau emprunte à l’œuvre autobiographique de Saint Augustin, écrite vers 400 après JC, dans laquelle il relate sa progressive conversion au catholicisme. C’est un mot qui peut avoir deux sens :

  • Dans la religion catholique, une confession est l'aveu qu'un fidèle fait de ses péchés devant un prêtre. La confession, aussi appelée sacrement de pénitence, s'achève par l'absolution des péchés, c’est-à-dire que les fautes avouées par le fidèle sont pardonnées.
  • Par extension, le mot désigne, dans un contexte autre que religieux, le fait de se confier à autrui sur une action peu louable, voire condamnable, ou tout simplement sur ses sentiments.

Pour ce qui est du projet de Rousseau, présentée dans le préambule, il est assez difficile de différencier les deux sens. En effet, l'auteur se livre avec franchise en exposant les détails des événements qui ont jalonné sa vie, mais la scène du jugement dernier entraîne a fortiori une dimension religieuse, comme si ces confessions étaient adressées aux lecteurs, mais aussi à Dieu. Cela donne l’impression qu’il recherche à être pardonné de ses pêchés avant sa mort, qu’il pressent proche.  

La réception

La publication des Confessions est entièrement posthume. Rousseau est décédé en 1778, or la première partie de cette œuvre fut publiée en 1782, et la deuxième en 1789. Cela dit, Rousseau avait achevé son œuvre en 1771 et entrepris des lectures publiques de quelques extraits pour en faire la publicité. Il avait même envoyé son manuscrit à des personnalités telles que Malesherbes. Sauf que celles-ci avaient été rapidement interdites. Mais après sa mort, certains de ses amis qui tenaient Le journal de Paris, en ont publié des extraits et ont fait campagne en faveur de cette œuvre. Lorsqu’enfin elle fut publiée au complet, les ventes furent très positives mais les avis, mitigés. Toujours est-il que Les confessions de Rousseau sont aujourd’hui considérées comme une œuvre majeure de la littérature française.  

Que se pass-t-il dans l'épisode du ruban, dans Les Confessions de Rousseau ?
Musée dédié à Jean-Jacques Rousseau, à Montmorency. Source : @museejjrousseau.montmorency.fr

Résumé des moments les plus marquants

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Le préambule

Avec l’expression latine qui ouvre ce préambule : « Intus, et in cute » (à l'intérieur et sous la peau), Jean-Jacques Rousseau donne le ton de son livre : il s'agira de confessions intimes et de révélations qui le touchent au plus profond de lui-même. La suite du préambule vient compléter cette hypothèse :

« Je forme une entreprise qui n'eut jamais d'exemple, et dont l'exécution n'aura point d'imitateur. Je veux montrer à mes semblables un homme dans toute la vérité de la nature ; et cet homme, ce sera moi. Moi seul. »

Dans les premières lignes, Rousseau nous présente ainsi un projet autobiographique unique, teinté d’un certain orgueil. En effet les marques de la première personne sont omniprésentes et présentent l’auteur comme un individu singulier : « cet homme, ce sera moi. Moi seul ». Son projet s’inscrit ainsi dans une démarche à l’opposé du classicisme, un mouvement pour lequel « le moi est haïssable » (Blaise Pascal, Pensées). Par ce biais, Jean-Jacques Rousseau entend se démarquer de ses prédécesseurs et, même s’il ne veut point « d’imitateurs », cette œuvre ouvrira pourtant la voie à ses successeurs en préparant notamment le romantisme, avec le culte de l'intime. Or si à travers ce livre, Rousseau cherche à relater sa vie avec le plus de sincérité possible, il cherche également à se justifier. Il formule le souhait que ses ennemis de l'époque se jugent eux-mêmes à la lecture de son livre, comme en témoigne cette incitation à la deuxième page (en s'adressant à Dieu) : « Que chacun d'eux découvre à son tour son cœur au pied de ton trône avec la même sincérité, et puis qu'un seul te dise, s'il l'ose : je fus meilleur que cet homme-là. » Rousseau souhaite ainsi prouver qu'il n'est pas moins bon, si ce n'est meilleur, que les autres hommes qui l'accusent.  

Le vol du ruban (Livre II)

Cette partie des Confessions est exemplaire du respect du « pacte autobiographique ». Le texte témoigne d'un souci du détail et de l'exactitude. Quand Rousseau entreprend l'écriture des Confessions, il a alors 53 ans (vers la fin de sa vie, donc). Le vol du ruban, une bagatelle parmi tous les événements de son existence, montre un effort et un souci considérable de se souvenir alors qu'il aurait pu oublier cet épisode. C'est une petite anecdote mais néanmoins marquante, qui est restée imprégnée en lui. L’anecdote en question se déroule à Turin, chez Mme de Vercellis qui vient de décéder. Rousseau lui dérobe un ruban, « un petit ruban couleur de rose et argent déjà vieux », et va accuser à tort Marion, une jeune cuisinière. Il raconte cette petite histoire plutôt honteuse pour se débarrasser des remords qui l'accablent, et ainsi alléger sa conscience. Il raconte toutes les circonstances de ce vol, puis celles de l’interrogatoire qui a suivi, sans oublier la confrontation finale. C’est comme si Rousseau se livrait à un compte rendu judiciaire. On retrouve une scène de procès, avec juges et public. Rousseau accable publiquement Marion, celle qu’il accuse à sa place d’avoir volé le ruban, alors qu’elle reste digne, douce et si modérée que cela trouble Rousseau. Finalement, les juges n’ayant pu trancher, les deux accusés sont renvoyés, le comte de la Roque se contentant de dire : « la conscience du coupable vengerait assez l'innocent ». Rousseau le confirme en admettant que « Sa prédiction n'a pas été vaine; elle ne cesse pas un seul jour de s'accomplir ». En effet, s’il se sent aussi coupable, c’est que les conséquences pour Marion ont sûrement été dramatiques. L’histoire de ce vol, même minime, a écorché sa réputation au point que cela a dû lui être très difficile de retrouver un emploi. En l'ayant déshonorée, Rousseau se dit qu’il a pu l'entraîner dans le cercle vicieux de la déchéance. Il insiste sur ces conséquences désastreuses sans oublier d’évoquer sa souffrance morale. N’ayant pas eu le courage de se confier à un ami sur cet acte, il prend alors le lecteur comme juge suprême.

« je puis dire que le désir de m'en délivrer en quelque sorte a beaucoup contribué à la résolution que j'ai prise d'écrire mes confessions »

Comment résumer Les Confessions de Rousseau ?
Illustration du jardin des Hespérides. Source : soleildelumiere.canalblog.com

La chasse aux pommes (Livre I)

Rousseau est alors apprenti chez un maître qu'il juge tyrannique. L'anecdote de ce souvenir qui le fait « frémir encore et rire tout à la fois » est celui d'une chasse aux pommes. Ce passage est une parodie épique et une référence biblique directe au « jardin des Hespérides », où Rousseau nous explique le stratagème qu'il met en place pour voler une pomme, fruit symbolique de la tentation par excellence, au fond d'une dépense. Mais il se fait surprendre par celui qu’il nomme métaphoriquement « le dragon », autrement dit son maître. À travers cette anecdote autobiographique, Rousseau tente de revivre ce moment passé avec la même intensité qu'autrefois. Mais le recul de l'auteur, les années s’étant écoulées depuis les faits, permet d’ajouter une dimension burlesque à cette chasse aux pommes. En effet Rousseau la raconte comme s’il s’agissait d’une partie de chasse au gibier, très noble, mais avec des armes dérisoires (« une petite broche », « un couteau », « une latte »). Le but est aussi d'attirer la compassion du lecteur, notamment avec l’apostrophe :

« Lecteur pitoyable, partagez mon affliction. »

Or ce qui surprend surtout dans ce passage, c’est la portée morale de cette anecdote. Le fait de s’être fait surprendre n’a pas arrêté Rousseau dans cette quête fruitée, bien au contraire. Les mauvais traitements qu’il subissait de la part de son maître l’ont encouragé à continuer dans cette voie, et à répéter ses tentatives de vol : « Je jugeais que me battre comme fripon, c'était m'autoriser à l'être ». La violence de son maître légitimait ainsi ses méfaits à ses yeux, et continue de les légitimer au moment même où il écrit ses Confessions.  

Les enfants abandonnés

L'abandon de ses cinq enfants par Rousseau est aujourd'hui considéré comme un fait scandaleux, à tel point que c'est souvent ce seul épisode de sa vie que tout le monde connaît. Pourtant à l'époque, le scandale est un peu différent : ce n'est pas tant l'abandon d'enfants (qui se pratiquait dans toutes les classes sociales chaque fois qu'un enfant n'était pas désiré - né d'un adultère par exemple - ou qu'il était matériellement impossible de s'en occuper) qui choque, mais le fait d'oser l'avouer. En effet la plus grande hypocrisie régnait alors sur ce sujet. Séparés de leurs parents en bas âge, les enfants non souhaités étaient souvent envoyés à la campagne chez une nourrice d'où l'on n’envisageait pas nécessairement de les voir revenir. Il n’empêche que même à l’époque, il fut vivement critiqué pour cela, et notamment par Voltaire. Or si Rousseau a choisi d’écrire ses Confessions, c’est notamment pour se justifier sur ce point très sensible, même si ses explications sont assez brèves. Rousseau justifie notamment cette décision par le fait qu’il n’était pas en mesure de s’en occuper lui-même. Il démontre aussi la détresse de l'intellectuel sans fortune de son époque : dépendant du caprice des princes qu'il côtoyait, Rousseau était, malgré son exposition médiatique, incapable de subvenir aux besoins d'une famille entière. Ainsi se dit-il « forcé de les abandonner ». De plus, il affirme qu’il pensait agir pour leur bien :

« en les destinant à devenir ouvriers et paysans plutôt qu’aventuriers et coureurs de fortune, je crus faire un acte de citoyen et de père, et je me regardai comme un membre de la République de Platon ».

Il se défend également de ne pas les avoir confiés à une amie proche, comme mère de substitution : « Si je les avais laissés à Mme d’Épinay ou à Mme de Luxembourg, qui, soit par amitié, soit par générosité, soit par quelque autre motif, ont voulu s’en charger dans la suite, auraient-ils été plus heureux, auraient-ils été élevés du moins en honnêtes gens ? Je l’ignore ; mais je suis sûr qu’on les aurait portés à haïr, peut-être à trahir leurs parents : il vaut mieux cent fois qu’ils ne les aient point connus ». Il se défend également de ne pas les avoir laissés à sa mère et à sa famille : « Je frémis de les livrer à cette famille mal élevée pour en être élevés encore plus mal. Les risques de l’éducation des enfants trouvés étaient beaucoup moindres ». Ses explications restent tout du moins assez vagues. Il donna bien plus de détails sur des actes bien moins importants, comme pour le fameux passage du vol du ruban. Même pour ce vol, sa culpabilité semblait plus grande. Cela dit, il parle tout de même de cette décision comme une « erreur », ne souhaitant surtout pas que ses lecteurs puissent envisager de se baser sur son expérience pour l’imiter.  

Quels sont les épisodes marquants, dans les Confessions ?
Les Charmettes, maison près de Chambéry (Savoie), où vécu Rousseau de 1736 à 1742. Source : le Figaro

Quatre fautes majeures, avouées par Rousseau

À travers ses Confessions, Rousseau soulage sa conscience en avouant ses fautes. Cinq lui paraissent plus graves que les autres.  

Livre 1L'éveil de la sensualité par une fessée, un « châtiment d’enfant », présenté sous forme de plaisir masochiste. En effet Rousseau avoue qu’il avait « trouvé dans la douleur, dans la honte même, un mélange de sensualité » qui lui avait « laissé plus de désir que de crainte de l'éprouver derechef par la même main ».
Livre 2L'accusation mensongère de vol qu’il porta contre une jeune cuisinière, Marion (épisode du ruban)
Livre 3L'abandon à Lyon de M. Le Maître. Alors que cet homme fut saisi d’une attaque, en pleine rue, Rousseau s’échappa et le laissa souffrir seul : « tandis qu'on s'assemblait et s'empressait autour d'un homme tombé sans sentiment et écumant au milieu de la rue, il fut délaissé du seul ami sur lequel il eût dû compter. Je pris l'instant où personne ne songeait à moi ; je tournai le coin de la rue et je disparus. Grâce au ciel, j'ai fini ce troisième aveu pénible. »
Livre 8Le placement de ses cinq enfants aux « enfants trouvés »

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Alexandra

Ex professeure de français reconvertie en rédactrice web, je crois fondamentalement aux pouvoirs du chocolat, aux vertus de la lecture, et à la magie des envolées d’Edouard Baer !