Certes, une œuvre littéraire sait se faire apprécier d'elle-même. Néanmoins, elle ne s'inscrit jamais dans un vide culturel et historique : elle appartient au contraire à un certain contexte de publication, derrière lequel se cachent des hommes ou des idées.

C'est ainsi que naissent les courants littéraires : par son auteur, par sa langue, par ses valeurs ou bien par ses idées, une œuvre littéraire se rapproche toujours d'autres œuvres au sein d'un même mouvement.

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Les caractéristiques d'un courant littéraire

Un courant littéraire se reconnaît à partir de certaines caractéristiques qui sont communes à tous.

Des mêmes valeurs

Un courant littéraire s'affirme avant tout par des principes et des idées qui viennent le distinguer. Les écrivains - et les artistes - se réclamant d'un certain mouvement partagent ainsi des considérations esthétiques (une même conception de ce qu'est le beau, de ce que doit être l'art) et des considérations idéologiques (une même conception de la vérité, de la société, et caetera).

Par exemple, le Classicisme, mouvement culturel du XVIIème siècle, défendait la supériorité des valeurs esthétiques et morales qu'ils prêtaient à l'Antiquité, comme l'harmonie, la simplicité et le naturel.

Pour le Romantisme français du XIXème siècle, c'était, selon le poète Charles Baudelaire, « la spiritualité, l'aspiration vers l'infini, le rêve, le sens de la couleur ».

Qui est Charles Baudelaire, le poète français ?
Baudelaire était un artiste surprenant, à la vie tourmentée et à la plume subtile ! (source : L'Express)

Le Naturalisme, mouvement de la fin du XIXème siècle, les valeurs suprêmes sont celles portées par la science et l'observation, reléguant le rêve hors du champ littéraire.

Le dialogue entre les arts

Un courant littéraire n'est généralement pas hermétique : il peut être inspiré par un mouvement culturel plus large ou bien, au contraire, provoquer la naissance de celui-ci.

Ainsi, le Romantisme, au XIXème siècle, se diffuse jusqu'à la peinture, avec par exemple le peintre Eugène Delacroix, et la musique, avec le compositeur Hector Berlioz.

Le Naturalisme de la fin du XIXème siècle s'inspire très largement de l'esprit de son temps, bousculé par les révolutions industrielles et la suprématie scientifique.

Une diffusion transfrontalière

Un mouvement littéraire ne se limite pas aux frontières nationales.

L'Humanisme au XVIème siècle et les Lumières au XVIIIème siècle ont eu dimension européenne et de nombreux auteurs, aux nationalités diverses, s'en sont fait des tenants.

Le Romantisme de Baudelaire fut également précédé par le Romantisme allemand, avec des écrivains comme Johann Goethe ou Friedrich Schiller.

La diffusion d'un courant littéraire

Un courant littéraire ne se diffuse pas par hasard : il peut compter sur des stratégies plus ou moins conscientes pour s'imposer.

La création d'un collectif

Des écrivains défendant des mêmes idées sont rapidement amenés à se constituer comme communauté.

Cette dimension collective se révèle à travers :

  • des manifestes, comme l'ouvrage La Défense et illustration de la langue française écrit par Joachim Du Bellay en 1549, qui illustre les idées de La Pléiade
  • des ouvrages communs, comme l'Encyclopédie, au XVIIIème siècle, de Diderot et d'Alembert, à laquelle plusieurs philosophes des Lumières ont participé
  • des cénacles, soit les réunions de cercles d'écrivains à l'époque romantique, ou bien des réunions régulières, comme celles autour d'Émile Zola, à l'époque du Naturalisme
  • des revues, comme La Révolution surréaliste du mouvement surréaliste, dans les années 1920

Ainsi, chaque mouvement littéraire est représenté par des textes fondateurs, qu'il s'agissent d'articles, de préfaces, d'essais, etc.

On peut citer :

  • la Lettre sur l'art dramatique par Jean Chapelain, en 1630, qui présente la règle des trois unités du théâtre classique
  • la préface de Cromwell, par Victor Hugo (1827), dans laquelle il défend son idée du drame romantique
  • Le Roman expérimental d'Émile Zola (1880), dans lequel l'écrivain présente les principes de son naturalisme
  • la préface de Pierre et Jean, par Guy de Maupassant (1887)
  • les deux Manifestes du surréalisme (1924 et 1929), écrits par André Breton, en faveur de son mouvement surréaliste

Des formes spécifiques

Chaque mouvement littéraire se concentre sur un genre littéraire particulier. En outre, ce genre littéraire est pratiqué d'une manière commune, ce qui autorise le rapprochement entre les textes issus d'un même mouvement.

On peut citer :

  • le Classicisme qui n'autorise que le genre de la tragédie (voir par exemple les pièces de Pierre Corneille et de Jean Racine)
  • le siècles des Lumières, qui travaille sur la prose argumentative, avec l'essai, le dialogue ou encore le conte philosophique
  • le Romantisme, avec ses écrivains privilégiant la poésie lyrique pour l'expression de leurs sentiments torturés et mélancoliques
  • le Réalisme qui développe toutes les possibilités de la narration, faisant du roman le genre littéraire par excellence
Qui est l'auteur du drame théâtral Britannicus ?
Néron est un empereur romain bien connu pour ses déboires, ce qui en fait un parfait personnage de tragédie ! (source : Wiadomości)

Par la postérité

Un mouvement littéraire peut se définir a posteriori, ou dans l'inconscience de ses participants. Le choix du nom en donne un bel exemple.

Le mot « classicisme » n'est apparu que dans les années 1820, alors qu'il désigne un mouvement né au XVIIème siècle : il fut choisi par les adversaires de l'émergence du Romantisme, courant moderne défendu par Victor Hugo notamment.

À l'inverse, certains mouvements se revendiquent comme tels dès leurs débuts :

  • la Pléiade, au XVIème siècle
  • les Naturalistes, dans la seconde moitié du XIXème siècle
  • les Surréalistes, au début du XXème siècle

Place des mouvements dans l'histoire

La succession des mouvements

Les mouvements littéraires se sont succédés dans l'Histoire.

Il est difficile d'établir des dates exactes de naissance et de mort pour chacun d'eux, puisqu'aucun n'est indépendant et ils n'ont pas disparu d'un coup. Ainsi, à chaque époque, plusieurs sensibilités, plusieurs tendances coexistent. Les périodes que nous donnons sont donc indicatives et la liste n'est pas exhaustive :

  • l'Humanisme (1530-1570)
  • le Baroque (1570-1650)
  • le Classicisme (1650-1700)
  • les Lumières (1720-1770)
  • le Romantisme (1820-1850, pour la France)
  • le Réalisme (1830-1890)
  • le Naturalisme (1870-1890)
  • le Symbolisme (1870-1900)
  • le Surréalisme (1920-1940)
  • le Nouveau Roman (1950-1980)

L'opposition des mouvements

L'histoire des mouvements littéraires est faite d'affrontements, car certains sont nés par opposition à d'autres.

Voici, en tableau, les plus fameux combats de l'histoire littéraire :

Mouvements antagonistesÉpoqueCaractéristiques du #1Caractéristiques du #2
Le Classicisme (1) vs le BaroqueXVIIè-XVIIIèSe veut l'école du bon goût et du naturel, par des codes rigides, des règles strictesFavorise l'excès, le trop-plein, qui lui donne des allures artificielles
Le Romantisme (1) vs le Classicisme (2)Première moitié du XIXèmeLa liberté et l'imagination par-dessus tout ; école de la modernitéSe veut l'école du bon goût et du naturel, par des codes rigides, des règles strictes
Le Réalisme (1) vs le Romantisme (2)Seconde moitié du XIXèmeVeut montrer la société telle qu'elle est, sans l'embellirTendances à idéaliser, à faire primer l'imagination sur la réalité

Présentation de quelques mouvements incontournables

La Pléiade

La Pléiade s'appelle ainsi en référence à une constellation composée de sept étoiles.

C'est le poète Pierre de Ronsard, chef de file du mouvement, qui utilise l'expression pour la première fois en 1556.

Son activité se situe surtout entre 1550 et 1560. Elle s'ouvre officiellement avec le pamphlet écrit par Joachim Du Bellay, publié en 1549, et intitulé La Défense et illustration de la langue française. Ce texte s'en prend violemment à une tendance qui encourage à imiter les poètes qui ont précédé : Du Bellay défend l'innovation dans la langue française et son enrichissement.

Doctrine

Sa doctrine, qui se concentre sur la poésie, est la suivante :

  • il faut écrire en français et non en latin
  • pour faire de la langue française l'égale du latin, il faut imiter les Anciens
  • le mouvement a une très haute idée du rôle du poète, personne sacrée et marquée par l'inspiration
  • il faut emprunter aux Anciens leurs genres poétiques et recourir comme eux à la mythologie

Thèmes

Ses thèmes sont :

  • le rôle du poète qui dispense gloire et immortalité
  • l'amour, en imitant le poète italien Pétrarque
  • la mort, avec une vision angoissante
  • l'exaltation de la nature
  • satire de la cour royale

Figures littéraires

Certains de ses écrivains sont :

  • Pierre Ronsard, qui est le chef de file du mouvement (1524-1585)
  • Joachim du Bellay, qui est le théoricien (1522-1560)
  • Jean-Antoine Baïf (1532-1573)
  • Rémy Belleau (1528-1577)

Le baroque

Le « baroque » tire son nom de l'espagnol barrueco qui désigne une perle de rondeur irrégulière. C'est à partir de 1860 qu'on désignera par ce terme le courant esthétique (et littéraire) qui s'est répandu aux XVIème et XVIIème siècle dans toute l'Europe.

S'il n'y a pas à proprement parle d'« école baroque », il existe cependant une multitude d'œuvres ayant des traits esthétiques communs entre 1580 et 1640. Il a touché tous les genres artistiques, notamment la sculpture, l'architecture et la musique.

L'esthétique baroque

On ne peut pas parler de « doctrine » ici, puisqu'il n'y a ni manifeste, ni règles. L'esthétique baroque se définit donc par ses formes et par ses thèmes :

  • les connaissances de l'Homme ne sont pas sûres, le monde est instable
  • le vrai et l'illusion, l'être et le paraître ne se différencient pas vraiment les uns des autres
  • le monde est un spectacle
  • il faut être moderne, plutôt que d'imiter les Anciens
  • tous les excès sont permis au nom de la liberté créatrice

Thèmes

Ses thèmes sont :

  • le mouvement, avec un monde instable
  • le temps : le temps est insaisissable, il nous entraîne
  • le déguisement : l'apparence et le décor sont essentiels
  • l'amour inconstant, avec le plaisir qui guide l'Homme
  • la mort, qui est présente partout, sous-jacente dans toutes les formes de la vie : vie et mort ne font qu'un

Enfin, l'esthétique baroque a, en littérature, un goût pour les figures de style, en particulier l'antithèse, la métaphore et le paradoxe.

Le théâtre baroque est constitué de tragédies et de pastorales, qui transforment le monde en spectacle.

La poésie personnelle est marquée par des images flamboyantes et des jeux formels.

Figures baroques

Les principales écrivains baroques sont :

  • Agrippa d'Aubigné (1552-1630)
  • Jean de Sponde (1557-1597)
  • Trsitan l'Hermite (1601-1655)
  • Cyrano de Bergerac (1619-1655)

Le classicisme

Le mot « classicisme » est utilisé à partir de 1820 pour désigner un certain nombre d'auteurs du XVIIème siècle. Ceux qui emploient ce terme sont les adversaires du romantisme qui voudraient revenir à l'esthétique « classique ».

Durant le XVIIème, il n'a jamais existé un seul et même « groupe » classique. Néanmoins, les auteurs les plus connus de ce siècle défendent les mêmes principes esthétiques - sans pour autant suivre de règle précise. C'est après coup que les théories seront élaborées. À noter que l'architecture (avec François Mansart), l'art des jardins (avec André le Nôtre) et la peinture (avec Nicolas Poussin) ont contribué à définir ce que l'on a fini par appeler « l'art classique ».

Que raconte l'histoire du jugement du roi Salomon ?
Voilà à quoi ressemblait l'art classique en peinture ! (Le jugement de Salomon, Nicolas Poussin, 1649)

S'il faut désigner cependant un manifeste, on choisirait l'Art poétique de Nicolas Boileau, poème théorique publié en 1674. Mais il met en forme une doctrine qui est déjà élaborée.

Doctrine

  • L'idéal moral et social est représenté par la figure de l'« honnête homme » : il s'agit d'un équilibre avec une maîtrise de la science sans prétention, une galanterie dans le respect des bienséances, une foi religieuse sans excès fanatique.
  • Les genres littéraires sont très codifiés : chacun à ses règles (ode, épopée, théâtre, etc.).
  • Il faut peindre la nature en suivant la raison.
  • Il faut imiter les Anciens tout en créant une œuvre originale.
  • Plaire et instruire doit être le but : l'un ne va pas sans l'autre.
  • Au théâtre, il faut respecter la règle des trois unités d'Aristote (philosophe grec du IVème siècle av. J.-C.)

Thèmes

  • Étude des mœurs et des caractères
  • Analyse psychologique
  • Réflexions sur les obligations et la nature du pouvoir
  • Ordre, équilibre et raison

Les figures

  • Nicolas Boileau, le théoricien (1636-1711)
  • Molière (1622-1673)
  • Jean Racine (1639-1699)
  • Jean de La Fontaine (1621-1695)
  • Mme de Sévigné (1626-1696)
  • Mme de La Fayette (1634-1693)

Le romantisme

L'adjectif « romantique » prend son sens moderne à la fin du XVIIIème siècle : il désigne alors des paysages incitant à la méditation et à la rêverie. Senancour et Madame de Staël commencent à utiliser ce terme durant les premières années du XIXème siècle pour la critique littéraire.

Ainsi, le mot « romantisme » devient un terme commode pour désigner le mouvement littéraire qui, durant la première moitié du XIXème siècle, a cherché à renouveler la littérature en s'opposant aux règles classiques encore d'actualité à cette époque.

Pour autant, ce mouvement revêt beaucoup de formes différentes et prend naissance en différents endroits, de différentes manières. Il est d'abord l'expression d'une génération nouvelle qui tente de répondre aux nouvelles structures de la société et qui s'inspire de mouvements similaires en Allemagne ou en Italie.

La préface de la pièce de Victor Hugo, Cromwell (1827), est généralement considéré comme le manifeste officiel du romantisme. Plus précisément, l'écrivain définit ce que doit être le théâtre romantique :

Le théâtre est un point d'optique. Tout ce qui existe dans le monde, dans l'histoire, dans la vie, dans l'homme, tout doit et peut s'y réfléchir, mais sous la baguette magique de l'art.

On peut considérer les deux textes Racine et Shakespeare de Stendhal (parus en deux parties, en 1823 et 1825) comme une première tentative de théorisation qui s'oppose à la mainmise du classicisme sur le théâtre.

Le romantisme s'est surtout caractérisé dans la poésie lyrique et le drame romantique :

  • la poésie romantique est une expression des sentiments personnels et de l'émotion. Elle passe également par la réinvention du vers, dont Hugo affirme : « J'ai disloqué ce grand niais d'alexandrin ».
  • le drame romantique transcende l'habituelle (et classique) classification comédie-tragédie : le théâtre, comme le monde lui-même, doit désormais mêler les rires et les pleurs, sans suivre de règles qui dénaturent l'illusion de la scène.

Doctrine

  • la liberté de création : il faut supprimer les règles qui contraignent plus qu'autre chose, et notamment les règles classiques du théâtre.
  • l'émotion : c'est l'émotion qui doit guider la création et qui doit supplanter la raison. Ainsi, le romantisme encourage l'horrible, le terrible et le grotesque.
  • le Moi : la littérature doit se fonder sur l'expression personnelle car parler de soi, c'est parler de chaque homme. Le lyrisme est universel.
  • l'évasion : l'écriture permet de voyager dans le temps et dans l'espace. Elle permet de revivre le passé perdu et de visiter des terres exotiques.
  • le renouvelle de la langue : le romantisme se veut moderne et cela ne va pas sans une recherche linguistique et lexicale. La versification est également renouvelée en assouplissant le vers et en privilégiant la musicalité.

Les figures

  • Victor Hugo (1802-1885), qui est le chef de file du mouvement
  • Alphonse de Lamartine (1790-1869), grand poète romantique
  • Alfred de Musset (1810-1857), dramaturge et poète
  • Alfred de Vigny (1797-1863), grand poète romantique
  • George Sand (1804-1876), romancière et dramaturge
  • Gérard de Nerval (1808-1855), poète apparenté au romantisme

Le réalisme et le naturalisme

Le réalisme veut rapprocher l'art du réel. Le mot est d'abord apparu sous la plume de ses adversaires, devenant courant dans la critique littéraire à partir de 1845. Le naturalisme naît à la suite du réalisme, dont il est une exacerbation.

Le mouvement réaliste apparaît autour du peintre Gustave Courbet, qui présente une exposition en 1855 s'intitulant Le Réalisme. En 1856, une revue du même nom voit le jour. Il faudra néanmoins attendre Émile Zola pour bénéficier d'une théorisation claire (notamment dans Deux définitions du roman, en 1866), qui n'avait été tentée que par les frères Goncourt dans la préface de leur roman Germinie Lacerteux (1865).

A quoi correspond le genre réaliste ?
Gustave Courbet, Les cribleuses de blé, 1854

Le réalisme et le naturalisme privilégient la forme du roman, qui deviendra le genre le plus populaire et le plus important de la littérature sous l'impulsion de leurs figures de proue.

Doctrine

  • le déterminisme : sous l'influence des théories darwiniennes et de la science médicale, les romanciers (comme Balzac, Flaubert et Zola) commencent à penser que l'individu est déterminé par son milieu et par son hérédité.
  • la méthode expérimentale : ce point vaut surtout pour le naturalisme de Zola, qui fait de son roman l'équivalent du laboratoire du scientifique
  • pouvoir tout dire : le roman doit être autorisé à tout accueillir, qu'il s'agisse de réflexions, d'histoires ou d'analyses. En outre, il n'y a pas de sujet « bas ».
  • la fidélité au réel : il faut s'en tenir à la peinture de la réalité, sans chercher à l'embellir.

Thèmes

  • la fin des héros : les romanciers ne mettent plus en scène des héros aux qualités particulières et tout-puissant ; ils se font sociologues pour observer les classes sociales et les différents milieux.
  • le monde ouvrier : les romanciers s'intéressent au monde ouvrier - puisqu'il n'y a pas de sujet « bas ».
  • romans de l'échec : les romans réalistes sont souvent des romans de l'échec, mettant en scène un personnage assez banal, confronté à son impuissance.

Les figures

  • Gustave Flaubert (1821-1880), grand auteur réaliste
  • Émile Zola (1840-1902), chef de file du mouvement naturaliste
  • Alphonse Daudet (1840-1924), auteur régionaliste
  • Edmond (1822-1896) et Jules (1830-1870) Goncourt, auteurs à quatre mains
  • Guy de Maupassant (1850-1893), plus grand nouvelliste de la littéraire française

Le surréalisme

Le surréalisme est défini par André Breton, dans son Manifeste du surréalisme, en 1924 :

Surréalisme : n. m. Automatisme psychique pur par lequel on se propose d'exprimer, soit verbalement, soit par écrit, soit de toute autre manière, le fonctionnement réel de la pensée.

C'est un mouvement fondé à la suite du mouvement dada, déclaré stérile par André Breton, chef de file du mouvement. Il s'exprime avant tout par la poésie et la peinture. La poésie est pour les surréalistes le procédé le mieux à même de laisser voir l'expression libérée de l'inconscient.

Le surréalisme s'essoufflera de lui-même, brisé par des dissensions internes provoquées par des problèmes politiques et la question de l'engagement de l'écrivain.

Doctrine

  • rêve et réalité : le « surréalisme » évoque la conviction que le rêve et la réalité ne font qu'un, formant ensemble une « surréalité »
  • l'écriture automatique : André Breton met en avant le principe d'« écriture automatique » dans la définition du surréalisme. Il s'agit, pour le poète surréaliste, de se faire le récepteur qui transcrit, sans exercer le contrôle de la raison, tout ce qui passe par son psychisme.
  • l'arbitraire et l'absurde : il faut se libérer des censures rationnelles, morales ou esthétiques, pour déboucher sur la production d'images et de phrases aux confins de l'absurde.
  • la provocation : les surréalistes ont le goût de la provocation, en multipliant les réunions publiques et les manifestations retentissantes. À la mort de l'écrivain Anatole France, ils publient ainsi « Un cadavre ».

Les figures

  • André Breton (1896-1966), qui en est le chef de file et le théoricien
  • Paul Éluard (1895-1952), poète de l'amour et du pacifisme
  • Antonin Artaud (1896-1948), exclu finalement du groupe en 1928 et interné dans un asile à partir de 1937
  • Robert Desnos (1900-1935), engagé dans la Résistance et mort en camp de concentration

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Nathan

Ancien étudiant de classe préparatoire b/l (que je recommande à tous les élèves avides de savoir, qui nous lisent ici) et passionné par la littérature, me voilà maintenant auto-entrepreneur pour mêler des activités professionnelles concrètes au sein du monde de l'entreprise, et étudiant en Master de Littératures Comparées pour garder les pieds dans le rêve des mots.