Enoncé
Il s’agit d’un sujet d’invention sur la chapitre 1 de ’’Candide’’ de Voltaire dont voici l’énoncé:
A votre tour et sur le modèle du texte de Voltaire, imaginez une société prétendue idéale qui fonctionne sur une illusion. Vous exploiterez sur le modèle proposé les différents moyens au service de la critique, c’est-à-dire toutes les formes d’ironie repérées dans le texte associées à la distance humoristique.
merci et à bientot...

Réponse de notre équipe pédagogique :

Je ne suis pas très compétent sur la Jet Set et , par ailleurs, il n’est pas simple, pour un sujet d’invention, de vous aider à imaginer, sauf à prendre votre place.

ce que vous devez faire revient au même : - décrire un lieu idéal, utopique, puis en découvrir progressivement les défauts.
Je vous propose, à titre de modèle, 2 textes d’auteurs, dont vous pourriez vous inspirer, tant pour les idées que pour l’écriture :

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Texte A :
Saint-Just, révolutionnaire intransigeant guillotiné en même temps que Robespierre, expose sa conception rigoriste de la société idéale.

Les enfants appartiennent à leur mère jusqu’à cinq ans, si elle les a nourris, et à la république ensuite, jusqu’à la mort.
La mère qui n’a point nourri son enfant a cessé d’être mère aux yeux de la patrie. Elle et son époux doivent se représenter devant le magis-trat, pour y répéter leur engagement, ou leur union n’a plus d’effets civils. L’enfant, le citoyen, appartiennent à la patrie. L’instruction com-mune est nécessaire. La discipline de l’enfance est rigoureuse.
On élève les enfants dans l’amour du silence et le mépris des rhé-teurs. Ils sont formés au laconisme(1) du langage. On doit leur interdire les jeux où ils déclament, et les accoutumer à la vérité simple. Les enfants ne jouent que des jeux d’ orgueil et d’intérêt; il ne leur faut que des exercices. Les enfants mâles sont élevés, depuis cinq jusqu’à seize ans, par la patrie.
Il y a des écoles pour les enfants depuis cinq ans jusqu’à dix. Elles sont à la campagne. Il y en a une dans chaque section et une dans chaque canton.
Depuis vingt et un ans jusqu’à vingt-cinq, les citoyens non magis-trats entreront dans la milice nationale, mariés ou non.
Les instituteurs des enfants, jusqu’à seize ans, sont choisis par les directoires des districts et confirmés par la commission générale des arts nommée par le gouvernement.
Les laboureurs, les manufacturiers, les artisans, les négociants, sont instituteurs.
Les jeunes hommes de seize ans sont tenus de rester chez les insti-tuteurs jusqu’à vingt et un ans, à peine d’être privés du droit de citoyen pendant leur vie.
Il y a, dans chaque district, une commission particulière des arts, qui sera consultée par les instituteurs et donnera des leçons publiques.
Saint- Just : Quelques institutions civiles et morales, chap. I.

1. Laconisme: manière de s’exprirner en peu de mots, concision dans l’expression.

Texte B :

Au cours de la visite au Centre d’Incubation de Londres-Central, le Directeur fait visiter à ses étudiants les « salles de conditionnement néo-pavlovien » des pouponnières. Les travaux pratiques consistent ce jour-là à provoquer chez les bébés un lien entre les livres et les bruits assourdissants et entre les fleurs et les décharges électriques.

L’un des étudiants leva la main; et, bien qu’il comprît fort bien pourquoi l’on ne pouvait pas tolérer que des gens de caste inférieure gas-pillassent le temps de la communauté avec des livres, et qu’il y ait toujours le danger qu’ils lussent quelque chose qui fit indésirablement « décondi-tionner » un de leurs réflexes, cependant… En somme, il ne concevait pas ce qui avait trait aux fleurs. Pourquoi se donner la peine de rendre psy-chologiquement impossible aux Deltas l’amour des fleurs ?
Patiemment, le DIC(l) donna des explications. Si l’on faisait en sorte que les enfants se missent à hurler à la vue d’une rose, c’était pour des raisons de haute politique économique. Il n’y a pas si longtemps (voilà un siècle envi-ron), on avait conditionné les Gammas, les Deltas, voire les Epsilons, à aimer les fleurs -les fleurs en particulier et la nature sauvage en général-. Le but visé, c’était de faire naître en eux le désir d’aller à la campagne chaque fois que l’oc-casion s’en présentait, et de les obliger ainsi à consommer du transport.
- Et ne consommaient-ils pas de transport? demanda l’étudiant.
- Si, et même en assez grande quantité, répondit le DIC, mais rien de plus. Les primevères et les paysages, fit-il observer, ont un défaut grave : ils sont gratuits. L’amour de la nature ne fournit du travail à nulle usine. On décida d’abolir l’amour de la nature, du moins parmi les basses classes ; d’abolir l’amour de la nature, mais non point la tendance à consommer du transport. Car il était essentiel, bien entendu, qu’on continuât à aller à la campagne, même si l’on avait cela en horreur. Le problème consistait à trouver à la consommation du transport une raison économiquement mieux fondée qu’une simple affection pour les primevères et les paysages. Elle fut dûment découverte. - Nous conditionnons les masses à détester la campagne, dit le Directeur pour conclure, mais simultanément nous les conditionnons à raffoler de tous les sports en plein air. En même temps, nous faisons le nécessaire pour que tous les sports de plein air entraînent l’emploi d’appareils compliqués. De sorte qu’on consomme des articles manufacturés, aussi bien que du transport. D’où ces secousses électriques. -Je comprends, dit l’étudiant; et il resta silencieux, éperdu d’admi-ration.
Aldous Huxley, Le Meilleur des mondes, 1932

 

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Agathe

Professeur de langues dans le secondaire, je partage avec vous mes cours de linguistique !