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C'est parti

Le XVIIème siècle, ou l’âge classique

Au XVIème siècle, il n’existait pas de théâtre régulier ni de troupe fixe.

Mais le XVIIème institutionnalise l’art théâtral : il voit la création de l’Hôtel de Bourgogne, qui abrite la troupe royale, celle qui joue pour le Roi, ainsi que celle du théâtre du Marais et le théâtre du Palais-Royal.

Les comédiens, de même, bénéficient d’un statut officiel et sont mieux tolérés par l’Eglise.

Enfin, les scènes évoluent : les salles deviennent rectangulaires, et les spectateurs les plus nobles sont placés sur la scène.

Le classicisme

Le XVIIème siècle correspond à l’âge d’or du théâtre dit « classique », qui prend son essor à partir des années 1630, avec des dramaturges fameux tels que Pierre Corneille puis Jean Racine.

Le Cardinal de Richelieu impose ainsi les dogmes classiques, qui voudraient atteindre la vraisemblance du réel sur la scène. Ainsi, la pièce de Pierre Corneille, Le Cid, représentée pour la première fois en 1637, est condamnée par l’Académie française en dépit de son succès populaire, parce qu’elle ne respecte pas les règles de la vraisemblance.

Quelle est l'histoire du Cid ?
Jules Massenet - Le Cid 2e Acte, 3e Tableau - L'Illustration

Les trois unités

Boileau résume la règle des trois unités en vers :

Qu’en un lieu, en un jour, un seul fait accompli

Tienne jusqu’à la fin le théâtre rempli.

L’unité de temps

L’action ne doit pas dépasser une « révolution de soleil », soit vingt-quatre heures. L’idéal voudrait que le temps de l’action représentée corresponde au temps de la représentation.

L’unité de lieu

Toute l’action de la pièce doit se dérouler dans un lieu unique, qui correspond généralement pour la tragédie à un décor de palais, à un intérieur bourgeois pour une comédie.

L’unité d’action

Tous les événements doivent être liés entre eux, depuis une intrigue de référence. Les actions accessoires et les personnages secondaires doivent contribuer au développement de l’action principale et ne peuvent pas être supprimés sans rendre l’ensemble incohérent.

La règle de bienséance

La morale et la vraisemblance imposent de ne pas choquer le spectateur et, partant, de ne pas représenter de la violence ou de la sexualité sur la scène. Ainsi, batailles et autres récits de mort sont toujours rapportés par des discours de personnage. Pour citer à nouveau Boileau :

Ce qu'on ne doit point voir, qu'un récit nous l'expose :
Les yeux en le voyant saisiront mieux la chose ;
Mais il est des objets que l'art judicieux
Doit offrir aux oreilles et reculer des yeux

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La catharsis

Concept développé par Aristote en son temps, elle vise à purger les passions des spectateurs. Ceux-ci doivent être touchés par ce qu’ils voient et se sentir soulagés par le dénouement.

Boileau la décrit lui-même ainsi :

Que dans tous vos discours la passion émue

Aille chercher le coeur, l'échauffe et le remue.

Les auteurs-phares

Pour la tragédie

Pierre Corneille

Pierre Corneille (1606-1684) est le premier grand dramaturge tragique qui fait date jusqu'à nos jours. Considéré comme un grand maître de l'alexandrin, il écrit des tragédies qui ont un fort succès à la cour du Roi.

Voyez ici plus en détail sa vie et son oeuvre : Biographie de Pierre Corneille

Qui est l'auteur du Cid ?
Pierre Corneille, un portrait
Jean Racine

Jean Racine (1639-1699) est l'héritier de Corneille, en même temps que son concurrent.

Ses pièces représentent la quintessence de la prosodie classique, et ses thèmes sont également très représentatifs de l’époque : l’auteur puise son inspiration dans les mythologies grecque et latine.

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Pour la comédie

Molière

Considéré comme l'un des plus grands dramaturges et écrivains français, Jean-Baptise Poquelin, plus connu sous le nom de Molière, est une référence incontournable en matière de lettres. C'est un dramaturge et comédien français, né en janvier 1622 et mort le 17 février 1673 à Paris.

Il deviendra vite, avec sa troupe de l'Illustre Théâtre, le comédien et auteur favori du roi Louis XIV et sa cour.

Créateur de nouvelles formes dramatiques, incarnant le rôle-titre de ses pièces, il a su exploité et réinventé les formes du comique, entre celui verbal, celui gestuel, ou situationnel, au travers de la farce jusqu'à la comédie de caractère.

Avec pas moins de 34 pièces de théâtre, 7 textes théoriques et 6 poèmes de circonstances, Molière est invaincu sur le terrain de l'inspiration littéraire.

Ici, la biographie de Molière !

Le XVIIIème siècle, le théâtre au temps des Lumières

Théâtre officiel et théâtre de divertissement

Au XVIIIème siècle, peu d’auteurs s’imposent vraiment – hormis peut-être Jean-François Regnard et Alain René Lesage.

C’est que deux manières de faire du théâtre s’opposent :

  • Le théâtre officiel, qui ne reconnaît que deux salles en France : l’Opéra et la Comédie-Française. Le roi impose la censure en 1701 pour contrôler les productions.
  • Le théâtre populaire, qui se déploie dans les foires parisiennes de Saint-Germain ou de Saint-Laurent. C’est là que se développent les nouvelles formes de théâtre de divertissement, comme l’opéra-comique et le théâtre de boulevard.

Mais le théâtre populaire gagne rapidement en importance et se professionnalise. C’est un motif d’inquiétude pour la Comédie-Française. Elle parvient à faire interdire les pièces avec des dialogues. Les acteurs forains s’adaptent alors : on voit apparaître des pièces constituées exclusivement de monologues, ou qui utilisent des panneaux pour discuter, ou bien encore le théâtre de mimes.

En 1719, néanmoins, tous les spectacles forains sont interdits.

Au contraire, les théâtres de province sont épargnés par la censure et jouent les répertoires des théâtres officiels parisiens.

Une tribune morale

Le siècle des Lumières, en France, est marqué par un retour au classicisme. Pour exemple, Voltaire reprend les codes du siècle précédent avec sa pièce Œdipe, représentée en 1718. Mais les genres évoluent, comme la comédie qui se fait plus moralisatrice.

Denis Diderot développe ainsi le drame bourgeois, qui prône l’idée d’inscrire l’intrigue des tragédies dans le contexte social contemporain. La prose devient la norme, plus à même de renvoyer le réalisme. L’histoire est pathétique, au sens de sentimentale, et se conclut sur une note positive, avec le triomphe de la vertu. Le drame bourgeois préfigure le mélodrame du XIXème siècle.

Mademoiselle Clairon, dans la même veine, impose un jeu dramatique plus proche du naturel, comme les costumes des acteurs qui correspondent désormais aux époques et à la condition sociale des personnages.

Qui est Denis Diderot et quelles sont ses œuvres ?
Denis Diderot est l'un des plus grands penseurs de son époque mais il fut également dramaturge, critique d'art, critique littéraire et traducteur ! (source : Radio-Canada.ca)

Les évolutions formelles

A l’instigation de Voltaire, dès 1750, les salles de théâtre ne sont plus rectangulaires et sont construites sur le mode italien : les spectateurs ne sont plus admis sur la scène et s’installent dans le parterre.

Beaumarchais mène la profession théâtrale jusqu’au statut juridique : en 1777, la « société des auteurs dramatiques » est fondée, et se donne pour objectif de défendre les intérêts des dramaturges et d’obtenir des droits d’auteur.

Les acteurs gagnent en importance, même s’ils sont encore dans une situation précaire. On écrit des pièces pour eux, et on remanie les pièces anciennes selon leurs goûts.

Théâtre de la Révolution

La Révolution française récupère les principes des Lumières tout en développant un théâtre de classe. Le théâtre est profondément bourgeois mais accorde à l’art dramatique une large liberté d’expression. De là, la censure sera abolie, jusqu’à son rétablissement en 1793.

Les genres vont se multiplier, tandis que les thématiques deviennent de plus en plus politiques.

Le réalisme devient la principale ambition de la représentation, dans la continuité du début du siècle, et dessine les bases du théâtre que nous connaissons aujourd’hui.

Grands dramaturges du XVIIIème siècle

Marivaux

Marivaux s’est imposé grâce au nouvel aspect qu’il a donné au genre comique. Ses héros sont drôles, mais ne sont pas grotesques ou vicieux. Ils font montre d’un esprit fin, capables d’analyse et de revendications, et revendiquent la fantaisie et la poésie. En outre, les dialogues impressionnent par la finesse du langage. Ces caractéristiques se regroupent désormais sous le terme de marivaudage, et ont pour meilleur exemple des pièces comme Le jeu de l’Amour et du Hasard (1730) ou Les Fausses Confidences (1737).

Beaumarchais

Beaumarchais s’impose à la fin du siècle, au moment où les comédies sérieuses et autres comédies larmoyantes ont lassé le public.

Il commence comme dramaturge avec la représentation d’Eugénie (1767), mélodrame moralisant. Mais il connaît le succès avec Le Barbier de Séville (1775) avec sa version en quatre actes.

Il renouvelle la comédie d’intrigue en la transformant en comédie satirique, qui a pour sommet Le Mariage de Figaro (1784). Interdite par le roi, elle fut considérée comme un des signes annonciateurs de la révolution. Vous en trouverez une analyse ici.

Pour plus de détails sur ces deux auteurs (et d'autres), voir la fiche Le renouveau du théâtre au XVIIIème siècle.

Le théâtre au XIXème siècle : romantisme et vaudeville

Apparition du romantisme

La révolution des Lumières donne naissance au courant romantique français, qui se développe fortement grâce au théâtre.

Les sciences et la technique triomphant, le romantisme se développe comme un contre-pouvoir : il exalte l’émotion plutôt que la raison. Ainsi, le romantisme souhaite transgresser toutes les règles, et notamment celles classiques, issues de la Renaissance. Ce courant artistique cherche à dépasser les limites physiques pour atteindre un idéal spirituel, fasciné par un potentiel « Âge d’or », l’origine de la société, d’un homme à l’état de nature.

Le romantisme exalte ainsi le mystère : il loue le rêve et la beauté de la nature, à même de provoquer une introspection salutaire. La célébration du passé et également l’un de ses topos favoris.

Dans son écrit Salon de 1846, Charles Baudelaire définit le mouvement comme suit :

Le romantisme n’est précisément ni dans le choix des sujets ni dans la vérité exacte, mais dans la manière de sentir. Ils l’ont cherché en dehors, et c’est en dedans qu’il était seulement possible de le trouver. […]

C’est parce que quelques-uns l’ont placé dans la perfection du métier que nous avons eu le rococo du romantisme, le plus insupportable de tous sans contredit. Il faut donc, avant tout, connaître les aspects de la nature et les situations de l’homme, que les artistes du passé ont dédaignés ou n’ont pas connus.

Qui dit romantisme dit art moderne, – c’est-à-dire intimité, spiritualité, couleur, aspiration vers l’infini, exprimées par tous les moyens que contiennent les arts.

Le romantisme en France

Le romantisme prend ses origines en Allemagne. C’est la redécouverte de Shakespeare et de Calderon, traduits par Schlegel, qui pousse les dramaturges allemands à élaborer un théâtre national où la violence, la passion et l’exaltation constituent les fondements de l’action. On compte Goethe parmi ses représentants les plus fameux.

En France, c’est Victor Hugo qui ouvre le bal romantique, avec la préface de sa pièce Cromwell, publiée en 1827. Il proclame le droit de mêler, pour la modernité, le « grotesque » et le « sublime », qui sont l’œuvre de la Nature même. Ainsi suit l’affirmation d’une liberté sans borne, qui doit représenter la vie dans son chaos. Son traité se divise en trois parties :

  • Victor Hugo commence par condamner les règles aristotéliciennes de l’unité du lieu et du temps
  • La deuxième partie défend au contraire l’unité d’action
  • La troisième partie affirme le droit autant que le devoir, pour l’artiste et son art, de représenter la réalité sous tous ses aspects

La recherche de la réalité se fait également à travers l’usage d’un alexandrin plus souple, qui doit mieux coller à la vérité des dialogues du quotidien.

Comment résumer brièvement les aventures de Jean Valjean et de Cosette dans Les Misérables ?
Victor Hugo a mis dans son œuvre tous ses idéaux concernant le romantisme de son époque ainsi que ses pensées sur la nature humaine. (source : Poetica)

Cromwell est un échec et ne rencontre que peu d’écho. Mais Hernani, deuxième pièce revendiquée romantique par Victor Hugo, provoquera la fameuse « bataille d’Hernani », entre modernes et classiques : on assiste, à l’intérieur même des théâtres, à de violentes bagarres entre les différentes parties.

Paradoxalement, le romantisme est un courant très succinct, mais pas moins intense : il prend fin en 1843.

Auteurs romantiques au théâtre

Victor Hugo

Victor Hugo (1882-1885) est l'instigateur du mouvement romantique au théâtre. S'il a connu plusieurs carrières en une, il compte de nombreux drames romantiques, dont Cromwell (1827), premier du genre, Hernani (1830) ou encore Ruy Blas (1838).

Alfred de Musset

Auteur appartenant au courant romantique, il se consacre à la littérature dès les années 1828-1829. Connu pour sa vie de débauche et son histoire d’amour houleuse avec Georges Sand, il écrivit de nombreuses pièces de théâtre, parmi lesquelles Les Caprices de Marianne (1833) et Lorenzaccio (1834). Il conte aussi sa vie dans le roman autobiographique La Confession d’un enfant du siècle, paru en 1836.

Voir Alfred de Musset (1810-1857) : sa vie et son oeuvre

Un genre parallèle : le mélodrame

Le mélodrame se développe en parallèle du drame romantique. Héritier direct du drame bourgeois, il veut inspirer la crainte et les larmes, et s’appuie sur des effets spectaculaires.

Les mélodrames se divisent généralement en trois actes (quand le théâtre classique en imposait cinq). Les intrigues font s’opposer les « bons » d’un côté et les « méchants » de l’autre ; mais c’est toujours le héros du « bien » qui triomphe. L’action est très vive, et connaît de nombreux rebondissements.

Par son aspect spectaculaire, le mélodrame s’assure un vrai succès populaire et profite d’une grande audience au cours du XIXème siècle.

Apparition du vaudeville

Le vaudeville tire son origine comme son nom des chansons normandes du Val-de-Vire : c’est ce dernier qui a été modifié jusqu’à devenir « vaudevilles », ou chansons qui courent par la Ville, dont les paroles témoignent d’événements du quotidien. Au XIXème siècle, le mot change d’acception et vient désigner une comédie populaire légère, remplie de rebondissement.

Eugène Labiche a fortement contribué au succès du genre : il innove pour lui donner plus de rythme et de structure, et s’appuie sur les ressorts comiques traditionnels pour mieux exprimer le comique de la bourgeoisie.

Quels sont les genres en vogue au XIXème siècle ?
Pierre Auguste Renoir a peint les grands boulevards de Paris (1875), lieux où se tiennent les pièces de théâtre les plus populaires

Naissance de la mise en scène

Le XIXème siècle est fondateur en ce qu’il contribue à développer le rôle du metteur en scène.

La scène elle-même gagne en potentiel. On use de la « boîte », un décor reconstituant trois murs d’une pièce, le quatrième mur étant le public, pour remplacer les toiles peintes qui servaient encore de décor. On accorde plus d’importance à la cohérence des costumes. La scène évolue. Les acteurs font comme s’il n’y avait pas de public.

La mise en scène sera théorisée en 1884 par le critique Louis Becq de Fouquières, dans L’Art de la mise en scène. Au XIXème siècle, l’idée d’un metteur en scène qui suggère une interprétation du texte, et choisit en conséquence les décors et les acteurs, est nouvelle.

Le duc George II de Saxe-Meiningen, qui dirige les acteurs de son théâtre privé, est considéré comme le premier metteur en scène. En France, c’est André Antoine qui fera date, montant au « Théâtre-Libre » des pièces naturalistes.

Le théâtre du XXème siècle ou sa remise en cause

Le théâtre connaît de profonds changements au cours du XXème siècle. La recherche du réalisme ayant atteint son apogée, la réponse artistique réagit avec l’anti-réalisme.

Les précurseurs

En peinture, l’impressionnisme révolutionne son art, et profite à l’émergence de l’art abstrait. Au théâtre, le réalisme domine et se voit également être contesté :

  • Le naturalisme se contenterait de donner à voir une réalité étroite, passant à côté des méandres de la psychologie
  • Le théâtre ne serait devenu qu’un divertissement

L’avant-garde s’empare alors du genre théâtral pour dépasser ces deux écueils, et use à l’envie de symbolisme et d’abstractions.

Le théâtre symboliste

Le « mouvement symboliste » se développe en France dès les années 1880. Il s’inspire des idées de Richard Wagner, maître de l’opéra, qui souhaitait peindre « l’état de l’âme ». En conséquence, le symbolisme prône la « déthéâthralisation », soit l’abandon des artifices techniques tels que le décor ou les péripéties, pour laisser la place à la spiritualité et à l’interprétation.

Les pièces symbolistes ont un rythme lent et sont empreintes de poésie et d’onirisme. Elles regorgent de symboles pour mieux s’adresser à l’inconscient, plutôt qu’à l’intelligence. Elles souhaitent ainsi questionner l’irrationalité du monde. On compte parmi ses premiers auteurs Paul Claudel ou Henrik Ibsen.

En 1896, le metteur en scène Aurélien Lugné-Poe monte la pièce fantasque d’Alfred Jarry, Ubu Roi. Réécriture du Macbeth de Shakespeare, la pièce présente des personnages-marionnettes qui interagissent dans un monde improbable et avec des conversations obscènes. Elle transgresse toutes les normes et tous les tabous qui pèsent alors sur le théâtre, et annonce le théâtre de l’absurde des années 50.

A quoi ressemble le théâtre du XXème siècle ?
Une représentation d'Ubu Roi

Le « théâtre de la crutauté », par Antonin Arthaud

Dans le foisonnement des innovations, on compte le mouvement singulier porté par Antonin Arthaud, qu’il définit comme « théâtre de la cruauté », dans son recueil d’essais intitulé Le Théâtre et son double, publié en 1938.

Pour le dramaturge, le théâtre est malade de ses dérives ; lui prône au contraire un théâtre à vocation spirituelle et communautaire, inspiré des genres asiatiques.

« Il faut ignorer la mise en scène, le théâtre. Tous les grands dramaturges […] suppriment […] la mise en scène extérieure, mais ils creusent à l’infini les déplacements intérieurs, cette espèce de perpétuel va-et-vient des âmes de leurs héros. »

Il s’agit ainsi d’ébranler le spectateur en transgressant la frontière qui le sépare normalement de la scène. Les sons et les mouvements doivent primer sur les dialogues et l’action.

Le théâtre de l’après-guerre

Après la guerre, des artistes militent pour une théâtre-citoyen, se voulant populaire et engagé à la fois.

En 1947, Jean Vilar crée ainsi le Festival d’Avignon, où s’engagent acteurs et dramaturges pour une réforme de l’art dramatique loin de l’hégémonie parisienne. S’ensuivra également la création du Théâtre National Populaire (TNP).

En parallèle du théâtre populaire s’affirme le « théâtre engagé », qui évoque les sujets socio-politiques contemporains, et représente les prises de position. Jean Genet évoque la guerre d’Algérie dans Les Paravents (1961), Aimé Césaire défend la négritude avec La Tragédie du roi Christophe, Jean-Paul Sartre dénonce l’immoralité dans Huis-Clos (1944).

Le théâtre de l’absurde

Le théâtre de l’absurde naît de ces mêmes contestations de genre. Les dramaturges de l’absurde voient, d’après Eugène Ionesco qui est des leurs, « l’homme comme perdu dans le monde, toutes ses actions devenant insensées, absurdes, inutiles. »

Ce genre d’avant-garde souhaite éliminer tout déterminisme logique, et remet à ce titre en cause le pouvoir de communication du langage. Les personnages y sont réduits à des archétypes, perdus dans un monde anonyme et insaisissable.

Les plus célèbres dramaturges sont Eugène Ionesco (La Cantatrice chauve, 1951 ; Rhinocéros, 1959), Arthur Adamov (L’Invasion, 1950 ; Le Professeur Taranne, 1953) et Samuel Beckett (En attendant Godot, 1952).

Pour une analyse de En attendant Godot, rendez-vous ici !

Résumé des principaux mouvements

 Comédie classiqueTragédie classiqueDrame bourgeoisDrame romantiqueThéâtre de l'absurde
SiècleXVIIèmeXVIIèmeXVIIIèmeXIXèmeXXè
ButVeut divertir, faire rire par le spectacle des ridicules et par le comique de farce.Veut toucher et instruire par la terreur, la pitié ou l'admiration pour les personnages mis en scène.Veut divertir tout en interrogeant, veut frapper le lecteur par la "vérité" des situationsVeut plaire en mêlant sublime et grotesque et montrer la complexité de l'être humainDénoncer la forme théâtrale traditionnelle et représenter une certaine absurdité de la vie humaine.
SujetLes moeurs et les intrigues des contemporains, amour contrarié par une autorité mais secondé par un valet.Mythes grecs, histoires religieuses, histoire romaine, histoire des rois et des reines.Sujets d'actualité : faire prendre conscience des travers de la société ; remplacer la peinture des caractères par celle des conditionsSujets historiques avec un travail de mise en scène : imposer la "couleur locale"Une intrigue fondée sur la conscience du non-sens global de l'existence. Dimension politique contemporaine.
PersonnagesPersonnages de basse condition, valets, maîtres bourgeoisPersonnages de haut rang et/ou mythologiquesMaîtres et valets de milieux divers .Les grands de ce monde et leurs domestiques.Pulvérisation de la conception du personnage classique : personnage en voie de décomposition.
Caractéristiques- 3 ou 5 actes
- prose ou vers
- exposition
- développement dépourvu de tensions
- dénouement heureux
- respect relatif des règles classiques
- personnages saisis dans leur vie quotidienne
- 5 actes
- alexandrins
- exposition
- noeud de l'action
- sursis illusoire
- règle des trois unités
- bienséance
- dénouement malheureux
- montre le poids de la fatalité, du destin sur les vies humaines
- pièce en prose
-personnages, milieux, situations de la vie quotidienne traités sur le mode sérieux et pathétique
- illusion mimétique, ressemblance de la vie et de la scène
- suppression des règles d'unité de temps et de lieu
- suppression des récits ennuyeux racontant le hors scène
- plus de vers monotone
- ton empreint de dérision et d'humour noir
- refus du langage conventionnel
- tentation du symbole
- langage impuissant à exprimer la vérité d'un sentiment
Principaux auteursMolièreRacine
Corneille
Beaumarchais
Marivaux
Diderot
Hugo
Musset
Vigny
Beckett
Ionesco

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Nathan

Ancien étudiant de classe préparatoire b/l (que je recommande à tous les élèves avides de savoir, qui nous lisent ici) et passionné par la littérature, me voilà maintenant auto-entrepreneur pour mêler des activités professionnelles concrètes au sein du monde de l'entreprise, et étudiant en Master de Littératures Comparées pour garder les pieds dans le rêve des mots.