Chapitres
I Biographie et bibliographie
Né d'un père gascon et d'une mère bourguignonne, il passe sa jeunesse à Saint-Germain-en-Laye et à Neuilly-sur-Seine. Il est le condisciple de Roger Nimier. Son éducation est marquée par la culture allemande, la musique et le catholicisme. Plus tard, il découvre la pensée de Gaston Bachelard. Il poursuit des études de philosophie à la Sorbonne et à l'université de Tübingen. Il suit les cours de Maurice de Gandillac. Il souhaite enseigner la philosophie au lycée, mais échoue à l'agrégation.
Il entre à Radio France, où il anime l'émission L'heure de la culture française. En 1954, il travaille dans la publicité pour Europe 1. Il collabore également à des journaux comme Le Monde et Le Figaro. De 1956 à 1968, il travaille chez Plon à des traductions de l'allemand. Parallèlement, il poursuit une activité de journaliste à la radio, où il est chargé de l'émission Chambre noire. Il participe en 1968, avec Lucien Clergue, à la création des Rencontres photographiques d'Arles.
En 1967, il publie son premier roman Vendredi ou les Limbes du Pacifique (inspiré de Daniel Defoe) qui est récompensé par le Grand prix du roman de l'Académie française. Son souhait est d'écrire une histoire populaire sur un sujet philosophique.
En 1970, il obtient le Prix Goncourt à l'unanimité du jury pour le roman le Roi des aulnes qui s'est vendu à 4 millions d'exemplaires.
L'année suivante, il publie Vendredi ou la vie sauvage, version simplifiée de Vendredi ou les Limbes du Pacifique. Il ne l'écrit pas comme un livre pour enfant ; il considère par contre que pouvoir être lu par les enfants est un critère de qualité. Le livre devient un classique scolaire. Il s'est vendu à 7 millions d'exemplaires et a été traduit en une quarantaine de langues.
En 1972, Michel Tournier devient membre de l'Académie Goncourt, élu au septième couvert, succédant à Philippe Hériat.
En 1975, il publie son troisième roman Les Météores qui raconte la vie de deux jumeaux, Jean et Paul.
Aujourd'hui, il vit à Choisel (Vallée de Chevreuse) dans un ancien presbytère et fait partie du Comité de lecture chez Gallimard.
Considéré comme « un classique », Tournier est lu par tous les publics, dans tous les pays[réf. nécessaire]. Son univers romanesque, très influencé par la poésie germanique et la littérature allemande (il reconnaît Günter Grass comme une influence majeure pour l'ensemble de son œuvre) est peuplé de monstres, d'ogres, de jumeaux, d'androgynes et est traversé par le thème de l'inversion. Il se partage entre le réalisme et le fantastique. Malgré les critiques qu'elle peut susciter, sa lecture originale des mythes, des religions et de l'Histoire qu'il renverse ou réfléchit par une langue riche, dense et polysémique, a apporté un souffle nouveau et bénéfique au roman français des années 1970.
Il a reçu la médaille Goethe en 1993 et est docteur honoris causa de l'Université de Londres en 1997.
Œuvres
Romans
Vendredi ou les Limbes du Pacifique (1967)
Vendredi ou la Vie sauvage (1971)
Le Roi des aulnes (1970)
Les Météores (1975)
Gaspard, Melchior et Balthazar (1980)
Gilles et Jeanne (1983)
La Goutte d'Or (1985)
Eléazar ou la Source et le Buisson (1996)
Contes et nouvelles
Le Coq de bruyère (1978)
La Fugue du Petit Poucet (1979)
Le Médianoche amoureux (1989)
Essais
Le Vent Paraclet (1978)
Petites proses (1986)
Le Vol du vampire (1981)
Le Pied de la lettre (1994)
Le Miroir des idées (1994)
Célébrations (1999)
Le Tabor et le Sinaï
Le Crépuscule des masques. Photos et photographes
Des clefs et des serrures. Photographies
Journal Extime (La Musardine) (2002)
Le Bonheur en Allemagne ? (2004)
Les Vertes lectures (2006)
Gilles et Jeanne : de Michel Tournier est d'abord et avant tout un récit hagiographique, comme Gaspard, Melchior et Balthazar. Michel Tournier, s'inspirant des textes sacrés et anciens à propos des personnages de Jeanne et de Gilles, a écrit entre les lignes de l'histoire sans jamais contredire les textes consultés. C'est ce qui donne à Gilles et Jeanne une dimension à la fois historique et romanesque.
D'un autre côté, on reconnaît dans ce récit tout le caractère de Michel Tournier, tout ces thèmes qu'il aime aborder. Il est à noter que Gilles de Rais est présenté à maintes reprises comme un voleur d'enfant, sorte d'ogre, que l'on retrouve aussi dans Le roi des aulnes ou dans le conte La fugue du petit Poucet. D'ailleurs, le lien n'est pas gratuit entre le château de Tiffauges où réside le seigneur de Rais et le nom d'Abel Tiffauges, personnage central du Roi des aulnes. De plus, historiquement, avec les allusions au massacre des enfants par le roi Hérode, Tournier alimente son récit de plusieurs sources. Que Gilles et Jeanne soit lu comme référence historique ou comme pur roman, le livre demeure toujours une lecture distrayante et enrichissante, comme tous les écrits de Michel Tournier, d'ailleurs.
II Résumé
Un livre très court qui évoque le parcours de Gilles de Rais et tente d'expliquer comment il est devenu le monstre qui a défrayé la chronique de son époque. Ce n'est donc pas d'une énième biographie de la Pucelle c.a.d Jeanne qu'il s'agit, mais juste un portrait de cet homme torturé, ce compagnon d'armes anéanti par la mort de la femme qu'il vénérait et qui entama sa longue descente aux enfers après que Jeanne fût condamnée au bûcher. Gilles de Rais est, sous la plume de l'écrivain, un personnage fascinant, mais l'auteur Michel Tournier, bien qu'il donne la raison pour laquelle Gilles se voua au mal, ne cherche pas à nous le rendre plus sympathique pour autant. L'attitude de Gilles de Rais dans ce récit ne peut qu'engendrer le malaise et la répulsion.
III Les personnages
Les personnages principaux de cette histoire sont jeanne d'Arc et Gilles de Rai, en effet, l'histoire tourne autour de ces deux personnages, même si la première est morte dans la première partie de l'histoire plutôt courte par rapport au livre, elle est toujours incarnée à travers le personnage de Gilles tout le reste de l'histoire, on peut d'ailleurs voir que les derniers mots de celui-ci et même les derniers mots du livre sont le nom de Jeanne répété trois fois.
Jeanne de Domrémy : C'est une jeune fille de seize ans d'origine paysanne venue des Marches de Lorraine et qui se dit envoyée par le roi du ciel pour sauver le royaume de France en pleine guerre de cent ans. Elle a les yeux verts et lumineux, un visage osseux aux pommettes hautes et une démarche très souple, elle est encore vierge et a les cuisses d'un cavalier. C'est une pucelle illuminée qui se réclame d'un commerce quotidien avec le paradis. Elle ressemble énormément à un garçon ce qui a le plus attirer son compagnon gilles de Rais, le destin tragique de Jeanne c'est-à-dire le bucher finit lumineux et sans tache puisqu'elle n'a pratiquement commis aucune erreur.
Gilles de Rais : Gilles de Rais de son temps était un brave garçon mais d'une intelligence médiocre, il était profondément croyant et voué à un destin cruel, il est né en novembre 1404 au bord de la Loire, il perd son père et sa mère à la fois quand il a atteint ses onze ans, c'est alors que son grand-père paternelle s'attribue sa tutelle et gère sa fortune et ses affaires, on l'obligea à plusieurs reprises de se marier avec une fille de famille riche dès l'âge de 13 ans, il est cependant refusé jusqu'à ces 16 ans ou il se marie avec Catherine de Thouars. Gilles est tombé amoureux de Jeanne dès qu'il a vu entré pour la première fois chez le roi Charles, il trouvait en elle tout ce qu'il désirait vraiment c'est-à-dire, une fille et en même temps une campagnarde d'arme. Après la mort de son aimée, il reprent sa nature de monstre, il commence à amener les enfants de son peuple pour enfin pouvoir trouver quelqu'un ressemblant à Jeanne mais fini toujours par être déçu et par les tuer les uns par rapport aux autres, c'est un homme sans cœur qu'on peut comparer à un ogre qui tue les enfants. L'auteur va d'ailleurs le traiter de menteur perniceieux, blasphémateur, dissolu, invocateur de diables. Gilles après la mort de Jeanne devient un ange infernal sans scrupule.
IV analyse d'un passage
Livre page 43-44-45 :
Ce passage est significatif de l'œuvre puisqu'il nous révèle clairement le changement soudain de la nature de Gilles de Rais après avoir assister à l'exécution de Jeanne sur le bûcher, c'est d'ailleurs le seul passage écrit au présent dans cet histoire, il est très détaillé, tout ce qui peut être vu est révélé, on peut facilement visualiser la situation vécue à travers le personnage de Gilles. C'est là que Gilles se transforma en monstre sans scrupule, Gilles n'est donc pas un monstre de nature mais l'est devenu à cause de la monstruosité des personnes qui ont arrêté, jugé et exécuté Jeanne, ainsi, tout le destin de Gilles a été perdu en quelques minutes seulement, ce chevalier n'avait rien fait de mal, mais le cours des événements qu'il a vécu a changer le cours de sa vie et la transformé en monstre violeur et assassin !!
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