Baccalauréat général – Séries ES/S – Session 2013

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C'est parti

Rappel de la méthode générale en dissertation

Comprendre le sujet

D'abord, il vous faut décortiquer les termes du sujet.

Reformuler le sujet

A partir de cette première analyse, vous pouvez également reformuler le sujet (souvent très utile).

Diviser le sujet en sous-questions

Ces sous-questions peuvent notamment vous être utiles pour établir vos parties et vos sous-parties.

Chercher des idées

Les idées doivent s'appuyer sur des exemples, lesquels doivent, inversement, vous offrir les idées. Ainsi :

  • appuyez-vous sur le corpus du sujet pour vos exemples
  • trouvez, à partir de votre cours et de vos connaissances, d'autres exemples

Le choix du plan

A partir de ces travaux préparatoires, vous devez finalement dégager un plan, généralement en trois parties et trois sous-parties, chacune étayée d'exemples tirés du corpus et de vos connaissances personnelles.

Les enjeux du sujet sur la vision de l'Homme

Lorsque vous vous confrontez au sujet d’une dissertation, il vous faut bien identifier les termes qui posent un problème, ou qui témoignent d’une tension. Munissez-vous de stabylos de couleurs différentes, et surlignez les mots qui doivent faire l’objet d’une attention toute particulière.

A la fin de votre analyse du sujet, essayez donc de reformuler la question ! C’est souvent un bon moyen pour établir votre propre problématique, et pour vérifier si vous avez bien saisi le propos.

Ici :

  • Le sujet fait référence à la longévité des œuvres littéraires et leur caractère potentiellement intemporel, mais sur le point précis des visions de l’homme et de la société
  • Le sujet propose de lui-même une alternative à traiter : soit la vision se « limite », soit elle nous « concerne encore »
  • D’après cette alternative, le sujet vous invite à un plan dialectique, c’est-à-dire qu’il vous faudra traiter les deux propositions d’un côté et de l’autre du « ou », pour enfin dépasser l’apparente contradiction
  • Le sujet convoque toutes les œuvres, tous les genres qui proposent une « vision de l’homme et de la société » : prenez garde à varier les exemples !

Ainsi, à terme, nous pouvons reformuler le sujet de la manière suivant :

« Les œuvres littéraires témoignant des hommes et de la société de leur temps ont-elles un intérêt pour les générations futures ? »

Trouver des idées

D’abord, scindez votre sujet en plusieurs sous-questions :

  • Les œuvres se démodent-elles ? Si oui, pourquoi ? Si non, pourquoi ?
  • Quels sont les intérêts des œuvres du passé ?
  • A quelles conditions les œuvres anciennes nous intéressent-elles encore ?
  • Qu’est-ce qui nous concerne dans l’histoire passée ?

Faites ensuite une liste d’œuvres variées présentant une « vision de l’homme et de la société ». N’oubliez pas les œuvres dont proviennent les extraits de votre sujet !

Enfin, pour votre rédaction, n’oubliez pas l’ordre suivant :

  • Une affirmation
  • Un argument
  • Un exemple (tiré de la littérature)

La rédaction de la dissertation

Introduction

Les classiques du XVIIème siècle défendaient l’idée qu’une œuvre d’art devait être éternelle. C’est là, selon les tenants de cette veine, ce à quoi l’on reconnaît un vrai chef-d’œuvre… Pourtant, un génie comme Antonin Arthaud affirmait quant à lui : « Les œuvres du passé sont bonnes pour le passé, elles ne sont pas bonnes pour nous. »

Annonce de la problématique

Alors, qui croire, qui suivre ? Dans quelle mesure les œuvres littéraires du passé auraient-elles une pertinence pour notre modernité ?

Annonce du plan

Il est indéniable que certaines œuvres sont tombées dans l’oubli : il s’agira donc d’abord de comprendre pourquoi. Au contraire, il faudra tenter de comprendre pourquoi d’autres gardent leur pertinence au fil des siècles. Enfin, nous tenterons de dégager des conditions pour la pérennité des œuvres.

Développement

Les œuvres que l’on oublie

A une époque, de manière évidente, correspondent des caractéristiques particulières : elles peuvent se rapporter à une langue, à un contexte historique et social dépassé, à des sensibilités oubliées.

Une langue particulière

C’est un fait, la langue évolue. A l’époque de la Grèce, toutes les œuvres étaient écrites en grec (quand elles étaient écrites !), de même pour l’époque romaine, où le latin prévalait. Si une œuvre n’est pas traduite, alors elle n’est pas lue. Il a ainsi fallu attendre la Renaissance pour que le monde occidental redécouvre les productions littéraires de Virgile, poète latin, ou d’Homère, poète grec.

Quel est le résumé du poème épique de l'Odyssée de l'aède grec Homère ?
En rentrant chez lui, Ulysse doit faire le ménage chez lui et ce n'est pas avec un balai qu'il va le faire ! C'est l'histoire de L'Odyssée, grand poème grec...

Mais mêmes lorsqu’elles semblent partager une langue commune à notre modernité, le langage peut être source de contresens : ainsi, au XVIIème siècle, un « honnête homme » est celui qui obéit à la bienséance, et les « transports » désignent non pas le trajet en bus, mais… des sentiments amoureux !

Plus proche de nous encore, le langage peut être démodé : ainsi, dans Zazie dans le métro, de Raymon Queneau, paru en 1959, l’argot n’est pas compréhensible par tous !

Un contexte social et historique particulier

La vision de l’homme et du monde dépend avant tout d’un contexte historique, politique et social. Un lecteur français d’aujourd’hui, rompu à la démocratie depuis deux siècles, ne sera peut-être pas en mesure de comprendre tous les enjeux des Fables de La Fontaine, qui critique les dérives de la monarchie absolue de son temps.

De même, la morale et les valeurs ne sont plus les mêmes. Dans Le Cid, de Corneille, représenté pour la première fois en 1637, le héros doit tuer le père de la femme qu’il aime, parce que son propre père a reçu… une claque ! Cette obligation de l’honneur, parfaitement légitime à l’époque, est aujourd’hui inconcevable.

Les connaissances scientifiques biaisent également la portée des écrits d’une époque. Les romans de Jules Verne s’inspirent ainsi des avancées de son temps, mais paraissent aujourd’hui proprement fantastiques, tant nous avons nous-mêmes progressé dans notre connaissance de la Terre et de l’univers.

Des sensibilités et des goûts différents

D’une manière moins concrète, mais tout aussi différenciante, l’œuvre artistique plaît parce qu’elle correspond aux goûts d’une époque. Entre les romans de Chrétien de Troyes, romancier du XIIème siècle, qui illustrent les péripéties de l’amour courtois, et Les Liaisons dangeureuses, de Choderlos de Laclos, publié en 1782 au moment de la mode libertine, les visions sont complètement différentes, et elles n’auraient assurément pas eu le même succès si on inversait leurs dates de parution !

Qu'est ce que l'amour courtois ?
Yvain secourant une damoiselle : c'est là une histoire que racontait Chrétien de Troyes en son temps.

De même, les genres littéraires ont eu leurs époques de gloire. La poésie fut longtemps, en littérature, le genre le plus noble. Le roman était alors déconsidéré, jusqu’à ce qu’il devienne incontournable au XVIIIème siècle, et permette les succès d’Honoré de Balzac ou de Gustave Flaubert au XIXème siècle. L’art doit obligatoirement se renouveler, s’adapter à son temps, s’il veut avoir une résonance contemporaine, quitte à perdre sa gloire pour les temps futurs...

Transition

Mais outre leur résonance contemporaine, les œuvres littéraires peuvent garder un attrait pour les générations futures. Alors, pourquoi certaines parviennent à nous concerner encore ?

Des œuvres intemporelles

Ernest Renan, philosophe du XIXème siècle, affirmait :

« Nul plus que moi n’admire les Pensées de Pascal, les sermons de Bossuet mais je les admire comme œuvres du xviie siècle. Si ces œuvres paraissaient de nos jours, elles mériteraient à peine d’être remarquées. »

C’est que des ouvrages traversent le temps, parce que les préoccupations humaines restent les mêmes, certaines sensibilités sont intemporelles, et que, en conséquence, certaines des stratégies pour plaire ne changent pas.

La permanence des préoccupations humaines

Etant tous des êtres humains, il y a des interrogations qui restent essentielles à notre nature, et qui ne trouveront jamais de réponses définitives : qu’est-ce que l’Homme ? Quelle est sa place au sein de la nature ? Qu’est-ce que le bonheur ? etc.

Au centre de tout cela se trouve évidemment la grande énigme de la mort. Aussi, lorsque Ulysse, dans L’Odyssée d’Homère, va trouver le héros Achille mort au combat dans le royaume d’Hadès, aux Enfers, le poète grec lui fait dire des mots qui résonnent jusque chez nous :

J’aimerais mieux servir, en simple laboureur,

Un rural qui n’aurait qu’une maigre chevance,

Que de régner sur tous dans ces lieux de terreur.

De même, les sentiments tels que la colère, la haine, l’amour, ou la joie, existent dans toutes les époques. Lorsque Hugo crie sa douleur, parce qu’il a perdu sa fille, dans son poème « Oh ! je fus comme fou… », il nous parle à tous.

Une sensibilité intemporelle

Il est également des problématiques qui révoltent ou amusent tous les Hommes de la même manière. Molière, avec les farces de Scapin, fera rire toutes les époques. Voltaire, avec l’esclave estropié par son maître, provoquera la révulsion de chacun, ou la misère de Fantine, dans Les Misérables, suscitera la même tristesse, chez n’importe quel lecteur.

Qui est Molière et quelles sont ses plus grandes œuvres ?
Molière a écrit les plus grandes comédies du théâtre français et ses pièces sont encore représentées aujourd'hui ! (source : La Dépêche)

Des stratégies similaires

La littérature est affaire de procédés. Aussi les écrivains ont-ils à disposition des moyens communs à toutes les époques lorsqu’ils veulent provoquer des sentiments chez leurs lecteurs.

La Bruyère, Baudelaire ou Hugo sont ainsi trois poètes qui usent des mêmes méthodes pour créer la pitié : comparer l’opulence des riches et la misère des pauvres. La caricature, de même, fut utilisée par Molière au XVIIème siècle aussi bien que par Ionesco au XXème siècle.

Ces procédés, intemporels, permettent la naissance d’archétypes, et témoignent d’une puissance qui traverse les époques. Tartuffe, personnage de Molière, est un menteur pour nous ; Rastignac, héros de Balzac, est un arriviste dans notre langage ; Ubu, au centre de la pièce Ubu roi d'Alfred Jarry (1896), a donné le mot « ubuesque »….

Transition

Dès lors, à partir de ces faits indéniables, sommes-nous capables de mettre au jour des conditions qui font d’une œuvre quelque chose d’actuel pour n’importe quelle époque ?

Les conditions d’une œuvre actuelle

Pour qu’une œuvre traverse le temps, il lui faut d’abord ne pas trop témoigner de sa propre époque. Elle sera alors capable de « devenir autre », c’est-à-dire de résonner encore. Enfin, elle nous concernera parce qu’elle parlera, avant tout, de nous-mêmes.

Ne pas trop être marquée par son temps

Une œuvre nous parlera si elle n’est pas trop « datée », c’est-à-dire si elle ne porte pas trop les marques de son époque.

Ainsi, certaines œuvres seront capables de « renaître », même si elles sont passées inaperçues au moment de leur parution. C’est que des auteurs anticipent la modernité, parce qu’elles parlent de l’Homme avant que de parler d’une époque. C’est le cas, par exemple, des Rêveries du promeneur solitaire, de Jean-Jacques Rousseau, qui annonce l’époque romantique du XIXème siècle.

« Devenir autre »

Les années transforment les livres, lorsque ceux-ci posent les bonnes questions. Un lecteur moderne recevra alors, depuis sa modernité, les œuvres passés, et les considérera comme actuelles. Ainsi, Antigone de Sophocle, auteur antique, faisait voir aux Grecs le conflit entre les Dieux et les Hommes, tandis que nous, modernes, voyons la révolte idéaliste d’une fille qui veut affirmer ses propres choix.

Quelle est l'histoire d'Antigone du dramaturge Jean Anouilh ?
Antigone est l'histoire tragique d'une jeune fille qui souhaite rendre hommage à son frère et qui mourra pour cela.

Surtout, il ne faut pas oublier qu’un livre regorge d’interprétations possibles. C’est avant tout le lecteur qui fait le sens. C’est ainsi que Ulysses, de James Joyce, paru en 1922, est encore aujourd’hui une source d’affrontements pour les universitaires qui travaillent dessus.

Une œuvre nous concerne

En somme, une œuvre est toujours capable de nous concerner parce qu’elle est un héritage de notre histoire humaine. Elle portera toujours une vision du monde susceptible d’être confrontée à notre propre vision du monde. En lisant Montaigne, nous comprenons ce qu’était l’Homme pour l’humaniste du XVIème siècle, et sommes en mesure de le comparer à nos propres considérations.

En dernier lieu, il y a l’aspect esthétique : la beauté, si elle peut répondre à des codes historiques précis, est en mesure de traverser les époques. Qui peut nier la profonde beauté des poèmes de Beaudelaire, dans Les Fleurs du Mal ?

Conclusion

Le temps est certes responsable de la mort de la plupart des œuvres produites. Car les mœurs, les sensibilités, les langues changent.

Mais nos bibliothèques autant que notre culture sont remplies de références aux œuvres du passé. C’est parce que nous, Hommes, sommes agis par des choses intemporelles, comme les sentiments qui nous traversent.

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Nathan

Ancien étudiant de classe préparatoire b/l (que je recommande à tous les élèves avides de savoir, qui nous lisent ici) et passionné par la littérature, me voilà maintenant auto-entrepreneur pour mêler des activités professionnelles concrètes au sein du monde de l'entreprise, et étudiant en Master de Littératures Comparées pour garder les pieds dans le rêve des mots.