Paul Verlaine, poète du 19éme siècle. Il rencontre Arthur Rimbaud en 1871, est son amant pendant 2 ans, puis le blesse d'un coup de feu. Séjour en prison, retour à la foi. Meurt alcoolique et « prince des poètes ». Un sens poétique très personnel, musical et spontané, qui semble parler à tous, le langage de l'âme ».

Poèmes saturniens, 1866, recueil de jeunesse, pictural et musical, ou il se cherche, s'essaie à l'écriture (22 ans : étonnant d'assurance, il a déjà un style). Quelque chose d'irrationnel, qui échappe à la logique.

« Promenade sentimentale », une présence mesurée. Primauté accordée à un cadre naturel et à un certain moment. Mélancolique évoquée discrètement, fondé sur l'anaphore. Presque pas de narration, discours… essentiellement descriptif.

Demandons nous maintenant comment mélange-t-il cette imprécision qui aurait pu être plus coloré ? Impossibilité ou volontaire ?

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C'est parti

I Comment ce texte évolue dans sa forme ?

A la fois très simple et novateur (fidèle au classicisme mais aussi très moderne surprenant).

a) texte qui ne semble que descriptif :

L'imparfait : tout est installé pour un événement à venir dans un futur proche, on est dans un état durable (note continue, pas de verbes très actifs, que des verbes au participe présent : atténue leur force active). Condamné à errer seul, aucun confrontation, rencontre / obstacle, traverse un lieu, ne débouche sur rein. Seule action concernant la nature (vers 13).

b) une étude un peu formel et syntaxique :

Un poème qui forme un tout : bloc, aucun travail visuel. Décasyllabes, rimes masculines pour parler de lui, rimes féminines pour exprimer la tristesse, mélancolie qui le fait souffrir. Vers 5-16 : une seule pause, très peu ponctué, pas de construction de phrases habituelles, beaucoup de pronoms relatifs, conjonctions de coordination. Des compléments circonstanciels massifs mais qui sont contraire au mouvement.

→ l'espace se referme, beaucoup plus fermé, clôture qui n'apparaissait pas au départ.

c) deus mouvements, variations :

Echo mais variation sur le même thème. Plusieurs mouvements subtils, presque dans la répétition parfaite, reprise des rimes, structure presque en boucle mais pas dans une répétition stricte. Ce n'est pas l'ordre des mots qui est inversé mais l'attribution de l'épithète. Son mal de vivre pas d'évolution pour lui, la nature reste indifférent, elle ne vacille pas.

II Le caractère très pictural, visuel de ce poème

a) l'importance de la lumière :

Une palette chromatique pas très étendue mais beaucoup de référence à la lumière. Espoir puis assombrissement (évolution de l'espoir du poète). Il y a décoloration progressive pour terminer dans les ténèbres : une connotation psychologique. Contraste horizontale (« les couchants dardais ») et vertical (« rayons »).

b) les trois symboles intégrés au paysage :

Nénuphars : « blêmes », privé de couleur, extrêmement prosaïque (commun, banal mais à la fois triste et blême : comme la lune).

Etang : lieu aquatique que l'on trouve chez les symbolistes, inspire l'immortalité, le calme, peut renvoyer une image de la réalité. Quelque  chose d'un peu macabre, mortifère, légende présence d'esprit. « Linceul » : drap en lin recouvrant les morts.

La saulaie : élément plus terrestre, arbre, prison ou refuge ? Créer un malaise, pas très hospitalier, plus générateur d'inquiétude.

c) projection et élargissement de l'esprit du poète :

Ce paysage ainsi évoqué est une belle projection agrandi de l'esprit du poète, une mort menaçante (champ lexical de la mort), choix du moment : tombée de le nuit (permet l'imagination, hallucination). Un tableau plus irréel que réel.

III Un poème qui évoque avant tout une musicalité

a) un poème au départ très silencieux puis sonore :

Vers 8 le bruit commence. Vers 9-10 : sarcelle battement des ailes, rien de poétique. [l] : liquide, donne de la fluidité, « ailes », et assure le continuité. [b], [p] : bilabiales, des sons réels (une harmonie imitative). Sarcelle seul élément vivant, qui fait du bruit et s'exprime à la place du poète.

b) en dehors de ce passage très court, le poème offre des récurrences de sons traduisant une forme de tristesse, mélancolie :

Harmonie suggestive des sentiments, se rapproche des lamentos, des mélopées, élégie. [ai, é] : voyelles les plus fragiles dans la prononciation, comme [ou] qui monte le doute, l'incertitude. Tristesse, plainte constance, cf « Spleen », « L'ennui ».

c) Y a-t-il l'ébauche d'une justification :

Expression insistance d'un malaise mais pudeur, retenue qui rappelle une volonté du classicisme (« le je est haïssable » disait Pascal). Les pourquoi de cette mélancolie ne sont pas cités : soit par impossibilité ou incapacité. « L'invitation au voyage ».

→ on n'aura pas appris beaucoup de choses sur Verlaine, beaucoup d'hypothèses, rien n'est confirmé, révélé. Pas d'inhibition de soi, beaucoup de pudeur, un poème très personnel.

→ Arthur Rimbaud, « Aube » : même incertitude.

→ Peintres : John Everest Millais (Ophélie, étang : image de la mort) ; Claude Monet (Nymphéas, nénuphars bleus ; Soleil levant : peu de couleur).

→ Graveur : Dürer (Mélancholia : mélancolie).

Vocabulaire du texte

Subtils = difficile à saisir.

Vacille = bouge.

Macabre = qui attrait à la mort.

Mortifère =  qui cause la mort, qui est d'un ennui mortel.

Sarcelle = canard sauvage

Mélopées = chant long assez triste.

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Agathe

Professeur de langues dans le secondaire, je partage avec vous mes cours de linguistique !