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C'est parti

Présentation de la pièce

Lorenzaccio, écrit par Alfred de Musset en 1834, est un drame romantique en cinq actes. Il s'inspire de la scène historique de George Sand, Une conspiration en 1537. La pièce sera publiée dans le premier tome du Spectacle dans un fauteuil.

L'histoire s'intéresse au héros romantique Lorenzo au milieu d'événements historiques réels tirés d'une chronique de la vie de Florence au XVIème siècle (la Storia fiorentina de Benedetto Varchi). Musset a cependant modifié l'issue : dans la réalité, Lorenzo et sa mère survivent pour quelques années aux événements contés tandis que son personnage, lui, se laisse plus ou moins tuer lorsqu'il apprend le décès de sa génitrice.

D'une manière générale, Musset a pris beaucoup de libertés par rapport à la réalité dont il s'inspire, ce qui témoigne de sa motivation littéraire avant tout : c'est un drame romantique plutôt que le récit d'un événement historique. Il profite également de son personnage principal pour explorer les errements de son âme qui lui ont été provoqués par la douloureuse séparation avec Georges Sand.

Pas vraiment pensé pour la représentation scénique, la pièce a été jouée pour la première fois en 1896 (trente-neuf ans après la mort de l'auteur) avec Sarah Bernhardt dans le rôle-titre.

Qui est l'auteur de Lorenzaccio ?
Portrait d'Alfred de Musset

Résumé par actes de la pièce

L'action se déroule à Florence en janvier 1537. La ville vient de signer un traité de paix avec l'empereur d'Allemagne, Charles Quint. Celui-ci, avec le concours du pape, a confié le pouvoir au duc Alexandre de Médicis, héritier de l'une des plus vieilles familles de la ville.

Le duc est jeune et se laisse aller à la débauche. Il fait régner la terreur, sans considération ni pour le peuple, ni pour les aristocrates de la ville. Pourtant, il en est un que l'on déteste encore plus : son cousin, Lorenzo de Médicis, surnommé Lorenzaccio.

Acte I

Scène 1

Alors que la ville fête le carnaval, on trouve dans un jardin le duc Alexandre de Médicis avec Lorenzo, qui attendent la venue d'une jeune fille de quinze ans. Ils viennent d'acheter sa vertu à sa mère dans le but de la mettre dans le lit du duc. Celui-ci s'approche du pavillon, ne pouvant attendre.

Scène 2

Le jour se lève. Devant une maison en fête, on voit des bourgeois et des écoliers en train de commenter la vie florentine. Le père Mondella critique vertement Alexandre de Médicis, cruel et outrageant. Par ailleurs, Julien Salviati, accompagné du duc déguisé en religieuse, tente de séduire Louise Strozzi, qui le repousse fermement.

Scène 3

Nous sommes chez le marquis Cibo, qui dit au revoir à sa femme et s'en va visiter ses terres. Une fois celui-ci parti, la marquise déplore auprès de son beau-frère, le cardinal Cibo, que le duc se soit travesti en religieuse lors de la fête, ce qui ridiculise l'église. Elle avoue également ses idées républicaines, malgré les lettres enflammées qu'elle reçoit du duc et auxquelles elle n'a jamais donné suite.

Scène 4

Nous sommes dans une cour du palais du duc.

Alexandre reçoit l'envoyé du Pape Paul III, le cardinal Valori. Celui-ci déplore le désordre de la ville et la débauche de Lorenzo. Alors que le duc défend son cousin, il apparaît sur scène. Lorenzo se moque alors du chancelier qui finit par le provoquer en duel. Lorenzo, apeuré, s'évanouit devant l'épée.

Scène 5

La foule sort de l'église de Saint-Miniato. Les bourgeois discutent des fêtes du carnaval quand Julien Salviati arrive et se vante d'avoir obtenu la promesse de Louise Strozzi qu'elle coucherait avec lui.

Scène 6

Sur les bords de l'Arno, Marie Soderini, mère de Lorenzaccio, s'entretient avec sa sœur, Catherine. Marie déplore la lâcheté de son fils, qui a bien changé depuis l'enfance, quand il était débordant de générosité. Catherine, elle, prend la défense de son neveu.

On voit ensuite les exilés de Florence, dont Maffio, qui souffre de la débauche de sa sœur, partir en maudissant la ville.

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Acte II

Scène 1

Philippe Strozzi, chez lui, regrette de voir la déchéance du peuple et la corruption qui se diffuse partout. Ses deux fils, Pierre et Thomas, découvrent que Louise a été insulté par Julien Salviati et décident de la venger, contre l'avis du père.

Scène 2

Devant une église, Lorenzo discute avec le cardinal Valori. Tebaldeo, jeune peintre, leur présente une toile qui correspond au portrait de ses rêves. Lorenzo le critique et lui propose finalement un travail, à venir chercher le lendemain au palais.

Scène 3

Le cardinal Cibo, chez la marquise, se persuade que Paul III veut de lui qu'il influence Alexandre de Médicis. Il essaie alors de convaincre la marquise de Cibo, qui se confesse auprès de lui, de devenir l'amante du duc. Cela lui permettrait d'infléchir la politique de Florence.

Scène 4

Dans le palais des Soderini, Marie et Catherine parlent avec nostalgie du passé lorsque Lorenzo débarque. La mère raconte à son fils qu'elle a rêvé de lui la nuit précédente : il y était pareil à l'enfant pur d'autrefois. Lorenzo est troublé ; il sollicite sa tante pour qu'elle lui lise l'histoire de Brutus.

Son oncle Bindo arrive alors avec un ami. Ils demandent à Lorenzo dans quel camp se trouve-t-il  : celui des Médicis ou celui des anciennes familles de Florence ? Il se déclare alors du côté des républicains.

Enfin, le duc Alexandre vient. Lorenzo cherche à obtenir auprès de lui des privilèges pour son oncle et son ami. Les deux se retrouvent piégés et abondent en remerciement.

Le duc et Lorenzo se retrouvent finalement seuls. Il le prévient qu'il a réussi à séduire la marquise de Cibo et aimerait maintenant que Lorenzo l'aide à obtenir les faveurs de sa tante Catherine.

Scène 5

Dans le palais de sa famille, le vieux Philippe Strozzi s'inquiète pour son fils Pierre qui a promis de venger l'honneur de Louise. Celui-ci arrive justement couvert de sang et annonce qu'il vient de tuer Julien Salviati. Sa sœur le repousse et l'enjoint à se cacher, ce qu'il refuse de faire.

Scène 6

Dans son palais, Alexandre se fait peindre à demi-nu par Tebaldeao. Lorenzo en profite pour voler sa côte de mailles et la jette dans un puits. Alexandre ne soupçonne pas son cousin, malgré les doutes rapportés de Giomo, l'un de ses fidèles conseillers.

Qui gouverne Florence dans Lorenzaccio ?
Portrait of Alessandro de Medici, « il Moro », Giorgio Vasari

Scène 7

Devant le palais d'Alexandre, Salviati agonise et dénonce ses assassins au duc. Il lui assure la vengeance prochaine et demande l'emprisonnement des coupables.

Acte III

Scène 1

Lorenzo s'exerce dans sa chambre au maniement de l'épée avec son maître d'armes, Scoroncolo. Sans que l'on sache qui est celui qu'il vise, il fait beaucoup de bruit, pour que ses voisins s'habituent et ne donnent pas l'alarme, le jour du vrai combat.

Scène 2

Pierre Strozzi, chez lui, déplore de ne pas être parvenu à tuer Salviati. Il décide alors de fomenter un complot contre Alexandre de Médicis, aidé de ses amis. Il parvient, ensuite, à convaincre son père d'aller avec lui chez les Pazzi, où se tient un banquet républicain.

Scène 3

Sur la route pour le banquet, Pierre et Thomas sont emprisonnés par un officier allemand : c'est Alexandre de Médicis qui tient la promesse faite à Strozzi. Leur père se plaint de l'injustice qui fait condamner une honorable famille.

Il sollicite alors Lorenzo, qui arrive, pour que celui-ci délivre Florence du joug d'Alexandre de Médicis. L'homme lui dévoile alors la destinée qu'il s'est promis : enfant, il était pur et bon, jusqu'à promettre de libérer la patrie des despotes. Il a d'abord voulu tuer le pape, mais n'a pas pu par manque de temps. Il s'est donc fait proche d'Alexandre de Médicis dans l'objectif de le tuer, raison pour laquelle il est devenu son compagnon de débauche.

Philippe Strozzi le complimente pour son courage mais le met en garde : il n'est pas sûr que le meurtre du duc soit suffisant pour délivrer Florence de sa tyrannie. Si son crime peut être vain, il servira néanmoins à le venger lui.

Scène 4

Catherine, dans le palais Soderini, lit la lettre d'amour qu'Alexandre vient de lui faire parvenir. Il sollicite un rendez-vous en insinuant que Lorenzo est d'accord. Marie s'en désespère et affirme qu'elle mourra de chagrin.

Scène 5

La marquise attend Alexandre chez elle et, pour cela, éconduit le cardinal.

Scène 6

La marquise accueille le duc dans son boudoir et tente de le convaincre de devenir le chef des républicains afin de libérer Florence du joug allemand. Elle use de la flatterie, en anticipant la postérité que cela lui conférerait. Mais Alexandre s'y montre insensible et préfère s'en aller. Et alors que la marquise le rhabille, le cardinal vient.

Scène 7

Philippe Strozzi a invité toute la famille (quarante personnes moins ses deux fils en prison) à dîner. Le vieux patriarche sollicite l'aide de ses invités pour délivrer ses fils.

Durant le dîner, Louise Strozzi meurt d'un empoisonnement provoqué par un émissaire des Salviati. Si les convives demandent qu'on la venge, Philippe, meurtris, déclare abandonner la lutte et quitter Florence à l'aube prochaine.

Acte IV

Scène 1

Alexandre affirme ignorer qui est le meurtrier de Louise. Lorenzo, après avoir vérifié que le duc n'a pas sa côte de mailles, annonce que Catherine est d'accord pour le voir. Il espère réussir son projet en l'attirant dans sa propre chambre.

Scène 2

Les deux fils Strozzi, innocentés par le Tribunal, rentrent au palais. Ils découvrent que leur sœur est morte et que leur père est parti. Pierre promet vengeance.

Scène 3

Lorenzo prend rendez-vous avec Scoroncolo pour le soir-même ; il attend de lui qu'il intervienne si et seulement si Alexandre se défend.

Lorenzo, seul, réfléchit à son destin : doit-il tuer le duc, qui s'est montré généreux à son égard ? Doit-il poursuivre ce but qui a détruit sa vie ?

Scène 4

Le cardinal Cibo, chez lui, reproche à sa belle-sœur d'avoir énervé Alexandre en lui parlant de la République ; il menace, ce faisant, de parler à son mari de sa relation avec le duc. Elle s'interroge, sarcastique, sur une telle attitude de la part d'un prêtre. Plus docile, le cardinal lui dit alors qu'il voudrait qu'elle continue avec le duc. Elle se désole de cette incitation à la débauche ; alors le cardinal reprend ses menaces de dévoiler l'adultère. Le marquis débarque à ce moment ; sans attendre, la marquise s'agenouille devant lui et elle avoue toute l'histoire.

Scène 5

Marie, supportant mal les élans du duc envers sa jeune sœur, est malade. Lorenzo s'entretient avec sa tante sur les sollicitations d'Alexandre de Médicis et se rend compte qu'il n'a pas le droit d'inciter Catherine à la débauche.

Se retrouvant seul, il se lamente éploré sur Louise morte et le sort qui attend sa tante.

Scène 6

Pierre Strozzi rencontre son père à l'intérieur du couvent où il s'est réfugié. Il essaie de le persuader de le rejoindre dans le complot qui se prépare, et qui est soutenu par François 1er. Le vieux père refuse car il ne veut pas combattre sa propre patrie.

Scène 7

Lorenzo prévient les républicains qu'il s'apprête à tuer Alexandre mais il n'est cru par personne.

Scène 8

Pierre Strozzi va à la rencontre des conspirateurs. Mais parce que Philippe n'a pas voulu les rejoindre, ils abandonnent l'idée de renverser Florence.

Scène 9

Lorenzo est seul dans la nuit de Florence. Il répète pour une ultime fois le crime qu'il veut commettre.

Scène 10

Le cardinal Cibo et Giomo avertissent le duc que Lorenzo complote contre lui mais ce dernier ne veut pas les croire.

Scène 11

Lorenzo a emmené le duc dans sa chambre, lui ayant assuré que Catherine allait l'y rejoindre. Lorenzo tue alors le duc et son maître d'armes apprend qui était la victime pour laquelle il se préparait.

Après avoir savouré la réussite de son dessein et dissimulé le corps d'Alexandra, Lorenzaccio s'enfuit.

Acte V

Scène 1

On a découvert le corps du duc dans la chambre de Lorenzaccio. Sur proposition du cardinal Cibo, le conseil des Huit s'apprête à nommer Côme de Médicis pour le remplacer à la tête de Florence.

Scène 2

Lorenzo est avec Philippe Strozzi et lui annonce la réussite de son entreprise. Ce dernier se félicite de cette opportunité pour Florence mais Lorenzo est dubitatif quant à la capacité des républicains à saisir leur chance.

Lorenzo découvre ensuite que le conseil des Huit a mis sa tête à prix, pour avoir été un « traître à la patrie ».

Scène 3

Des passants discutent : on apprend que la marquise de Cibo s'est pardonnée par son mari pour sa relation adultère.

Scène 4

Pierre Strozzi, dans une auberge, s'entretient avec un messager de François 1er qui lui assure du soutien de la France. Le Florentin espère encore renverser le pouvoir mais s'interroge sur la manière adéquate pour y parvenir.

Scène 5

Les mêmes commentateurs qu'à l'acte I, scène 2 parlent de la mort d'Alexandre de Médicis et annoncent que son successeur a été choisi : il s'agit bien de Côme de Médicis.

Scène 6

Des étudiants exhortent les citoyens de Florence à refuser la nomination d'un duc sans passer par le vote.

Scène 7

Dans le cabinet de Strozzi, à Venise, Lorenzo apprend que sa mère est morte en même temps qu'il se désespère de la nomination du nouveau duc.

Lorenzo sort alors se promener dans les rues vénitiennes, malgré les réticences de Philippe, qui le lui déconseille. Dès qu'il est sorti du cabinet, un domestique arrive pour le prévenir qu'on l'a tué : un homme était dissimulé derrière une porte et l'a assommé, avant que la foule ne jette son corps dans l'eau.

Scène 8

Sur la grande place, Côme de Médicis prête serment auprès du cardinal Cibo tandis que la foule le loue. Le duc tout juste nommé fait la promesse au prêtre d'écouter et de suivre ses conseils.

Pistes d'analyse

Une pièce de théâtre pour la lecture

Musset ne destinait pas son texte à une représentation. Il la fait publier dans la Revue des Deux Mondes, dans le volume Spectacle pour un fauteuil. Plusieurs raisons à ce parti-pris :

  • Eviter un mauvais accueil de la critique, après le cuisant échec des Nuits vénitiennes, pièce sifflée par le public
  • Emancipation vis-à-vis des codes théâtraux de son époque
  • Intrigue à trois histoires dans des lieux divers et variés
  • Eviter d'être soumis à la censure

La pièce sera représentée pour la première fois de manière posthume, au Théâtre de la renaissance, en 1896. Le metteur en scène mettra en avant l'ambiguité sexuelle de Lorenzo en faisant jouer le rôle-titre à l'actrice Sarah Bernhardt.

Quelles sont les particularités de Lorenzaccio ?
Affiche de théâtre d'Alfons Mucha pour la création au théâtre de la Renaissance (1896)

Un témoignage relatif à la politique contemporaine

Lorenzaccio a de fait souvent été considéré comme le témoignage politique dépité d'un Musset faisant face à l'échec des Trois Glorieuses :

  • Florence de la Renaissance a été un exemple pour la monarchie de Juillet
  • Louis-Philippe après Charles X, c'est Côme succédant à Alexandre

La pièce peut bien refléter l'inutilité de toute entreprise politique après l'échec de la révolution de Juillet 1830. Plusieurs questions fondamentales sont ainsi posées :

  • Le désir violent de liberté (politique) justifie-t-il le crime ?
  • Avons-nous le droit de croire naïvement en nos idéaux ?
  • Quelle est la part de manipulation ou de mensonge qui nourissent ces idéaux ?

En outre, Musset met en scène l'échec d'une entreprise politique individuelle (le projet en solitaire de Lorenzo) en même temps qu'il dénonce le manque d'une coopération qui serait bénéfique à l'action collective.

On peut, pour résumer, faire les parallèles suivants entre la fiction et la réalité :

Eléments historiques du 16èmesiècle dans LorenzaccioEléments historiques du 19ème siècle auxquels Musset fait indirectement référence
FLORENCE au 16ème sièclePARIS 19ème siècle
Les Médicis au pouvoirRetour de la monarchie entre 1815 et 1848 avec Charles X et Louis-Philippe
Le Pape Clément VII et Charles Quint s'associent pour empêcher l'accession des Républicains au pouvoir (Alexandre de Médicis à la tête de Florence, soldats allemands dans les rues)Restauration en France avec Charles X, échec des Trois Glorieuses (27-29 juillet 1830)
Lorenzo mort, c'est Côme de Médicis qui arrive au pouvoirEchec des idées républicaines avec Louis-Philippe qui instaure le retour à l'ordre monarchique

Un drame romantique

La pièce répond aux règles du drame romantique, qui s'identifie par opposition aux règles du théâtre classique :

  • Pas d'unité de lieu (Florence, Venise, des rues, des cours de palais, des pièces de palais, etc.)
  • Pas d'unité de temps : drame en plusieurs jours plutôt que 24 heures pour l'intrigue du théâtre classique
  • Pas d'unité de ton : mélange des niveaux de langue
  • Pas d'unité d'intrigue : on en dénombre trois avec celle de Lorenzo, celle de Cibo et celle des Strozzi
  • Refus de la bienséance sur scène : la violence, la passion ou encore la mort sont visibles sur scène

L'éclatement de ces règles renvoie également à la constitution de la société du XIXème siècle qui est elle-même éclatée en toutes parts.

En outre, Lorenzo est le héros par excellence du drame romantique : il est solitaire et fait face à la souffrance ainsi qu'à l'échec.

La problématique du double : le masque de Lorenzo

Lorenzo est un héros romantique typique : complexe, duplice, empli de contradictions, il porte un masque qui contribue à noyer son identité dans un vide inqualifiable, comme il l'annonce lui-même à la fin de la pièce :

« Pierre : Votre gaieté est triste comme la nuit; vous n’êtes pas changé, Lorenzo.

Lorenzo : Non, en vérité ; je porte les mêmes habits, je marche toujours sur mes jambes, et je bâille avec ma bouche; il n’y a de changé en moi qu’une misère : c’est que je suis plus creux et plus vide qu’une statue de fer-blanc. »

Acte V, Scène 7

Lorenzo est idéal dans ses envies républicaines et sa volonté de rédemption ; il est débauché au regard de son mode de vie et de son entreprise meurtrière. Philippe résume toute l'ambiguité de son dessein :

« Tu as pris, dans un but sublime, une route hideuse. »

Acte III, scène 3

Cela contribue à rendre ce héros, double d'un Musset désabusé par l'actualité politique et sa relation avec Georges Sand, bien contemporain : la complexité s'étire jusque dans les relations du héros et de sa victime (on pourra lire l'homosexualité latente, entre les lignes). Lorenzo aspire à la pureté, mais est impur, empoisonné par le mal qu'il veut combattre.

Par quoi Musset a-t-il été inspirée pour Lorenzaccio ?
Portrait de George Sand (1804-1876), par Charles Louis Gratia, vers 1835

« O Dieu! les jeunes gens à la mode ne se font-ils pas une gloire d’être vicieux, et les enfants qui sortent du collège ont-ils quelques chose de plus pressé que de se pervertir? Quel bourbier doit donc être l’espèce humaine qui se rue ainsi dans les tavernes avec des lèvres affamées de débauche, quand moi, qui n’ai voulu prendre qu’un masque pareil à résolution inébranlable de rester pur sous mes vêtements souillés, je ne puis ni me retrouver moi-même, ni laver mes mains, même avec le sang! »

Acte IV, scène 5

Lorenzo ressent le vide profond de l'existence ainsi que le mensonge de la vie, son absurdité fondamentale. Voilà une problématique bien moderne : derrière le masque, tout est triste ; jusqu'à interroger le masque ultime, avec le langage :

« Ah ! les mots, les mots, les éternelles paroles ! S’il y a quelqu’un là-haut, il doit bien rire de nous tous ; cela est très comique, vraiment. – Ô bavardage humain ! ô grand tueur de corps morts ! grand défonceur de portes ouvertes ! ô homme sans bras! »

Acte IV, scène 9

 

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Nathan

Ancien étudiant de classe préparatoire b/l (que je recommande à tous les élèves avides de savoir, qui nous lisent ici) et passionné par la littérature, me voilà maintenant auto-entrepreneur pour mêler des activités professionnelles concrètes au sein du monde de l'entreprise, et étudiant en Master de Littératures Comparées pour garder les pieds dans le rêve des mots.