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Les textes étudiés

Texte n°1 : Article « Traite des nègres », Chevalier de Jaucourt, L'Encyclopédie, 1766

Traite des nègres (Commerce d'Afrique).

C'est l'achat des nègres que font les Européens sur les côtes d'Afrique, pour employer ces malheureux dans leurs colonies en qualité d'esclaves. Cet achat de nègres, pour les réduire en esclavage, est un négoce qui viole la religion, la morale, les lois naturelles, et tous les droits de la nature humaine.

Les nègres, dit un Anglais moderne plein de lumières et d'humanité, ne sont point devenus esclaves par le droit de la guerre ; ils ne se dévouent pas non plus volontairement eux-mêmes à la servitude, et par conséquent leurs enfants ne naissent point esclaves. Personne n'ignore qu'on les achète de leurs princes, qui prétendent avoir droit de disposer de leur liberté, et que les négociants les font transporter de la même manière que leurs autres marchandises, soit dans leurs colonies, soit en Amérique où ils les exposent en vente.

Si un commerce de ce genre peut être justifié par un principe de morale, il n'y a point de crime, quelque atroce qu'il soit, qu'on ne puisse légitimer. Les rois, les princes, les magistrats ne sont point les propriétaires de leurs sujets, ils ne sont donc pas en droit de disposer de leur liberté, et de les vendre pour esclaves.

D'un autre côté, aucun homme n'a droit de les acheter ou de s'en rendre le maître ; les hommes et leur liberté ne sont point un objet de commerce ; ils ne peuvent être ni vendus, ni achetés, ni payés à aucun prix. Il faut conclure de là qu'un homme dont l'esclave prend la fuite, ne doit s'en prendre qu'à lui-même, puisqu'il avait acquis à prix d'argent une marchandise illicite, et dont l'acquisition lui était interdite par toutes les lois de l'humanité et de l'équité.

Il n'y a donc pas un seul de ces infortunés que l'on prétend n'être que des esclaves, qui n'ait droit d'être déclaré libre, puisqu'il n'a jamais perdu la liberté ; qu'il ne pouvait pas la perdre ; et que son prince, son père, et qui que ce soit dans le monde n'avait le pouvoir d'en disposer ; par conséquent la vente qui en a été faite est nulle en elle-même : ce nègre ne se dépouille, et ne peut pas même se dépouiller jamais de son droit naturel ; il le porte partout avec lui, et il peut exiger partout qu'on l'en laisse jouir. C'est donc une inhumanité manifeste de la part des juges de pays libres où il est transporté, de ne pas l'affranchir à l'instant en le déclarant libre, puisque c'est leur semblable, ayant une âme comme eux.

Qui est l'auteur de l'article de l'Encyclopédie portant sur l'esclavage ?
Un portrait du chevalier Louis de Jaucourt (wikipédia)

Texte n°2 : Chapitre 19 de Candide ou l'optimisme, Voltaire, 1759 (extrait)

CHAPITRE 19

CE QUI LEUR ARRIVA À SURINAM, ET COMMENT CANDIDE FIT CONNAISSANCE AVEC MARTIN

     La première journée de nos deux voyageurs fut assez agréable. Ils étaient encouragés par l'idée de se voir possesseur de plus de trésors que l'Asie, l'Europe et l'Afrique n'en pouvaient rassembler. Candide, transporté, écrivit le nom de Cunégonde sur les arbres. À la seconde journée deux de leurs moutons s'enfoncèrent dans des marais, et y furent abîmés avec leurs charges ; deux autres moutons moururent de fatigue quelques jours après ; sept ou huit périrent ensuite de faim dans un désert ; d'autres tombèrent au bout de quelques jours dans des précipices. Enfin, après cent jours de marche, il ne leur resta que deux moutons. Candide dit à Cacambo : « Mon ami, vous voyez comme les richesses de ce monde sont périssables ; il n'y a rien de solide que la vertu et le bonheur de revoir Mlle Cunégonde. -- Je l'avoue, dit Cacambo ; mais il nous reste encore deux moutons avec plus de trésors que n'en aura jamais le roi d'Espagne, et je vois de loin une ville que je soupçonne être Surinam, appartenant aux Hollandais. Nous sommes au bout de nos peines et au commencement de notre félicité. »

      En approchant de la ville, ils rencontrèrent un nègre étendu par terre, n'ayant plus que la moitié de son habit, c'est-à-dire d'un caleçon de toile bleue ; il manquait à ce pauvre homme la jambe gauche et la main droite. « Eh, mon Dieu ! lui dit Candide en hollandais, que fais- tu là, mon ami, dans l'état horrible où je te vois ? -- J'attends mon maître, M. Vanderdendur, le fameux négociant, répondit le nègre. -- Est-ce M. Vanderdendur, dit Candide, qui t'a traité ainsi ? -- Oui, monsieur, dit le nègre, c'est l'usage. On nous donne un caleçon de toile pour tout vêtement deux fois l'année. Quand nous travaillons aux sucreries, et que la meule nous attrape le doigt, on nous coupe la main ; quand nous voulons nous enfuir, on nous coupe la jambe : je me suis trouvé dans les deux cas. C'est à ce prix que vous mangez du sucre en Europe. Cependant, lorsque ma mère me vendit dix écus patagons sur la côte de Guinée, elle me disait : " Mon cher enfant, bénis nos fétiches, adore-les toujours, ils te feront vivre heureux, tu as l'honneur d'être esclave de nos seigneurs les blancs, et tu fais par là la fortune de ton père et de ta mère. " Hélas ! je ne sais pas si j'ai fait leur fortune, mais ils n'ont pas fait la mienne. Les chiens, les singes et les perroquets sont mille fois moins malheureux que nous. Les fétiches hollandais qui m'ont converti me disent tous les dimanches que nous sommes tous enfants d'Adam, blancs et noirs. Je ne suis pas généalogiste ; mais si ces prêcheurs disent vrai, nous sommes tous cousins issus de germains. Or vous m'avouerez qu'on ne peut pas en user avec ses parents d'une manière plus horrible.

[...]

Questions de corpus

Pour mieux saisir les enjeux du texte, des questions vous orienteront. Les réponses apportées doivent vous servir à l'analyse comparative.

Questions pour le texte n°1 :

1. Le premier paragraphe est-il seulement une définition de la « traite des nègres » ?

Le premier paragraphe ressemble effectivement à une définition encyclopédique. Mais le lecteur se rend compte que les mots utilisés sont connotés, et révèle une position précise de l'auteur : « ces malheureux », « viole », etc.

2. Sur quelle idée principale l’argumentation est-elle fondée ?

L'article se fonde sur l'idée que l'esclavage est illégitime. Cette idée est résumée dans la fin du premier paragraphe : « un négoce qui viole la religion, la morale, les lois naturelles, et tous les droits de la nature humaine ».

3. Relevez tous les arguments contre l’esclavage qui découlent de cette idée principale.

On peut relever trois arguments qui en découlent :

  • Troisième paragraphe : si on légitime (= autorise moralement) l'esclavage, alors tous les crimes devraient être permis
  • Quatrième paragraphe : les Hommes sont libres naturellement, et ne peuvent donc pas être vendus, puisqu'ils n'appartiennent à personne
  • Fin du dernier paragraphe : le « nègre » est un Homme comme les autres, et il devient inhumain de le priver de sa liberté

4. Observez les connecteurs logiques et montrez qu’ils soulignent la rigueur de la démonstration.

Les deux premiers arguments sont liés par un connecteur d'addition, avec « d'un autre côté ».

Le troisième paragraphe, où l'auteur déduit les conséquences de ses deux premiers arguments, utilise les marqueurs de la démonstration logique : « donc », « par conséquent », etc.

Les connecteurs logiques sont donc là pour soutenir l'argumentation, en offrant au lecteur un discours fondé sur la raison.

5. Pourquoi s’agit-il d’une argumentation directe ?

Une argumentation directe fait voir un auteur qui assume en son nom, ouvertement, la thèse qu'il défend. Il cherche à convaincre son lecteur en utilisant des arguments logiques qui s'adresse à sa raison, de l'ordre de la rationalité.

Ici, Jaucourt signe lui-même son texte et explique de manière claire et directe ce qu'il pense de l'esclavage. Il présente des arguments réalistes et fait s'enchaîner constat, problème, conséquence.

6. A quel type de lecteur ce texte est-il destiné ?

Ce texte est destiné à des lecteurs lettrés et puissants, qui peuvent potentiellement agir contre l'esclavage.

Questions pour le texte n°2 :

Que raconte la scène où Candide rencontre l'esclave ?
Gravure de Moreau le Jeune, © Bibliothèque nationale de France

1. Racontez la vie de l’esclave en respectant l’ordre chronologique.

L’esclave est d’abord vendu par ses parents pour dix écus patagons (l. 14-19). Puis il travaille chez M. Vanderdendur (l. 6-14). Enfin, il rencontre Candide alors qu’il lui manque une jambe et un bras (l. 1-5).

2. Quels décalages ironiques dans le contenu comme dans le ton des propos ?

Candide pose des questions à l'esclave car il s'étonne de son état physique. Pourtant il n'est pas révolté spontanément. C'est là un trait d'ironie puisque Voltaire amoindrit le sentiment d'injustice sociale.

L'esclave répond d'abord à Candide de manière simple et neutre, pour finir par donner son sentiment sur sa position d'esclave et l'attitude des Européens. La manière très détachée avec laquelle il raconte comment il a perdu son bras et sa jambe souligne l'injustice qu'il a subie. Ses membres ont servi à payer des amendes : cela est considéré comme normal puisque les esclaves ne seraient pas de vrais hommes.

Les propos de la mère sont repris par l'esclave pour démontrer la crédulité : il en veut plutôt à ceux qui ont menti. En reprenant exactement les paroles de la mère, l'esclave souligne la soumission de celle-ci à l'ordre établi. 

3. Etudiez, lignes 7 à 11, l’usage des pronoms personnels « on », « nous », « vous » dans le discours de l’esclave et expliquez-en leur portée critique.

« On » représente M. Vanderdendur et les autres négriers. Ils sont désignés par un pronom indéfini car ils se valent tous, représentants des esclavagistes indignes.

« Nous » représente les esclaves privés de leur identité (qui correspondrait au pronom « je »). Ils sont un collectif aux conditions de vie égales et indignes. Voltaire se met dans la peau de l'esclave.

« Vous » désigne les Européens qui pensent ne pas avoir de sang sur les mains, et ne se reprochent rien, alors même qu'ils profitent du système (notamment en achetant du sucre à bas prix). Le « vous » s'adresse donc au lecteur : il est celui qui regarde les choses sans réagir.

4. S’agit-il, dans cet extrait, d’une argumentation directe ou indirecte ? Justifier votre réponse.

L'argumentation est indirecte, puisqu'elle se fait par le biais du conte philosophique. C'est par l'histoire que le lecteur comprend la thèse défendue par l'auteur.

En outre, dans cet extrait précis, les arguments avancés émergent par l'intermédiaire des paroles d'un personnage, un esclave : c'est en adoptant le point de vue de l'exploité que Voltaire dénonce l'indignité de sa situation.

Avez-vous pensé à prendre des cours de français pour étudier les oeuvres et ne plus faire de fautes comme dans cours de francais ?

Analyse comparative

Ces deux documents sont des textes appartenant à la littérature du XVIIIè siècle ; ils abordent tous deux le thème de l'esclavage.

Le premier texte est un article extrait de L'Encyclopédie, ouvrage pléthorique auquel ont participé de nombreux philosophes des Lumières entre 1751 et 1772, dont notamment Diderot. Le second texte est extrait de Candide ou l'Optimisme de Voltaire, écrit en 1759 : c'est un conte philosophique dans lequel Candide, personnage naïf et inexpérimenté en début de texte, apprend combien le mal dirige le monde.

On verra comment ces deux textes qui défendent des valeurs sensiblement identiques utilisent des moyens différents pour mener à bien leur dénonciation.

Des valeurs communes

Ces deux textes abordent tous deux le thème de l'esclavage pour le dénoncer avec virulence, au nom de valeurs communes.

L'esclavage est tout d'abord dénoncé au nom du principe d'égalité entre les êtres humains.

Dans le texte 1, l'auteur oppose de façon stricte les principes moraux de la religion comme des lois naturelles à cette pratique : c'est un « négoce qui viole la religion, la morale, les lois naturelles ». La déclinaison des trois sources qui fondent l'éthique (la religion, la conscience personnelle et
l'instinct d'altruisme) renforce le caractère universel et absolu de ce respect de l'autre.

Voltaire, dans le texte 2, dénonce également l'esclavage et le non-respect du principe d'égalité entre les hommes. Après un échange entre le « Nègre » et Candide qui vise à décrire les conditions d'existence, la chute du passage est celle-ci : « c'est à ce prix que vous mangez du sucre en Europe ». Les Européens sont directement visés avec cette remarque : ils sont complices de l'esclavagisme, et, par leur consommation, les garants de l'inégalité entre les hommes.

Qui est Voltaire ?
Voltaire est le plus grand représentant de la philosophie des Lumières ! (source : Revue des Deux Mondes)

La seconde valeur défendue par les deux textes est la liberté : dans le texte de Jaucourt, le champ lexical de la marchandise est très présent ( « achat » ; « négoce » ; « commerce de ce genre » ; « acheter » ; « objet de censure » ; « ni vendus, ni achetés, ni payés à aucun prix » ). Ce champ lexical est associé à des termes péjoratifs : « réduire » ; « viole » ; « crime » ; « atroce ».

Par ailleurs, le principe fondamental de liberté s'appuie sur un contre-argument de l'auteur : si la morale peut cautionner un tel crime, alors il ne peut plus exister de justice puisque tout crime peut alors être légitimé.

Il renvoie dans un deuxième temps la liberté à un droit inaliénable qui ne peut point être « un objet de commerce ». On note l'effet de répétition par rapport au début du texte.

La liberté est abordée de façon plus implicite dans le second texte. Voltaire, par l'usage de la symétrie acte/sanction qui montre la privation de la liberté ( « Quand nous...et que..., on nous coupe » ; « Quand nous voulons... on nous coupe » ). Cette clôture des phrases, et l'utilisation du « on » anonyme et auteur d'une action systématique, montrent de façon métaphorique l'enfermement de l'esclave.

Enfin, pour les deux auteurs, Noirs et Blancs font partie de la même humanité, ils sont « frères » : en conséquence, ils ne devraient pas être traités différemment des Européens. Si ceux-ci ne sont pas réduits à l'esclavage, il n'y a aucune raison que les Noirs le soient.

Si ces deux textes défendent des valeurs similaires, ils n'emploient cependant pas les mêmes moyens littéraires.

Des procédés littéraires différents

Différence de genres

La dénonciation de l'esclavage se fait sur des modes différents dans les deux textes. Le genre des textes et le type d'argumentation sont différents.

Tout d'abord, on observe que la forme choisie par Jaucourt et Voltaire est différente :

  • Jaucourt choisit de dénoncer l'esclavage au sein d'un article de l'Encyclopédie.
  • Voltaire choisit la forme du conte philosophique

Cela engage donc vers des conséquences différentes.

Chez Jaucourt, le texte est résolument et explicitement argumentatif, puisqu'aussi bien le
dictionnaire que l'encyclopédie sont des types de textes réputés objectifs par leur spécificité didactique. Cet article contient donc a priori la légitimité et le crédit qu'on peut accorder à un ouvrage de vulgarisation des connaissances.

Mais sa particularité est d'être subjectif : La présence d'adjectifs traduisant une modalisation (c'est-à-dire une prise de position du locuteur visible dans son discours par les indices de son jugement) le montre. On relève par exemple les mots « malheureux » et « atroce » qui témoigne d'un jugement d'ordre moral de la part de l'auteur du texte.

Voltaire, quant à lui, choisit la forme du conte philosophique pour dénoncer l'esclavage.

Le conte philosophique est un genre littéraire très prisé par les philosophes du XVIIIème siècle, et notamment par Voltaire. Il s'adresse à un lectorat cultivé et mondain, et cherche à piquer la curiosité du public tout en voulant lui faire prendre conscience de réalités intolérables. Sour le voile de la fiction, qui présente les choses sous un regard faussement naïf, se dessinent les idées philosophiques de l'auteur et une critique des moeurs contemporaines. C'est, en définitive, une forme de l'apologue (comme Les Fables, de Jean de la Fontaine).

Ainsi, l'esclavage n'est plus dénoncé directement, mais par le biais d'une fiction narrative qui inclut un dialogue entre les personnages. La modalisation est légère : seul le mot « pauvre » dans l'expression « ce pauvre homme » montre un parti-pris du narrateur.  C'est le dialogue qui constitue l'essentiel du texte et qui assume l'argumentation, par l'intermédiaire des paroles des deux personnages.

Différence d'argumentations

Les deux textes fonctionnent ainsi sur des types d'arguments différents, qui sont influencés par la forme choisie.

Dans le premier, l'argumentation est directe : les tournures négatives et l'utilisation de verbes à valeur morale qui traduisent un jugement le montrent : « il n'y a point » ; « ne sont point » ; « ils ne sont donc pas » ; « aucun homme n'a » ; « ne sont point » ; « peut être justifié » ; « qu'on ne puisse légitimer » ; « il ne peuvent être ». L'auteur utilise le verbe modal « pouvoir » très fréquemment pour faire appel à la conscience du lecteur et sous-entend ainsi qu'il y a des choses qui, du point de vue de l'humanité, se font et ne se font pas.

Comment faire le compte-rendu de L'Ingénu et de Memnon ?
Candide ou l'Optimisme est le conte philosophique le plus connu de Voltaire qui fut publié en 1759. Il s'agit d'un récit de voyage et de transformation d'un homme en philosophe ! (source : Opera Online)

Ces tournures, puisqu'elles se réfèrent de façon directe au droit, à ce qui peut ou pas être, et à ce qui ne doit pas exister, font du texte une argumentation directe et explicite.

Dans le seconde texte, en revanche, l'argumentation est indirecte et implicite. L'utilisation de la fiction argumentative diffère l'effet de chute à la fin du texte. Les formules restrictives « ne... que » montrent l'état de pauvreté et de misère de l'esclavage, et le caractère odieux de l'esclavage : « n'ayant plus que » ; « pour tout vêtement ».

L'expressivité du nom « Vanderdendur » (« le vendeur à la dent dure ») associe de façon phonétique le négoce pratiqué à la cruauté du maître.

Enfin, la disproportion entre les atrocités commises (« couper la main » ; « couper la jambe ») et la « faute » imputée (« la meule nous attrape » ; « nous voulons nous enfuir ») renforce le caractère d'injustice du traitement fait à l'esclave. C'est donc grâce à l'expressivité des termes choisis et au fonctionnement implicite de l'argumentation que Voltaire dénonce l'esclavage. L'ironie et les propos allusifs servent une argumentation indirecte.

Conclusion

Voltaire et Jaucourt dénoncent tous les deux l'esclavage dans ces deux textes, en montrant combien l'égalité entre les hommes et la liberté sont deux valeurs inaliénables et universelles.

Cependant, ils l'illustrent de façon différente. L'un choisit une argumentation directe sous la forme de l'article de dictionnaire, l'autre une argumentation indirecte sous la forme d'un conte
philosophique au registre ironique.

On retrouve ici les deux biais utilisés par les auteurs du 18e pour contourner la censure : la légitimité d'une forme littéraire, préétablie, qui donne du crédit au discours (dictionnaire ou encyclopédie), ou le regard naïf d'un personnage voyageur qui, par son apprentissage et son étonnement, découvre et fait découvrir presque innocemment les atrocités de son siècle. Ce dernier procédé correspond au thème du regard étranger sur le monde et la société française du 18e siècle, à la manière de ce que fait Montesquieu dans Les lettres persanes.

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Nathan

Ancien étudiant de classe préparatoire b/l (que je recommande à tous les élèves avides de savoir, qui nous lisent ici) et passionné par la littérature, me voilà maintenant auto-entrepreneur pour mêler des activités professionnelles concrètes au sein du monde de l'entreprise, et étudiant en Master de Littératures Comparées pour garder les pieds dans le rêve des mots.