Bien avant l’invention de la photographie, les hommes ont cherché à reproduire des images. Dans la préhistoire, on ne connaît pas la signification de l’Art pariétal des cavernes mais il semble que ces images soient liées à des rites magiques ou mystiques.
Dans l’Antiquité, aux images de gibiers, de fécondité, s’ajoutent des images à la gloire des Rois ou des pharaons relatant leur vie ou le récit de leurs conquêtes.
Du début de notre ère jusqu’à la fin de la Renaissance en occident, c’est l’Eglise qui organisera un mécénat et commandera des œuvres d’Art sacré chargées de promouvoir des scènes de la religion ou de la vie du Christ aux populations largement analphabètes. On lui doit des trésors de l’Art d’occident, mais dont l’objectivité et la véracité n’en sont pas le but.
De la fin de la renaissance au XIXème siècle, certains peintres s’illustrent dans la maîtrise de la lumière et de la perspective (Ecole italienne et Hollandaise, dont Vermeer avec la camera obscura) à travers des images de riches bourgeois capables de payer l’artiste, mais il y a peu de scènes représentant les gens du peuple ou des natures mortes uniquement vouées à la reconnaissance du talent de l’artiste. Les peintres français du XIXème siècle ont tour à tour utilisé les tableaux dans un esprit de propagande révolutionnaire ou contre révolutionnaire. L’image ne prétendait pas à la restitution d’une réalité objective mais se voulait allégorie, moyens au service des puissants mécènes pour façonner les opinions.

Avec l’invention de la photographie en 1826 par Nicéphore Niépce allait-on enfin voir la réalité fidèlement représentée comme jamais elle ne l’avait été ? Les lois de la physique et de la chimie permettraient-elles d’échapper aux habituelles manipulations de l’image ?
En fait, l’image photographique n’échappera pas aux lois du genre. Le danger de cette manipulation est encore plus grand avec la photographie du fait de l’apparente objectivité de la scène captée sur la plaque sensible.
Différents moyens s’offrent au photographe pour imprégner la scène de sa subjectivité. Tout d’abord, le choix de ce qui sera dans le champ et hors champ. Ensuite, le choix de la distance focale de l’objectif qui rapproche ou éloigne les plans. Le choix de l’ouverture du diaphragme qui contrôle la profondeur de champ, c’est à dire de la plage de netteté de l’image. Des éléments peuvent être mis en valeur ou au contraire relégués dans le flou. L’angle de prise de vue, plongée ou contre plongée, peut donner un aspect effrayant ou rassurant. Le tirage, le cadrage et le recadrage de la photographie permettent encore de modifier l’image. Avec le numérique, l’utilisation de logiciels de traitement de l’image permet de transformer une image à l’insu du spectateur. La composition de l’image, la connaissance du sens de lecture, des lignes et points de force permet de modifier la perception d’une scène.
Dans ce siècle où les images sont omniprésentes, le spectateur volontaire ou involontaire doit connaître ces différents procédés, savoir décrypter les images et faire preuve d’esprit critique. D’où viennent ces images ? Quel est le but de celui qui les a faites ou les diffuse ? Quels moyens utilise-t-il pour appuyer son message ? Ce questionnement peut s’appliquer dans de nombreux domaines : publicité, mouvements politiques, belligérants d’un conflit …
Comme pour l’écrit, où l’étude du texte et du contexte permet d’en analyser le sens, l’image à ses propres règles de composition et son contexte qu’il est nécessaire de connaître pour mieux la décrypter.

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Olivier

Professeur en lycée et classe prépa, je vous livre ici quelques conseils utiles à travers mes cours !