Chapitres
Vous trouverez la seconde partie du cours ici
Ceux qui la justifient : les libéraux
L'idéologie qui anime majoritairement la bourgeoisie et qui inspire l'industrialisation est le libéralisme. Né en Angleterre et en France à la fin du XVIIIe siècle, il préconise :
- La liberté individuelle en économie, c'est-à-dire la libre concurrence, la recherche du profit, qui doivent favoriser le progrès technique et le consommateur ainsi que l'enrichissement général.
- La liberté des échanges ( le libre échange ) à l'échelle nationale et internationale.
- La non-intervention de l'état dans l'économie ( seule la loi du marché compte ).
Ces principes appliqués dans tous les pays industriels sont toutefois remis en cause lords des grandes dépressions : retour au protectionnisme, interventionnisme de l'état...
Le libéralisme aboutit à des inégalités importantes, laisse les salariés isolés et démunis face à la puissance du patronat, ce qui entraîne des tensions sociales, une misère ouvrière et qui justifie les critiques faites à son encontre.
Les traditionalistes : ceux qui la contestent
Ils entendent réagir contre les transformations de la société industrielle. Ils reprochent au capitalisme de briser les valeurs traditionnelles : la religion, les hiérarchies traditionnelles ( la monarchie, la noblesse... ) ; ils affirment la primauté de l'agriculture, déplorent la déchristianisation des ouvriers concentrés dans les usines. Une partie des classes dirigeantes, notamment dans la noblesse, reste influencée par ce courant.
D'autres courants, sans remettre en cause le libéralisme, s'inquiètent de ses excès. A la fin du 19e siècle, l'Église catholique, par exemple, tente d'initier un christianisme social en dénonçant l'exploitation des prolétaires.
Ces idéologies, ou courants de pensée inspirent le paternalisme de certains patrons dans leurs entreprises.
Ceux qui la combattent
Les socialistes : réforme ou révolution ?
A la fin du 19e siècle, les socialistes s'organisent en partis, mais révolutionnaires et réformistes s'opposent. Le débat est relancé en 1917 : obligés de se définir par rapport à la révolution russe de Lénine, les partis socialistes se divisent en réformistes ( toujours appelés socialistes ) et révolutionnaires, appelés désormais communistes : exemple de la France en décembre 1920 au congrès de Tours : scission de la SFIO ( Section Français de l'Internationale Ouvrière ) avec la naissance de la SFIC ( Section Française de l'Internationale Communiste, futur parti communiste français ).
L'éclosion du syndicalisme
Le combat ouvrier s'est d'abord exprimé en dehors de toute structure, par la grève, souvent violemment réprimée. D'abord illégale, les pays industriels la légalisent dans la seconde moitié du 19e siècle.
C'est à cette époque que les syndicats vont se développer et organiser la lutte pour l'amélioration des conditions de travail et de vie des ouvriers. A partir de 1896, le 1er mai devient la journée internationale des travailleurs.
Cependant, les syndicats sont aussi divisés que les partis socialistes et hésitent entre réformisme et révolution. Les puissants syndicats britanniques ( Trade Unions ), américain ou encore allemand, inclinent plutôt vers les réformes et privilégient la négociation. A l'opposé, en France, il s'agit plutôt d'un syndicalisme révolutionnaire, à l'image de la CGT ( Confédération Générale du Travail ) créée en 1895 ( sous influence anarchiste dans un premier temps ). La stratégie de révolution par la grève générale étant définie par la Charte d'Amiens de 1906.
Après la naissances des partis communistes, se créent des syndicats qui leur sont liés, reprenant les conceptions révolutionnaires de Lénine. En France, en Italie, en Allemagne, le syndicalisme révolutionnaire communiste s'oppose aux syndicats réformistes et aux syndicats chrétiens qui prennent de l'importance après 1919 ( exemple : CFCT Confédération Français des Travailleurs Chrétiens ).
Conclusion
Entre 1850 et 1939, l'industrialisation a entraîné de profondes mutations sociales : ascension de la bourgeoisie, développement des classes moyennes, du monde ouvrier, explosion urbaine... C'est la naissance de l'ère des masses où les hiérarchies sont bouleversées.
Les inégalités créées ou exacerbées par ces mutations entraînèrent revendications sur les conditions de travail et de vie et affrontements idéologiques. Toutefois, cette civilisation industrielle n'a pas généré que des conflits : l'élévation globale du niveau de vie, les progrès scientifiques, l'amélioration de l'espérance de vie... Laissent espérer un avenir meilleur pour l'humanité.
Cette condition ouvrière est marquée par la précarité : accidents du travail, faibles salaires et longues journées, logements insalubres, forte mortalité du fait de la tuberculose, du choléra, de l'épuisement, de l'alcoolisme.
Fin 19e – début 20e siècle, les conditions de travail et de vie s'améliorent progressivement. Agissant par charité chrétienne ou par crainte d'une révolution sociale, certains patrons et gouvernements cherchent des solutions aux difficiles conditions d'existence des ouvriers. En Allemagne d'abord, puis au Royaume-Uni et en France, les ouvriers qui se sont organisés ( syndicat, grève ) obtiennent progressivement satisfaction à leurs revendications ( comme en France, en 1919 où le temps de travail devient limité à 8 heures par jour ).
Cette classe ouvrière ne cesse d'inquiéter la bourgeoisie tout au long de la période...
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