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C'est parti

Les contrastes de l'économie

1.1)
Un pays riche

Au
début du Xxeme siècle, l'économie française
a retrouvé son dynamisme et la France apparaît comme un
pays riche et prospère. Le revenu national a doublé en
quarante ans. La croissance de son PNB est légèrement
supérieure à celle du Royaume-Uni et légèrement
inférieure à celle de l'Allemagne. Cette prospérité
économique s'inscrit dans un contexte de stabilité
monétaire : la valeur du franc germinal n'a pas varié
depuis 1803; sa totale convertibilité renforce la confiance
des Français dans leur monnaie; l'or, symbole de la
prospérité, s'accumule dans leurs 'bas de laine'.

La
capacité d'épargne des Français est importante
(4 à 5 milliards de francs par an vers 1913). La situation
financière est bonne. Les banques se multiplient et jouent un
rôle de plus en plus important dans l'économie en
investissant dans l'industrie ou à l'étranger (près
de 45 milliards de francs en 1913, dont plus de 25% en Russie et le
reste en Amérique latine, en Autriche-Hongrie, en Espagne, en
Turquie et dans l'empire colonial). Cela conduit à un excédent
de la balance des comptes bien que la balance commerciale soit
déficitaire. Mais cela contribue à drainer vers
l'étranger une part importante de la fortune nationale.

1.2)
Une croissance industrielle importante

La
croissance industrielle est forte. Entre 1890 et 1914, la production
de fonte triple, celle d'acier sextuple et celle de caoutchouc triple
également. Les secteurs de pointe jouent un rôle moteur
: aluminium, électricité, automobile (second producteur
mondial avec Panhard, Peugeot et Renault), électrométallurgie
et fabrications électromécaniques. De nouvelles formes
d'organisation du travail se mettent en place dans ces secteurs
dynamiques (taylorisation dès 1909 chez Renault). Les
entreprises françaises ont une forte capacité
d'autofinancement (70% des investissements de 1890 à 1913) et
connaissent alors des taux de profit élevés.
L'Exposition universelle de Paris, en 1900, est le symbole de cette
réussite industrielle.

Cependant,
l'industrie française reste insuffisamment concentrée.
En 1906, 50% des ouvriers travaillent encore dans des établissements
de moins de cinq salariés. Cela pèse sur la
productivité et les prix de revient. De plus, la croissance
s'accompagne de nombreuses disparités entre régions,
secteurs et branches. Le textile, l'alimentation, le charbon, plus
traditionnels, progressent plus lentement.

 

1.3)
Une agriculture moins dynamique

La
'grande dépression' provoque, de 1880 à 1909, une crise
agricole importante. Le monde des campagnes est confronté à
une baisse des prix, aggravée par la concurrence des pays
neufs.

Cela
provoque une stagnation de la production et une accentuation de
l'exode rural. Pour faire face, une politique protectionniste est
mise en place (tarif Méline de 1892).

A
la fin du siècle, la France sort difficilement de la crise. La
hausse de la production reprend. Le machinisme et l'usage des engrais
progressent lentement. La spécialisation régionale se
développe avec l'amélioration des transports. Les
cultures traditionnelles régressent au profit de nouvelles
cultures : fruits, légumes, plantes fourragères.

Confrontés
au passage d'une agriculture de subsistance à une agriculture
de marché, les paysans sont de plus en plus dépendants
des intermédiaires. La politique protectionniste contribue au
maintien de structures archaïques. L'agriculture ne parvient pas
à nourrir le pays et la France doit importer des produits
agricoles.

La diversité sociale

2.1)
Un vieillissement démographique

De
1871 à 1914, la population française passe de 36 à
39,6 millions d'habitants. Son accroissement (10%) est le plus lent
d'Europe, où la France occupe le quatrième rang.

Le
taux de mortalité (17,7 pour mille en 1913) baisse en raison
de l'amélioration du niveau de vie et des progrès de
l'hygiène. Mais la mortalité infantile demeure
élevée.L'alcoolisme et la tuberculose sont toujours des
causes importantes de mortalité. Le taux de natalité
décroît aussi régulièrement (19 pour mille
en 1913). Les villes sont touchées par cette baisse ainsi que
des régions rurales comme l'Aquitaine; les régions
catholiques (Bretagne, Nord) sont moins concernées. Le taux de
reproduction passe de 1,02 en 1891 à 0,96 en 1911. Le nombre
moyen d'enfants tombe à deux par famille.

Ce
malthusianisme, qui progresse beaucoup dans la paysannerie et la
petite bourgeoisie, s'explique surtout par l'idée que seule une
famille peu nombreuse peut assurer l'ascension sociale.

L'augmentation
de la population est surtout due à l'allongement de la durée
de la vie et à l'immigration. Les immigrés (1,3 million
en 1913) représentent 2,9% de la population. Ils sont
originaires d'Italie, d'Espagne, de Belgique e de Pologne. Ils font
les travaux les plus durs pour des salaires très bas. Souvent
mal acceptés par les ouvriers français, ils sont
confrontés à un problème d'intégration
dans la société française.

Cette
évolution s'accompagne d'une urbanisation. Mais la population
rurale diminue lentement (68% en 1872, 56% en 1911) et l'urbanisation
de la France reste modérée. La France reste un pays de
villes moyennes (16 villes seulement dépassent les 100 000
habitants) qui dominent la campagne environnante. La capitale (Paris
et sa banlieue comptent trois millions d'habitants en 1913) a un fort
pouvoir attractif en raison de sa puissance économique et de
son rayonnement culturel.

2.2)
Une France bourgeoise

La
bourgeoisie connaît son âge d'or dans la France de la
Belle Epoque.

Elle
est très diverse. Une 'grande bourgeoisie' liée à
l'aristocratie et mêlant hommes d'affaires, grands
propriétaires et gros rentiers constitue le sommet du groupe.
Proche d'elle, une bourgeoisie de fonctions comprend les hauts
fonctionnaires des 'grands corps' de l'Etats, des médecins
réputés, des officiers supérieurs, des hommes
politiques qui constituent souvent de véritables dynasties
contrôlant ces fonctions. Enfin, une 'bonne bourgeoisie'
d'industriels, de négociants, d'avocats, de médecins
s'investit dans les activités nouvelles.

Dans
sa diversité, cette bourgeoisie constitue l'élite de la
société. Ses valeurs – attachement au travail et à
l'épargne, sens de la famille, mode de vie attentif aux
'bonnes manière' – sont dominantes. Son pouvoir économique
est important et le dynamisme de certains de ses membres est
responsable de la croissance économique. Elle contrôle
les grands corps de l'Etat. Son emprise de la grande presse renforce
son influence. Quelques milliers de personnes, aristocrates et grands
bourgeois financiers et industriels, forment le Tout-Paris de la
Belle Epoque et veulent être la mesure de toute chose.

2.3)
Le monde des classes moyennes

Les
classes moyennes, salariées ou non salariées,
constituent un monde plus complexe qui forme le noyau dur de la
société française.

C'est
un ensemble en expansion dont font peut-être partie 5 millions
de Français à la veille de la guerre.

Rassemblant
boutiquiers, artisans, petits patrons, petits fonctionnaires,
employés mais aussi professions libérales et un type
social caractéristique de l'époque, les rentiers, il
est hétérogène quant à ses activités
et très diversifié quant à ses revenus.

Soucieuses
de respectabilité, les classes moyennes aspirent au mode de
vie bourgeois qu'elles s'efforcent d'atteindre par le travail et
l'épargne et concentrent l'essentiel de leurs efforts à
assurer la promotion sociale de leurs enfants.

2.4)
Les pesanteurs paysannes

Les
paysans ( 40% de la population active) forment toujours le socle
principal du pays. C'est aussi un monde très diversifié
où cohabitent gros exploitants, petits propriétaires,
ouvriers agricoles. Les conditions de vie varient d'une région
à l'autre ou à l'intérieur d'un même
village.

Gros
propriétaires et fermiers ont vu leurs conditions d'existence
s'améliorer alors que les ouvriers agricoles et les
domestiques forment un véritable prolétariat rural
marqué par la précarité. Le sort des métayers
est difficile et la situation des petits exploitants un peu
meilleure.

Marqué
par l'individualisme, le mode de vie des paysans évolue peu,
bien que leur horizon se soit élargi grâce au suffrage
universel, à l'école, à l'ouverture du monde
rural lié au développement des échanges.

2.5)
Le monde ouvrier

Allant
du travailleur artisanal proche de son patron à celui de la
grande usine encadré par les contremaîtres, le monde
ouvrier (environ 5 millions d'ouvriers en 1913) est très
divers. Par rapport au milieu du XIXeme siècle, sa situation
et son niveau de vie se sont améliorés : le chômage
a reculé, la consommation s'est accrue et diversifiée.

Mais
la condition ouvrière reste dure et précaire.
L'insécurité de l'emploi est forte et il n'y a pas de
protection sociale. En dépit de la lente réduction de
la journée de travail, celle-ci reste longue : 12 heures par
jour jusqu'en 1903, 10 pour les femmes en 1900, 8 pour les mineurs de
fond en 1905. il n'y a pas de repos hebdomadaire jusqu'en 1906. Les
congés payés n'existent pas. Les retraites ouvrières
sont faibles et peu de travailleurs atteignent l'âge d'en
bénéficier. L'éventail des salaires est très
large. Malgré les luttes revendicatives, la législation
sociale française est moins avancée que celle de
l'Allemagne ou de l'Angleterre.

Bien
que combatifs, les ouvriers français sont peu syndicalisés
et ils ont tendance à se replier sur eux-mêmes. Un
esprit 'ouvriériste', méfiant à l'égard
des hommes politiques et du reste de la société, est
vif. Les ouvriers demeurent encore peu intégrés à
la société.

Une France républicaine

3.1)
L'installation de la république

Proclamée
le 4 septembre 1870, la république a du mal à
s'affirmer face à l'opposition monarchique. Dans les 'lois
constitutionnelles' de 1875 qui l'instaurent officiellement, le terme
de république n'est adopté qu'à une voix de
majorité (amendement Wallon).

Entre
1879 et 1885, sous la direction des républicains
'opportunistes' (Jules Ferry), des mesures capitales sont prises qui
permettent d'installer la république : lois sur la liberté
de presse et de réunion, mise en place d'un enseignement
primaire, gratuit, obligatoire et laïque, autorisation des
syndicats.

3.2)
Affermissement et évolution du régime

A
la fin des années 1880, le régime, marqué par
l'instabilité gouvernementale et une évolution
conservatrice, fait l'objet d'une double contestation. Sur sa gauche,
de la part des radicaux et des socialistes qui veulent une
application plus rigoureuse du programme républicain et des
réformes sociales. Sur sa droite, de la part des monarchistes
et des bonapartistes qui prennent appui sur l'antiparlementarisme et
le nationalisme (Ligue des patriotes, Action française) pour
mettre en cause le régime.

Il
est confronté à une série de crises – le
boulangisme, la crise anarchiste, le scandale de Panama, l'affaire
Dreyfus – qui révèlent l'existence de deux France,
l'une symbolisée par la droite conservatrice, nationaliste et
cléricale, l'autre par la gauche laïque, radicale et
socialiste.

Ces
crises ne parviennent pas à mettre à bas la république.
Elles affermissent au contraire le régime qui évolue
vers la gauche. En 1905, la loi de séparation de l'Eglise et
de l'Etat est votée. Le radicalisme, qui exprime les
aspirations d'une petite bourgeoisie profondément
républicaine, devient le pivot des majorités
gouvernementales et impulse une politique de sauvegarde de la
république et de défense de l'ordre public face à
l'agitation nationaliste.

Le
pays, qui retrouve peu à peu son équilibre après
les conflits idéologiques et sociaux du début du
siècle, reste en fait très divers. A la veille de la
guerre, cependant, un consensus existe autour de la république,
reconnue par toutes les forces politiques, qui va trouver sa
traduction dans l'Union sacrée lors du déclenchement du
conflit.

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Olivier

Professeur en lycée et classe prépa, je vous livre ici quelques conseils utiles à travers mes cours !