Chapitres
Une stagnation démographique
Après
avoir été la Chine de l'Europe au 18e siècle, la France
n'est plus qu'une puissance démographique moyenne avec moins de 49
millions d'habitants en 1911 car son taux de natalité est faible (
19 % ) et il tend à diminuer. Il est à peine supérieur au taux de
mortalité qui tourne autour de 18%. Les causes de cette dénatalité
sont multiples :
✖
Diffusion de pratiques contraceptives.
✖
Désir de l'imiter les partages successoraux.
✖
Soucis d'assurer l'ascension sociale d'un nombre limité d'enfants
mieux éduqués. On parle de Malthusianisme.
Malthusianisme : Ce |
Le
recul de la mortalité, lui est beaucoup plus lent : par exemple, la
tuberculose et l'alcoolisme font encore des ravages et la mortalité
infantile reste encore élevé.
Touché
par ce déclin démographique et en manque de main d'œuvre, la
France devient une terre d'accueil pour les travailleurs étrangers (
Italien, Belges et Espagnols ). Ces étrangers représentent environ
3% de la population totale en 1914.
Si
la cohabitation avec les Français est parfois difficile et
débouchant sur des violences racistes ; globalement, ces immigrés
qui proviennent tous ou presque de pays catholique et qui s'installe
dans un pays lui-même majoritairement catholique connaissent une
rapide assimilation.
Malgré
cet apport migratoire, la France pèse de moins en moins lourd face à
une Allemagne de 17 à 18 millions d'habitants, ce qui inquiète les
autorités militaires et politiques.
Un pays rural
En 1911,
la population rurale représente encore environ 56% de la population
totale. L'exode rural est indéniable mais il est resté beaucoup
plus modéré que dans les autres pays européens ; il est surtout le
fait des non-paysans ( les artisans par exemple, attirés par les
salaires plus élevés de la ville ). Les paysans, souvent petits
propriétaires, restent très attachés à leur terre. Ils
représentent encore plus de 40% des actifs.
Si la
situation des petits propriétaires s'améliore, par contre,
métayers, ouvriers agricoles et domestiques constituent un véritable
prolétariat rural. Par leur masse, ces petits paysans propriétaires,
majoritairement favorables à la République, ont une influence
politique considérable et s'émancipent progressivement des notables
traditionnels ( du curé... ).
L'existence
est rude et le progrès ne pénètre que lentement mais les mutations
techniques, l'exode rural, la révolution des transports vont ouvrir
progressivement les campagnes au reste du monde.
De nouvelles couches sociales
Développement et difficultés du monde ouvrier
Le monde
ouvrier, en continuelle expansion, regroupe environ 30% des actifs en
1914. Ces ouvriers ne constituent pas un groupe homogène et si leur
vie s'améliore un peu, leurs conditions de vie et de travail restent
dures et précaires.
Le
progrès social est en effet très lent. Le développement du
socialisme et du syndicalisme va accélérer le vote de lois sociales
; par exemple la journée de travail de 10 heures en 1900, le repos
hebdomadaire établi en 1906, les retraites ouvrières en 1910.
L'essor de la bourgeoisie et des classes moyennes
La Belle
époque voit l'affirmation de la bourgeoisie et l'émergence des
classes moyennes. Celles-ci ( avocats, médecins, commerçants,
fonctionnaires, employés... ) souvent issues de la paysannerie,
promues grâce à l'école primaire gratuite, obligatoire et laïque
constituent le groupe le plus dynamique de la société française.
Ces classes moyennes sont attachées à la promotion sociale, aux
vertus du travail et de l'épargne, participent activement à la vie
politique locale et même nationale.
Grâce à
la stabilité politique, à la croissance économique, à l'école
républicaine, elles sont les grandes bénéficiaires de la Belle
époque et la République incarne pour elles des possibilités
d'ascension sociale.
Si vous désirez une aide personnalisée, contactez dès maintenant l’un de nos professeurs !