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C'est parti

La crise et ses conséquences

La
crise de 1929 est plus tardive et moins forte en France que dans les
autres pays capitalistes. Le chômage est moins massif qu'aux
Etats-Unis, la monnaie plus forte qu'au Royaume-Uni et la démocratie
plus solide qu'en Allemagne. Elle n'en est pas moins réelle
mais présente des traits spécifiques.

1-1)
Une crise tardive

A
l'annonce du krach de Wall Street, la France paraît un îlot
de prospérité : le franc est solide, l'économie
paraît équilibrée. Le gouvernement Tardieu
propose une 'politique de prospérité'; il utilise les
excédents budgétaires de Poincaré pour lancer un
plan de modernisation de l'équipement et augmenter les dépenses
publiques (retraite des anciens combattants, hausse du traitement des
fonctionnaires, réductions fiscales). Ces engagements vont se
révéler dangereux lorsque la France sera finalement
touchée par la crise.

Le
répit dure peu, en effet. Les premières difficultés
se manifestent en 1930 et, en 1931-1932, la France est touchée.
La production agricole est concernée dans ses produits clés
: blé, vin, betterave. La crise met en cause les structures
même de l'agriculture française où les petites
exploitations sont particulièrement importantes. La production
industrielle est également touchée, mais de façon
sélective. Les branches industrielles traditionnelles
(textile, acier, charbon) sont davantage marquées que les
secteurs nouveaux (électricité, chimie).

La
production industrielle baisse dès 1928-1929 et l'excédent
de la balance des paiements ne peut compenser ni le déficit du
commerce extérieur ni le fait que la France est victime de la
dégradation des échanges internationaux. La
stabilisation du franc et, à partir de la fin de 1929, la
baisse rapide des prix des produits étrangers sur le marché
mondial gênent les exportations françaises. Le France
s'enfonce dans la crise et connaît une lente et progressive
dégradation de sa situation accentuée par le contexte
mondial (dévaluation de la livre, fin des réparations
allemandes, abandon de l'étalon or aux Etats-Unis).

Cette
spécificité de la France est due au caractère
archaïque et traditionnel de son économie. Dans un
premier temps, la faiblesse de ses investissements protège la
France d'une crise qui se diffuse par le crédit. Ensuite,
quand la crise due au commerce international se répand, elle
gagne la France en raison du prix élevé de ses
produits.

1-2)
Les conséquences de la crise

Elles
sont budgétaires. Alors qu'il était en excédent
en 1930, le budget devient déficitaire en 1931 en raison
notamment de la perte de certaines ressources invisibles
(réparations, tourisme). Cela pose la question de la
déflation.

Elles
sont sociales. La crise touche inégalement les Français
et accentue les disparités sociales. Les agriculteurs
subissent de plein fouet la baisse des prix agricoles, surtout
lorsqu'ils se sont endettés pour moderniser leurs
exploitations. Les travailleurs indépendants et les petits
patrons de l'industrie et du commerce, touchés par la
diminution des affaires, sont parfois acculés à la
faillite.

Les
salariés qui ont concervé leur emploi connaissent une
situation moins difficile dans la mesure où la stagnation et
la baisse des salaires sont en partie compensées par la
contraction des prix. La moyenne bourgeoisie (professions libérales,
propriétaires, rentiers) est moins directement touchée
dans la mesure où ses revenus restent stables et qu'elle
bénéficie de la baisse des prix.

Ce
sont surtout les chômeurs, généralement des
travailleurs faiblement qualifiés, qui sont les principales
victimes de la crise. Leur nombre s'accroît, notamment dans les
grandes entreprises mécanisées. Les secours dont ils
bénéficient sont réduits et à la charge,
le plus souvent, des municipalités. Même si le chômage
n'a pas l'ampleur catastrophique qu'il atteint au Royaume-Uni et en
Allemagne (un demi-million en France en 1932), il frappe les
contemporains par son caractère massif. Il aggrave la
dimension sociale de la crise et il pèse lourd sur le plan
politique, dans la mesure où il touche les couches moyennes
qui forment l'assise même de la société française
et dont le poids électoral est réel.

C'est
aussi une crise moral. Après les années 1920 – les
'années folles' de la joie de vivre après la guerre- ce
sont les années 1930 marquées car le désenchantement
et les incertitudes. La crise a aussi des conséquences sur le
plan politique.

1-3)
La crise politique

Les
gouvernements qui succèdent à Poincaré se
révèlent incapables de faire face à la crise. La
gauche gagne les élections de 1932 (succès du
néo-cartel) mais les gouvernements (Herriots, Chautemps,
Daladier) sont instables et éclaboussés par des
scandales politico-financiers.

Cela
entraîne le développement d'une contestation d'extrême
droite avec l'Action française et les ligues. Celles-ci se
différencient des partis politiques classiques et apparaissent
comme des groupes de pression qui souhaitent obtenir satisfaction
sur des points précis. Leurs méthodes s'inspirent de
l'exemple italien et elle recrutent parmi les couches moyennes
mécontentes. Elles expriment la possibilité d'un
fascisme à la française. Leurs campagnes
antiparlementaires, antisémites et xénophobes dénoncent
un régime impuissant à faire face à la crise.

Ce
danger se concrétise à l'occasion de l'affaire Stavisky
et aboutit, le 6 février 1934, à une tentative de coup
de force contre la république qui provoque la chute du
gouvernement Daladier. C'est à la fois l'échec d'une
tentative de type fasciste contre le régime et le succès
d'une manoeuvre de la droite traditionnelle qui parvient ainsi à
revenir au pouvoir avec Doumergue, puis Laval. Ils mettent en oeuvre
une politique de déflation peu efficace qui dresse contre elle
couches populaires et classes moyennes et crée les conditions
de l'arrivée au pouvoir du Front populaire.

Face
au danger fasciste révélé par le 6 Février
1934, SFIO, PC et radicaux surmontent leurs divergences et constituent
un 'Front populaire pour le pain, la paix, la liberté'.

Le Front Populaire

2-1)
La mise en place du 'ministère des masses'

Le
front populaire remporte les élections de 1936 avec une avance
légère en voix sur la droite mais plus importante en
sièges, car la discipline a bien joué à gauche à
l'occasion du deuxième tour. Le rapport de force sein de la
gauche est modifié. Les communistes progressent fortement. La
SFIO devance désormais le parti radical.

Dans
les semaines qui suivent, un vaste mouvement de grèves touche
le pays. Plus de deux millions de travailleurs y participent. De
nombreuses usines sont occupées. Le mouvement se déroule
dans l'enthousiasme, provoque la panique au sein du patronat et
marque profondément le pays.

Le
socialiste Léon Blum, chef du parti le plus important de la
coalition, devient président du Conseil. Il constitue un
gouvernement que les communistes soutiennent, sans pour autant y
participer.

Pour
mettre fin aux grèves, il organise des négociations
avec les syndicats et le patronat qui débouchent sur le
accords Matignon en juillet 1936. Les salaires sont augmentés
de 7 à 15%. Les syndicats sont reconnus dans les entreprises.
Des lois sociales sont cotées par le Parlement qui instaurent
quinze jours de congés payés pour les travailleurs et
mettent en place les conventions collectives.

Des
mesures de type keynésien sont prises pour lutter contre la
crise et relancer l'activité économique : inflation et
déficit budgétaire, mise en place de 40 heures. Des
réformes de structure sont engagées : création
de l'Office national du blé pour soutenir les prix agricoles,
réforme de la Banque de France et lutte contre les '200
familles', nationalisation des industries de guerre et des chemins de
fer.

Ces
résultats, extraordinaires pour le mouvement ouvrier et les
salariés, donnent à 'l'été 36' une
tonalité particulière qui marque profondément
les couches populaires.

2-2)
Difficultés et échec du Front Populaire

Après
ces premiers succès, le Front populaire connaît des
difficultés.

Droite
et extrême droite multiplient des attaques très violents
contre le gouvernement : campagnes antisémites, calomnies
contre le ministre de l'Intérieur Roger Salengro, apparition
d'un parti de type fasciste avec le Parti populaire français
de Jacques Doriot, un ancien communiste.

Confronté
au déclenchement de la guerre civile espagnole après le
putsch de Franco, Léon Blum, sous la pression de la droite et
des Anglo-Saxons, choisit une politique de non-intervention. Cela
provoque l'opposition des communistes et de la gauche de Front
populaire, un mouvement en faveur de l'Espagne républicaine
(Brigades internationales) et suscite de fortes tensions au sein de
la coalition du Front populaire.

Sur
le plan économique et social, Léon Blum veut faire une
politique favorable aux salariés en comptant sur la bonne
volonté du patronat. Il se heurte à l'opposition des
milieux d'affaires qui organisent la fuite des capitaux et freinent
la mise en place des 40 heures. Il en résulte une hausse des
prix qui annule la hausse des salaires.

Face
à cette opposition, Blum décide en février 1937
une 'pause' dans la politique économique et sociale qui ne
désarme ni la droite ni le patronat.

Il
tente de relancer son action par une politique financière plus
audacieuse avec un contrôle des changes et des décrets-lois
qui lui donneraient les moyens d'agir. Devant l'opposition du Sénat,
il démissionne en juin 1937. L'électorat populaire est
déçu, l'enthousiasme disparaît et le Front
populaire s'effrite.

En
1938, après un intermède Chautemps et une deuxième
tentative de Léon Blum, le radical Daladier forme un
gouvernement de centre gauche sans participation des socialistes et
des communistes. Il pratique une politique économique libérale
qui remet en cause les 40 heures et instaure des impôts
nouveaux (politique de la droite orthodoxe de Paul Reynaud). Les
accords de Munich (septembre 1938), qui acceptent le démembrement
de la Tchécoslovoquie en réponse aux demandes de
Hitler, marquent l'abandon de la résistance au fascisme. Cela
contribue à accentuer la démobilisation de la gauche.
En novembre 1938, le départ des radicaux marque la fin
officielle du Front populaire. A la veille de la guerre, le malaise
social et politique est profond en France.

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Olivier

Professeur en lycée et classe prépa, je vous livre ici quelques conseils utiles à travers mes cours !