Lutter face
aux violences urbaines s'avère difficile, les difficulté
d'intervention face à la violence urbaine, elle même, le témoigne.
Dans la mesure où l'État se définit dans le sens weberien (
relatif à l'œuvre et aux conceptions philosophique du sociologue
allemand Max Weber ) comme une entreprise de monopolisation de la
violence physique légitime, l'irruption de « violences
urbaines » est particulièrement grave du point de vue
politique puisqu'elle remet en question la capacité de l'instance
étatique à défendre les citoyens, laquelle est la base du pacte
social, sa promesse. Ainsi, selon Sebastien
Roché, l'augmentation de la violence
que l'on connaît depuis l'après-guerre n'est pas imputable à une
catégorie particulière d'individus, mais à la généralisation des
comportements agressifs dans les différentes couches de la
population : Des observations ont par exemple relevé que de bons
élèves pratiquent aussi le racket à l'extérieur de l'école.

L'état
devrait donc apporter une réponse nette au problème de la violence
des villes s'il veut rester crédible. La solution oscille tantôt
entre répression et prévention, avec en France, un accent fort sur
la seconde. Elle nécessite en tout cas l'intervention d'une justice
forte, or, la violence est une notion très peu utilisée par les
juristes car assez mal définie aux articles du code pénal.

En général,
actuellement, la lutte contre les « violences urbaines »
prend plusieurs formes :

○ Le
renforcement de la présence policière dans les zones sensibles par
une redistribution des forces vers celles-ci, qui sont elles-mêmes
redéfinies, deux mouvements qui peuvent d'ailleurs accentuer
involontairement la déstructuration des espaces visés ou le
sentiment de déstructuration. Le meilleur équipement des policiers
qui les accompagne pourrait quant à lui faire craindre aux jeunes un
renforcement du contrôle pesant déjà sur eux. A noter
qu'aujourd'hui, la majorité des fauteurs de trouble éventuellement
interpelés après des incidents sont déjà « connus »
de la police auparavant.

○ Des
tentatives de discrimination positive en faveur des quartiers
sensibles.

○ Le
renouvellement urbain, plus ou moins important selon les pays. La
France en faveur de la politique de la ville et du développement
social urbain n'a consacré que 0,36% du PIB contre 3,5% pour
l'Allemagne.

Contrairement
aux autres types de violences civiles, les violences « urbaines »
ont des effets au-delà de leurs victimes directes. Notre relation à
la réalité violente ne passe en effet que pour partie par
l'expérience directe que nous en avons : Elle passe aussi désormais
par les témoignages et les informations que nous recevons, notamment
par les médias, mais aussi par les entreprises de sécurité qui ont
elles aussi grand intérêt à accentuer notre perception de la
violence, car la sécurité représente un marché conséquent.
Ainsi, se crée cette situation paradoxale dans laquelle peu de
personnes affirmant ressentir l'insécurité ambiante ont elles-mêmes
été agressées. C'est que l'on appelle le sentiment d'insécurité.
Pour les uns, un tel sentiment est d'abord le produit de fantasmes,
en contradiction avec la baisse tendancielle de la violence dans les
sociétés modernes, tandis que pour les autres, il traduit au
contraire une augmentation effective de la délinquance et de la
criminalité.

Du point de
vue du politique, dans la mesure où il touche les masses, le
sentiment d'insécurité lié aux violences urbaines est peut-être
plus important que les violences et dégradations urbaines
elles-mêmes, car il est la véritable force qui détermine le vote
sécuritaire, au-delà de la violence réelle. Le politique cherche
donc à le mesurer, puis éventuellement à le faire reculer lui
aussi, ce qui peut engendrer des problèmes complexes : Faut-il
placer les forces de police là où l'on en a vraiment besoin au
risque de faire craindre un abandon au reste de la population, ou au
contraire les concentrer là où elles ne jouent qu'un rôle
symbolique au risque que la situation des quartiers abandonnés
deviennent incontrôlable en leur absence relative ? En bref, la
lutte contre les violences urbaines engage donc deux curseurs dont
les mouvements sont partiellement liés, mais partiellement
seulement, le premier étant celui de la violence réelle, le second
de la violence ressentie.

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Olivier

Professeur en lycée et classe prépa, je vous livre ici quelques conseils utiles à travers mes cours !