L'année de la seconde est la période où vous allez pouvoir étudier les différents genres littéraires, mais également les nombreux registres, qui existent et coexistent. En quelques cours, en quelques oeuvres, le monde de l'analyse et de l'interprétation d'un auteur vous sera alors ouvert ! Le lyrisme au théâtre est un emploi littéraire très classique, qui mérite de s'y attarder lors de l'apprentissage de la littérature française. En effet, à travers un dévoilement de soi, une exacerbation des sentiments, ou un ton particulier, il va nous être possible de déterminer si le lyrisme est bien présent dans un passage ou dans une oeuvre. Mais comment repérer les signes d'un registre lyrique au théâtre ? Voyons ça tout de suite !

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Le lyrique, un registre de l'affectivité

Comment reconnaître le registre lyrique ?
Qu'il s'agisse du théâtre, de la poésie ou du roman, le registre lyrique est celui des émotions.
Caractérisé par une forte implication du Moi dans le discours, le registre lyrique est le langage de la sensibilité. Le ton est tantôt celui de la passion, exalté et véhément, tantôt celui de la confidence, méditatif et contemplatif. C'est la raison pour laquelle certains marqueurs typiques indiqueront au lecteur qu'il s'agit bien là de lyrisme. Parmi ces marqueurs :

  • L'emploi d'adverbes d'intensité,
  • Une ponctuation expressive,
  • L'utilisation de la première personne du singulier,
  • L'usage de certaines figures de styles comme la métaphore ou l'hyperbole,
  • Et bien d'autres encore.

Le registre lyrique au théâtre est donc synonyme d'affect, notamment lorsque plusieurs personnages entrent en résonance les uns avec les autres. Cela peut d'ailleurs donner des histoires d'amour, mais aussi des tromperies, aussi bien que des drames. Ces différents thèmes sont le point d'ancrage du lyrisme. Grâce à l'affectivité, ce dernier va permettre de déployer un champ des possibles considérable, lorsqu'il s'agit d'exprimer ses sentiments face aux événements de la pièce.

L'expression lyrique du Moi au théâtre

Le registre lyrique est donc essentiellement l'expression d'émotions particulières, de ressentis personnels, qu'un personnage pourra exprimer sur les planches. Quel que soit son déclencheur, l'épanchement et l'émotion seront bien présents, de sorte qu'on saura saisir au mieux ce qui est en train de se jouer. On reconnaît que le Je s'exprime dans un registre lyrique grâce à deux éléments essentiels :

  • Le lyrique accorde la première place à la subjectivité du locuteur: c'est un Je omniprésent qui évoque les joies et les souffrance de sa vie personnelle. La fonction expressive du langage joue un rôle essentiel.
  • Dans un texte poétique, le Je s'identifie le plus souvent à la personne du poète. Mais le discours lyrique ne se réduit jamais à un témoignage autobiographique: il atteint souvent une valeur universelle.

Cette même valeur universelle rejoint les émotions et les sentiments dont nous faisons tous l'expérience un jour dans notre vie, et que nous exprimons à travers un Je. Qu'il s'agisse d'une perte, d'une rupture ou d'un échec, tout un chacun utilise le registre lyrique au moins une fois dans sa vie, et le théâtre est là pour nous le rappeler ici.

L'invocation d'un destinataire dans le théâtre lyrique

A qui s'adresse le lyrique ?
Le lyrisme a toujours besoin d'énoncer ses sentiments à quelqu'un, quelle que soit la manière dont ce destinataire soit présent.
Mais comme tout discours, pour exprimer son Moi, il faut nécessairement un Tu. Ce Tu est la condition sine qua non pour que le registre lyrique s'exprime, se reconnaisse, et ait de l'intérêt dans une pièce de théâtre. En effet, par exemple, que serait une déclaration d'amour dans une oeuvre de Molière sans la présence d'un homme et d'une femme ? Le lyrique requiert également la fonction injonctive du langage, qui va de pair avec l'invocation d'un destinataire, quel qu'il soit :

  • Tantôt le locuteur se prend lui-même comme destinataire : il s'adresse à son âme ou à son cœur, comme par un dédoublement de Moi,
  • Tantôt il interpelle l'être aimé, dans un dialogue fictif, comme un monologue en tirade,
  • Tantôt il confie ses souffrances ou ses joies au lecteur, ou prend l'humanité à témoin de son destin, ou s'adresse à Dieu comme dans une prière.

Un dédoublement du destinataire qui, en fonction de la forme que ce dernier va prendre, sera la raison pour laquelle le locuteur utilise une forme injonctive du langage : ponctuation, vocabulaire amoureux, emphase de ses émotions, etc. Autant d'éléments qui vont rythmer la pièce, et lui donner une forme lyrique.

Les thèmes lyriques au théâtre

Pour qu'une pièce de théâtre ou qu'une scène soit reconnue comme lyrique, certains sujets et certains thèmes sont nécessairement abordés, pour donner toute leur perspective aux sentiments exprimés. Il s'agit de thèmes variés, qui touchent la sensibilité individuelle. Parmi eux, on retrouve souvent :

  • La vie amoureuse, avec les beautés et les tourments de la passion,
  • La fuite du temps, les échecs de l'existence, la mort et ses arrachements,
  • L'amour de la patrie, la nostalgie du pays natal ou l'espérance politique,
  • La beauté sublime de la nature, ou le sentiment religieux

On reconnaît bien ici la portée émotive, la puissance du ressenti, que vont incarner les personnages dans la pièce. L'amour, la mort, la religion, autant de thèmes qui nous touchent tous, dont la caractère universel va contribuer à rendre le registre lyrique célèbre et reconnaissable.

la diversité du lyrisme au théâtre

Quel est le registre des émotions ?
Incarné par de grandes figures littéraires et théâtrales, le registre lyrique est un registre incontournable en littérature.
Si le lyrisme prédomine dans la poésie expressive et subjective, on en rencontre aussi des variantes, notamment au théâtre.

Le lyrique impersonnel

Iici, il arrive que le Je soit absent, mais que le texte baigne dans une totalité affective. Ainsi, le lyrisme cosmique célèbre la splendeur du monde, sans nécessairement mettre en scène l'individualité du locuteur. Par exemple, dans René, Chateaubriand parle ainsi de la nature :

Le jour, je m’égarais sur de grandes bruyères terminées par des forêts. Qu’il fallait peu de chose à ma rêverie ! une feuille séchée que le vent chassait devant moi, une cabane dont la fumée s’élevait dans la cime dépouillée des arbres, la mousse qui tremblait au souffle du Nord sur le tronc d’un chêne, une roche écartée, un étang désert où le jonc flétri murmurait ! Le clocher solitaire s’élevant au loin dans la vallée a souvent attiré mes regards ; souvent j’ai suivi des yeux les oiseaux de passage qui volaient au-dessus de ma tête. Je me figurais les bords ignorés, les climats lointains où ils se rendent ; j’aurais voulu être sur leurs ailes.

On comprend bien que, alors que le narrateur décrit la nature, l'utilisation du Je est nécessaire, mais ne s'interpose pas dans le discours. Une manière littéraire de rendre les sentiments plus palpables, sans s'y joindre pour autant.

Le lyrisme oratoire

Dans certains textes argumentatifs, des moments lyriques viennent introduire une dimension affective qui donne plus d'intensité et d'éclat à l'expression. Il en va de même pour le théâtre, que les didascalies vont mettre davantage en exergue. La prédication religieuse et l'éloquence politique résonnent également d'élans lyriques, via des sermons, des discours, des harangues. On le note, par exemple, dans Ruy Blas, où Victor Hugo exprime l'essence du lyrique :

RUY BLAS, tombant épuisé et pâle sur le fauteuil … Ou plutôt, va, fuis-moi. Va-t’en, frère. Abandonne Ce misérable fou qui porte avec effroi Sous l’habit d’un valet les passions d’un roi ! DON CESAR, lui posant la main sur l’épaule Te fuir ! - moi qui n’ai pas souffert, n’aimant personne, Moi, pauvre grelot vide où manque ce qui sonne, … Moi, cœur éteint dont l’âme, hélas ! s’est retirée, Du spectacle d’hier affiche déchirée, Vois-tu, pour cet amour dont tes regards sont pleins, Mon frère, je t’envie autant que je te plains !  (I, 3, v. 438-449)

En quelque phrases, on saisit bien là tout l'intérêt d'un registre lyrique oratoire, qui met en relief les émotions, à la lumière des passions du locuteur.

L'écriture lyrique au théâtre

Pourquoi appelle-t-on le registre lyrique ainsi ?
Dans une perspective d'analyse, il est assez facile de repérer le registre lyrique.

La syntaxe

D'un point de vue syntaxique, le registre lyrique appelle surtout des constructions qui donnent à la phrase l'allure d'un élan et d'une envolée. Le rythme de la phrase exprime ainsi les mouvements de l'âme. On retrouvera alors des verbes où figurent les émotions, mêlés à des petites phrases, parfois incisives, qui témoignent d'une fougue, d'une plainte. Le temps dominant est le présent de l'indicatif (temps de la subjectivité heureuse ou malheureuse au moment où elle s'exprime). Les temps du passé traduisent, quant à eux, soit le regret et la mélancolie, soit une remémoration heureuse. Quoiqu'il en soit, c'est toujours ici le Je qui s'exprime, aidé par la langue française et ses richesses.

L'énonciation

Le discours lyrique est ancré dans la situation d'énonciation et en porte les marques. On retrouvera alors les indices personnels, les indices spatio-temporels, les modélisateurs, qui sont le symbole d'une actualisation face aux événements qui sont en train de se passer pour le locuteur. Les figures de style et type de phrases traduisent l'émotion de ce même locuteur : interpellation, apostrophe, hyperbole, interrogation rhétorique, exclamation. Tous ces marqueurs d'énonciation sont typique du lyrique, et donnent à voir un théâtre particulier, qu'il sera facile de repérer au sein d'un corpus de textes.

Le lexique

Les champs lexicaux les plus fréquents sont ceux qui concernent la psychologie et l'affectivité (amour, joie, tristesse...). Cette isotopie typiquement lyrique est le témoin d'une écriture de l'émotion, qui se mêlera alors à merveille au genre théâtral, notamment grâce aux personnages et à leurs situations sociales qui s'affrontent souvent.

Le lyrisme dans l'histoire

Le lyrisme antique

Les premiers textes lyriques de la littérature occidentale sont des poèmes chantés qui datent du 7ème siècle avant J.-C. Dans la mythologie grecque, Orphée, l'initiateur de la poésie, chante en s'accompagnant d'une lyre. Pour les Grecs, le lyrisme se définit par cette relation privilégiée entre parole et musique. Il correspond à l'origine à un  genre précis, l'ode, distincte à la fois de la poésie dramatique (qui deviendra le théâtre) et de la poésie épique.

Le lyrisme au Moyen-âge

Les poèmes des troubadours étaient chantés avec un accompagnement musical. Dès le 11ème siècle, la poésie courtoise crée des chansons d'amour qui affinent le lyrisme amoureux : l'amour devient une quête spirituelle, toujours en lien avec un destinataire. Au 15ème siècle, la poésie lyrique évolue vers une tonalité plus intimiste et s'adapte à des formes sophistiquées, comme la ballade et le rondeau. Cette tendance se confirme dans la poésie des le 16ème et 17ème siècles, où le Moi est plus que jamais mis en scène.

Le tournant romantique du lyrique

Au 19ème siècle, l'individualisme romantique favorise l'essor du lyrisme, en libérant l'épanchement des sentiments et en assouplissant les contraintes des genres. Les poètes expriment leurs émotions sur un ton nouveau, que l'on va retrouver encore de nos jours. Le registre lyrique colore alors tout les genres: chez Chateaubriand, il transfigure la prose autobiographique; dans le drame romantique, il se mêle au grotesque; chez Michelet, il poétise le récit historique. Une multiplicité des formes qui contribuera à sa modernité. Le lyrisme se répand enfin dans d'autres arts, et surtout dans celui de la musique : l'opéra est appelé "art lyrique". Au 20ème siècle, la chanson et le cinéma accueillent aussi le registre lyrique, jusqu'à retentir dans nos esprit contemporains. Ainsi, le lyrique est un registre littéraire fort, notamment dans le théâtre, où il contribue à mettre en relief les émotions d'un Moi, face à des destinataires plus ou moins définis. En prenant appui sur des thèmes particuliers, propices à l'épanchement, le lyrique s'est donc fait une place de choix dans le paysage littéraire et théâtral !

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Thomas

Un rien m'intrigue et tout m'intéresse !