On a pris l'habitude de considérer que trois grandes époques se partagent le XIXème siècle. Encore une fois, les dates sont ce qu'on leur demande d'être : une justification commode. (On pourrait ne pas se soucier du découpage par siècles et imaginer une période 1760-1848, globalement romantique, ou une période 1870-1914 tirant son unité de la consolidation de la IIIème République.) On prendra donc les dates ci-dessus comme il se doit : ce sont des instruments de travail, acceptés par la tradition critique, mais qui n'ont rien d'absolu.
La France durant les années romantiques (1800-1848)
L'Empire. Bonaparte prend le pouvoir le 18 Brumaire an VII (9 novembre 1799). On le considère comme l'héritier de la Révolution et le garant des libertés. Il n'empêche que l'œuvre de Napoléon est celle d'un despote : centralisation du pouvoir, instauration du Code Civil en 1804, réorganisation des lycées et de l'Université, guerres européennes, censure de la presse, etc. Son gouvernement rassurera catholiques (avec le Concordat) et possédants. Mais Napoléon incarne aussi un espoir, celui d'une nouvelle aaristocratie, à l'avnir brillant, conquis par l'épée (voir notamment La Chartreuse de Parme de Stendhal). Napoléon deviendra vite un mythe, une figure qui fascinera Balzac ou Hugo (selon lui, Napoléon "gênait Dieu").
La Restauration. Louis XVIII, frère de Louis XVI, monte sur le trône en 1814. (En 1815, épisode des Cent jours). Il règne jusqu'en 1824. Cette période est à la fois celle de la reconnaissance des principes révolutionnaires de liberté, égalité, propriété et celle d'un retour évident à l'Ancien Régime.
De 1824 à 1830, Charles X assure la succession. Il perd le pouvoir en 1830 à la suite d'une insurrection populaire qui critique l'abandon du drapeau tricolore et les lois contre la presse (alors que celle-ci s'était progressivement affirmée comme un contre-pouvoir).
La monarchie de Juillet. La république n'est pas instaurée comme l'espéraient les insurgés. On assiste seulement à un changement de dynastie : Louis Philippe, de la branche des Orléans, devient roi des français. Avec Thiers, il restreint l'application des principes de 1789. Le cens (droit de vote) n'est accordé qu'à 200 000 personnes sur 30 millions d'habitants. Mais cette période est aussi celle de la révolution industrielle : nombreux progrès techniques, agricoles, développement des chemins de fer, de la presse, extension du crédit, diffusion des idées favorables aau libéralisme économique.
Les grand thèmes romantiques
Le préromantisme, avec Diderot ou Rousseau, avait déjà le goût du moi, des larmes, de la nature, et l'aspiration vers l'infini. Le romantisme proprement dit arrive tardivement en France. En Allemagne, le mouvement "Sturm und Drang" (orage et assaut) éclate dès les années 1770-1780 avec Goethe et Schiller. Avec trante ans d'avance, on découvre dans leurs livres l'exaltation du moi, le goût des paysages sauvages et des tempêtes, les vieilles légendes fantastiques, la mélancolie, le suicide et la mort. Le romantisme allemand sera relayé en France par l'ouvrage de Mme de Staël, de l'Allemagne (1810). En Angleterre, dès 1760, Macpherson avec les poèmes d'Ossian retrouve une poésie celtique primitive.
le Moi. Quelques formes s'imposent : le journal intime avec Rousseau, les mémoires avec Chateaubriand, ou le roman de la subjectivité, à la première personne (Obermann de Senancour, 1804; Adolphe de Constant, 1816; ou Dominique de Fromentin, 1862), ou encore la poésie lyrique, avec Lamartine. Les œuvres romantiques se veulent l'itinéraire spirituel d'une conscience, généralement malheureuse et souffrante, car le monde ne répond pas aux aspirations du moi (soit qu'elles sont trop vagues, soit qu'elles sont irréalisables). La contrapartie est la solitude, car l'homme ne coïncide plus avec son temps ni avec sa société, à la différence du XVIIIème siècle. Cette solitude, parfoie subie, peut aussi être revendiquée (chez Vigny), car elle débouche sur le sentiment d'être unique. Le Moi exalte les passions, l'amour et l'angoisse.
le Héros. Le romantisme met en scène des hommes nouveaux, ce qui correspond à l'émergence d'une nouvelle classe grâce à Napoléon. Le théâtre suggère la grandeur du héros déchiré (comme le Lorenzaccio de Musset ou le Hernani de Hugo), sur qui pèse la malediction d'un destin. Dans le roman, le choix d'un point de vue unique soumet le récit à la perspective d'un seul personnage. Dans le roman balzacien se répète le conflit entre le héros et le monde, la société à conquérir. Les mythes du surhomme, du héros révolté, comme Satan, alimentent toute la littérature romantique européenne.
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