Le « Modèle Breton » La Bretagne offre le plus bel exemple, à échelle régionale, de mutation d'un espace agricole. En 1950, règne encore, dans toute la province, une économie paysanne pauvre, reposant sur une polyculture-élevage de subsistance associant céréales, prairies et plantes sarclées. Celle-ci a disparu au profit d'une agriculture intensive, modernisée, fortement intégrée aux circuits commerciaux et aux réseaux des industries agroalimentaires, et exportatrice. Un « modèle » qui s'est mis progressivement en place, s'est diffusé à partir de pôles pionniers ( Finistère ) et qui a débordé largement sur les marges armoricaines, de la Manche à la Vendée. Il repose sur l'intensification, les élevages hors-sol, l'existence d'une puissante industrie agroalimentaire, un encadrement syndical et coopératif très prégnant, des capacités d'adaptation qui ont peu à peu sélectionné les hommes et les élevages par une série de révolutions successives, aboutissant à la spécialisation des productions et des espaces. Les exploitations sont nombreuses, d'où un revenu net d'exploitation inférieur d'un quart à la moyenne nationale. Le lait et la viande de porc représentent la moitié des livraisons totales de l'agriculture Bretonne. La production bovine s'est accrue rapidement avec l'intensification fourragère. Les élevages de volailles sont apparus et ceux de porc hors-sol se sont développés. Aujourd'hui, la Bretagne occupe la 1ère place des régions agricoles françaises pour les productions animales. La course aux rendements sur ce créneau est d'autant plus âpre que la compétition s'effectue en premier lieu avec l'élevage porcin néerlandais qui est à la pointe de la technologie et qui fabrique de la viande à partir des surplus céréaliers qu'on trouve à bas prix sur le marché mondial, en provenance des États-Unis ou d'ailleurs. Les cours du porc ne cessent de se dégrader, tandis que la pollution par les lisiers devient un problème pour toute la Bretagne. Le bocage Breton, structure traditionnelle de l'espace agricole, le talus planté et la haie constituent un maillage qui a fortement évolué depuis 1960. les deux tiers des haies ont été arasées et l'avenir des haies subsistantes est compromis, du fait d'une régénération insuffisante. En outre, l'extension des surfaces labourées, au détriment des pâturages et des prairies qui sont essentiels pour l'infiltration de l'eau, a entraîné l'augmentation de la vitesse de ruissellement. |
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