Chapitres
- 01. Athènes et Rome, berceaux de la citoyenneté actuelle ?
- 02. La différence de fonctionnement entre la citoyenneté athénienne et romaine
- 03. La contestation de la démocratie à Athènes
- 04. Pourquoi la citoyenneté est-elle élargie dans l’Empire romain ?
- 05. Qu’avons-nous gardé de ces deux formes de citoyenneté ?
Athènes et Rome, berceaux de la citoyenneté actuelle ?
• La citoyenneté se définit par l’appartenance à une cité (aujourd’hui un Etat) et elle suppose
que le citoyen ait des droits et des devoirs dans le cadre de sa cité (ou de son Etat).
• La citoyenneté est inventée dans l’Antiquité, à la fin du VIème siècle avant JC par les
Athéniens. Cette petite cité – dont le territoire est situé sur l’Attique – est cependant la plus
puissante de Grèce et connaît son apogée au Vème-IVème siècles avant JC, période pendant
laquelle la démocratie athénienne connaît son âge d’or. La citoyenneté est reprise sous
l’Empire romain – qui occupe tout le pourtour du bassin méditerranéen – entre le Ier et le IIIème siècle de notre ère : cette période correspond elle aussi à l’apogée de l’Empire.
La différence de fonctionnement entre la citoyenneté athénienne et romaine
Citoyens et non-citoyens en Athènes et à Rome
Conditions
d’accès à la
citoyenneté
- être fils de citoyens
- être un homme
- être inscrit dans un dème
- avoir 18 ans
- être libre
- être de naissance légitime
- avoir fait l’éphébie
- être un homme ou une femme
- être libre ou affranchi
- avoir fait son service militaire
- occuper une magistrature ou
qu’un proche en occupe une
- l’obtenir de l’Empereur
acheter la citoyenneté
Exclus de la
citoyenneté
- les femmes
- les mineurs
- les esclaves
- les étrangers (ou métèques)
- les mineurs
- les esclaves
-les étrangers
• En Athènes, les conditions d’accès à la citoyenneté sont draconiennes et excluent donc
une majorité de la population : par conséquent, seuls 10% de la population a le statut de
citoyen (40 000 citoyens sur 400 000 habitants). Il s’agit d’un petit groupe de
privilégiés. A Rome, les conditions d’accès à la citoyenneté sont plus souples : au Ier
siècle de notre ère, 10% de la population bénéficie de ce statut (5 millions de personnes
sur 50 millions d’habitants) mais la citoyenneté est considérablement élargie ensuite.
Les droits des citoyens athéniens et romains
Droits
politiques
- voter/tirer au sort
- décider des lois, de la guerre, du
budget et de l’ostracisme
- occuper des magistratures
- voter lors des élections
- être élu magistrat (cursus honorum)
Droits civils
- posséder un bien et le léguer
- se marier avec une athénienne
- avoir droit à un procès et ne pas
être torturé
- porter les trois noms et la toge
- se marier avec une romaine
- posséder et léguer un bien
- avoir droit à un procès sans torture
• En Athènes, les citoyens bénéficient de larges droits civils et politiques : ils peuvent
notamment voter mais aussi prendre directement part aux décisions politique (on parle
alors de démocratie directe). A Rome, bien que les citoyens disposent de droits civils et
politiques, ces derniers sont plus réduits : ils se limitent à voter (les citoyens romains ne
prennent pas part aux décisions qui sont réservées à l’Empereur et au Sénat).
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Les devoirs des citoyens athéniens et romains
Devoirs
militaires
- se battre en cas de guerre pour
défendre la cité et la démocratie
- obéir aux magistrats et aux lois
- payer les impôts
- répondre au recensement
(militaire et fiscal)
- s’engager dans l’armée
- payer les impôts
Devoirs
religieux
- honorer les dieux, sur le champ
de bataille et pendant les fêtes
religieuses (lors les Panathénées)
- participer au culte impérial qui a
lieu deux fois par an
• Les devoirs du citoyen athénien et du citoyen romain sont identiques : en contrepartie
des droits dont ils bénéficient, la cité leur a imposé des obligations afin de faire vivre le
régime ou d’assurer sa protection (donc sa longévité).
La contestation de la démocratie à Athènes
La démocratie discutée par les Athéniens
Fiche : « La démocratie discutée par les Athéniens »
1. Présentez les documents. Quels sont leurs points communs ?
2. Surlignez puis expliquez les reproches adressés au fonctionnement de la démocratie.
3. Donnez un titre à chaque document indiquant quel dysfonctionnement de la…
• Dans Les Suppliantes, tragédie d’Euripide datant de 422 avant JC, Thésée, fondateur
d’Athènes, s’oppose à un envoyé de la cité de Thèbes, où chacun défend le régime qu’il
considère comme le meilleur. Dans Les Guêpes, comédie d’Aristophane datant de 422,
Philocléon, juge de l’Héliée, qui raconte à quel point il est corrompu. Dans Les
Cavaliers, comédie d’Aristophane datant de 424, un serviteur essaie de convaincre un
charcutier de se lancer en politique. Ces trois textes sont des extraits de pièces de théâtre
abordant des failles de la démocratie et datant de la fin du Vème siècle, période de crise.
• Chacun de ces trois textes adresse des reproches à la démocratie athénienne : dans Les
Suppliantes, le héraut thébain reproche à la démocratie athénienne de mettre au pouvoir
des petites gens peu instruites. Dans Les Guêpes, Aristophane moque la corruption du
juge Philocléon : il est acheté par les accusés, ne le condamne pas forcément et s’en
vante. Dans Les Cavaliers, Aristophane dénonce la manipulation de la foule par les
beaux parleurs qui la flattent (les démagogues). Le théâtre a donc une fonction civique :
il aborde le fonctionnement de la démocratie pour faire réfléchir les spectateurs.
B. Une démocratie contestée par les autres cités grecques
Fiche : « Une démocratie contestée par les autres cites grecques »
1. Quels sont les signes de la domination d’Athènes sur les cités de la ligue de Délos ?
2. Comment certaines cités ont-elles réagi à cette domination ?
3. Comment Athènes a-t-elle réagi en retour aux actions menées par certaines cités ?
• La domination athénienne sur les cités de la Ligue de Délos s’exerce par le versement
d’un tribut (un impôt) afin d’obtenir une protection militaire de la part d’Athènes (la
Ligue est créée en 478 avant JC, au moment de la guerre contre les Perses). Elles sont
dépendantes d’Athènes en ce qui concerne leur sécurité et doit la payer pour ceci.
• La domination athénienne, cumulée au transfert du trésor de la ligue de Délos en
Athènes entraine la réaction de certaines cités, dont Mytilène qui se révolte en 427 avant
JC. Les Athéniens, sur décision de Périclès, avaient décidé qu’ils utiliseraient le trésor
de la Ligue comme bon leur semble (il a servi à financer les travaux d’aménagement de
l’Acropole et de construction du Parthénon). Ces soulèvements contre la domination
athénienne disent l’agacement de certaines cités de la ligue de Délos qui considèrent
que l’argent qu’elles versent à Athènes ne doit servir qu’à financer leur défense.
• Athènes envoie son armée, pour maintenir sa domination et continuer à prélever le
tribut. Sparte, commence à s’inquiéter de l’influence croissante d’Athènes. La guerre
entre ces deux cités éclate en 431. La guerre prend fin en 404 avec la défaite d’Athènes,
qui se solde par la destruction de sa flotte, la dissolution de la ligue de Délos et la mise
en place d’une oligarchie (mais la démocratie est finalement rétablie en 401).
Une démocratie affaiblie qui finit par chuter
• Au IVème siècle, l’esprit démocratique s’affaiblit. Le misthos est généralisé à tous les
citoyens (alors que depuis 450, il n’était réservé qu’aux citoyens vivant loin du centre
d’Athènes), ce qui montre qu’il devient nécessaire de payer les citoyens pour qu’ils
siègent à l’Ecclésia. De plus, le nombre de partisans de l’oligarchie croît : ils font tout
pour ralentir les débats et les votes à l’Ecclésia afin de paralyser la vie politique.
• Au milieu du IVème siècle, le royaume de Macédoine montre sa volonté de conquérir
les autres cités grecques. A l’Ecclésia, des débats virulents ont lieu pour savoir s’il vaut
mieux faire la guerre aux Macédoniens pour éliminer la menace qu’ils représentent ou
s’il vaut mieux s’entendre avec eux afin d’éviter une nouvelle guerre.
• En 338 avant JC, la bataille de Chéronée marque la défaite de l’alliance des cités
grecques contre les troupes de Philippe II. Toutes ces cités doivent se plier à la
domination macédonienne mais elles obtiennent le droit de conserver leur régime
politique. La démocratie athénienne est donc maintenue. Cela dit, en 323 avant JC, à la
mort d’Alexandre le Grand – fils de Philippe II – les Athéniens se révoltent mais c’est
un échec. Le général macédonien Antipatros fait occuper Athènes par ses troupes (elle
perd donc son indépendance) et déchoit plus de la moitié des citoyens de leurs droits.
Pourquoi la citoyenneté est-elle élargie dans l’Empire romain ?
L’extension de la citoyenneté en Gaule
• La Gaule est conquise en plusieurs étapes par Rome : dès 118 avant JC, la
Narbonnaise est prise et devient une province sénatoriale (des sénateurs la représentent
au Sénat). Puis, le reste de la Gaule est conquis à partir de 52 avant JC (défaite de
Vercingétorix à Alésia). Trois nouvelles provinces sont créées (Lyonnaise, Aquitaine et
Belgique) mais elles sont provinces impériales (elles ne sont pas représentées au Sénat).
Dossier pages 78-79 : « Les tables claudiennes (48 après JC) »
1. Pourquoi Claude souhaite-t-il faire entrer des Gaulois au Sénat ? (doc. 1 et 4)
2. Quelle est la réaction des sénateurs ? Comment la justifient-ils ? (doc. 4)
3. Par quels arguments Claude répond-il aux sénateurs ? Est-il parvenu à ses fins ? (doc. 1)
• En 48 après JC, Claude modifie la composition du Sénat en y admettant des Gaulois
(cette décision impériale est gravée sur les Tables claudiennes). Il souhaite récompenser
la fidélité des notables gaulois et veut aussi permettre aux Gaulois – qui sont citoyens –
d’accéder aux magistratures les plus importantes au sein de l’Empire.
• L’historien Tacite relate, au IIème siècle, l’hostilité des sénateurs face au projet
impérial. Ils se méfient des réformes impériales (qu’ils perçoivent comme une occasion
de plus de réduire les pouvoir du Sénat, déjà amoindris par rapport à l’époque de la
République) et craignent de voir disparaître la majorité italienne au Sénat.
• Claude explique que c’est en intégrant l’élite des peuples vaincus que Rome a su bâtir
son Empire. Il cite l’exemple de Vestinus, originaire de Vienne, est devenu l’un de ses
collaborateurs. Claude rappelle aussi que la Gaule ne représente plus de danger pour
Rome. Les Gaulois l’ont prouvé en demeurant fidèles à Rome quand Drusus combattait
en Germanie. Claude a dû néanmoins tenir compte de l’opposition du Sénat et seuls les
Eduens ont obtenu dans un premier temps le droit de siéger au Sénat (jus honorum). La
mesure impériale a donc eu une portée limitée : l’ouverture du Sénat aux provinciaux
demeure limitée à la fin du Ier siècle, l’Italie fournissant encore ¾ des sénateurs.
L’extension de la citoyenneté dans l’Empire
Dossier : « Les tables claudiennes (48 après JC) »
1. Relevez les éléments qui rendent difficile l’analyse de ce texte par les historiens.
2. Pour quelles raisons Caracalla étend-il la citoyenneté à tous les pérégrins ? (doc. 2 et 4)
3. Avant l’édit de Caracalla, comment les pérégrins accèdent-ils à la citoyenneté ?
Pourquoi peut-on dire que ce texte est « révolutionnaire » dans l’Empire romain ?
• En 212, Caracalla accorde la citoyenneté à tous les pérégrins (hommes libres de
l’Empire). La seule version du texte dont nous disposons encore aujourd’hui est un
manuscrit découvert en 1901 et conservé à la bibliothèque de l’université de Giessen en
Allemagne. Or, ce manuscrit est en très mauvais état : certaines parties sont illisibles, du
fait de taches ou parce que le manuscrit a été rongé avec le temps.
• Plusieurs raisons semblent avoir poussé l’Empereur à prendre cette décision. Il aurait
d’abord voulu associer davantage d’habitants de l’Empire à l’obligation du culte
impérial. Certains historiens pensent qu’il veut aussi poursuivre l’oeuvre d’extension de
la citoyenneté, lancée dès le Ier siècle sous Claude. Enfin, Dion Cassius pense que
Caracalla étend la citoyenneté à tous les pérégrins pour des raisons fiscales : en les
faisant citoyens, il les assujettit à l’impôt sur les successions dont il double le montant.
• Avant 212, la citoyenneté romaine était donnée par les Empereurs à un groupe limité
de personnes ayant effectué « des mérites indiscutables méritant la faveur impériale ».
Par conséquent, l’édit de Caracalla change la donne : à partir de 212, tous les hommes
libres de l’Empire – indépendamment de leurs actions – obtiennent la citoyenneté. Elle
cesse donc d’être un privilège entre les mains d’un petit groupe.
La romanisation, outil de diffusion de la citoyenneté
Etude de cas : « Voyage dans la Toulouse romaine »
Adresse du site web : http://florian.nicolas1.perso.neuf.fr/site_tolosa/tolosa_index.htm
Les élèves sont par groupe de deux en salle informatique pour répondre aux questions.
• Carte d’identité de Tolosa :
Epoque de fondation Milieu du IIème siècle avant notre ère
Population approximative environ 25 000 habitants
Distance maximale Nord-Sud 1 km environ entre la Porterie la Porte Narbonnaise
Distance maximale Est-Ouest 1 km environ entre la Porte St-Etienne et le théâtre
• Le forum de Tolosa se trouvait à l’emplacement de l’actuelle place Esquirol et la
Porterie à l’emplacement de l’actuelle place du Capitole.
• Reconstitution de la légende de la carte de Tolosa à l’époque romaine :
Légende
Enceinte de la cité
Porte
Espace urbanisé
Voie de circulation
Passage à gué
Aqueduc
Forum
Temple
Domus
Thermes
Théâtre
Nécropole
• Plusieurs constructions dans Tolosa montrent que la cité a emprunté la culture
romaine : une domus (une villa typiquement romaine organisée autour d’un patio
central), les thermes, le théâtre, les temples dédiés aux dieux romains (à la triade
capitoline au forum ; à Apollon près du théâtre ; à Jupiter auprès de la Porterie).
• Les habitants de Tolosa ont des pratiques sociales qui les apparentent très vite à celles
de la population romaine : ils fréquentent les thermes, ils vont au théâtre et ils rendent
un culte aux dieux romains (dans les temples qui leurs sont dédiés).
• Tolosa a également subi l’influence politique de Rome. L’administration municipale
toulousaine est confiée à quatre magistrats – les quattuorviri – et à un sénat local – la
curia – copiés sur le modèle romain. De plus, au IIème siècle, lorsque Tolosa obtient le
statut de colonie romaine, une partie de la population accède au rang de citoyen.
Qu’avons-nous gardé de ces deux formes de citoyenneté ?
• La citoyenneté athénienne est fermée : elle est réservée à une minorité et conçue comme un
privilège donnant d’importants droits et devoirs. Les débats qui portent sur cette citoyenneté
ne portent d’ailleurs jamais sur son élargissement, bien au contraire. La citoyenneté romaine,
elle, est largement ouverte, conçue comme un moyen de fédérer tous les peuples de l’Empire
romain : elle est, avec la romanisation, la condition au maintien de l’unité de l’Empire.
• Notre citoyenneté actuelle a emprunté des éléments à ces deux formes de citoyenneté. La
République française a repris les larges pouvoirs dont dispose le citoyen athénien mais elle a
choisi – après plus d’un siècle d’hésitations au XIXème siècle – une conception large de la
citoyenneté, comme c’était le cas à Rome.
Si vous désirez une aide personnalisée, contactez dès maintenant l’un de nos professeurs !
bonjour , d’après vous entre la citoyenneté romaine et athénienne la quelle est plus difficile à obtenir j’aimerais savoir votre avis avec des arguments 🙂 merci beaucoup
Toujours aussi passionnant et tellement diversifier, je suis heureuse moi qui suis invalide vous m’apportez que du bonheur. Continuez ainsi !
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