Exercice
BIFIDOMANIA
Les laitages au bifidus offrent-ils un plus pour la santé ?
Après quatre ans d'existence, les produits qu'on appelle à tort yaourts au bifidus représentent déjà 10% du marché total des yaourts vendus en France.
Comment s'explique cette vogue, et, tout d'abord, qu'est-ce que les "bi" ?
Ce sont les laits fermentés qui ne sont pas des yaourts. En effet, la définition du yaourt est très stricte : c'est un lait fermenté ensemencé par deux bacilles lactiques (lactobacillus bulgaricus et streptococcus thermophilus), et qui doit obligatoirement apporter dix millions de bactéries par gramme. Les laits fermentés au bifidus sont ensemensés avec les mêmes bactéries que le yaourt mais, en plus, ils contiennent un troisième ferment lactique, un bifidus : bactérie en forme de Y introduite par les japonais dans les produits laitiers en 1978 et dont il existe vingt-six variétés connues.
Certaines marques y ajoutent un quatrième ferment, le lactobacillus acidophilus. Il n'existe pas, comme pour les yaourts, de quota légal concernant le nombre de bacilles au gramme. La seule obligation des "bi" : leur quantité d'acide lactique ne doit pas être inférieure à 0,60g par 100g de produit.
Apportent-ils un plus par rapport aux yaourts ?
Au point de vue gustatif, ils offrent un nouveau goût, sont moins acides, plus doux, plus onctueux. Ce qui s'explique, non par la présence de leur bacilles mais par le fait qu'ils sont fabriqués au lait entier. Ceux qui apparaissent aujourd'hui demi-écrémés ou maigres ne sont donc pas plus onctueux que les yaourts de même catégorie.
DES VERTUS EN ATTENTE DE PREUVE.
Second point de vue : la santé. On attribue aux "bi" beaucoup de vertus. Extrapolant sur le fait que le Bifidus se trouve en grande quantité dans les voies digestives du nouveau-né nourri au sein, on en a déduit qu'il était bon pour le transit intestinal. Mais il n'existe pas à l'état naturel dans l'intestin des adultes, ne fait qu'y transiter et ne s'y fixe pas. Si donc son action existe, elle ne peut avoir lieu qu'avec une consommation régulière.
On lui attribuerait encore une action préventive contre le cancer du côlon (en activant l'élimination des substances cancérigènes), une action désintoxicante des médicaments, une diminution du taux de cholestérol... Toutefois, ces actions ne sont pas prouvées.
Mais il n'est pas prouvé non plus qu'elles n'existent pas. Actuellement, des chercheurs travaillent sur le problème, notamment à l'Institut national de la recherche agronomique. Il faut donc attendre que des preuves scientifiques soient apportées, dans un sens ou dans l'autre. D'ici là, on peut toujours se bifider parce que c'est bon, sans considérer à tout prix ce qu'on mange comme un médicament.
Jostte LYON
- Soulignez dans le texte la partie INTRODUCTION.
- LA CONCLUSION de l'article se limite à une phrase. Laquelle ?
- Dans sa conclusion, l'auteur de cet article émet-elle un jugement personnel sur le sujet ? A-t-elle pris position de manière définitive ? (justifiez votre réponse).
(corrigé ci-dessous)
Corrigé
- INTRODUCTION :
Après quatre ans d'existence, les produits qu'on appelle à tort yaourts au bifidus représentent déjà 10% du marché total des yaourts vendus en France.
Comment s'explique cette vogue, et, tout d'abord, qu'est-ce que les "bi" ?
- LA CONCLUSION : elle se limite à la phrase suivante :
D'ici là, on peut toujours se bifider parce que c'est bon, sans considérer à tout prix ce qu'on mange comme un médicament.
- L'auteur de cet article émet effectivement un jugement personnel. Sa prise de position n'est pas définitive. Elle propose une solution : consommer des laitages au bifidus parce que "c'est bon" mais elle laisse le débat ouvert ("d'ici là") dans l'attente de preuves scientifiques du bienfait médicamenteux.
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