Dans ce cours, nous allons voir ensemble comment lire correctement un texte en vue de le commenter.

Nous allons présenter une méthode générale en nous appuyant sur un exemple, pour mieux faire comprendre les subtilités de cet exercice.

Le texte qui nous servira de fil rouge est extrait du Père Goriot, écrit par Honoré de Balzac et publié en 1835 :

Cette première pièce exhale une odeur sans nom dans la langue, et qu’il faudrait appeler l’odeur de pension. Elle sent le renfermé, le moisi, le rance ; elle donne froid, elle est humide au nez, elle pénètre les vêtements ; elle a le goût d’une salle où l’on a dîné ; elle pue le service, l’office (1), l’hospice. Peut-être pourrait-elle se décrire si l’on inventait un procédé pour évaluer les quantités élémentaires et nauséabondes qu’y jettent les atmosphères catarrhales (2) et « sui generis » (3) de chaque pensionnaire, jeune ou vieux. Eh bien, malgré ces plates horreurs, si vous le compariez à la salle à manger, qui lui est contiguë (4), vous trouveriez ce salon élégant et parfumé comme doit l’être un boudoir (5). Cette salle, entièrement boisée, fut jadis peinte en une couleur indistincte aujourd’hui, qui forme un fond sur lequel la crasse a imprimé ses couches de manière à y dessiner des figures bizarres. Elle est plaquée de buffets gluants sur lesquels sont des carafes échancrées (6), ternies, des ronds de moiré (7) métallique, des piles d’assiettes en porcelaine épaisse, à bords bleus, fabriquées à Tournai. Dans un angle est placée une boîte à cases numérotées qui sert à garder les serviettes, ou tachées ou vineuses (8), de chaque pensionnaire. Il s’y rencontre de ces meubles indestructibles proscrits partout, mais placés là comme le sont les débris de la civilisation aux Incurables. Vous y verriez un baromètre à capucin (9) qui sort quand il pleut, des gravures exécrables qui ôtent l’appétit, toutes encadrées en bois noir verni à filets dorés ; un cartel (10) en écaille incrustée de cuivre ; un poêle vert, des quinquets (11) d’Argand où la poussière se combine avec l’huile, une longue table couverte en toile cirée assez grasse pour qu’un facétieux (12) externe y écrive son nom en se servant de son doigt comme de style, des chaises estropiées, de petits paillassons piteux en sparterie (13) qui se déroule toujours sans se perdre jamais, puis des chaufferettes (14) misérables à trous cassés, à charnières défaites, dont le bois se carbonise. Pour expliquer combien ce mobilier est vieux, crevassé, pourri, tremblant, rongé, manchot, borgne, expirant, il faudrait en faire une description qui retarderait trop l’intérêt de cette histoire, et que les gens pressés ne pardonneraient pas. Le carreau rouge est plein de vallées produites par le frottement ou par les mises en couleur. Enfin là règne la misère sans poésie ; une misère économe, concentrée, râpée. Si elle n’a pas de fange encore, elle a des taches (15) ; si elle n’a ni trous ni haillons (16), elle va tomber en pourriture.

Le père Goriot, Honorée de Balzac, chapitre I, 1835

Comment lire les écrits d'Honoré de Balzac ?
"Balzac, c’est vous, c’est moi. En Balzac, je m’instruis beaucoup, non pas dans le vocabulaire des idées, mais dans celui des choses" - Alain (philosophe) (source : France Culture)

Vocabulaire

NuméroMotDéfinition
1officeFonction que quelqu'un doit remplir.
2catarrhalesRelatif à la catarrhe, c'est-à-dire une inflammation des muqueuses
3sui generisRelatif à une espèce, à une chose
4contiguëÀ côté de
5boudoirPetit salon élégant réservé à la dame bourgeoise
6échancréesQui présente un ou plusieurs creux
7moiréAspect chatoyant, changeant d'une surface
8vineusesRelatif au vin
9capucinReligieux
10cartelEncadrement décoratif entourant certaines pendules
11quinquetsLampes à huile à réservoir
12facétieuxPersonne qui fait des plaisanteries
13sparterieObjet fabriqué à partir de fils tissés
14chaufferettesBouillottes
15fangeBoue liquide
16haillonsVieux tissu ou vieux vêtement troué
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Première étape : découvrir le sujet

Le paratexte

Le paratexte, c’est tout ce qui entoure l’extrait, mais qui ne fait pas vraiment partie de l’extrait.

Il s’agit donc par exemple du chapeau potentiel (c’est-à-dire un petit texte écrit en italique qui situe l’extrait dans le roman), du titre de l’œuvre dont le texte est extrait, du nom de l’auteur, de la date de publication, etc.

Dans notre texte-exemple, il n’y a pas de chapeau. Mais il y a un titre, un auteur, et une date de publication !

On sait donc tout de suite que l’extrait à commenter est issu du Père Goriot, un roman écrit par Honoré de Balzac, et publié en 1835.

Ce sont des informations qui aideront l’analyse. En effet, vos cours de français vous donnent quelques informations complémentaires : Honoré de Balzac est un auteur français appartenant au courant réaliste.

C’est un indice qui servira la compréhension du texte qu’on s’apprête à lire !

Première lecture

La deuxième étape d’une bonne lecture, c’est évidemment… lire le texte !

Ainsi, la toute première chose à faire, c’est de lire l’extrait présenté, en ayant posé son stylo, et en se concentrant sur son plaisir. Cette première lecture permet de s’imprégner globalement du texte et de se laisser suggérer des choses par lui.

En effet, commenter un texte, c’est chercher à savoir ce qu’il veut dire, et comment il le dit. Et pour savoir cela, il faut l’écouter et s’écouter  soi-même ! Autrement dit, il faut répondre à la question : quelle est l’impression que me laisse ce texte ?

Après l’avoir lu une première fois, il faudra donc le lire une deuxième fois, et cette fois s’armer d’un stylo.

Deuxième lecture

Le stylo, au cours de cette deuxième lecture, doit servir à souligner les mots qui vous paraissent importants. C’est ce qu’on appelle les « mots-clés ».

Comment savoir s’ils sont importants ? Il faut s’appuyer sur (au moins) trois choses, à partir de la question centrale « Qu’est-ce que le texte montre ? » :

  • les indices donnés par le paratexte
  • vos connaissances personnelles
  • votre intuition

Dans le texte qui nous occupe, on peut par exemple relever, pêle-mêle, les mots ou expressions suivantes :

« odeur », « sent », « renfermé », « rance », « humide », « goût », « pue », « hospice », « nauséabondes », « horreurs », « crasse », « bizarres », « gluants », « débris », « exécrables », « poussière », « chaises estropiées », « petits paillassons piteux », « chaufferettes misérables à trous cassés », « le bois se carbonise », « ce mobilier est vieux, crevassé, pourri, tremblant, rongé, manchot, borgne, expirant », « la misère sans poésie », « taches », « pourriture »

Balzac, un parisien comme les autres ?
L'endroit où Balzac a imaginé sa "Comédie humaine"

Si vous ne parvenez pas à trouver suffisamment de mots ou expressions « clés » à la deuxième lecture, relisez l’extrait autant de fois que nécessaire. Et voici quelques conseils pour les obtenir :

  • Reprenez le travail à son début comme s'il s'agissait de la découverte du texte.
  • « Videz votre tête » des informations perçues lors de la première lecture.
  • Évitez d'être influencé par votre première approche.

Deuxième étape : problématique et axes de lecture

Une fois les mots et expressions clés relevés, ceux-là doivent vous aider à trouver deux choses :

  • une idée principale qui parcourt le texte en entier, et qui correspondra plus ou moins à votre problématique
  • des idées secondaires, en lien avec la problématique, et qui aident à traiter celle-ci

Attention ! Un texte n’a jamais qu’une seule problématique. C’est à vous de défendre au mieux, en argumentant dans votre commentaire, la problématique que vous aurez choisie, notamment grâce aux idées secondaires que vous traiterez paragraphe par paragraphe dans votre rédaction !

L’idée générale ou la problématique

La problématique d’un texte, c’est la question que vous allez présenter à la fin de votre introduction, et qui servira de fil conducteur à votre analyse.

Autrement dit, c’est une question qui répond à la question : « Quelle est l’impression que me laisse le texte ? »

Pour la formuler, il faut s’aider d’au moins trois choses :

  • le paratexte
  • vos connaissances personnelles
  • les mots et expressions relevées

Par exemple, dans l’extrait suivant, on peut élaborer la problématique en émettant les hypothèses suivantes :

IndicesDonnéesHypothèses
Le paratexteLe Père Goriot, Honoré de Balzac, 18361836 : XIXème siècle
Honoré de Balzac : auteur réaliste
Mes connaissances personnellesMes cours, mes autres lecturesLe Père Goriot fait partie de La comédie humaine, qui veut « faire concurrence au code civil »
Le Père Goriot est un roman sur l’argent et la vie à Paris
Il raconte l’histoire de Rastignac, un stéréotype de l’arriviste parti de rien et voulant tout
Mots et expressions clés « odeur », « sent », « renfermé », « rance », « humide », « goût », « pue », « hospice », « nauséabondes », « horreurs », « crasse », « bizarres », …Le champ lexical relevé est négatif, miséreux, voire puant
Il rassemble beaucoup les sens (odeur et goût en particulier)
Les hommes sont absents, seulement les pièces sont décrites

À partir de ces trois hypothèses, une problématique pertinente pourrait donc être :

Comment l’auteur s'appuie-t-il sur la description de cette pension pour présenter le point de départ de l'arriviste Rastignac ?

Mais attention ! Cette problématique n’est pas la seule possible ! À partir des mots que vous aurez relevés, de votre propre intuition et de votre culture personnelle, on pourrait en trouver d’autres, comme par exemple :

  • Comment l’auteur parvient-il à présenter des gens absents ?
  • En quoi cette scène de description est-elle typique du courant réaliste ?

Axes de lecture

Les axes de lecture, ce sont les idées qui doivent vous servir à répondre à la problématique générale. Formellement, ils constitueront les parties distinctes de votre commentaire composé et seront faits de plusieurs paragraphes.

En général, il faut en trouver deux (minimum) ou trois (maximum). Et pour les trouver, c’est encore une affaire de lecture et d’intuition !

Il faut donc relire l’extrait à commenter pour y trouver des idées secondaires (et distinctes les unes des autres !), en lien avec la problématique générale.

Cette fois, il faut s’armer de deux ou trois stabilos pour avoir une couleur pour chaque idées secondaires. On surlignera donc les mots et les expressions qui semblent correspondre à une même idée secondaire avec une même couleur. 

Pour ce faire, on peut aussi s’aider des questions générales suivantes :

  • Où : où cela se passe-t-il ?
  • Quand : à quel moment, dans quelles circonstances ?
  • Comment : De quelle sorte, sous quelle forme, quelles ressemblances, quelles différences, quel rapport avec l'idée générale ?
  • Pourquoi : pour quelles raisons, dans quel but ? Quelles sont les causes, les conséquences, qu'est-ce que cela a ou va provoquer ? Quels sont les avantages, les inconvénients ? ...

Pour notre texte, on peut alors déceler les « axes de lecture » suivants, à l’appui de relevés de texte spécifiques :

Axe de lectureSous-idées (paragraphes de l’axe de lecture)Lien avec la problématiqueExtraits du texte correspondants (non-exhaustifs)
Un roman réaliste (1er axe)Des descriptions précises Renforcer l’aspect réaliste de l’histoirePrécision des détails : « Elle est plaquée de buffets gluants sur lesquels sont des carafes échancrées, ternies, des ronds de moiré métallique, des piles d’assiettes en porcelaine épaisse, à bords bleus, fabriquées à Tournai. »
Un roman réaliste (1er axe)La convocation des sensRenforcer l’aspect réaliste de l’histoireles champs lexicaux relatifs aux cinq sens :
l'odorat : « exhale », « odeur », « nez », « pue », ...
la vue : « couleur indistincte », « rouge », « verriez », ...
le goût : « goût », « dîné », « appétit », ...
le toucher : « gluants », « grasse », « doigt », ...
Un roman réaliste (1er axe)Le bas de l’échelle socialeConvaincre de l’origine misérable de RastignacImpression démodée de la pension, champ lexical de la misère : « Pour expliquer combien ce mobilier est vieux, crevassé, pourri, tremblant, rongé, manchot, borgne, expirant »
Une pension de misère (2ème axe)Balzac le guideLa présence de l’auteur qui utilise des formules qui trahissent son avis« il faudrait appeler », « malgré ces plates horreurs », « il faudrait en faire », « qui retarderait trop », …
Une pension de misère (2ème axe)L’atmosphère de la pensionLa puanteur et la saleté de la pension qui figurent la misère des pensionnairesLa pension = les pensionnaires :
« Elle sent le renfermé, le moisi, le rance ; elle donne froid, elle est humide au nez, elle pénètre les vêtements ; elle a le goût d’une salle où l’on a dîné ; elle pue le service, l’office, l’hospice. »
Une pension de misère (2ème axe)Des personnages absents mais pauvresLes personnages ne sont pas là mais ils laissent la trace de leur misère « les quantités élémentaires et nauséabondes qu’y jettent les atmosphères catarrhales et sui generis de chaque pensionnaire, jeune ou vieux. » ; « les serviettes, ou tachées ou vineuses, de chaque pensionnaire »
Quelle relation entre Rastignac et le Père Goriot ?
Le jeune Eugène Rastignac au chevet du Père Goriot agonisant.

Troisième étape : repérer les figures de style

Un texte littéraire, c’est aussi une histoire de forme !

Cela veut dire que l’auteur utilise des formes particulières pour exprimer des choses particulières. On regroupe ces procédés sous l’appellation « figures de style ».

Dans le tableau suivant, vous trouverez les plus fréquentes :

Figure de StyleTypeUtilisationExemple
MétaphoreAnalogieRapprocher un élément d'un autre sans outil de comparaisonUne beauté divine.
AllégorieAnalogieReprésenter une idée de façon imagéeMarianne est une allégorie de la République.
PersonnificationAnalogieReprésenter une chose ou un animal sous les traits d'une personneLa chaise est habillée d’une toile.
ComparaisonAnalogieRapprocher un élément d'un autre en utilisant un outil de comparaisonIl est beau comme un dieu.
AnimalisationAnalogieReprésenter une chose ou une personne sous les traits d'un animalIl avait les dents d’un loup.
AntithèseOppositionRapprocher deux mots très opposés pour souligner leur opposition« À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire » (Corneille)
OxymoreOppositionAlliance de deux mots de signification opposéeUn soleil noir.
ParadoxeOppositionAffirmation allant à l'encontre de la logiqueC’est le plus faible qui a gagné.
AntiphraseOppositionExprimer une idée par son contraireIl est tout rouge, il ne s’est pas beaucoup dépensé.
MétonymieSubstitutionDésigner une réalité par l'une de ses caractéristiques ou un terme ayant un lien logique avec elleIl est mort par le fer.
PériphraseSubstitutionRemplacer un mot par un groupe de mot de sens équivalentLe pays du fromage est connu de tous.
HyperboleAmplificationExagérationEn courant comme cela, tu m’as tué !
GradationAmplification/AtténuationProgression croissante ou décroissanteIl est chétif, il est faible, il est mort.
AnaphoreAmplificationRépétition de mots, groupes de mots ou d'une construction en début de phrase« Mon bras qu'avec respect toute l'Espagne admire, / Mon bras qui tant de fois a sauvé cet empire. » (Corneille)
LitoteAtténuationDire le moins pour en comprendre le plus : atténuer une idée pour lui donner plus de force« Va, je ne te hais point. » (Corneille)
PrétéritionAtténuationFaire semblant de ne pas vouloir dire quelque chose mais le dire quand même« DUPOND : Mon cher, si vous comptez sur nous pour vous révéler qu'il s'agit de trafic d'avions, vous vous trompez lourdement. Motus et bouche cousue, c'est notre devise. » (Hergé)
EuphémismeAtténuationRemplacer une réalité par une expression moins bruteIl nous a quittés. (pour dire : « Il est mort. »
JuxtapositionConstructionAllier deux groupes de mots sans mot de liaisonJe l’aime, je m’en vais.
AsyndèteConstructionAbsence de mots de liaison entre deux groupes de mots liés par le sensJe l’aime, je la désire.
PolysyndèteConstructionExagération des mots de liaison entre plusieurs groupes de mots« Mais tout dort, et l'armée, et les vents, et Neptune. » (Racine)

Attention ! Dans un commentaire de texte, on ne commente jamais la forme (comment est-ce dit ?) en l’isolant du fond (qu’est-ce que cela veut dire ?) ! Bien au contraire, une figure de style vient renforcer le sens des mots. Par exemple, quand on identifie la présence d’une métaphore, il faut expliquer pourquoi il y a une métaphore.

Ces figures de style, une fois trouvées, doivent donc être intégrées à votre développement selon la manière dont elles servent votre argumentation.

Pour notre texte, voici ce que l’on peut faire, suivant les axes de lecture que nous avons décidés :

Extrait du texteFigure(s) de style identifiée(s)Axe de lecture correspondant Effet(s) de la figure de style
« Elle sent le renfermé, le moisi, le rance », « elle pue le service, l’office, l’hospice », « Elle est plaquée de buffets gluants sur lesquels sont des carafes échancrées, ternies, des ronds de moiré métallique, des piles d’assiettes [...] »AccumulationsUn roman réaliste/Des descriptions précises donner au lecteur suffisamment d'images pour qu'il puisse se représenter la pièce de manière réaliste
montrer que les objets de la scène sont aussi les objets du quotidien
saturer la description comme le réel est lui-même saturé
« comme le sont des débris de la civilisation des Incurables »
« vous trouveriez ce salon élégant et parfumé comme doit l’être un boudoir »
ComparaisonsUn roman réaliste/Des descriptions précises elles viennent convoquer les connaissances du lecteur ; elles le ramènent à un monde en partage
« des chaises estropiées, de petits paillassons piteux en sparterie qui se déroule toujours sans se perdre jamais, puis des chaufferettes misérables à trous cassés, à charnières défaites, dont le bois se carbonise. »ÉnumérationUn roman réaliste/Le bas de l’échelle socialec'est en creux que se dévoile l'appartenance sociale des pensionnaires
« elle pénètre les vêtements », « elle pue le service, l'office, l'hospice », en parlant de l'odeur
« une longue table couverte en toile cirée assez grasse »
« des chaises estropiées »
« des chaufferettes misérables à trous cassés »
« ce mobilier est vieux, crevassé, pourri, tremblant, rongé, manchot, borgne, expirant »
PersonnificationsUne pension de misère/Des personnages absents mais présentsles objets sont pareils à des personnes et qui, par extension, renvoient aux propriétaires desdits objets

La rédaction du commentaire

Une fois toutes ces lectures réalisées, et les passages correctement identifiés pour appuyer votre raisonnement, il ne vous reste plus… qu’à écrire vous-même !

Sur quelle dynamique fonctionne Le Père Goriot ?
Georges de La Tour : L'Argent versé (Réglement des comptes) , XIXème siècle

Vous trouverez sur le site de Superprof de nombreux exemples de rédaction, et même des méthodes pour rédiger correctement votre commentaire composé !

Nous résumons ici les erreurs à ne pas faire comme les choses incontournables à écrire lors de cette dernière étape :

Partie du commentaireViséeInformations indispensablesÉcueils à éviter
Introduction- Présenter et situer le texte dans le roman
- Présenter le projet de lecture (= annonce de la problématique)
- Présenter le plan (généralement, deux axes)
- Renseignements brefs sur l'auteur
- Localisation du passage dans l'œuvre (début ? Milieu ? Fin ?)
- Problématique (En quoi… ? Dans quelle mesure… ?)
- Les axes de réflexions
- Ne pas problématiser
- Utiliser des formules trop lourdes pour la présentation de l'auteur
Développement - Expliquer le texte le plus exhaustivement possible
- Argumenter pour justifier ses interprétations (le commentaire composé est un texte argumentatif)
- Etude de la forme (champs lexicaux, figures de styles, etc.)
- Etude du fond (ne jamais perdre de vue le fond)
- Les transitions entre chaque idée/partie
- Construire le plan sur l'opposition fond/forme : chacune des parties doit impérativement contenir des deux
- Suivre le déroulement du texte, raconter l'histoire, paraphraser
- Ne pas commenter les citations utilisées
Conclusion- Dresser le bilan
- Exprimer clairement ses conclusions
- Elargir ses réflexions par une ouverture (lien avec une autre œuvre ? Événement historique ? etc.)
- Les conclusions de l'argumentation- Répéter simplement ce qui a précédé

Bon courage, et surtout : prenez du plaisir en lisant !

Vous avez aimé cet article ? Notez-le !

Aucune information ? Sérieusement ?Ok, nous tacherons de faire mieux pour le prochainLa moyenne, ouf ! Pas mieux ?Merci. Posez vos questions dans les commentaires.Un plaisir de vous aider ! :) 4.18 (87 note(s))
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Agathe

Professeur de langues dans le secondaire, je partage avec vous mes cours de linguistique !