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Étymologie

Le mot génération
vient de latin classique generatio :
« engendrement, reproduction » puis « descendance »

Il est introduit avec le sens de « ensemble d’individus
engendrés à la même époque, qui ont à peu près le même âge » et au XIIe
désigne « l’action d’engendrer », d’où « la création ».

A partir du sens de « descendance », génération désigne au XVIe le degré de
filiation en ligne directe » puis « l’espace de temps correspondant à
l’intervalle séparant chacun des degrés d’une filiation ».

Appliqué aux mathématiques, le mot prend son sens de « l’action
d’engendrer » et se spécialise en biologie (principe de génération
spontanée)

Définitions

Selon les époques, les sens du mot génération évoluent.
Parfois, seule la hiérarchie des significations change, d’autres fois, des
acceptions nouvelles apparaissent, par métonymie ou par métaphore.

Le terme est riche et s’applique très tôt à différents
domaines : généalogie, histoire, biologie, sociologie. Dans chaque source,
le terme désigne à la fois la génération comme succession et comme partage de
temps en commun. Deux visions coexistent : une vision diachronique et une
vision synchronique. Dans le monde moderne, le mot génération ne porte plus seulement
sur un laps de temps ou sur un groupe d’individus mais sur un groupe d’objets
issus de la même technologie (ex : on parle d’une nouvelle génération de
téléphone portable)

Problèmes de circonscription du terme

En sociologie, le terme génération pose problème. En effet,
le concept est complexe pour plusieurs raisons :

1)Selon
Höpflinger, il recouvre 3 acceptions principales :

-catégorie de
différenciation dans les systèmes familiaux (père, grand-père, fils…)

-catégorie de
différenciation dans les processus de transmission des savoirs et des
compétences (maître/élève, écart entre les utilisateurs de différentes
générations de produits technologiques…)

-comme instrument
de définition des groupes sociaux qui connaissent de expériences
socio-historiques identiques (ma génération)

2)Une
même génération n’est pas un groupe homogène pour autant : les clivages
sociaux au sein d’une génération exigeraient l’utilisation du concept
« génération » couplé avec une prise en compte des catégories
sociales (L. Chauvel et R.Levy)

3)Chaque
génération traverse des phases ou fait face à des événements différents en
sorte qu’une génération n’est pas un système clos dans lequel les mêmes étapes
seraient nécessairement traversées.

4)Pour
analyser une génération, on a recours à la notion de groupe en tant qu’il est
confronté à un même événement mais ce groupe est de fait très arbitraire.

Plus largement le mot génération peut s’entendre
historiquement, sociologiquement ou biologiquement.

a)Historiquement :
génération désigne alors les gens
ayant eu une expérience historique commune particulièrement frappante. Mais
pour qu’un événement marque crée une génération (ie la fédère), il faut :

-qu’il ait un caractère global

-qu’il soit prolongé dans le temps pour marquer

-qu’il soit éprouvant

-et que l’événement fasse l’objet d’un culte du
souvenir : en effet, « c’est
l’interprétation posthume de l’événement qui fait une génération, plus que
l’événement lui-même ». (F.Gaussen, cf. source).

L’événement idéal correspondant à
ces critères fédérateurs reste la guerre à condition qu’elle ait vu ses acteurs
se retourner fièrement sur leur passé (ce qui n’est pas la cas de la Seconde
Guerre mondiale ni de la guerre d’Algérie).

Pour créer autour de cet
événement commun un effet de génération, il reste encore des étapes à
franchir parmi lesquelles il faut effacer les différences sociales (cf. Les clivages qui persistent au sein d’une même
génération selon L. Chauvel cité par J-P. Fragnière) ou rivalités
politiques, renforcer le mythe fédérateur, détourner les ressentiments,
affermir le pouvoir d’un clan et veiller à ce qu’aucun intrus ne pénètre dans
le cercle.

En ce sens, les événements de mai
68 peuvent constituer un effet de génération mais non pas en raison de l’effet
politique du moment ni de l’importance numérique des manifestants mais en
raison du rayonnement médiatique accordé à cette période dans les dix ans qui
ont suivi.

Or la génération de mai 68 est en
réalité constituée de groupes minoritaires mais dont l’influence intellectuelle
et politique était suffisamment importante pour créer l’illusion.(ce qui
rejoint l’idée de J-P.Fragnière selon laquelle une génération peut être un
groupe arbitraire).

b)Sociologiquement :
la génération est identifiée à une classe d’âge

Cette conception est beaucoup
plus vaste et désigne : tous les individus nés à la même époque et ayant
eu les mêmes expériences scolaires et enfantines. Tous ces éléments qui font ce
que je suis, font aussi ce qui fait ma génération. Cet effet de génération est
renforcé par une tendance à l’homogénéisation de la société : les points
de repères culturels sont presque identiques pour tous les membres d’une même
tranche d’âge.

c)Biologiquement :
renvoie à l’expérience familiale et aux générations d’enfants qui à celles des
parents.

Caractéristiques d’une génération comme classe d’âge.

Comment reconnaît-on un membre de
la jeunesse ? Quelles sont les caractéristiques des gens de cette classe
d’âge ? Dans quelle mesure ce portait du jeune homme peut-il avoir une
valeur d’universalité ?

D’après Mauriac, le jeune homme se
reconnaît à son indétermination. Cette force en puissance non encore entamée
par les concessions voit toutefois son univers se transformer depuis l’enfance
et son insouciance. Alors que son univers se rétrécit, son âme grandit au fil
des lectures et son appétit furieux est bridé par les examens. Ce mal de jeunesse est connu de tous les
jeunes gens mais aussi de toutes les jeunesses : il est transgénérationnel.
Il se donne comme un mal nécessaire, une forme de passage obligé, souvent
pénible.

Mauriac revisite pour cette raison
le sens du proverbe « il faut que jeunesse se passe ». Si, à
l’origine, le proverbe semble excuser les excès de la jeunesse comme
nécessaires, l’auteur lui confère ici un sens tragique : il faut guérir de
sa jeunesse, ce n’est qu’un mauvais moment à passer.

Le jeune homme pense qu’il est
seul à souffrir, perdu dans sa génération, de même il se croit seul à lutter
contre les autres générations et ses espoirs comme ses attentes sont brimés.
Seuls les vieillards ont le pouvoir. Aussi la jeunesse est-elle prête à tout
pour libérer un peu de cette folle énergie, quitte souvent à s’offrir en
sacrifice, dans l’attente de mûrir, de vieillir et de prendre la place des
anciens. Pourtant il n’est pas sûr que l’on mûrisse un jour ; au
contraire, il semblerait que les meilleures années soient celles de cette
jeunesse dont on ne sait que faire quand on l’a, dont on ne nous laisse rien
faire (conflit entre générations et poids de l’expérience des anciens). Or
c’est durant cette jeunesse que le terreau est le plus fertile, à moins que
l’on possède du génie : « Le génie, c’est la jeunesse plus forte que
le temps, la jeunesse immarcescible[1] »

D’une Jeunesse à l’autre

Les jeunesses se ressemblent-elles
vraiment comme le suggère Mauriac ?

Ce n’est pas l’avis du dessinateur
Filmo, qui, dans un dessin, représente quatre périodes historiques pendant
lesquelles s’est manifestée la jeunesse. Son bilan est plutôt navrant : si
les jeunes d’avant, ceux du temps des grèves de 1936, de la Résistance ou de
mai 68 étaient engagés politiquement, ceux de 1995 ne connaissent qu’un
engagement de surface aux côtés des marionnettes des Guignols de l’info.
L’auteur montre par là le désintérêt croissant et inquiétant des jeunes
d’aujourd’hui pour la politique sinon sous un aspect comique et caricatural.
D’une jeunesse à l’autre les priorités ne sont sans doute pas les mêmes.

Rappelons d’ailleurs que le
concept d’adolescence n’a pas toujours existé. Il daterait du XIXe siècle et ne
serait propre qu’aux sociétés modernes, les sociétés traditionnelles opérant le
passage d’un âge à l’autre grâce à un rite. Cette phase transitoire a donc été
créée de toute pièce entre l’enfance et l’âge adulte. Aujourd’hui est adulte
celui qui a le droit de vote, à l’âge de 18 ans. Avant les années 70, la
majorité était fixée à 21 ans. Pour autant est-on adulte à l’âge fixé par
la loi ? La maturité d’un individu ne dépend-elle que d’un droit
législatif ?

L’adolescence est une période
charnière, transitoire et souvent douloureuse. Elle constitue un arrachement à
l’enfance en même temps qu’un refus d’adhérer à l’âge adulte. Depuis quelques
années, une nouvelle période a vu le jour, comme un symptôme encore inconnu
mais qui se dessine au fil des expériences : l’adulescence. Ces jeunes gens, entre l’adolescence et l’âge adulte
(18-25 ans pour certains, 18-35 ans pour d’autres), ont des prétentions de reconnaissance
importantes mais leurs moyens de s’assurer celles-ci sont inadaptés ou
insuffisants. Parfois, ils n’ont tout simplement pas envie de « couper le
cordon » (selon l’expression biologique consacrée) tant les avantages de
cette position intermédiaire sont nombreux. C’est le cas de Tanguy dans le film
éponyme d’E. Chatiliez : ce jeune adulte gagne sa vie après des études
longues quoique encore inachevées mais continue de vivre chez ses parents par
commodité mais aussi par affection pour le foyer familial. L’expression « génération
Tanguy » est intéressante à plus d’un titre : elle atteste d’un vrai
phénomène de société, au sens sociologique ; les Tanguy sont nombreux,
celui du film ne fait que les exemplifier. Plus encore, cette expression
renvoie au succès populaire de ce film et confirme l’écho qu’il a pu trouver
chez les spectateurs, aussi bien les parents que les enfants de ceux-ci,
directement visés par le film.

Rappelons enfin que si ce
phénomène est répandu en France, un rapport de l’Istat publié lundi 28 décembre
2009, repris par Le Figaro, montre qu’en Italie, « entre 2003 et 2007,
plus de 7 jeunes sur 10 entre 18 et 39 ans vivent encore au domicile
parental [2] » ! La
génération des enfants a dans ce cas déjà, et depuis longtemps, l’âge d’appartenir
à celle des parents ! On assiste au brouillage des générations, comme nous
aurons l’occasion de le revoir.

Certains épisodes historiques ou
plus simplement sociaux sont parvenus à stigmatiser des générations. C’est le
cas des événements politico-sociaux de mai 1968, mais aussi du phénomène
musical qu’est ce gigantesque concert à Woodstock . De ces événements
ressortent un véritable état d’esprit qui longtemps encore s’est transmis comme
un héritage. Tous deux ont débordé à la fois les limites fixées au départ (une simple manifestation pacifique dans
une salle de l’université de Nanterre et l’organisation d’un concert) mais
aussi le moment puisque l’on a
continué d’en parler longtemps après. C’est ce qui fait de ces deux périodes
des phénomènes marquant pour une génération, voire fabricant la génération (au sens où l’entend Gaussen d’une vision
rétrospective sur un événement qui confère à celui-ci une importance historique
et fonde l’appartenance à une génération, son esprit.)

Succession des âges

Le décalage existe également entre
les générations qui se succèdent. Si les personnes plus âgées semblent toujours
regretter le bon vieux temps (« Ah, de mon temps… », « quand
j’étais jeune… »), les jeunes gens s’adaptent en général bien aux
modifications qu’ils peuvent connaître, oubliant un peu trop souvent qu’ils
deviendront vieux et tiendront eux aussi sûrement ce langage qui les exaspère
dans la bouche de leurs aînés. Le décalage entre générations est manifeste dans
le film de Becker, Good bye Lenin !
où une mère de famille, fière de sa RDA, tombe dans le coma alors que
s’effondre le mur de Berlin et avec lui tout le bloc communiste. Pour la
ménager alors qu’elle vient à peine de sortir de son état comateux, son fils
tente de faire durer l’ancien état alors même qu’il découvre de son côté les
joies de la libéralisation. Ce contraste entre deux époques, deux mondes et
donc deux générations est manifeste et souvent source de comique.

Dans le tableau de Hans Baldung,
intitulé Trois âges de la vie, trois
femmes sont représentées à une époque de leur vie, à moins que ce ne soit la
même femme à trois époques différentes, l’occasion pour le peintre de réfléchir
sur la succession des âges, des générations et le caractère inéluctable de la
vieillesse et de la mort.

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Agathe

Professeur de langues dans le secondaire, je partage avec vous mes cours de linguistique !